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Guide Betclic Élite 2021-22 : Le CSP Limoges intrigue

Au terme d’une saison bien en deça des attentes de la direction et du public, le CSP Limoges a fait le ménage dans le staff et l’effectif de l’équipe. Mais la nouvelle orientation pose plus de questions qu’elle n’amène de réponses. La stabilité semble toujours un mot inconnu en Haute-Vienne… Comme c

Au terme d’une saison bien en deça des attentes de la direction et du public, le CSP Limoges a fait le ménage dans le staff et l’effectif de l’équipe. Mais la nouvelle orientation pose plus de questions qu’elle n’amène de réponses. La stabilité semble toujours un mot inconnu en Haute-Vienne…

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C’était presqu’un miracle, mais cela n’a pas duré : Mehdy Mary a été le premier entraîneur du CSP à pouvoir accomplir une saison complète depuis belle lurette. Mais celui qui était arrivé au poste de contrôle de l’équipe fin 2019, suite à l’échec d’Alfred Julbe, qui avait redressé le club et s’était vu proposer un contrat portant jusque 2022 s’est vu signifier au terme de la dernière saison qu’il ne serait plus entraîneur principal du CSP pour la saison à venir.

La raison de cette éviction tient à la fois à un jeu qui n’a pas enthousiasmé l’exigeant public limougeaud et à un classement moyen (9e) et un bilan tout juste équilibré : 17 victoires pour autant de défaites, deuxième saison consécutive sans playoffs…

En outre, le supporter comme l’observateur neutre ont eu de quoi être déboussolé par le jeu limougeaud, l’examen des statistiques montrant des contrastes assez étonnants. 16e attaque du championnat (76,0 points marqués), le CSP 2020-21 était aussi la 5e défense (78,4 pts encaissés). L’équipe était celle qui prenait (à égalité avec une autre) le moins de tirs par match, 57,0. Mais elle était celle qui en prenait le plus à trois-points, 26,3 ! Et si elle était productive de loin (39,5 % de réussite à trois-points, 4e meilleure équipe), elle ne l’était pas du tout de près, avec ses 46,2 % aux tirs, 16e de Jeep Élite. Continuons dans les contrastes saisissants : avec 20,0 passes par match, l’équipe était la 2e meilleure du championnat dans ce domaine. Mais elle était la plus mauvaise aux rebonds (30,4) et aux interceptions (5,8), étant également 17e au nombre de lancers francs tentés (16,9 par match), signe d’un certain manque d’agressivité. Une lacune qui se retrouvait aussi en défense, où le CSP laissait ses adversaires tirer à 49,5 % (2e plus mauvaise moyenne) et ne provoquait que 12,8 balles perdues à ses opposants (plus mauvaise moyenne).

Demonte Harper
Un recrutement étrange

Tout cela a évidemment poussé la direction du club, et principalement son responsable sportif, Crawford Palmer, à prendre une nouvelle orientation afin d’améliorer le rendement de l’équipe. Exit donc Mehdy Mary et place à Massimo Cancellieri, entraîneur italien qui, outre un look peu banal, se distingue par ses années d’assistant à Milan et son dernier job, coach principal à Ravenne, en D2 italienne. Côté joueurs, Limoges semble également avoir fait le pari de la D2, faisant revenir Thimotée Bazille de son prêt à Saint-Quentin en Pro B et, plus surprenant, en allant chercher l’intérieur Horace Spencer en deuxième divison turque. Mais si ces choix étonnent, que dire de la signature de Demonte Harper, joueur au CV replet (Zenit Saint-Petersbourg, Gran Canaria…) mais n’ayant pas joué de la dernière saison ? Globalement, seul le recrutement de Gerry Blakes, auteur d’une bonne saison à Cholet, paraît ne pas représenter un pari. Cependant, il vient d’être arrêté pour un problème au genou nécessitant une intervention chirurgicale, d’où une indisponibilité d’au moins 6 semaines. Un pigiste, CJ Massinburg, a été signé pour le suppléer le temps qu’il se rétablisse.

