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Vincent Collet, coach de Boulogne-Levallois : « J’ai vu un Dijon très bon »

A Levallois, face aux Metropolitans, la JDA Dijon a dû s’incliner faute de ressources suffisantes (87-74) mais sa belle résistance lui a valu les éloges du coach adverse, Vincent Collet.

A Levallois, face aux Metropolitans, la JDA Dijon a dû s’incliner faute de ressources suffisantes (87-74) mais sa belle résistance lui a valu les éloges du coach adverse, Vincent Collet.

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Le Palais des sports de Levallois, quasiment rempli, a été très réceptif lorsque Jordan McRae a mis dans le vent son vis-à-vis pour planter un trois-points, mais il a été aussi subjugué dans le premier quart-temps par le lutin dijonnais aux baskets dorées. David Holston possède des appuis et une panoplie de feintes inégalés dans le championnat de France et il a multiplié alors les prouesses. Contré par McRae sur une tentative de pénétration, il a répondu aussitôt par un trois-points. Sa pression défensive a fait perdre la balle à Will Cummings, qui n’est pourtant pas un enfant de cœur. Il a enchaîné sur une passe lumineuse à Abdoulaye Loum, mis un panier d’un pied à mi-distance au buzzer, après avoir nargué toute la défense des Mets. Bilan chiffré sur les 10 premières minutes : 10 points et 11 d’évaluation et un contrôle total du jeu. « Il fait le job, peu importe ce qu’il a à faire. Il sait scorer à un niveau très élevé, » a reconnu Jordan McRae. Impressionnant pour un vieil homme qui aura l’âge canonique de 36 ans en janvier.

Une rotation réduite

On avait constaté avant cette soirée que la JDA est sous sa dépendance en Betclic Elite puisque sur 5 matches, Holston pointait à 23,6 d’évaluation en moyenne, alors que le suivant au classement dans la catégorie, Gavin Ware, était à 13,8. C’est moins vrai en Basketball Champions League où c’est Rashard Kelly, qui est le numéro un au scoring et à l’évaluation (après deux rencontres). Le meneur dijonnais a encore fait le show à la reprise du jeu lorsque, sur une contre-attaque, il a fait une passe dans le dos magistrale à Robin Ducoté, qui a conclu. La JDA a possédé un avantage de 7 points (20-27), mais quand David Holston est sorti un peu pour se reposer, les Mets sont revenus au score, et quand il est revenu en jeu, une partie de la magie s’était envolée. L’Américain n’a marqué qu’un seul point sur l’ensemble des trois derniers quart-temps. Vincent Collet avait trouvé la clé pour le boucler. Les Metropolitans ont infligé aux Bourguignons un 18-0 dont ils ne se sont jamais remis.

« On était devant, on essayait de respecter le plan du match, et c’est là qu’on a perdu des ballons, on leur a donné ce qu’ils voulaient avec des points faciles dans le deuxième quart-temps », maugréait Nenad Markovic en conférence d’après-match. « À partir de ce moment, on ne ressemble plus vraiment à une équipe qui a des d’options pour gagner. C’est dans ce deuxième quart-temps que se joue le match. C’est un très mauvais match, à l’exception du 1er quart-temps. Maintenant, on va bénéficier du retour des joueurs blessés, on en a besoin car on est actuellement très court au niveau des rotations. » Jacques Alingue ajoutait : « On a vu qu’ils sont montés en pression. On n’a pas su répondre présent sur cette période. C’est notre problème, on n’est pas constant, il y a des hauts et des bas et on n’arrive pas à bien contrôler nos bas. Ça nous fait très mal. On est derrière et après, on ne repasse plus devant. C’est un problème qui est assez récurent. On sait que contre les grosses équipes, ça ne pardonne pas, ils punissent cash. C’est à l’instar de Fos où ils reviennent à 6 points alors que l’on menait de 20. »

Photo : Abdoulaye Loum (FIBA)

Nenad Markovic est sévère avec sa propre équipe car si elle a été dominée, elle n’a jamais lâché prise. Le coach peut toutefois lui reprocher d’avoir concédé 17 balles perdues dont beaucoup se sont transformées en contre-attaques mortelles. Ainsi Jordan McRae, auteur de 22 points, et Vince Hunter, se sont faits un plaisir de réussir deux dunks symboliques de leur soif de gagner.

La JDA a incontestablement payé le fait d’avoir un effectif réduit suite à plusieurs absences, notamment celle de l’Allemand Joshiko Saibou, blessé au genou droit et sur la touche jusqu’en décembre. « Au deuxième quart-temps, ils ont élevé leur niveau défensif et c’est vrai que l’on n’a pas su répondre physiquement. Mais le reste du match, physiquement, on est assez présent. Mais on n’a pas les rotations pour durer sur 40 minutes. C’est un leader du championnat, ils ont beaucoup de rotations, et ils peuvent se permettre de mettre de l’intensité sur 40 minutes, ce que nous on ne peut pas avec nos blessés. Mais ça serait trop facile de se servir de ça comme excuse. Même si on joue à huit, le but est d’apporter plus pour compenser ces absents. C’est vrai qu’avec un effectif réduit on ne peut pas mettre l’effectif que l’on veut, mais c’est à nous d’être concentré, d’écouter les consignes du coach sur 40 minutes », a analysé Jacques Alingue.

