Le Directeur Général de la Ligue Nationale de Basket, Michel Mimran, est à la manoeuvre sur LNBTV, la plateforme OTT de la ligue, qui diffuse tous les matches de Betclic Elite et de Pro B, en clair, commentés et gratuitement. Il nous en définit les contours et insiste sur le virage numérique qu’a pris le basket professionnel français, qui est sorti du tout payant.
L’interview est en deux parties.
Combien y a-t-il d’abonnés aujourd’hui à LNBTV. Quelle a été la progression et quel est l’objectif dans ce domaine ?
On ne peut pas parler véritablement de progression puisqu’on a fait une seule année sur LNBTV, on a commencé à zéro et on a fini à 113 000. Disons que la progression s’est faite de façon linéaire, au fur et à mesure du déroulement des matches et comme le huis clos continuait, de plus en plus de gens arrivaient. Ce n’est pas facile de se fixer un objectif parce que maintenant le public retourne dans les salles. Je vais donner, par exemple, un chiffre : on a commencé à diffuser ces derniers jours les matches de Leaders Cup Pro B, alors même que les salles sont rouvertes, et il y a plus de monde qui la regarde sur LNBTV qu’il y en avait l’an dernier. Mais, en même temps, c’est un peu normal car l’an dernier, il n’y avait pas toute cette base d’abonnés. On ne peut pas être toujours dans la salle, déjà parce que ton club joue à l’extérieur, et ils regardent donc LNBTV. Notre objectif est déjà de stabiliser une audience régulière parce que la base d’abonnés, c’est comme un journal. Une chose est d’être abonné, une autre de consommer. Si on demande à un hebdomadaire comme Le Nouvel Obs quel est le problème avec leurs abonnés, ils vont répondre qu’ils savent que s’ils ne lisent pas, ils ne se réabonneront pas. Pour nous, ce qui est important, c’est que nos abonnés soient actifs. Une chose est de s’inscrire et de regarder une fois un match, une autre est de revenir régulièrement. La base d’abonnés c’est bien sûr important, mais ce qui est très important, c’est l’audience, semaine après semaine, le fait qu’elle progresse.
Quelles sont ces audiences moyennes ?
Les audiences sont d’autant plus rassurantes que l’on diffuse en simultané. Cela veut dire qu’en moyenne pour un match sur LNBTV, il pouvait y avoir l’an dernier entre 8 et 9 000 personnes pour un match de Jeep Elite. Sauf qu’il fallait multiplier cette audience par le nombre de matches. Bien sûr, les audiences, c’est comme à la télé, ça dépend des affiches, du jour, s’il fait beau ou pas, etc. Quand on parle d’audiences, tout le monde veut les comparer avec celles de la télé, mais à la télé, il n’y a qu’un match qui passe, alors que nous, c’est une plateforme OTT, mais ce n’est pas de la VOD, c’est du direct. Il faut donc cumuler l’audience, et là je peux dire que l’on est nettement supérieur à ce que faisait notre diffuseur historique pendant cinq ans, qui était RMC. Ils avaient des audiences qui variaient suivant l’intérêt, elles étaient plus fortes durant les playoffs que lors de la saison régulière, en fonction des affiches. Les audiences de LNBTV regardent aujourd’hui celles d’une chaîne cryptée les yeux dans les yeux. Les audiences pour la Pro B -même s’il y en a parfois de bonnes- ne sont jamais comparables, c’est comme entre la Ligue 1 et la Ligue 2 de foot. Il y a une habitude de mettre ensemble dans le basket Betclic Elite et Pro B, et c’est quelque chose que l’on ne verra jamais dans le foot. Ce qui est bien, l’an dernier, c’est que l’on a pu venir en aide aux clubs de Pro B car les salles étaient fermées, mais c’est normal qu’en audiences, ça soit assez loin de celles de Betclic Elite.
Sont-ce les clubs qui ont les meilleures affluences dans les salles qui ont aussi les meilleures audiences * ?
On a sur la saison plus de monde qui regarde LNBTV que de personnes dans une salle, mais ce sont bien les clubs qui ont les plus grandes bases de supporters qui font les meilleures audiences. Les bassins de population comptent également. En fait, tout ça est assez logique. Mais il peut y avoir une distorsion compréhensible par le fait qu’une ville qui a un bassin de population relativement faible, mais qui a une grande histoire dans le basket, fasse de belles audiences, parce qu’elle a une base de supporters très attachée. Je suis très impatient de voir ce que Paris va faire en audiences cette année. C’est un bassin de population immense mais ce n’est pas pour autant qu’ils battront les audiences de Limoges. Villeurbanne se comporte aussi très bien en audiences. Sincèrement, il n’y a pas de déceptions, et au contraire
A suivre demain : « C’est une audience phénoménale qu’a eu le basket… »
Photo d’ouverture : MSB
Bof bof. Hier samedi, j’ai rencontré des problèmes pour me connecter. Je ne savais pas que l’application LNB.tv avait disparu. Et il y a eu beaucoup de ralentissements, comme si on était trop nombreux à regarder.
De plus avec la nouvelle application LNB, le zapping entre les matchs est très fastidieux.
Enfin, la ligue pourrait faire un effort pour améliorer la qualité des images (et non les clubs!) qui sont exécrables.