Cholet Basket a pour objectif de se sortir de l’ornière après une saison tumultueuse, que ce soit sur et en dehors du terrain. Pour ce faire, le club formateur numéro 1 français va faire avec les moyens du bord. Les résultats durant les matches de préparation sont encourageants.
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Les turbulences du maire
La surprise de l’intersaison a été la mise à l’écart du coach Erman Kunter qui a comptabilisé neuf saisons au club, qui l’a emmené au titre national en 2010, et dont la personnalité paraissait en phase avec les dirigeants – du moins en surface -, les supporters, les médias et… le maire. S’il y en a un qui a crié au crime de lèse-majesté, c’est bien Gilles Bourdouleix, l’inénarrable maire en question, qui a bondi de son siège en apprenant la nouvelle. Il reproche aux dirigeants d’avoir pris la décision d’exclusion du Franco-turc en catimini, lui qui souhaitait en faire un cadre de CB, et en représailles, il a menacé de couper les vivres au club phare de sa ville.
Ce n’était qu’un nouvel épisode d’une liste de prises de parole incongrues de l’édile, qui s’était notamment signalé un peu plus tôt par des propos injurieux envers la LNB et son président Alain Béral, avec des banderoles dans La Meilleraie où étaient inscrits « Béral démission » et « LNB Dictature ». La LNB et son président ont porté plainte. Mais Gilles Bourdouleix a d’autres soucis depuis puisque son élection à la tête de la ville a été invalidée – le nouveau scrutin se tiendra les 19 et 26 septembre – et trois enquêtes préliminaires ont été ouvertes pour des faits supposés de favoritisme, détournement de fonds public, et concussion.
Heureusement, Yoan Makoundou est resté
Le président de Cholet Basket, Jérôme Mérignac, a eu le mérite de conserver son sang-froid dans les différentes tempêtes. Il a dû aussi trouver un successeur à Erman Kunter. Si son club a formé nombre de joueurs, et aussi de coaches, c’est vers d’autres candidats qu’il s’est tourné. Le final cut a concerné deux entraîneurs, qui venaient d’être remerciés par leur ancien employeur : Mehdy Mary, en fin de saison à Limoges, et Laurent Villa, après 11 défaites en 14 matches à Pau. C’est ce dernier qui a été choisi avec comme mission de redonner un sens à la formation d’excellence du club.
Cholet Basket est une véritable usine à champions, et ceux-ci sont vénérés à La Meilleraie par le biais de bannières à l’extérieur comme à l’intérieur, et via le site du club dont la richesse historique n’a pas d’égal en France. Seulement, aucun de ces anciens joueurs prestigieux n’apparait dans l’organigramme du club – sinon le directeur de la SASP, Thierry Chevrier, qui a gravi tous les échelons sportifs, alors que Rudy Gobert est le parrain de l’Académie -, et l’équipe du Maine-et-Loire ne parvient pas à conserver ses meilleurs éléments au-delà d’un certain âge. Le dernier cas en date est celui Abdoulaye Ndoye, prêté à Monaco, toujours sous contrat, et qui a refusé tout net de reprendre l’entraînement, attendant de trouver un nouvel employeur.
Le staff choletais a toutefois procédé au rapatriement de Hugo Robineau, un pur produit des Mauges, qui s’est épanoui en Pro B, à Gries, alors qu’il était voué au banc à Cholet, et il pourra compter de nouveau sur sa nouvelle étoile Yoan Makoundou, un phénomène athlétique de 21 ans, qui a finalement sagement retiré son nom de la dernière draft NBA. Pas de doute : CB attend beaucoup de ces deux-là car son recrutement français est inexistant et il a prêté pas moins quatre de ses jeunes, dont Karlton Dimanche, à des équipes de la division inférieure.
