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Guide Euroleague 2021-22 – ASVEL / Monaco : la France à l’honneur

Pour la première fois, deux superpuissances françaises disputeront la formule à 34 matches de l’Euroleague : l’ASVEL et l’AS Monaco. Si les Villeurbannais en sont à leur troisième saison consécutive – la première en tant que membre permanent -, la Roca Team découvre le plus haut niveau continental a

Pour la première fois, deux superpuissances françaises disputeront la formule à 34 matches de l’Euroleague : l’ASVEL et l’AS Monaco. Si les Villeurbannais en sont à leur troisième saison consécutive – la première en tant que membre permanent -, la Roca Team découvre le plus haut niveau continental après son titre en Eurocup. Statistique inspirante : c’est la première fois depuis 20 ans que les deux clubs français engagés gagnent leur match d’ouverture.

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LDLC ASVEL

« C’est génial d’avoir un concurrent comme ça. Cela tire tout le monde vers le haut. Aujourd’hui, nous avons deux vraies locomotives dans le basket français. J’adore le fait que nous ayons un tel concurrent. Et, avec Monaco, c’est une grande histoire d’amour depuis 2016. » Dans une récente interview donnée au Progrès, le président de l’ASVEL Tony Parker affirme voir d’un bon oeil l’éclosion de Monaco, sa venue en Euroleague et surtout, son objectif à court terme d’obtenir un nouveau bail en visant les playoffs dès son arrivée dans la ligue. Mais ce n’est pas l’objectif villeurbannais, qui poursuit sa route dans l’optique de continuer de progresser et faire « aussi bien que la saison dernière » (14e après avoir lâché les derniers matches, après avoir terminé 15e à l’arrêt du championnat la saison précédente).

« Pour un top 8, je pense que c’est beaucoup trop tôt. Il faut que nous travaillions encore sur notre budget (de 15 millions d’euros, + 27 % par rapport à l’an dernier et 4,0 millions de masse salariale contre 6,8 pour Monaco) et, personnellement, je ne pense pas que nous y arrivions tant que nous n’aurons pas la nouvelle salle (prévue pour fin 2023). » Désormais détenteur d’une licence A, après deux ans d’invitation, Lyon-Villeurbanne cherche à se stabiliser à ce niveau avant de viser plus haut.

Un manque d’expérience mais une profondeur de banc intéressante

Et pour cause, l’équipe de T.J. Parker a perdu ses trois internationaux majeurs de la saison dernière, médaillés d’argent à Tokyo (Yabusele, Fall, Heurtel qui n’a pas disputé l’Euroleague avec l’ASVEL). Mais Lyon-Villeurbanne a tenté des paris pour les remplacer (Élie Okobo, Dylan Osetkowski, Kostas Antetokounmpo) en les combinant avec des joueurs d’expérience (James Gist, pigiste, Raymar Morgan, Chris Jones, Youssoupha Fall) pour accompagner l’éclosion du phénomène Victor Wembanyama. Convoité par plusieurs superteams en Europe, David Lighty a été prolongé jusqu’en 2026. Antoine Diot, William Howard, Charles Kahudi, Paul Lacombe et Matthew Strazel ont été conservés. Un mélange de vitesse et taille, force et tir extérieur, jeunesse et expérience…

Bref, un effectif avec une belle base de joueurs tricolores, mais de l’inexpérience par rapport au top niveau européen. Avant l’arrivée tardive du pigiste James Gist – aux 269 matches en Euroleague et présent jusqu’à la fin de l’année civile -, le double champion de France en titre était l’équipe la moins expérimentée de la compétition sur le papier (411 matches disputés par son effectif, contre 680 en réalité en début de saison). Six joueurs vont découvrir la C1, et comme la présaison a été fortement perturbée par les blessures (Morgan, Lacombe notamment) et l’absence de David Lighty (raisons familiales), le début de saison sera révélateur de l’état d’esprit du groupe, qui recevra sept de ses onze premiers matches. En revanche, la profondeur de banc est significative, avec au moins deux cinq de départs différents, compétitifs et complémentaires. Et plusieurs joueurs ont signé des contrats pluriannuels.

Une raquette jusqu’à 4,40 m !