Par ailleurs, toujours à la recherche de joueurs pour compléter son effectif à l’heure où ces lignes sont écrites, le CSP a mis à l’essai l’ailier Chalonnais Assane Ndoye et le meneur slovène Matic Rebec, passé fugacement par Rouen (Pro B) en début de saison passée. Le Slovène a depuis été libéré alors qu’Assane Ndoye était signé pour la saison, juste au moment où il s’est blessé au pied – out pour deux mois ! L’Estonien Siim-Sander Vene a été embauché comme pigiste médical. Par ailleurs, le CSP a recruté un nouvel ailier-fort, venu de D2 italienne, le dénommé Kruize Pinkins. Un pari supplémentaire, semble-t-il…

Des objectifs difficiles à cerner

Avec cet effectif incomplet et qui, pour le moment, ne donne pas toutes les garanties, il semble peu évident de déterminer si Limoges peut être un candidat aux playoffs ou s’il va devoir lutter pour son maintien, rien ne laissant supposer qu’il puisse viser plus haut.

Les derniers matchs de préparation réalisés par l’équipe ne vont pas aider à éclaircir la situation : après avoir péniblement battu à deux reprises Boulazac, équipe de Pro B, le CSP a explosé l’ennemi héréditaire de l’Élan Béarnais (86-50) avant d’être dominé par Le Mans (70-87) et de massacrer un Orléans n’alignant que 4 professionnels (71-46). De plus, il a annulé son avant-dernier match de prépa face à Roanne en raison de l’indisponibilité de certains joueurs et de la fatigue de quelques autres.

Horace Spencer

Mais, à défaut de donner des indications sur le niveau de l’équipe, ces matchs en ont fourni sur certains joueurs. Si Demonte Harper paraît retrouver des sensations au fil des rencontres (9,6 points, 4,2 passes, 9,4 d’évaluation), Horace Spencer propose un niveau préoccupant : 14 points et 9 d’éval… cumulés sur ses quatre dernières apparitions ! En outre, Beyhurst et Crusol souffrant de divers bobos alors que Gerry Blakes est absent pour un petit moment, le CSP ne compte aucun véritable meneur en dehors du pigiste Massinburg, Demonte Harper étant plutôt un 2 capable de mener par séquences.

Tout cela laisse à penser que l’effectif du CSP Limoges n’est pas encore totalement stabilisé, l’arrivée tardive de Kruize Pinkins le démontre. Ce qui rend illusoire l’idée d’établir un pronostic tant que les contours de l’équipe n’auront pas été figés. Mais, après tout, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il y ait du changement perpétuel à Limoges !

Les changements de l’intersaison

Arrivées :  Massimo Cancellieri (Italie, coach, Ravenne/Italie D2), Thimotée Bazille (Saint-Quentin/Pro B, retour de prêt), Demonte Harper (USA, saison blanche), Gerry Blakes (USA, Cholet), Horace Spencer (USA, Kagitspor/Turquie D2), Assane Ndoye (Chalon/Saône), CJ Massinburg (USA, Long Island Nets/G-League, pigiste médical),  Kruize Pinkins (USA, Turin/Italie D2), Siim-Sander Vene (Estonie, Fuenlabrada/Espagne).

Départs : Mehdy Mary (coach, ?), Jerry Boutsiele (Monaco), Phil Scrubb (Avtodor Saratov/Russie), Speedy Smith (Rytas Vilnius/Lituanie), Marcus Ginyard, Maciej Lampe, Bruno Caboclo (San Paolo/Brésil), Badr Moujib (Espoir, Tours/Pro B).

Restent au club : Ludovic Beyhurst, Thimoté Crusol, Hugo Invernizzi, Grismay Paumier (Cuba), Nicolas Lang.

