Villeurbanne et Monaco seront les deux principaux centres d’attention de la Betclic Elite. Le Paris Basketball sera le troisième. C’est le club de la capitale, les propriétaires sont Américains, et l’équipe est propulsée par une ribambelle de gamins extrêmement talentueux.
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Deux immenses tentures recouvrent les gradins derrière les deux panneaux de la Halle Georges-Carpentier, laissant les 1 300 spectateurs de ce match Paris Basketball – Armani Milan s’asseoir dans les deux tribunes latérales. Une bonne affluence en ce jour ensoleillé de septembre. Cela faisait huit ans que Paris n’avait pas accueilli une équipe d’Euroleague et c’était via une équipe de la banlieue, la JSF Nanterre. L’époque du PSG Racing Basket est déjà si lointaine… Ces Paris European Games pour lesquels ont été également invités l’ASVEL et l’Alba Berlin sont un symbole fort pour un club parisien qui arrive de Pro B et qui a les dents longues pour le terme.
Kyle O’Quinn, une référence
Depuis que les investisseurs américains David Kahn et Eric Schwartz en sont devenus les propriétaires, et qu’ils ont racheté les droits du Hyères-Toulon Var Basket moribond, le Paris Basketball est surveillé de près par l’ensemble du basket français avec ce mélange de considération et de jalousie qui entoure chaque initiative venant de la capitale. L’arrivée de l’ancien NBAer, Kyle O’Quinn, en provenance de Fenerbahçe, est un autre signal fort. Il possède un pedigree qui détonne chez un promu et qui plaît à un public parisien encore plus américanisé que le reste du pays. Le management multiplie également les initiatives hors terrain avec, par exemple, la signature de la société de paris en ligne Unibet, en tant que partenaire majeur, qui a pris place au dos des maillots. « Ensemble nous imaginerons des dispositifs innovants et totalement inédits pour nos fans et la communauté de parieurs du Grand Paris, » promet David Kahn.
On sait que dans deux ans, le Paris Basketball pourra être abrité dans l’arèna de la Porte de la Chapelle, édifiée pour les Jeux de 2024 et dont il sera le club résident. Sera-t-il un jour capable de rivaliser avec le Real Madrid, le CSKA Moscou, le Panathinaikos et encore… Armani Milan ? De greffer un public à son public ? La méthode américaine peut-elle faire de Paris une ville de basket ? Son coach Jean-Christophe Prat n’en doute pas : « Je pense que ce club a un futur brillant parce qu’on sent qu’il y a une énergie folle, » lance t-il.
Des gamins et le doyen
Les Parisiens sont chic dans leurs sémillants maillots orange. Ils sont jeunes, très jeunes. Trois des joueurs français de base sont à peine majeurs : Juhann Begarin et Milan Barbitch ont 19 ans, Ismaël Kamagate 20. Lois Gendrey, Gauthier Denis, qui a prolongé de quatre ans, et même les Américains Kyle Allman Jr et Dustin Sleva sont encore des professionnels de fraîche date.
C’est la bleusaille française qui a constituée l’épine dorsale de l’équipe qui s’est montrée irrésistible en fin de saison dernière et qui a réussi à coiffer Saint-Quentin, Nancy et tous les autres, sauf Fos-sur-Mer. Une complète réussite pour la stratégie sportive du club et son maître à penser, Jean-Christophe Prat qui, après Denain, prouve qu’il est un expert en formation de jeunes joueurs. Le staff parisien a eu la chance que les Boston Celtics préfèrent que Juhann Bégarin finisse sa période d’apprentissage une année supplémentaire en France plutôt que de le jeter de suite dans l’huile bouillante de la NBA. Ce superbe athlète sera une des attractions de la BetClic Elite, tout comme Milan Barbitch qui a affolé les compteurs cet été avec l’équipe de France U20.
Outre Kyle O’Quinn (31 ans), Ryan Boatright (29 ans) et Amara Sy (40 ans) seront chargés de chaperonner ces jeunes, d’apporter de la stabilité au groupe. L’Amiral, qui a commencé sa carrière professionnelle au siècle dernier, est un véritable modèle. Son coach vante sa bonne humeur, sa disponibilité. « Si un jour on doit faire un logo à la LNB, il faut le faire avec le profil d’Amara. »
Une leçon vite apprise
Les jeunes pousses parisiens, sans Kyle O’Quinn pas encore arrivé en France, ont connu leur baptême du feu face à Armani Milan. La muraille italienne a été sans pitié. 0-12. 5’23 pour marquer les premiers points parisiens sur lancers-francs. 64-95 au final. Avec 17 points, Milan Barbitch a été le seul Parisien en double figure. Vite handicapé par les fautes, Ismaël Kamagate a fait chou blanc à la marque, et est apparu bien léger par rapport aux big men milanais.