Dans le détail, le nouveau meneur Chris Jones, venu pour franchir un palier après avoir évolué dans la rotation du Maccabi Tel Aviv, prendra les rênes du jeu villeurbannais en compagnie du vétéran Antoine Diot (52,5 % à 3-points l’an dernier) et Matthew Strazel, qui ne cesse de progresser depuis deux ans. Le combo-guard Elie Okobo revient en France avec l’envie de se montrer (lire ci-dessous) après trois ans aux Etats-Unis et assurera aux côtés des swingmen Paul Lacombe, David Lighty, et William Howard, tous capables d’apporter par leur polyvalence. Doyen du groupe, Charles Kahudi apportera sa présence physique. Le jeune Kymany Houinsou va découvrir l’Euroleague en bout de rotation.

A l’intérieur, c’est un mélange de taille et de vitesse. Les postes 4 Dylan Osetkowski et Raymar Morgan, parmi les meilleurs marqueurs d’Eurocup et de BCL, sont plutôt des scoreurs jouant au poste bas mais pouvant écarter le jeu. Le géant Youssoupha Fall (2,21 m) a l’intention de faire un chantier dans la peinture tandis que Kostas Antetokounmpo prendra la relève en rotation. Et, à seulement 17 ans, il sera curieux de voir l’évolution du phénomène Victor Wembanyama (2,19 m), sur lequel les attentes sont très élevées. Avec le retour des supporters – et à 100 % de sa capacité ! -, l’équipe de T.J. Parker semble se rapprocher de la course aux playoffs cette année.

Mouvements de l’intersaison

Arrivées : Raymar Morgan (Pinar Karsiyaka, Turquie, 2022), Victor Wembanyama (Nanterre, 2024), Élie Okobo (G-League, 2022), Dylan Osetkowski (Ulm, Allemagne, 2023), Chris Jones (Maccabi Tel-Aviv, Israel, 2022), Kostas Antetokounmpo (LA Lakers, 2023), Youssoupha Fall (Vitoria, Espagne, 2022), James Gist (Bayern Munich, Allemagne, pige).

Départs : Amine Noua (Andorre, Espagne), Thomas Heurtel (Real Madrid, Espagne), Guerschon Yabusele (Real Madrid, Espagne), Moustapha Fall (Olympiakos, Grèce), Kevarrius Hayes (Bursaspor, Turquie), Norris Cole (Unicaja Malaga, Espagne), Ismaël Bako (Manresa, Espagne), Derrick Walton (training camp NBA).

Sous contrat : David Lighty (prolongé jusqu’en 2026), Matthew Strazel (2025), Paul Lacombe (2024), Antoine Diot (prolongé jusqu’en 2024), William Howard (2022), Kymany Houinsou (aspirant), Elwin Ndjock (licence AS).

Effectif 2021-2022

Meneurs : Chris Jones (1,89 m, 28 ans), Antoine Diot (1,93 m, 32 ans), Matthew Strazel (1,82 m, 19 ans)
Arrières : Élie Okobo (1,91 m, 23 ans), Paul Lacombe (1,98 m, 31 ans), Kymany Houinsou (1,96 m, 17 ans)
Ailiers : David Lighty (1,98 m, 33 ans), William Howard (2,03 m, 27 ans), Charles Kahudi (1,98 m, 35 ans), Elwin Ndjock (2,00 m, 20 ans)
Ailier-forts : Raymar Morgan (2,02 m, 33 ans, blessé), Dylan Osetkowski (2,06 m, 25 ans), James Gist (2,06 m, 34 ans, pigiste), Victor Wembanyama (2,19 m, 17 ans).
Pivots : Youssoupha Fall (2,21 m, 26 ans), Kostas Antetokounmpo (2,08 m, 23 ans).

Coach : T.J. Parker (37 ans)
Assistants : Freddy Fauthoux (48 ans), Bryan George (33 ans), Morgan Belnou (31 ans)

Le joueur à suivre : Élie Okobo

Stats G-League 2020-2021 : 8,9 points à 38,7 % aux tirs (dont 30,4 % à 3-points et 56,3 % aux lancers), 5,0 passes, 3,4 rebonds et 1,2 interception pour 10,0 d’évaluation en 27 minutes (14 matches)