Gérer l’après-Stockton
Cholet Basket a également voulu jouer la sécurité en faisant revenir Peter Jok qui, en fin de saison, avait pris langue avec… Erman Kunter, avant d’avoir à faire avec Laurent Vila. Le club des Mauges fait confiance à ses talents de shooteur, et lui a déclaré vouloir gagner en agressivité et en défense. Il mise beaucoup forcément sur ses étrangers, qui n’ont pas des CV ronflants. La paire de combo guards Darrin Govens – Dominic Artis aura un rôle crucial à jouer car elle succède à Michael Stockton qui, en dehors de statistiques remarquables (13 points à 39,4 % de réussite à trois-points et 7,2 rebonds) a été durant deux saisons le cerveau, l’âme, la référence, le sauveur de l’équipe.

Les changements de l’intersaison
Arrivées : Laurent Vila (coach, sans club), Dominic Artis (USA, Rhodes/Grèce, 1 an), Darrin Govens (USA/Hongrie, Szedeak-Szeged/Hongrie, 1 an), Peter Jok (USA/Soudan du Sud, Murcie/Espagne), Hugo Robineau (Gries, Pro B, retour de prêt), DJ Hogg (USA, Lakeland Magic, G-League), Warren Woghiren (retour de prêt Gries), Boris Dallo (Le Portel), Kennedy Meeks (USA, Changwon LG Sakers/Corée-du-Sud).
Départs : Erman Kunter (coach), Aaron Jones (Trévise/Italie), Gregor Hrovat (Pau), Karlton Dimanche (ASA/Pro B, prêt), Léopold Delaunay (Vichy-Clermont/Pro B, prêt), Quentin Ruel (Quimper/Pro B, prêt), Florian Léopold (Quimper/Pro B, prêt), Vafessa Fofana (Gravelines-Dunkerque), Michael Stockton (Budivelnyk, Ukraine), Gerry Blakes (Limoges), Lasan Kromah (Fos), Ian Miller (Peristeri/Grèce), Chris Horton (Nanterre).
Restent au club : Nathan de Sousa (premier contrat pro), Yoan Makoundou, Nanta Diarra, Kévin Marsillon-Noléo (Espoirs).
Effectif 2021-22
Meneurs : Darrin Govens (1,85 m, 33 ans), Dominic Artis (1,92 m, 28 ans), Nathan de Sousa (1,91 m, 18 ans)
Arrières : Boris Dallo (1,96 m, 27 ans), Hugo Robineau (1,92 m, 21 ans)
Ailiers : Peter Jok (1,97 m, 27 ans), Kévin Marsillon-Noléo (2,02 m, 19 ans)
Ailier-forts : Yoan Makoundou (2,07 m, 20 ans), DJ Hogg (2,06 m, 24 ans).
Pivots : Kennedy Meeks (2,08m, 26 ans), Nanta Diarra (2,01 m, 28 ans)
Staff technique 2021-22
Entraîneur : Laurent Vila (46 ans)
Assistant : Fabrice Lefrançois (38 ans), Romain Palussière (34 ans, préparateur physique)
Président : Jérôme Mérignac (54 ans)
Directeur : Thierry Chevrier (61 ans)
Salle : La Meilleraie (5 181 places)

Les joueurs
Darrin Govens
Né le 5 janvier 1988 (33 ans) – 1,90 m – Poste 1-2 – Américano-Hongrois
Stats Division A (Hongrie) : 20,0 points à 54,9% aux tirs (dont 45,1% à 3-points), 6,8 passes, 4,1 rebonds et 1,3 interception pour 22,7 d’évaluation en 36 minutes
Encore un Américain doté d’un passeport d’un « pays de l’Est », mais lui a eu le mérite de jouer plusieurs saisons en Hongrie et d’y avoir imposé sa griffe. Il fut ainsi deux fois le deuxième marqueur du championnat et aussi le deuxième passeur la saison dernière. Bien sûr, ce n’est pas un championnat de premier plan, et Darrin Govens en a fréquenté deux autres avec l’Islande et la Biélorussie, en plus d’Israël et de la Grèce. En novembre 2017, il a…
Photo d’ouverture: Yoan Makoundou (FIBA)