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Pauline Lithard (Saint-Amand), Johanne Gomis (Villeneuve d’Ascq) et Ingrid Tanqueray (Lyon) à cœurs ouverts (2)

Trois joueuses, Pauline Lithard (Saint-Amand), Johanne Gomis (Villeneuve d’Ascq) et Ingrid Tanqueray (Lyon) évoquent pour BasketEurope des sujets d’actualité. Voici la 2e partie.

Trois joueuses, Pauline Lithard (Saint-Amand), Johanne Gomis (Villeneuve d’Ascq) et Ingrid Tanqueray (Lyon) évoquent pour BasketEurope des sujets d’actualité.

Voici la 2e partie.

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Le 3×3 est une activité qui se développe, le pratiquez-vous ?

PL : J’ai fait l’un des premiers Open de France à Clermont. J’ai fait un match, et je me suis fait une cheville ! Donc, je n’ai pas une super expérience du 3×3 (rires). Par contre, j’adore le regarder, je trouve que c’est très divertissant. Ça se joue sur peu de temps, les possessions sont alternées très rapidement, il n’y a pas de place pour l’imprévu, il faut prendre ses responsabilités, et puis c’est très physique. Je ne pense pas que j’ai un profil pour le 3×3, mon jeu ne convient pas à ça.

JG : j’ai essayé un petit peu, je m’amuse parfois à le faire surtout l’été, mais je deviens folle avec les fautes ! (Rires) J’adore le regarder, mais quand je le joue, je m’énerve.

IT : Pas du tout ! Je trouve ça hyper physique, loin de la réalité du 5×5, et les fautes qui peut y avoir… J’ai joué avec Michelle Plouffe, qui pratiquait le 3×3, et aux entraînements et même en match, elle avait une difficulté à s’adapter quand elle revenait au 5×5. Ce ne sont pas les mêmes repères, la même intensité physique. Parfois, quand on regarde les matches au 3×3, on se dit « Pfouah ! Elles pourraient toutes sortir pour cinq fautes, ce n’est pas possible ! » Il n’y a pas de temps-morts, c’est hyper physique, que ce soit cardio, dans le rapport de force. Moi, comme je l’ai dit, je suis plutôt quelqu’un d’altruiste, j’aime faire jouer les autres, alors que là c’est une discipline de un-contre-un. Ce n’est pas une force chez moi, et je ne me suis jamais posé la question de pratiquer le 3×3, même sur les playgrounds ce n’est pas mon truc. J’aime bien mon terrain de basket, les 5×5…

« On peut tomber enceinte sans donner l’impression de donner un coup de couteau à son équipe, son club… » Pauline Lithard

Valériane Vukosavljevic, Mariame Badiane et encore Bria Hartley ont ou ont eu une maternité durant leur carrière de basketteuse. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

PL : J’adore. Je suis très contente. Je suis allée remercier Valériane Ayayi plusieurs fois. Même si ce n’était pas voulu à la base de prendre une telle ampleur, ça révèle un peu l’actualité de l’opinion publique, de la société, pour une femme sportive de haut niveau en France qui tombe enceinte. Je suis très contente qu’elle véhicule ce message, qu’elle montre que ça peut bien se passer, dans la bienveillance, sans problèmes, que ce n’est pas tabou. C’est tout simplement une réalité dont on ne parlait pas. On peut tomber enceinte sans donner l’impression de donner un coup de couteau à son équipe, son club, et on peut revenir d’une grossesse et reprendre la pratique du plus haut niveau français dans le basket. Ça donne de l’espoir aux femmes. Ça montre de l’intelligence entre un employeur et une employée. Ça peut bien fonctionner quand c’est bien géré. Il y a eu un documentaire sur Canal, qui s’appelle « championne sa mère ! », et ils expliquaient le cas de toutes ces sportives de haut niveau qui ont eu des enfants, et ils prenaient le cas d’une ancienne handballeuse de l’équipe de France (NDLR : Valérie Nicolas) qui a attendu la fin de sa carrière, et c’était trop tard. Avant, on attendait la fin de sa carrière pour avoir des enfants. Génétiquement parlant, c’est nous qui devons porter l’enfant, et ça peut en pâtir sur notre vie professionnelle. C’est vrai que maintenant, c’est une avancée. On croit que la grossesse c’est quelque chose d’inné, alors qu’en fait ça ne l’est pas. Des femmes rêvent d’être enceinte, et du jour au lendemain, elles se rendent comptent qu’elles ne peuvent pas en avoir. Il y a plein de paramètres en fait.