Élie Okobo signe son retour dans l’Hexagone avec l’envie de prouver sa valeur. Après trois saisons passées aux États-Unis entre la NBA (Phoenix Suns) et la G-League (Northern Arizona Suns et Long Island Nets), l’ancien de l’Elan Béarnais a choisi Villeurbanne pour découvrir l’Euroleague. Un pari mesuré puisque la porte de la NBA s’est refermée et qu’il disposait d’une belle cote en Europe malgré une saison mitigée (seulement 14 apparitions en G-League pour des statistiques discrètes et un faible pourcentage aux tirs). Une erreur de parcours visiblement corrigée puisque le combo-quard a inscrit face au Zalgiris en ouverture de la saison 23 points… à 9/9 aux tirs ! L’international tricolore (8 sélections), membre du Team France Basket, apportera un peu de folie à l’arrière-garde villeurbannaise et pourra également être amené à mener le jeu.

Le pronostic : 12e de la saison régulière

Le duo d’arrières Jones-Okobo parviendra-t-il à remplacer le duo Cole-Heurtel ? Youssoupha Fall pourra-t-il avoir le même impact que celui de son homonyme Moustapha Fall dans la raquette ? Les rookies Dylan Osetkowski, Raymar Morgan, Kostas Antetokounmpo et Victor Wembanyama pourront-ils faire du jeu intérieur villeurbannais sa force principale ? L’ASVEL avance sans certitude, après une présaison tronquée. Si le top 6 semble hors de portée, une dizaine d’équipes peuvent légitimement viser les playoffs cette saison. Lyon-Villeurbanne en fait partie. En constant progrès depuis plusieurs saisons, l’équipe de T.J. Parker peut s’appuyer sur son vécu afin d’assurer une transition et, pourquoi pas, viser le top 8. La victoire en ouverture contre le Zalgiris Kaunas est prometteuse mais il faudra encore gagner en régularité pour ne pas reproduire les erreurs de la saison dernière (début et fin de saison délicats).

La preview d’Upset

AS Monaco

En quatrième division il y a neuf ans, l’AS Monaco a encore changé de dimension en 2021. L’élément fondateur : le titre en Eurocup en bon outsider, suivi d’un été digne des grands noms européens. Budget doublé (de 7,5 à 14,1 millions d’euros), salle rénovée (capacité de Gaston-Médecin passée à 4 090 places), mercato sans complexe… Avec un total de 12 arrivées, et pas des moindres. Donatas Motiejunas, Will Thomas, Brock Motum, en enfin, le coup de l’année avec la signature de Mike James à la mi-septembre.

Les dirigeants monégasques avaient précédemment rapatrié les internationaux tricolores Léo Westermann, Yakuba Ouattara et Jerry Boutsiele mais aussi le meilleur passeur, Paris Lee, et marqueur, Danilo Andjusic, de l’Élite la saison dernière, ou encore le finaliste du championnat grec Alpha Diallo. Un effectif global de 15 joueurs, avec la masse salariale la plus riche jamais composée dans l’Hexagone (6,8 millions d’euros contre 4,0 millions pour l’ASVEL). Sous l’impulsion économique de ses actionnaires et institutionnelle de l’État monégasque, Monaco se révèle comme un outsider princier aux ambitions décuplées.

Le seul « rookie » de la saison d’Euroleague

L’équipe de la Principauté reste tout de même la seule à faire ses débuts en Euroleague cette saison (69 matches officiels au minimum, 95 au maximum) et n’a conservé que trois joueurs par rapport à la saison dernière, perdant notamment Mathias Lessort, Dee Bost ou encore Marcos Knight. Les attentes sont énormes, car Monaco ne pourra rester en Euroleague la saison suivante que si elle atteint les playoffs et donc le top 8. Et il s’agit de l’équipe européenne qui a le plus modifié son effectif à l’intersaison. « Cette équipe est encore un point d’interrogation. Il faudra de la patience avant qu’elle donne sa pleine mesure. Beaucoup de collègues m’ont dit que j’étais fou de recruter Mike James mais, pour l’instant, j’ai affaire à quelqu’un de normal », affirme le coach Zvezdan Mitrovic à L’Equipe.