Effectif 2021-22


Meneurs : Demonte Harper (USA, 1,93 m, 32 ans), Ludovic Beyhurst (22 ans, 1,72 m), Thimoté Crusol (20 ans, 1,92 m)
Arrières : Nicolas Lang (2,00 m, 31 ans), Gerry Blakes (USA, 1,93 m, 27 ans), CJ Massinburg (USA, 1,96 m, 24 ans, pigiste médical)
Ailiers : Assane Ndoye (2,04 m, 25 ans), Siim-Sander Vene (EST, 2,03 m, 30 ans, pigiste médical)
Ailier-forts :  Kruize Pinkins (USA, 2,01 m, 28 ans), Horace Spencer (USA, 2,06 m, 24 ans), Hugo Invernizzi (1,98 m, 28 ans)
Pivots : Thimotée Bazille (2,02 m, 22 ans), Grismay Paumier (CUB, 2,05 m, 33 ans)
Entraîneur : Massimo Cancellieri (Italie)

Assistants : Romain Chenaud (38 ans), Benjamin Villeger (30 ans), Andra Cavallari (préparateur physique)

Salle : Palais des Sports de Beaublanc (4 711 places)

Président : Yves Martinez (71 ans)

Directeur sportif : Crawford Palmer (51 ans)

Les joueurs

Demonte Harper
Né le 21 juin 1989 (32 ans) – 1,93 m – Poste 1/2 – Américain

Stats 2019-20 ACB (Espagne) : 12,6 points à 48,4 % à deux-points et 37,4 % à trois-points, 2,0 rebonds, 1,7 passe, 0,6 interception et 2,4 balles perdues pour 6,9 d’évaluation en 25 minutes (27 matchs)

Recruter un joueur qui n’a pas œuvré pendant une saison entière peut être un pari. Certes, en ce qui concerne le natif de Nashville, son absence longue durée n’est pas dûe à une blessure mais à la pandémie, qui l’a bloqué au pays. D’où de moindres interrogations sur son niveau physique. Mais le manque de rythme sera forcément là. Après, cette interruption fait que le combo guard est devenu accessible financièrement à un club comme le CSP, ce qu’il n’était pas avant, en atteste son CV : huit pays visités (Croatie, Biélorussie, Italie, Pologne, Estonie, Russie, Turquie, Espagne), des clubs comme le Cibona Zagreb (Croatie, 5,0 points, 2,2 rebonds en 2011-12), le Zenit Saint-Petersbourg (Russie, 9,8 points, 3,3 rebonds, 3,2 passes décisives pour 10,2 d’évaluation), Tofas Bursa (Turquie, 9,5 points, 2,3 rebonds, 2,2 passes décisives pour 10,0 d’évaluation), Avellino (Italie) et Gran Canaria (Espagne) lors de la saison 2019-2020. Sans avoir été un joueur majeur de ces grosses écuries, il n’en aura pas moins pesé sur leurs résultats. En forme, il sera sans aucun doute l’une des principales menaces extérieures du jeu limougeaud. Reste à savoir quand il aura retrouvé la forme…

Ludovic Behurst
Né le 5 janvier 1999 (22 ans) – 1,72 m – Poste 1 – Français

Stats Jeep Élite : 2,3 points à 29,0 % aux tirs (dont 26,6 % à trois-points), 0,8 rebond, 1,6 passe, 0,9 interception et 0,9 balle perdue pour 2,8 d’évaluation en 15 minutes (31 matchs)

Stats BCL : 1,0 point à 20,0 % aux tirs (dont 0/4 à trois-points), 0,5 rebond, 0,8 passe, 0 interception, 0,5 balle perdue pour -0,3 d’évaluation en 12 minutes (4 matchs)

Ouch ! Parti en cours de saison 2019-20 de son cocon strasbourgeois pour gagner de la confiance et des minutes à Limoges, le micro-meneur y avait fait un passage épatant (6,8 points à 49,1%, 4,3 passes décisives, 1,5 rebond, 10,5 d’évaluation en 18,7 minutes, sans compter une défense harassante) qui avait enchanté le bouillant public de Beaublanc. Mais en 2020-21, patatras, ce n’est plus du tout le même Ludovic Beyhurst qui s’est retrouvé sur le parquet. Incapable de rentrer un tir, d’organiser le jeu et même de défendre sans faire de faute, le Strasbourgeois a semblé totalement perdu et sans la moindre confiance. Pas sûr qu’il ait repris du poil de la bête à l’intersaison, ses premières sorties en prépa n’ayant rien d’enthousiasmant, avant de se blesser. Coach Cancellieri va avoir du travail pour lui remettre la tête à l’endroit. Mais il pourra alors apporter toutes ses qualités, de combativité et de défense.

