Le BCM joue depuis quelque temps avec les nerfs de son entourage. Il mise sur un – a priori – bon recrutement de joueurs étrangers et le coach JD Jackson pour continuer d’assurer son rang dans l’élite, ce qu’il fait sans faillir depuis 1988. Et il veut aussi développer la rentabilité de son centre de formation.
Comme chaque saison, Basket Europe offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Betclic Élite. Pour profiter de l’intégralité de ce contenu et bien d’autres, vous pouvez vous abonner ici.

Les Maritimes nous ont offert ces derniers temps un véritable sketch avec leurs coaches. Pour la fin de la saison 2019-20, ils avaient remplacé Eric Bartecheky par Serge Crevecoeur, mais le premier comptait reprendre l’équipe en mains à la rentrée suivante. Il a fallu l’en dissuader avec des indemnités. Le Belge a donc poursuivi son activité mais après 14 défaites en 22 matches, et alors que la sonnette d’alarme résonnait dans le club, il a cédé à son tour le poste au Franco-Canadien JD Jackson, qui a rempli sa mission. A savoir, sauver le club de la relégation.
Les Nordistes se sont finalement positionnés à la 15e place, avec une seule victoire de plus vis-à -vis de Chalon, qui a chuté en Pro B. Un classement qui fait suite à une 17e place lors de l’exercice précédent, et un salut dû à l’interruption du championnat en raison du Covid-19. Le BCM est très loin des années 2011-13 quand il parvenait deux fois de suite à prendre le leadership de la saison régulière avant de tomber en quart-de-finale des playoffs. Depuis quelques temps, il manque cruellement de fonds de jeu et fait le désespoir de ses dirigeants et de ses supporters. Et maintenant ?
Un coach et un meneur solides
Avec JD Jackson, Gravelines a embauché un coach d’envergure, qui a fait ses preuves, au Mans comme à Villeurbanne. C’est un battant. C’est lui cette fois qui a pu composer l’équipe avec le directeur sportif Olivier Bourgain, avec une masse salariale qui n’est plus parmi les plus opulentes de l’élite. Une fois encore, le staff a fait le ménage dans son effectif, ne conservant que deux jeunes issus de son centre de formation (Lucas Bourhis et Fabien Damase) et Romuald Morency. Dans un premier temps, il n’a pas été très actif sur le marché des JFL, n’embauchant que le seul Vafessa Fofana, qui n’est pas à proprement parler une pointure, mais il a réussi un joli coup à la fin septembre en faisant revenir au pays -il est né à Dunkerque- Abdoulaye Ndoye.
L’essentiel de ses ressources a ainsi été placé sur les étrangers. Le BCM s’est doté d’un meneur d’un excellent niveau, Brandon Taylor, qui a été impressionnant au Mans, et qui est davantage un scoreur qu’un organisateur. Avec Lucas Bourhis, le voici avec deux meneurs de petite taille, mais des feux-follets. John Jenkins possède lui aussi un très beau pedigree, très complet, alors que Marcquise Reed est devenu une valeur sûre du championnat. La ligne arrière paraît de très bonne facture.
Le club souhaitait conserver Gavin Ware, mais celui-ci a préféré retourner à Dijon où il va jouer la BCL. Il prend une sorte de risque avec le Polonais Dominik Olejniczak car les big men ont souvent du mal à s’acclimater au championnat français jugé très athlétique. Kenny Kadji est plus expérimenté et plus conforme à nos standards. Il reste au BCM à dénicher un poste 4 athlétique, bon défenseur et rebondeur, suivant le désir de JD Jackson.
Rentabiliser le centre de formation
Le BCM a deux objectifs. Le premier, que le general manager Romuald Coustre et le directeur sportif Olivier Bourgain ont exprimé dans une vidéo du club, est de soigner le centre de formation : « Tous les joueurs formés au BCM ont éclos ailleurs. Il est temps de donner leur chance à des jeunes qui sortent du centre de formation. Ce n’est pas du projet court terme. Il faut avoir beaucoup de patience. Ce sont des joueurs qui vont progresser au fur et à mesure des mois et des saisons. Et on sera content si on leur donne, un, deux, trois ans de développement de voir qu’ils deviennent des joueurs majeurs de Jeep Elite », explique Romuald Coustre. « Aujourd’hui on a décidé de faire venir ce qui se fait rarement dans le basket, des préparateurs physiques. On a Lucas Bourhis, qui fait sa deuxième saison, qui a été formé à Gravelines, et puis aussi Fabien Damase, qui a son premier contrat pro. Ce n’est pas que de la pub, on montre par nos choix sportifs que l’on va dans cette direction-là », ajoute Olivier Bourgain.
Le deuxième, c’est bien entendu d’assurer un maintien sans frayeurs, et de retrouver un certain statut. « Il faut que le BCM se requalifie à terme pour une BCL, car l’Eurocup ça me parait compliqué avec le cahier des charges. L’Euroleague, on n’en parle pas », affirme Olivier Bourgain.

Les changements de l’intersaison
Photo d’ouverture: BCM