JG : Déjà, en temps de femme, je suis impressionnée par ces femmes-là. Il y a Valou, Bria Hartley, Marième Badiame, comme exemples, mais j’en ai d’autres comme Ann Wauters, qui a ont réussi à faire les deux. Je suis peut-être encore plus impressionnée en tant qu’athlète car ce sont des décisions difficiles à prendre. Il ne s’agit pas de choisir un club, d’aller à gauche ou à droite. C’est vraiment une décision de vie à prendre. Je pense que ce sont des exemples. Aujourd’hui, on peut être mère et être athlète, et elles nous le prouvent. C’est inspirant, pour moi qui suis de la génération au-dessus, et aussi pour celles qui arrivent. Il y en a eu quelques-unes, il y a vingt ans. J’ai joué avec Jelena Mirkovic, qui avait une fille de 12 ans. Des Français moins, c’est vrai. Je prends l’exemple de Ann Wauters avec qui je suis proche. Elle a réussi à faire un Final Four d’Euroleague, et revenir l’année suivante pour gagner le championnat espagnol. Tout est possible. Donner la vie, et inspirer des athlètes, des femmes. Ce sont des roles models, des personnes que l’on doit admirer. Je les félicite.

IT : On est des femmes, on a parfois des projets de vie personnels. Valériane et Marième sont en couple et avaient peut-être envie d’un enfant ou c’était un accident. Ce n’est pas une tare, comme disait Valériane dans une de ses interviews, ce n’est pas une maladie. Il faut juste qu’après, que ce soit du côté de la joueuse et des clubs qu’il y ait une harmonie et que tout le monde puisse tirer profit de cet évènement heureux. Peut-être que c’est encore rare, beaucoup attendent la fin de leur carrière pour le faire. Je suis plus vieille, peut-être que ce n’était pas dans les mœurs quand j’ai commencé à jouer. Je n’ai pas côtoyé à l’époque des filles qui avaient un enfant. Ça commence à se démocratiser un peu plus. Je trouve ça bien qu’elles puissent allier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Valériane va faire les efforts nécessaires pour revenir en pleine forme, Marième l’a fait, et je pense que dans leur vie de femme, elles seront beaucoup plus épanouies, et ça va se ressentir dans leur vie professionnelle. Il y a eu des choses mises en place pour les clubs pour qu’ils puissent subvenir à ces arrêts temporaires dans une carrière, qu’ils soient aidés financièrement.

Photo: Ingrid Tanqueray (FIBA)
« Julie, ça fait deux ans qu’elle est en poste et elle a gagné un titre de champion de France, ce que Basket Landes n’avait jamais fait auparavant avec un homme à la tête. » Ingrid Tanqueray

A la ligue, il y a une Présidente qui est une femme (Carole Force), une Directrice Générale qui est une femme (Yannick Souvré), mais il n’y a que Julie Barennes comme coach. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

PL : C’est un monde d’hommes. Je suis pour la mixité, je ne suis pas à dire qu’il faut absolument que des femmes chez les femmes, et que des hommes chez les hommes. Après, un peu plus de paysage féminin dans le coaching français, ça ne ferait pas de mal. Je pense qu’avoir dans un staff des hommes et des femmes ensemble, c’est un équilibre à avoir et c’est ne force. Il ne faut pas tomber dans l’uniformité, les femmes avec les femmes, les hommes avec les hommes. C’est vrai qu’une seule femme sur les 12 coaches de la ligue féminine… Un petit peu plus, ça ne ferait pas de mal ! (sourire)

JG : J’aimerais bien qu’il y en ait plus. Quand on regarde autour de nous, finalement, la ligue féminine est très… masculine. Il y a une présidente et deux présidentes déléguées, trois femmes, et une femme coach sur douze clubs. Mais la LFB prend un nouveau visage et les choses sont vouées à avancer. Il y a quelques années, il y en avait zéro. Ça arrive, c’est super bien. Et ce sont des femmes dans des grands clubs, qui font du super boulot, à l’image de Julie (Barennes) et de son titre récent. Ça force l’admiration.