Timothé Crusol
Né le 5 avril 2001 (20 ans) – 1,93 m – Poste 1 – Français

Stats Jeep Élite : 1,4 point à 22,9 % aux tirs (dont 22,4 % à trois-points), 0,8 rebond, 1,0 passe, 0,3 interception et 0,7 balle perdue pour 1,3 d’évaluation en 10 minutes (27 matchs)

Stats BCL : 0,2 point à 0 % aux tirs, 0,7 rebond, 0,7 passe, 0,5 interception, 0 balle perdue pour 0,8 d’évaluation en 6 minutes (6 matchs)

Même s’il n’a pas vraiment brillé la saison passée, le jeune Abraysien (les natifs de Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans) a eu le plaisir de pouvoir gambader à 27 reprises sur les parquets de Jeep Élite. Soit 4 matchs de plus que la saison précédente. Le bémol, c’est que l’ancien de l’Insep n’a pas fait montre de progrès au niveau statistique : en 2019-20, il tournait à 1,6 point (37,4 % aux tirs dont 21,8 % à trois-points) et 0,8 passe pour 1,8 d’évaluation en 10 minutes. Actif en défense et bon passeur, il a une bonne vision du jeu mais il doit impérativement faire quelque chose sur son tir pour espérer s’installer durablement au niveau professionnel.

Gerry Blakes
Né le 16 novembre 1993 (27 ans) – 1,93 m – Poste 2/1 – Américain

Stats Jeep Élite : 10,5 points à 47,3 % aux tirs (dont 37,0 % à trois-points), 3,5 rebonds, 1,4 passe, 0,6 interception et 2,5 balles perdues pour 9,1 d’évaluation en 21 minutes (13 matchs)

Stats BCL : 17,3 points à 55,6 % aux tirs (dont 51,5 % à trois-points), 4,0 rebonds, 3,7 passes, 1,3 interception, 2,3 balles perdues pour 18,7 d’évaluation en 30 minutes (6 matchs)

Voici un joueur qui n’aura jamais peur de prendre un tir (entre 8,5 et 12,4 tentatives par match, par saison, 8,6 tirs en championnat et 12,0 en BCL la saison passée). Le natif d’Inglewood (Californie) est donc un féroce artilleur. Mais aussi un bon rebondeur pour sa taille, la passe n’étant en revanche pas son point fort. Parfois adroit, parfois très adroit, il a écumé depuis sa sortie de l’université (Arizona State) de petits championnats (Chypre, Suède) avant de passer par l’Italie (Cantu) et l’Allemagne (Oldenburg), y laissant de belles ardoises, de préférence en coupe d’Europe : 19,0 pts en BCL contre 12,3 en championnat avec Cantu, 12,3 en Eurocup contre 10,4 avec Oldenburg, idem avec Cholet (voir ci-dessus). Arrivé en cours de saison dans les Mauges, il a contribué à sauver le club de la relégation. En préparation, il s’est montré plutôt performant (10-12 points, 10-12 d’éval, entre 3 et 6 passes par match) avant de se blesser. En début de saison dernière, il a quitté Bamberg (Allemagne) sans y avoir joué un match, le club ayant considéré qu’il ne rentrait pas dans le moule collectif souhaité. Coup dur : il s’est blessé au genou en prépa et va devoir passer sur le billard, avec a minima 6 semaines d’arrêt à la clé. CJ Massinburg (voir ci-dessous) a été appelé pour le remplacer le temps de sa convalescence.

