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Jean-Aimé Toupane, nouveau sélectionneur de l’équipe de France féminine : « Je ne pars pas d’une feuille blanche »

Au lendemain de la nomination de Jean-Aimé Toupane, la fédération française de basketball organisait une visio-conférence de presse. A cette occasion, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France féminine a livré ses premières impressions et le processus qui l’a mené à ce poste pour un projet « de

Au lendemain de la nomination de Jean-Aimé Toupane, la fédération française de basketball organisait une visio-conférence de presse. A cette occasion, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France féminine a livré ses premières impressions et le processus qui l’a mené à ce poste pour un projet « de très grande envergure »… avec Paris 2024 en ligne de mire.

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Quelle a été votre première réaction après votre nomination à la tête des Bleues ?
« Je suis honoré et ravi qu’on m’ait choisi. Cette nomination a été un travail d’équipe. Mon choix de dire oui a été une évidence. Je suis un entraîneur fédéral à qui on a souvent confié des missions. Il m’a semblé important de relever ce défi. Ce ne sera pas un défi individuel, ce sera un défi d’équipe autour d’un projet commun. Voilà ce qui anime mon état d’esprit pour adhérer à ce projet de très grande envergure. »

C’est votre première expérience dans le basket féminin. Est-ce que ça vous rajoute un peu de pression ?
« Le basket féminin, je l’ai toujours observé de l’extérieur. En ce qui concerne la haute performance, les leviers sont les mêmes. Aujourd’hui, c’est une équipe. Je pourrai m’appuyer sur Cathy (Melain, assistante), sur Céline (Dumerc, general manager) si besoin. Je ne ressens pas de pression, on fait ce travail pour ces sensations-là. Ma volonté sera de faire mieux. Je ne pars pas d’une feuille blanche. Valérie (Garnier) a fait un excellent travail depuis huit ans. Aujourd’hui, je suis obligé de poursuivre cette route. »

Chez les filles, le basket n’est pas le même que chez les garçons. Comment envisagez-vous la transition après avoir travaillé pour les garçons pendant de nombreuses années ?
« Il faudra forcément une adaptation. J’observe ce qui se fait au plus haut niveau depuis des années. Aujourd’hui, le basket féminin veut s’inspirer du basket masculin, on le voit partout, notamment chez les Américains. Ça ne se fera pas du jour au lendemain mais notre volonté est de se rapprocher de ce basket-là. En tout cas, on a des joueuses à profil athlétique et physique. Je vais essayer de m’appuyer sur les points forts de mon équipe, et c’en est un. »

Dans quelle mesure l’objectif de Paris 2024 a-t-il motivé votre choix ?
« Paris 2024, c’est un objectif ultime. Mais, en ce qui me concerne, mon objectif, c’est tout ce qui arrive avant. Les fenêtres internationales avec les qualifications pour l’EuroBasket, la Coupe du Monde… Toutes ces étapes intermédiaires qui vont nous permettre de nous projeter sur Paris 2024. On ne perd pas de vue cet objectif mais il ne faut pas oublier les étapes d’avant. Aujourd’hui, on est quand même une nation majeure de notre sport. On se doit de répondre présent sur toutes ces compétitions. »

« Ce qui a été fait avant est déjà très bien, Valérie (Garnier) a mis la barre assez haute quand même »

Quels sont les axes de travail pour faire progresser l’équipe de France ? Qu’est-ce qui lui manque pour être championne olympique ?
« Pour être sur la première marche d’un podium, il faut être au vert presque partout. Face à nous, on a un adversaire redoutable : les Etats-Unis. Pour autant, je pense qu’on a nos chances. La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain. On a développé nos jeunes joueuses. On a plein de potentiel qui commence aujourd’hui à émerger. Il y a cette volonté d’amener ces joueuses très haut, c’est un process. »

Avez-vous candidaté spontanément ou vous a-t-on contacté ?
« Moi, je fais déjà partie de la maison. A partir du moment où un poste s’ouvre, on y réfléchi. La volonté de la fédération a toujours été de travailler avec les entraîneurs nationaux. J’ai par conséquent été dans la réflexion des quatre, fort de mon expérience depuis des années. Je ne me mets pas plus dans une catégorie qu’une autre. Simplement, on me l’a proposé, j’ai dit oui sans trop y réfléchir. »

Avez-vous été surpris par cette nomination ?
« Surpris, oui et non. Les entraîneurs, on aspire à emmener des groupes, garçons ou filles, au plus haut niveau. Ma volonté est là. Il y a des vraies différences entre les garçons et les filles. Pour autant, je regarde l’Euroleague féminine, notre championnat de France, il y a de la qualité. Donc je ne peux que me réjouir de participer à ce projet. »