IT : Des femmes présidentes, coaches, même s’il y en a très peu, ça commence un peu à se démocratiser. Est-ce que les femmes n’ont pas envie de faire ce métier ? Je ne sais pas. En tous les cas, il y en a qui perce. Julie, ça fait deux ans qu’elle est en poste et elle a gagné un titre de champion de France, ce que Basket Landes n’avait jamais fait auparavant avec un homme à la tête. C’est une bonne image pour les femmes, ça montre que l’on peut réussir en tant que coach. J’ai l’exemple au quotidien avec MS (NDLR : Marie-Sophie Obama, la présidente déléguée de l’ASVEL), qui fait 10 000 trucs, qui prône la place dans la société, dans le monde du travail. Moi, j’ai eu uniquement Valérie Garnier, à Bourges et en équipe de France. Est-ce que c’est un poste qui fait peur ? Les femmes ne sont-elles pas trop attirées par le coaching à haut niveau ? Mais il y en a quand même. La coach de Serbie (Marina Maljkovic) performe. Avec les filles avec qui j’ai joué, iil y a Aurélie Bonnan, Camille Aubert s’est mise aussi dans le coaching. Il y a aussi la coach de Prague (Natalia Hejkova) qui est emblématique. Faut-il inciter les joueuses à le faire après leur carrière ? Moi, personnellement, je n’ai pas envie.

Avez-vous déjà envisagé votre après-carrière de joueuses, et pensez-vous que ça sera dans le basket ?

PL : Je l’ai préparé puisque je détiens une licence en management du sport, en STAPS. J’ai déjà une idée de ce que je souhaiterai faire, c’est-à-dire devenir kiné à la fin de ma carrière. Je ne suis pas fermée à rester dans le monde du basket, mais je ne voudrais pas travailler dans le côté sportif. J’aimerais bien être plus dans la partie partenaires, commerciale, communication d’un club. Pourquoi pas dans un rôle de présidente. Si la chance me le permet, il faudrait aussi passer des diplômes en parallèle.

JG : Je suis conseillère municipale à la mairie de Lille, déléguée au sport-santé. J’y suis arrivée un peu par hasard, de par mes actions sociales. Je suis très contente d’y être car je fais vraiment de belles choses, en étant au contact de belles personnes. On peut toujours apprendre quelque part. J’ai beaucoup de choses qui sont écrites dans ma tête pour mon après-carrière et que j’espère voir se réaliser un jour, et j’espère ne pas rester trop loin du basket, et surtout du basket féminin.

IT : Je suis complètement dedans puisque j’intègre l’Ecole de Management de Lyon. Ça prend du temps, mais elles sont on line donc adaptées. Ça se fait en deux ans. Je fais un Master en Management général plutôt basé sur l’entreprenariat. Quelque chose qui pourra par la suite me donner des pistes pour mon après-carrière. J’ai aussi un président (Tony Parker), qui fait beaucoup de choses, qui m’a déjà dit qu’il pourrait aussi m’aider pour la suite, mais j’ai envie aussi de voir par moi-même. A cette école, je vais pouvoir découvrir plein de choses. Pour l’instant, je n’ai pas d’envie concrète de ce que je veux faire par la suite.

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Le 3×3 est une activité qui se développe, le pratiquez-vous ?

PL : J’ai fait l’un des premiers Open de France à Clermont. J’ai fait un match, et je me suis fait une cheville ! Donc, je n’ai pas une super expérience du 3×3 (rires). Par contre, j’adore le regarder, je trouve que c’est très divertissant. Ça se joue sur peu de temps, les possessions sont alternées très rapidement, il n’y a pas de place pour l’imprévu, il faut prendre ses responsabilités, et puis c’est très physique. Je ne pense pas que j’ai un profil pour le 3×3, mon jeu ne convient pas à ça.

JG : j’ai essayé un petit peu, je m’amuse parfois à le faire surtout l’été, mais je deviens folle avec les fautes ! (Rires) J’adore le regarder, mais quand je le joue, je m’énerve.

IT : Pas du tout ! Je trouve ça hyper physique, loin de la réalité du 5×5, et les fautes qui peut y avoir… J’ai joué avec Michelle Plouffe, qui pratiquait le 3×3, et aux entraînements et même en match, elle avait une difficulté à s’adapter quand elle revenait au 5×5. Ce ne sont pas les mêmes repères, la même intensité physique. Parfois, quand on regarde les matches au 3×3, on se dit « Pfouah ! Elles pourraient toutes sortir pour cinq fautes, ce n’est pas possible ! » Il n’y a pas de temps-morts, c’est hyper physique, que ce soit cardio, dans le rapport de force. Moi, comme je l’ai dit, je suis plutôt quelqu’un d’altruiste, j’aime faire jouer les autres, alors que là c’est une discipline de un-contre-un. Ce n’est pas une force chez moi, et je

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Photo d’ouverture : Jo Gomis (FIBA)

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