L’ASM, vice-champion de France 2018 et 2019, veut somme toute s’inspirer de l’ASVEL. Favori de Betclic Elite, oui, mais pour les playoffs d’Euroleague, attendons de voir. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’intensité des joutes européennes se paye par des défaites inattendues à l’échelon national. « On veut réussir ces deux objectifs. Je serai déjà content d’avoir l’avantage du terrain pour les playoffs de Betclic Élite mais on sait à quel point il est dur de bien se comporter dans les deux compétitions », prévient coach Z. Autre objectif en vue : jouer la deuxième partie de saison dans sa salle, alors que l’organisation n’a donné une dérogation pour que Monaco ne joue à Gaston-Médecin que jusqu’à la mi-saison. A l’extérieur, la Roca Team effectuera en tout cas une majorité des déplacements européens par vols charter, privilège rare pour un membre du championnat de France, avec la volonté de convaincre l’organisation de faire au club une place de choix, à terme.

De la quantité et de la qualité

Sur le plan de l’effectif, l’une des forces de Monaco, c’est d’abord d’avoir une réelle profondeur à la mène. Avec, bien sûr, Mike James (lire ci-dessous). Propulsé capitaine, l’expérimenté Leo Westermann entame sa 10e saison en Euroleague et devrait être le relais de Zvezdan Mitrovic sur le terrain. Il sera également accompagné du rookie Paris Lee, excellent playmaker (tir extérieur et vision du jeu). Un trio prometteur, épaulé à l’arrière des scoreurs Rob Gray (MVP des finales de l’Eurocup) et Danilo Andjusic. Le point faible de l’équipe semble l’aile, où l’énergique Yakuba Ouattara sera décalé, et Alpha Diallo, nouveau venu à ce niveau, n’est pas amené à avoir un rôle majeur

En revanche, à l’intérieur, c’est tout l’inverse avec une flopée de joueurs d’expérience (Motiejunas, Thomas, Motum). Et des nouveaux à ce niveau permettant de varier le jeu : Donta Hall pour la verticalité, Ibrahima Fall Faye pour la défense et la polyvalence et Jerry Boutsiele pour les rebonds. Six joueurs complémentaires, sur le papier. Les jeunes Rudy Demahis et Armel Traoré auront, eux, du temps de jeu… surtout en Betclic Elite, où Zvezdan Mitrovic ne pourra pas aligner plus de six étrangers.

Mouvements de l’intersaison

Arrivées : Mike James (CSKA Moscou/Brooklyn Nets), Donatas Motiejunas (Chine), Will Thomas (Zenit), Léo Westermann (Barcelone, Espagne), Danilo Andjusic (Bourg), Paris Lee (Orléans), Donta Hall (G-League), Brock Motum (Nanterre), Jerry Boutsiele (Limoges), Yakuba Ouattara (Séville, Espagne), Alpha Diallo (Lavrio, Grèce, 2024), Armel Traoré (INSEP, 2024).

Départs : Dee Bost (Galatasaray, Turquie), Mathias Lessort (Maccabi Tel Aviv, pige), Abdoulaye Ndoye (Gravelines), Branden Frazier (Zielona Gora, Pologne), Khadeen Carrington (Séville, Espagne), Yohan Choupas (Lille, Pro B), Rasid Mahalbasic (Breogan, Espagne), Marcos Knight, Wilfried Yeguete, Damien Inglis, J.J. O’Brien.

Sous contrat : Zvezdan Mitrovic (coach, prolongé jusqu’en 2024), Rob Gray (prolongé jusqu’en 2023), Ibrahima Fall Faye (prolongé jusqu’en 2022), Rudy Demahis-Ballou (2022).

Effectif 2021-2022

Meneurs : Mike James (1,85 m, 31 ans), Paris Lee (1,83 m, 26 ans), Léo Westermann (1,98 m, 29 ans)
Arrières : Rob Gray (1,86 m, 27 ans), Danilo Andjusic (1,94 m, 30 ans), Rudy Demahis-Ballou (1,90 m, 19 ans)
Ailiers : Yakuba Ouattara (1,92 m, 29 ans), Alpha Diallo (2,01 m, 24 ans), Armel Traoré (2,03 m, 18 ans)
Ailier-forts : Will Thomas (2,03 m, 35 ans), Donta Hall (2,08 m, 23 ans), Brock Motum (2,08 m, 30 ans)
Pivots : Donatas Motiejunas (2,13 m, 30 ans), Jerry Boutsiele (2,08 m, 28 ans), Ibrahima Fall Faye (2,09 m, 24 ans)