Y’a-t-il un peu de défiance par rapport aux questions précédentes des journalistes concernant votre nomination ?
« C’est vous qui voyez cela comme une défiance (rires). Non, il n’y a aucune défiance. Moi, je réponds à vos questions, je ne me méfie de rien. Je suis dans ce milieu depuis suffisamment longtemps pour comprendre un petit peu les choses. J’arrive avec une mission, celle de l’accomplir le mieux possible et de vous l’expliquer du mieux possible. Je ne suis pas du tout revanchard, ce serait mal me connaître. Avec les journalistes, on va apprendre à se connaître. J’aime le franc-parler, c’est ma nature. »

« Un jour, un coach grec m’a dit : « Les garçons jouent au basket pour être bien mais les femmes ont besoin d’être bien pour jouer au basket ». Ma volonté de ne pas faire du copier-coller des garçons aux filles, elle est là »

Que pensez-vous pouvoir apporter de « différent », un terme utilisé par vos dirigeants, à cette équipe de France ?
« J’aurai ma touche à moi. Je ne pars pas d’une feuille blanche parce que les résultats de ces dernières années ont montré que les filles avaient un certain niveau. Néanmoins, il faudra apporter quelque chose qui puisse nous emmener sur la première marche. Cela passera par plusieurs aspects : l’entrainement, la tactique, la vie de groupe… Comme tout entraineur qui arrive dans un nouveau groupe : j’essayerai d’améliorer les choses. Et ce qui a été fait avant est déjà très bien, Valérie a mis la barre assez haute quand même. »

Appréhendez-vous les différences relationnelles entre le coaching masculin et féminin ?
« Non, je vais vous répondre par une anecdote. J’ai eu la chance de côtoyer un coach grec qui coachait les garçons U20 et l’équipe nationale féminine lors d’un même été. Autour d’un café, je lui ai demandé comment c’était. Il m’a répondu : « Les garçons jouent au basket pour être bien mais les femmes ont besoin d’être bien pour jouer au basket ». Ma volonté de ne pas faire du copier-coller des garçons aux filles, elle est là. »

Quel sentiment vous procure la trajectoire qui vous a emmené du Sénégal jusqu’à l’équipe de France ?
« C’est une fierté. Cela prouve encore l’ouverture de l’institution, de la fédération. Ce n’est pas du tout un problème de peau. Je fais partie de cette maison, on m’a super bien accueilli, j’ai fait toutes mes classes ici. Forcément, on est fier. Ça rend la mission encore plus excitante, on a envie de bien faire. La fédération a toujours prôné l’ouverture et j’en suis la preuve aujourd’hui. Mais ce ne va pas s’arrêter là, j’ose espérer qu’on m’a quand même pris pour autre chose que ma couleur de peau (rires). »

Que vous a dit votre fils Axel Toupane (international) après votre nomination ?
« Il est ravi. Il sait aussi que je suis toujours dans la démarche de la compétition, que je dois faire du mieux possible. Il est ravi, comme un fils par rapport à son papa. »

Jean-Pierre Siutat / FFBB

Trois questions à Jean-Pierre Siutat, président de la fédération française de basketball (FFBB) : « Pas un choix au rabais »

Combien de candidatures avez-vous étudié ? Parmi elles, y’avait-il des candidatures de techniciens étrangers ? 
« Nous avons eu environ une quinzaine de candidatures entre ceux qu’on a sollicité juste pour challenger et ceux qui se sont déclarés, c’est super. Et il y avait effectivement des candidatures étrangères. On a souhaité ouvrir le champ d’action. Vous avez certainement entendu l’allocation du président de la République qui a mis une pression supplémentaires sur les délégations pour Paris 2024. Le basket, le hand, le volley, on a réussi à Tokyo. On a une volonté d’aller plus loin donc il faut s’ouvrir, trouver des solutions. Ce travail a été fait. Avec Alain Contensoux (directeur technique national), Jacques Commères (directeur de la performance et des équipes de France) et Céline Dumerc (general manager de l’équipe de France féminine), nous avons d’abord débattu à quatre sur ce débat. Une fois qu’on a répondu oui, on s’est intéressés aux candidatures étrangères. C’était très intéressant. Et je peux dire, devant témoins, que l’image du basket français est vraiment hyper positive dans la communauté internationale. On fait partie des nations qui ont marqué et qui devraient marquer le basket international dans les années à venir. On conservera la liste des noms des personnes qui ont candidaté. L’important, c’est d’avoir choisi celui qui est le meilleur pour nous. »