C.J. Massinburg
Né le 14 avril 1997 (24 ans) – 1,96 m – Poste 1-2 – Américain

Stats G-League: 10,9 points à 47,5% aux tirs (dont 46,7 % à trois-points), 4,8 rebonds, 2,3 passes, 0,4 interception et 1,1 balle perdue en 23 minutes (14 matchs)

Il vient d’être appelé à remplacer Gerry Blakes le temps de son indisponibilité. Après une prolifique carrière universitaire à Buffalo (16,9 et 7,3 rebonds puis 18,2 pts et 6,5 rbds pour ses deux dernières saisons, entre 2017 et 2019), il a passé les deux dernières saisons en G-League avec les Long Island Nets, sans casser la baraque. Cette pige doit lui permettre de démontrer ses capacités à scorer et à défendre afin de trouver un contrat sur la durée en Europe.

Nicolas Lang
Né le 1er mai 1990 (31 ans) – 1,99 m – Poste 2 – Français

Stats Jeep Élite : 15,8 points à 52,0 % aux tirs (dont 48,7 % à trois-points), 2,2 rebonds, 2,7 passes, 0,7 interception et 1,0 balle perdue pour 15,8 d’évaluation en 29 minutes (30 matchs)

Stats BCL : 14,2 points à 42,6 % aux tirs (dont 42,6 % à trois-points), 2,5 rebonds, 1,8 passe, 1,0 interception, 1,3 balle perdue pour 11,5 d’évaluation en 33 minutes (6 matchs)

S’il en est un qui n’a rien à se reprocher de la saison passée, c’est bien lui. Plus adroit que jamais, de près comme de loin, il a explosé sa moyenne de points marqués, tout en doublant celle de ses passes décisives. Doté d’une excellente vision du jeu à défaut de qualités athlétiques notables, roublard à défaut d’être rapide, il a donc brillé en attaque sans pour autant négliger la défense. Et c’est un meneur d’homme, un leader vocal et par l’exemple. A réussi 92 lancers francs sur 97 pendant la saison, soit 94,8 % de réussite. En tentant quasiment deux fois plus de lancers que n’importe quelle autre saison de sa carrière.

Assane Ndoye
Né le 16 août 1996 (25 ans) – 2,04 m – Poste 3-4 – Français

Stats Jeep Élite : 5,7 points à 53,4 % aux tirs (dont 20,5 % à trois-points), 3,4 rebonds, 0,9 passe, 0,8 interception et 1,1 balle perdue pour 7,6 d’évaluation en 18 minutes (34 matchs)

La signature d’Assane Ndoye à Limoges est désormais officielle, le CSP ayant été conquis tant l’ailier formé à Chalon-sur-Saône a apporté pendant les matchs de préparation du CSP, où il était mis à l’essai. 16,3 points et 20,3 d’éval sur ses trois derniers matchs devaient bien lui valoir un contrat, n’est-ce pas ? En outre, s’il est plus réputé pour son physique que pour sa lecture du jeu, il n’en finit pas de progresser, 2020-21 ayant été sa meilleure saison statistique en carrière. Ce joueur de collectif, impliqué en défense et intense a un axe de travail tout trouvé : le tir à trois-points (17,5 % de « réussite » en 97 matchs de Jeep Élite, 28,8 % en 46 matchs de Pro B). Lueur d’espoir, sur ses trois derniers matchs de prépa avec Limoges, il a réussi 4 tirs à trois-points sur 6. Problème : à peine confirmé, il s’est blessé au pied et sera absent jusque fin novembre. Le CSP a recruté un pigiste médical pour le suppléer, l’Estonien Siim-Sander Vene.

Siim-Sander Vene
Né le 12 novembre 1990 (30 ans) – 2,03 m – Poste 3-4 – Estonien

Stats Liga ACB (Espagne) : 6,0 points à 39,1 % aux tirs (dont 28,6 % à trois-points), 2,3 rebonds, 1,0 passes, 0,6 interception et 0,6 balle perdue pour 5,6 d’évaluation en 21 minutes (12matchs)

Le remplaçant médical d’Assane Ndoye est un vieux briscard du circuit européen. Formé à Kaunas, il a joué à Ludwigsbourg, Riga, Prienai, Nizhny Novgorod, Varèse, Manresa, Gran Canaria et donc Fuenlabrada (deux fois) avec quelques escales au Zalgiris en cours de carrière. Très bon lors de son premier passage à Fuenlabrada (14,0 points et 15,0 d’éval), il a été bien moins en vue la saison passée. Shooter irrégulier : entre 19,6 et 42,2 % à trois-points selon les saisons.