Coach : Zvezdan Mitrovic (51 ans)
Assistants : Mirko Ocokoljic, Manuchar Markoishvili

Le joueur à suivre : Mike James

Stats Euroleague 2020-2021 (CSKA Moscou) : 19,3 points, 5,7 passes décisives, 3,1 rebonds en 31 minutes (27 matches)

Avant d’être éjecté du CSKA Moscou, Mike James était en route pour le titre de MVP de l’Euroleague la saison dernière. Statistiques monstrueuses, clutch, maestro du collectif… L’élément essentiel de son équipe, qui n’a, sans lui, pas eu le même impact en playoffs. Le natif de Portland a fini sa saison en back-up de Kyrie Irving aux Brooklyn Nets en montrant l’étendue de son talent en NBA. Un joueur normalement inaccessible à un club français, émargeant la saison dernière à plus de 2 millions la saison. Venu à l’AS Monaco pour prouver sa valeur et se redorer son image – avec un salaire moindre mais probablement le plus gros de l’histoire du championnat de France -, le meneur américain sera le fer de lance du collectif monégasque. S’il a sans doute fait des efforts financiers, on ne peut s’empêcher de penser que le nouveau numéro 55 n’a pas dû venir sur la French Riviera pour la simple beauté des lieux. Contre le Pana, il a été capable de montrer la voie pour élever le niveau de ses coéquipiers. Son duel face à Moscou en tant que joueur de la Roca Team le 29 octobre prochain promet d’être électrique.

Le pronostic : 9e de la saison régulière

Mike James pourra-t-il porter Monaco jusqu’en playoffs ? L’expérience de Donatas Motiejunas, Will Thomas, Léo Westermann et Brock Motum fera-t-elle la différence ? Les meilleurs marqueur (Danilo Andjusic) et passeur (Paris Lee) de l’Elite l’an dernier parviendront-ils à démontrer leurs qualités en Euroleague ? A en croire la très belle entame face au Panathinaïkos, les espoirs sont permis. Seuls trois joueurs ont été conservés par rapport au titre d’Eurocup mais une « alchimie » s’est déjà créée selon les dires de certains joueurs. Mais la concurrence sera, comme chaque année, très forte, et la Roca Team reste un outsider à l’échelle européenne, elle qui a soulevé le trophée de l’Eurocup l’an dernier en surprenant bon nombre d’équipes. Une chose est certaine. Pour rester en Euroleague, l’AS Monaco n’a pas d’autre choix que de viser le top 8, car sa licence ne sera pas renouvelée dans le cas contraire.

La preview d’Upset

Les pronostics de Basket Europe – Euroleague

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LDLC ASVEL

« C’est génial d’avoir un concurrent comme ça. Cela tire tout le monde vers le haut. Aujourd’hui, nous avons deux vraies locomotives dans le basket français. J’adore le fait que nous ayons un tel concurrent. Et, avec Monaco, c’est une grande histoire d’amour depuis 2016. » Dans une récente interview donnée au Progrès, le président de l’ASVEL Tony Parker affirme voir d’un bon oeil l’éclosion de Monaco, sa venue en Euroleague et surtout, son objectif à court terme d’obtenir un nouveau bail en visant les playoffs dès son arrivée dans la ligue. Mais ce n’est pas l’objectif villeurbannais, qui poursuit sa route dans l’optique de continuer de progresser et faire « aussi bien que la saison dernière » (14e après avoir lâché les derniers matches, après avoir terminé 15e à l’arrêt du championnat la saison précédente).

« Pour un top 8, je pense que c’est beaucoup trop tôt. Il faut que nous travaillions encore sur notre budget (de 15 millions d’euros, + 27 % par rapport à l’an dernier et 4,0 millions de masse salariale contre 6,8 pour Monaco) et, personnellement, je ne pense pas que nous y arrivions tant que nous n’aurons pas la nouvelle salle (prévue pour fin 2023). » Désormais détenteur d’une licence A, après deux ans d’invitation, Lyon-Villeurbanne cherche à se stabiliser à ce niveau avant de viser plus haut.

