Dans le Béarn, l’événement s’est plus produit dans les coulisses que sur le parquet : l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez a été racheté par un consortium américain comprenant entre autres Stu Jackson et Jamal Mashburn, anciens joueurs NBA. Avec de fortes ambitions, mais quelques questions demeurent en suspens…
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Même avec un recrutement très intéressant, ce n’est pas tant sur le plan sportif que sur celui de l’économie que Pau-Lacq-Orthez a attiré les regards lors de cette intersaison. Après une saison plus que mitigée sur le parquet, les tractations menées depuis de longs mois entre la mairie de Pau et la société américaine Counterpointe Sports Group (CSG) ont abouti à une cession du club à cette entité privée, bien décidée à remettre l’Élan Béarnais sur les rails du succès.
Morne saison
Il faut dire que la saison 2020-21 de Pau-Lacq-Orthez ne restera pas dans les annales : terminer 11e avec un bilan de 16 victoires pour 18 défaites n’a rien de glorieux lorsque l’on peut se prévaloir du palmarès de l’Élan Béarnais. Médiocre, l’équipe l’a été pratiquement toute la saison, quel que soit son effectif. Car, en plus de ne pas avoir cassé des briques, Pau-Lacq-Orthez a vécu une véritable valse du personnel. Côté staff, Laurent Vila n’a pas survécu à un très mauvais début de saison, laissant l’Élan en position relégable à Éric Bartecheky en mars, celui-ci parvenant à faire remonter le club au classement. Grâce notamment à l’arrivée de Justin Bibbins puis de Jay Threatt, qui ont stabilisé un collectif jusqu’alors bancal.

Il faut dire que Pau a vécu son lot de contrariétés entre les blessures longue durée (Nicolas De Jong notamment), les départs précipités (Shannon Evans, étincelant en début de saison), les recrutements de remplaçants hasardeux (l’hallucinant passage de Tony Wroten, -1,0 d’évaluation sur 4 matchs…) et les déceptions (Rémi Lesca, Digué Diawara). Bref, l’Élan a utilisé ses 16 contrats professionnels sur la saison sans pour autant obtenir des résultats à la hauteur des attentes.
Coup de balai
Tout cela a donc amené à un grand ménage dans l’effectif (quatre joueurs conservés ou prolongés plus l’Espoir Marc-Olivier Lasserre signant son premier contrat pro), avec pas moins de neuf départs, seul un Petr Cornélie étincelant tout au long de la saison étant regretté.
Mais, plus encore que du côté sportif, nous l’avons déjà dit, c’est au niveau de la structure du club qu’il y a eu le plus de changements lors de cette intersaison.

Pendant plusieurs mois, la municipalité et l’agglomération paloises, actionnaires majoritaires de la Société d’économie mixte (SEM) contrôlant la section professionnelle du club, ont négocié avec un groupe d’investisseurs privés américains réunis sous la bannière Counterpointe Sports Group (CSG). Fin juin, l’accord entre les deux parties était finalisé, l’Élan Béarnais passant sous pavillon américain. Avec une nouvelle équipe directoriale, mi-française mi-US : l’avocat palois David Bonnemason-Carrère est nommé président alors que Tom Huston (CSG) devient directeur général, Stu Jackson (ancien joueur NBA et ex-coach des New York Knicks) directeur des opérations basket tandis que Dominique Loueilh conserve son poste de directeur sportif. Exit, donc, Didier Rey, l’ancien président, et, symbole de cette bascule, Didier Gadou, l’enfant du club, joueur international, coach, président, directeur général puis exécutif de Pau pendant de longues années.
À la clé de ce changement de propriétaires, l’Élan Béarnais s’est vu octroyer un budget en hausse, à 7 millions d’euros (+ 20 % environ). En outre, CSG va procéder à des investissements immobiliers autour du Palais des sports de Pau. Et, pour sans doute faire « moderne », la société américaine compte vendre des parts du club aux fans par le biais d’une crypto-monnaie. Une idée étrange : pourquoi se compliquer la vie à passer par un moyen pas forcément fiable et encore moins clair pour les investisseurs potentiels alors qu’il est tout à fait possible d’envisager de vendre des parts contre des euros tout ce qu’il y a de plus « classiques » ?

Un potentiel intriguant
Bref, quoiqu’il en soit, l’Élan Béarnais a bien travaillé pour préparer la nouvelle saison, même si le staff technique n’a pas eu forcément toute la visibilité nécessaire pour recruter tôt dans l’intersaison. Cela étant, Éric Bartecheky n’a pas cherché à faire dans la fantaisie : les cinq recrues paloises oeuvraient en Jeep Élite la saison dernière. Mieux, pour Vitalis Chikoko, il s’agit
Eric lapeyre