Hugo Invernizzi
Né le 7 janvier 1993 (28 ans) – 1,98 m – Poste 4/3 – Français

Stats Jeep Élite : 6,0 points à 42,2 % aux tirs (dont 35,1 % à trois-points), 3,2 rebonds, 2,9 passes, 0,8 interception et 1,0 balle perdue pour 8,9 d’évaluation en 25 minutes (34 matchs)

Stats BCL : 9,3 points à 46,2 % aux tirs (dont 43,3 % à trois-points), 4,2 rebonds, 3,7 passes, 1,2 interception, 0,7 balle perdue pour 14,5 d’évaluation en 28 minutes (6 matchs)

Troisième membre de « l’Alsacian connection » de Limoges (avec Ludo Beyhurst et Nico Lang), le Mulhousien n’a pas été à la fête la saison passée, voyant toutes ses statistiques – et notamment son adresse – baisser par rapport à l’exercice précédent pour un temps de jeu similaire. De surcroît, son apparent manque de vivacité et d’implication (mais il faut se méfier des apparences…) fait qu’il a été pris en grippe par une partie des supporters limougeauds, pas les plus tendres avec leurs joueurs. Cela dit, quand il est à son meilleur, le copain d’enfance de Nico Lang est un tireur d’élite à trois-points et un joueur intelligent, qui a progressé en défense. Tout Beaublanc espère le voir cette saison sous son meilleur jour.

Kruize Pinkins
Né le 25 janvier 1993 (28 ans)  –  2,01 m  –  Poste 4  –  Américain

Stats Serie A2 (Italie D2) : 12,3 points à 58,0 % aux tirs (dont 39,6 % à trois-points), 6,5 rebonds, 1,2 passe, 0,3 contre, 0,7 interception et 1,3 balle perdue pour 14,5 d’évaluation en 27 minutes (40 matchs)

Dernier arrivé dans le roster limougeaud, le natif de Marianna (Floride) laisse tout aussi sceptique que plusieurs autres recrues de l’été. En effet, l’intérieur n’a fréquenté que des deuxièmes divisions, à l’exception d’une saison en BBL allemande avec Mitteldeutscher, club de bas de tableau (15e en 2017-18 avec Pinkins). Pour le reste, on l’a vu à Hanau (D2 allemande), à Monferrato et Turin (D2 italienne). Avec des stats certes pas inintéressantes, mais à rapporter au niveau de ces ligues. Coach Cancellieri a beau louer sa « polyvalence » et sa « marge de progression » (à 28 ans ?), on peut rester dubitatif sur ce qu’il pourra apporter.

Horace Spencer
Né le 31 janvier 1997 (24 ans) – 2,03 m – Poste 4/5 – Américain

Stats TBL (Turquie D2) : 14,6 points à 53,7 % aux tirs (dont 0 % à trois-points, 0/4 tirs), 11,3 rebonds, 1,7 passe, 1,6 contre, 2,0 interceptions et 2,6 balles perdues pour 21,7 d’évaluation en 32 minutes (33 matchs)

Étonnant de voir un joueur avec un CV comme celui du natif de Warminster (Pennsylvanie) en Jeep Élite. Après avoir produit de toutes petites stats à l’université, à Auburn (4,2 pts et 4,4 rbds en senior en 2018-19), il a lancé sa carrière professionnelle en Argentine (13,7 pts et 11,6 rbds avec Atenas Cordoba) avant de migrer vers la D2 turque. Certes, il a dans les deux cas récolté de grosses moissons de rebonds, mais dans des ligues plutôt faibles. Et ses prestations en préparation ne rassurent pas : sur ses quatre derniers matchs, il n’a pas dépassé les 4 points et les 4 d’évaluation, pour des moyennes faméliques de 3,5 points et 2,3 d’éval. Limoges va-t-il le conserver ? Cela semblerait surprenant, à moins que le staff estime qu’il a une marge de progression passée inaperçue jusqu’ici.