Est-ce que les finances sont entrées en compte dans le choix de Jean-Aimé Toupane ?
« Non, pas du tout. On avait la volonté d’aller chercher les meilleurs. Jamais n’ont été évoqué les aspects financiers. Pour faire simple, on n’a pas fait un choix au rabais. Céline (Dumerc, qui a participé aux discussions) en est le témoin. Le basket français, mais aussi tous les autres sports, se bagarrent tellement afin d’être performants pour Paris 2024, qu’on trouve des solutions avec les partenaires. Les finances, ce n’est pas un sujet, très sincèrement… Le sujet, c’est trouver le meilleur, celui qui va incarner un projet différent (…) On a passé des années exceptionnelles, tous ensemble autour de Valérie Garnier. On est toujours un peu déçus de ne pas gagner les finales de championnat d’Europe, on blague mais c’est important. Et quand on dit qu’on dit veut faire différent, c’est surtout au niveau de la dynamique du groupe. La montée en puissance de Céline Dumerc en tant que general manager, et peut-être derrière un discours différent que peut incarner Jean-Aimé. C’est cette différence qui nous a plu. C’est challengeant parce que ce n’est pas un coach d’Euroleague, ce n’est pas un coach de Ligue Féminine. On y croit. »

Vous avez dit avoir reçu des messages de soutien de personnes ravies depuis cette nomination. Quels sont-ils ?
« Quand on s’est vus pour valider le choix définitif de Jean-Aimé, on a mis en place un process. On a souhaité dans un premier temps envoyer un message à celles et ceux qui ont candidaté. Ils ont montré leur intérêt pour l’équipe de France, ils n’ont pas été retenus, ils se doivent d’être remerciés pour cela. Ensuite, les élus de la fédération puis le groupe élargi des joueuses de l’équipe de France ont été informés. De cette information, nous avons eu des retours. Sandrine Gruda est par exemple ravie. Elle n’a pas participé au processus de nomination mais son retour est très positif. Ce sont des choses qui comptent. Et ensuite, depuis l’officialisation, j’ai reçu de nombreux messages de soutien. Ceux qui connaissent Jean-Aimé connaissent ses qualités, ses valeurs et ses capacités. Ça nous rassure. On assume ce choix à quatre et ce compromis, c’est pour ça que je suis ravi. »

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Quelle a été votre première réaction après votre nomination à la tête des Bleues ?
« Je suis honoré et ravi qu’on m’ait choisi. Cette nomination a été un travail d’équipe. Mon choix de dire oui a été une évidence. Je suis un entraîneur fédéral à qui on a souvent confié des missions. Il m’a semblé important de relever ce défi. Ce ne sera pas un défi individuel, ce sera un défi d’équipe autour d’un projet commun. Voilà ce qui anime mon état d’esprit pour adhérer à ce projet de très grande envergure. »

C’est votre première expérience dans le basket féminin. Est-ce que ça vous rajoute un peu de pression ?
« Le basket féminin, je l’ai toujours observé de l’extérieur. En ce qui concerne la haute performance, les leviers sont les mêmes. Aujourd’hui, c’est une équipe. Je pourrai m’appuyer sur Cathy (Melain, assistante), sur Céline (Dumerc, general manager) si besoin. Je ne ressens pas de pression, on fait ce travail pour ces sensations-là. Ma volonté sera de faire mieux. Je ne pars pas d’une feuille blanche. Valérie (Garnier) a fait un excellent travail depuis huit ans. Aujourd’hui, je suis obligé de poursuivre cette route. »

Chez les filles, le basket n’est pas le même que chez les garçons. Comment envisagez-vous la transition après avoir travaillé pour les garçons pendant de nombreuses années ?
« Il faudra forcément une adaptation. J’observe ce qui se fait au plus haut niveau depuis des années. Aujourd’hui, le basket féminin veut s’inspirer du basket masculin, on le voit partout, notamment chez les Américains. Ça ne se fera pas du jour au lendemain mais notre volonté est de se rapprocher de ce basket-là. En tout cas, on a des joueuses à profil athlétique et physique. Je vais essayer de m’appuyer sur les points forts de mon équipe, et c’en est un. »

Dans quelle mesure l’objectif de Paris 2024 a-t-il motivé votre choix ?
« Paris 2024, c’est un objectif ultime. Mais, en ce qui me concerne, mon objectif, c’est tout ce qui arrive avant…

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Photo : Jean-Aimé Toupane (FFBB)

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