Un manque d’expérience mais une profondeur de banc intéressante

Et pour cause, l’équipe de T.J. Parker a perdu ses trois internationaux majeurs de la saison dernière, médaillés d’argent à Tokyo (Yabusele, Fall, Heurtel qui n’a pas disputé l’Euroleague avec l’ASVEL). Mais Lyon-Villeurbanne a tenté des paris pour les remplacer (Élie Okobo, Dylan Osetkowski, Kostas Antetokounmpo) en les combinant avec des joueurs d’expérience (James Gist, pigiste, Raymar Morgan, Chris Jones, Youssoupha Fall) pour accompagner l’éclosion du phénomène Victor Wembanyama. Convoité par plusieurs superteams en Europe, David Lighty a été prolongé jusqu’en 2026. Antoine Diot, William Howard, Charles Kahudi, Paul Lacombe et Matthew Strazel ont été conservés. Un mélange de vitesse et taille, force et tir extérieur, jeunesse et expérience…

Bref, un effectif avec une belle base de joueurs tricolores, mais de l’inexpérience par rapport au top niveau européen. Avant l’arrivée tardive du pigiste James Gist – aux 269 matches en Euroleague et présent jusqu’à la fin de l’année civile -, le double champion de France en titre était l’équipe la moins expérimentée de la compétition sur le papier (411 matches disputés par son effectif, contre 680 en réalité en début de saison). Six joueurs vont découvrir la C1, et comme la présaison a été fortement perturbée par les blessures (Morgan, Lacombe notamment) et l’absence de David Lighty (raisons familiales), le début de saison sera révélateur de l’état d’esprit du groupe, qui recevra sept de ses onze premiers matches. En revanche, la profondeur de banc est significative, avec au moins deux cinq de départs différents, compétitifs et complémentaires. Et plusieurs joueurs ont signé des contrats pluriannuels.

Une raquette jusqu’à 4,40 m !

Dans le détail, le nouveau meneur Chris Jones, venu pour franchir un palier après avoir évolué dans la rotation du Maccabi Tel Aviv, prendra les rênes du jeu villeurbannais en compagnie du vétéran Antoine Diot (52,5 % à 3-points l’an dernier) et Matthew Strazel, qui ne cesse de progresser depuis deux ans. Le combo-guard Elie Okobo revient en France avec l’envie de se montrer (lire ci-dessous) après trois ans aux Etats-Unis et assurera aux côtés des swingmen Paul Lacombe, David Lighty, et William Howard, tous capables d’apporter par leur polyvalence. Doyen du groupe, Charles Kahudi apportera sa présence physique. Le jeune Kymany Houinsou va découvrir l’Euroleague en bout de rotation.

A l’intérieur, c’est un mélange de taille et de vitesse. Les postes 4 Dylan Osetkowski et Raymar Morgan, parmi les meilleurs marqueurs d’Eurocup et de BCL, sont plutôt des scoreurs jouant au poste bas mais pouvant écarter le jeu. Le géant Youssoupha Fall (2,21 m) a l’intention de faire un chantier dans la peinture tandis que Kostas Antetokounmpo prendra la relève en rotation. Et, à seulement 17 ans, il sera curieux de voir l’évolution du phénomène Victor Wembanyama (2,19 m), dont les attentes sont très élevées. Avec le retour des supporters – et à 100 % de sa capacité ! -, l’équipe de T.J. Parker semble se rapprocher de la course aux playoffs cette année.

Mouvements de l’intersaison

Arrivées : Raymar Morgan (Pinar Karsiyaka, Turquie, 2022), Victor Wembanyama (Nanterre, 2024), Élie Okobo (G-League, 2022), Dylan Osetkowski (Ulm, Allemagne, 2023), Chris Jones (Maccabi Tel-Aviv, Israel, 2022), Kostas Antetokounmpo (LA Lakers, 2023), Youssoupha Fall (Vitoria, Espagne, 2022), James Gist (Bayern Munich, Allemagne, pige).

Départs : Amine Noua (Andorre, Espagne), Thomas Heurtel (Real Madrid, Espagne), Guerschon Yabusele (Real Madrid, Espagne), Moustapha Fall (Olympiakos, Grèce), Kevarrius Hayes (Bursaspor, Turquie), Norris Cole (Unicaja Malaga, Espagne), Ismaël Bako (Manresa, Espagne), Derrick Walton (training camp NBA).