Thimoté Bazille
Né le 15 mai 1999 (22 ans) – 2,02 m – Poste 4/5 – Français

Stats Pro B : 4,6 points à 49,7 % aux tirs, 2,6 rebonds, 0,3 passe, 0,3 interception et 1,2 balle perdue pour 4,2 d’évaluation en 14 minutes (33 matchs)

Prêté pour la deuxième année consécutive par le CSP à Saint-Quentin en Pro B, le natif de Dié (Burundi) semblerait n’avoir guère progressé si l’on s’arrête aux simples statistiques. Mais, s’il reste encore tendre et naïf, sujet à trop de fautes idiotes, le costaud intérieur a gagné en maturité et a apporté sa contribution à l’excellente saison saint-quentinoise (3e de Pro B). S’il manque encore de constance et doit gagner en concentration et en dureté, le prospect devrait pouvoir grappiller des minutes dans la raquette limougeaude. Reste un chantier à aborder avec sérieux, les lancers francs : 42,2 % dans l’exercice, ce n’est pas possible !

Grismay Paumier
Né le 12 juillet 1988 (33 ans) – 2,04 m – Poste 5 – Cubain (Cotonou)

Stats Jeep Élite : 5,1 points à 55,0 % aux tirs, 2,9 rebonds, 0,4 passe, 0,5 interception et 1,0 balle perdue pour 5,9 d’évaluation en 135 minutes (24 matchs)

Stats BCL : 3,5 points à 50,0 % aux tirs, 3,0 rebonds, 0,3 passe, 0,2 interception, 1,2 balle perdue pour 5,0 d’évaluation en 11 minutes (6 matchs)

On connaît de mieux en mieux l’incroyable périple de ce Cubain qui s’est réfugié en Espagne, aux Îles Canaries, pour fuir la dictature, et s’est retrouvé à jouer au niveau régional en Espagne avant de venir en France et de gravir tous les échelons de la Nationale 2 à la Pro A ! Pour sa première saison dans l’élite française, le pivot cubain n’a pas toujours été mis en valeur par son coach. Certes limité techniquement, le joueur passé par Berck et Saint-Chamond met soir après soir tout son cœur sur le parquet. Impossible de trouver plus vaillant, plus combatif, plus dur. En tout cas, coach Cancielleri semble avoir compris comment l’utiliser, il oscille entre 9 et 20 d’éval sur les cinq derniers matchs de prépa.

Le coach

Massimo Cancellieri
Né le 24 juillet 1972 (49 ans) – Italien

Si Limoges a l’habitude d’aller chercher des entraîneurs à l’étranger, aucun avant Massimo Cancellieri n’avait été recruté en deuxième division d’un championnat national. Mais restreindre le coach au look étonnant à son rôle à Ravenne serait oublier sa longue expérience. Ayant commencé à entraîner dès ses 21 ans à San Raffaele (lui-même déclare avoir arrêté de jouer car trop « nul »), il a donc 26 saisons de coaching derrière lui à tous les niveaux. On notera tout particulièrement les six ans qu’il a passé à l’Olimpija Milan en tant qu’entraîneur adjoint. La saison dernière, il a mené Ravenne à la 14e place finale du championnat, l’équipe étant éliminée en 1/8e de finale. L’année précédente, le club était premier de la poule Est du championnat au moment de son arrêt du fait de la pandémie.

Assistants : Romain Chenaud (38 ans), Benjamin Villeger (33 ans)

Photo d’ouverture et toutes photos : CSP Limoges

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C’était presqu’un miracle, mais cela n’a pas duré : Mehdy Mary a été le premier entraîneur du CSP à pouvoir accomplir une saison complète depuis belle lurette. Mais celui qui était arrivé au poste de contrôle de l’équipe fin 2019, suite à l’échec d’Alfred Julbe, qui avait redressé le club et s’était vu proposer un contrat portant jusque 2022 s’est vu signifier au terme de la dernière saison qu’il ne serait plus entraîneur principal du CSP pour la saison à venir.