Pour justifier l’addition, le coach milanais Ettore Messina a dit que la meilleure façon de respecter l’adversaire est de jouer à fond. « Nous voulions nous tester nous-mêmes spécialement à ce moment-là de l’année. Nous jouons la Super Cup le week-end prochain. Il n’y a rien à prendre à la légère en ce moment ». Quant à Milan Barbitch, il appréciait la leçon. « C’est vraiment compliqué. Ils sont très faciles dans tout ce qu’ils font. On a touché le plus haut niveau européen. Evidemment que l’on aurait voulu gagner car on ne joue jamais pour perdre, mais c’était une très bonne expérience, et je pense que l’on a appris aujourd’hui. On sent que sur les petits détails, les déplacements, tout ce qui est basique mais essentiel, c’est super bien fait. Physiquement, évidemment qu’ils sont au-dessus de nous. J’ai beaucoup travaillé cet été physiquement pour encaisser la charge des adversaires. »
Cette leçon a vite été assimilé puisque le lendemain, Paris faisait tomber Berlin, en prolongations : 107-104. Avec 27 points et 36 d’évaluation d’Ismaël Kamagate qui a montré alors un tout autre visage. Ok, il faut se méfier des résultats des matches de préparation, mais cette équipe du Paris Basketball est terriblement excitante, pleine de forces vives, à l’image de ce que l’on devine du futur du club.

Les changements de l’intersaison
Arrivées : Kyle Allman Jr (USA, VEF Riga/Lettonie, 1 an), Kyle O’Quinn (USA, Fenerbahçe, Turquie)
Départs : Valentin Chéry (Le Mans), Nobel Boungou-colo, Evans Ganapamo, Sheck Wes, Kévin Franceschi.
Restent au club : Juhann Begarin, Lois Gendrey, Amara Sy, Ismaël Kamagaté, Gauthier Denis, Milan Barbitch, Dustin Sleva (USA), Ryan Boatright (USA/Arménie).
Effectif 2021-22
Meneurs : Ryan Boatright (1,83m, 28 ans), Kyle Allman Jr (1,93 m, 24 ans), Lois Gendrey (1,75 m, 21 ans)
Arrières : Juhann Begarin (1,96 m, 19 ans), Milan Barbitch (1,96 m, 19 ans)
Ailiers : Gauthier Denis (2,02 m, 24 ans), Amara Sy (2,02 m, 40 ans)
Ailier-forts : Dustin Sleva (2,03 m, 26 ans)
Pivots : Kyle O’Quinn (2,06m, 31 ans), Ismaël Kamagaté (2,11 m, 20 ans)
Staff technique 2021-22
Entraîneur : Jean-Christophe Prat (49 ans)
Assistants : Bienvenu Kindoki (41 ans), Emmanuel Coeuret (51 ans)
Président : David Kahn (60 ans)
Directeur des opérations : Mathieu Priez
Team Manager : Antoine De Franciosi
Salle : Halle George-Carpentier (4 746 places)

Les joueurs
Ryan Boatright
Né le 27 décembre 1992 (28 ans) – 1,83 m – Poste 1 – Américano-Arménien
Stats Pro B : 11 points à 41% aux tirs (dont 36,7% à trois-points), 5,9 passes et 2,3 rebonds pour 12,7 d’évaluation en 26 minutes (15 matches)
Le meneur à la tonsure est arrivé à Paris à la fin février 2021 en provenance de Rytas Vilnius en Lituanie où il tournait à 9,7 points, 3,3 passes décisives et 2,3 rebonds en Basketball Champions League. Il a la bougeotte et il voyagé en G-League, Italie, Chine, Espagne, et Russie. Champion de Croatie avec le Cedevita et élu MVP en 2017. Champion NCAA avec Connecticut en 2014. Il était le capitaine, le leader de l’équipe pour 17,4 points à et un excellent 45,4% de réussite à trois-points en senior. Il était alors réputé comme un joueur rapide avec et sans ballon, capable de créer facilement ses propres shoots, mais sa petite taille -il était alors annoncé à 1,80m- était un gros handicap pour la NBA. L’Arménie est un pays accueillant et
Photo d’ouverture : Ryan Boatwright (Paris Basketball)