Sous contrat : David Lighty (prolongé jusqu’en 2026), Matthew Strazel (2025), Paul Lacombe (2024), Antoine Diot (prolongé jusqu’en 2024), William Howard (2022), Kymany Houinsou (aspirant), Elwin Ndjock (licence AS).

Effectif 2021-2022

Meneurs : Chris Jones (1,89 m, 28 ans), Antoine Diot (1,93 m, 32 ans), Matthew Strazel (1,82 m, 19 ans)
Arrières : Élie Okobo (1,91 m, 23 ans), Paul Lacombe (1,98 m, 31 ans), Kymany Houinsou (1,96 m, 17 ans)
Ailiers : David Lighty (1,98 m, 33 ans), William Howard (2,03 m, 27 ans), Charles Kahudi (1,98 m, 35 ans), Elwin Ndjock (2,00 m, 20 ans)
Ailier-forts : Raymar Morgan (2,02 m, 33 ans, blessé), Dylan Osetkowski (2,06 m, 25 ans), James Gist (2,06 m, 34 ans, pigiste), Victor Wembanyama (2,19 m, 17 ans).
Pivots : Youssoupha Fall (2,21 m, 26 ans), Kostas Antetokounmpo (2,08 m, 23 ans).

Coach : T.J. Parker (37 ans)
Assistants : Freddy Fauthoux (48 ans), Bryan George (33 ans), Morgan Belnou (31 ans)

Le joueur à suivre : Élie Okobo

Stats G-League 2020-2021 : 8,9 points à 38,7 % aux tirs (dont 30,4 % à 3-points et 56,3 % aux lancers), 5,0 passes, 3,4 rebonds et 1,2 interception pour 10,0 d’évaluation en 27 minutes (14 matches)

Élie Okobo signe son retour dans l’Hexagone avant l’envie de prouver sa valeur. Après trois saisons passées aux États-Unis entre la NBA (Phoenix Suns) et la G-League (Northern Arizona Suns et Long Island Nets), l’ancien de l’Elan Béarnais a choisi Villeurbanne pour découvrir l’Euroleague. Un pari mesuré puisque la porte de la NBA s’est refermée et qu’il disposait d’une belle cote en Europe malgré une saison mitigée (seulement 14 apparitions en G-League pour des statistiques discrètes et un faible pourcentage aux tirs). Une erreur de parcours visiblement corrigée puisque le combo-quard a inscrit face au Zalgiris en ouverture de la saison 23 points… à 9/9 aux tirs ! L’international tricolore (8 sélections), membre du Team France Basket, apportera un peu de folie à l’arrière-garde villeurbannaise et pourra également être amené à mener le jeu.

Le pronostic : 12e de la saison régulière

Le duo d’arrières Jones-Okobo parviendra-t-il à remplacer le duo Cole-Heurtel ? Youssoupha Fall pourra-t-il avoir le même impact que celui de son homonyme Moustapha Fall dans la raquette ? Les rookies Dylan Osetkowski, Raymar Morgan, Kostas Antetokounmpo et Victor Wembanyama pourront-ils faire du jeu intérieur villeurbannais sa force principale ? L’ASVEL avance sans certitude, après une présaison tronquée. Si le top 6 semble hors de portée, une dizaine d’équipes peuvent légitimement viser les playoffs cette saison. Lyon-Villeurbanne en fait partie. En constant progrès depuis plusieurs saisons, l’équipe de T.J. Parker peut s’appuyer sur son vécu afin d’assurer une transition et, pourquoi pas, viser le top 8. La victoire en ouverture contre le Zalgiris Kaunas est prometteuse mais il faudra encore gagner en régularité pour ne pas reproduire les erreurs de la saison dernière (début et fin de saison délicats).

La preview d’Upset

AS Monaco

Encore en quatrième division il y a neuf ans, l’AS Monaco a encore changé de dimension en 2021. L’élément fondateur : le titre en Eurocup en bon outsider, suivi d’un été digne des grands noms européens. Budget doublé (de 7,5 à 14,1 millions d’euros), salle rénovée (capacité de Gaston-Médecin passée à 4 090 places), mercato sans complexe… Avec un total de 12 arrivées, et pas des moindres. Donatas Motiejunas, Will Thomas, Brock Motum, en enfin, le coup de l’année avec la signature de Mike James à la mi-septembre.

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Photo d’ouverture : Mike James (Euroleague)

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