La raison de cette éviction tient à la fois à un jeu qui n’a pas enthousiasmé l’exigeant public limougeaud et à un classement moyen (9e) et un bilan tout juste équilibré : 17 victoires pour autant de défaites, deuxième saison consécutive sans playoffs…

En outre, le supporter comme l’observateur neutre ont eu de quoi être déboussolé par le jeu limougeaud, l’examen des statistiques montrant des contrastes assez étonnants. 16e attaque du championnat (76,0 points marqués), le CSP 2020-21 était aussi la 5e défense (78,4 pts encaissés). L’équipe était celle qui prenait (à égalité avec une autre) le moins de tirs par match, 57,0. Mais elle était celle qui en prenait le plus à trois-points, 26,3 ! Et si elle était productive de loin (39,5 % de réussite à trois-points, 4e meilleure équipe), elle ne l’était pas du tout de près, avec ses 46,2 % aux tirs, 16e de Jeep Élite. Continuons dans les contrastes saisissants : avec 20,0 passes par match, l’équipe était la 2e meilleure du championnat dans ce domaine. Mais elle était la plus mauvaise aux rebonds (30,4) et aux interceptions (5,8), étant également 17e au nombre de lancers francs tentés (16,9 par match), signe d’un certain manque d’agressivité. Une lacune qui se retrouvait aussi en défense, où le CSP laissait ses adversaires tirer à 49,5 % (2e plus mauvaise moyenne) et ne provoquait que 12,8 balles perdues à ses opposants (plus mauvaise moyenne).

Demonte Harper
Un recrutement étrange

Tout cela a évidemment poussé la direction du club, et principalement son responsable sportif, Crawford Palmer, à prendre une nouvelle orientation afin d’améliorer le rendement de l’équipe. Exit donc Mehdy Mary et place à Massimo Cancellieri, entraîneur italien qui, outre un look peu banal, se distingue par ses années d’assistant à Milan et son dernier job, coach principal à Ravenne, en D2 italienne. Côté joueurs, Limoges semble également avoir fait le pari de la D2, faisant revenir Thimotée Bazille de son prêt à Saint-Quentin en Pro B et, plus surprenant, en allant chercher l’intérieur Horace Spencer en deuxième divison turque. Mais si ces choix étonnent, que dire de la signature de Demonte Harper, joueur au CV replet (Zenit Saint-Petersbourg, Gran Canaria…) mais n’ayant pas joué de la dernière saison ? Globalement, seul le recrutement de Gerry Blakes, auteur d’une bonne saison à Cholet, paraît ne pas représenter un pari. Cependant, il vient d’être arrêté pour un problème au genou nécessitant une intervention chirurgicale, d’où une indisponibilité d’au moins 6 semaines. Un pigiste, CJ Massinburg, a été signé pour le suppléer le temps qu’il se rétablisse.

Par ailleurs, toujours à la recherche de joueurs pour compléter son effectif à l’heure où ces lignes sont écrites, le CSP a mis à l’essai l’ailier Chalonnais Assane Ndoye et le meneur slovène Matic Rebec, passé fugacement par Rouen (Pro B) en début de saison passée. Le Slovène a depuis été libéré alors qu’Assane Ndoye était signé pour la saison, juste au moment où il s’est blessé au pied – out pour deux mois ! L’Estonien Siim-Sander Vene a été embauché comme pigiste médical. Par ailleurs, le CSP a recruté un nouvel ailier-fort, venu de D2 italienne, le dénommé Kruize Pinkins. Un pari supplémentaire, semble-t-il…

Des objectifs difficiles à cerner

Avec cet effectif incomplet et qui, pour le moment, ne donne pas toutes les garanties, il semble peu évident de déterminer si Limoges peut être un candidat aux playoffs ou s’il va devoir lutter pour son maintien, rien ne laissant supposer qu’il puisse viser plus haut.

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