Il est tentant d’écrire que ce match marque un tournant que l’on pressentait. Boulogne-Levallois est plus que jamais ancré à la première place avec une seule défaite, lors de la première journée au Mans, alors que Dijon a glissé à la huitième avec autant de défaites (3) que de victoires. Il faut préciser toutefois que les deux premières ont été concédées à Villeurbanne (73-49) et Monaco (93-73). Alors, la JDA, qui a été le poil à gratter des dernières saisons, qui a gagné une Leaders Cup, fait une finale de championnat, et terminée 3e de la BCL, est-elle rentrée définitivement dans le rang ? La perte du trio Legname-Julien-Chassang n’est-elle pas trop lourde à digérer ? N’est-ce pas d’une pure logique quand on sait que la Jeanne n’a que le 10e budget du championnat – Boulogne-Levallois a le 4e et la 3e masse salariale – et que les miracles économiques ont la particularité de ne jamais durer ?

Jacques Alingue ne dit pas autre chose dans son constat : « On ne va pas se mentir : le budget n’est pas le même. Les dernières années, on était une anomalie dans le championnat. On a réussi à faire des exploits. Là, on rentre dans un nouveau cycle et c’est vrai que l’ASVEL et Monaco se sont renforcées, en particulier Monaco, avec des joueurs qui sont surdimensionnés pour le championnat. Ça va être très compliqué pour nous d’être compétitifs et de jouer à leur niveau comme ça a pu être le cas ces dernières années. Mais on travaille, on progresse. Contre l’ASVEL et Monaco, on n’a pas joué de bons matches mais là, il y a du bon dans ce que j’ai pu voir ce soir. »

Les Dijonnais n’ont pas trop le temps de réfléchir. Les voici de nouveau replongé dans la Coupe d’Europe où ils en sont à une victoire et une défaite. Lundi les attend un autre cador : l’Unicaja Malaga de Norris Cole et Axel Bouteille, qui a largement gagné ses deux premiers matches.

Photo : Jordan McRae (Eurocup)

Vincent Collet : « Avec le match de Monaco, c’est le meilleur en terme de jeu collectif »

David Holston a mis 10 points dans le premier quart-temps et un seul par la suite. Vous aviez prévu une défense spéciale sur lui, de le fatiguer ?

On a essayé de le fatiguer… On a modifié les choses, on est montés beaucoup plus haut sur les pick sur lui. On s’est ajusté par rapport à son entame de match exceptionnelle. C’est vrai que ça a modifié la donne même s’il a fallu batailler tout le match parce que Dijon est une bonne équipe. La plus grosse satisfaction ce soir au-delà de la victoire, c’est de l’avoir emporté contre une belle équipe de Dijon, que j’ai trouvé vraiment en place, qui a travaillé collectivement, qui a su faire ce qu’il fallait pour rester dans le match. Alors que de notre côté, ce n’est pas loin d’être notre meilleur match, en tous les cas avec Monaco. L’intensité dijonnaise était plus forte que celle de Monaco ce jour-là.

Le fait d’être rentré en Eurocup vous permet de monter le niveau ?

Je ne sais pas parce que parfois, c’est l’inverse qui se passe. Mais il y a des contextes. On a fait un match en demi-teinte mercredi, on a gagné (86-83 contre Wroclaw), mais on n’était pas totalement satisfait parce que l’on savait que l’on pouvait faire mieux. Et puis, Dijon nous a battu en présaison. C’est le premier match que j’ai coaché avec les Métros au tournoi de Bourg-en-Bresse. On avait vu que c’est une équipe solide, aussi je pense qu’on avait envie de faire un match – je ne sais pas si c’est un match référence -, mais en tous les cas qui soit plus abouti que les derniers que l’on avait fait.

Va-t-il y avoir une coupure dans le championnat entre les deux, trois premiers et le reste du peloton ?

C’est trop tôt pour le dire. On dit souvent qu’à la 10e, 12e journée, il y a une photographie. Mais sur ce que j’ai vu ce soir, je ne dirai pas ça car j’ai vu Dijon très bon, et si on n’avait pas été à ce niveau-là, on n’aurait pas gagné comme ça. Je pense vraiment qu’il a fallu que l’on fasse une belle prestation pour ne pas se faire piéger par ce Dijon-là. Non seulement la défense sur Holston qui a été capitale, mais aussi globalement car ils sont présents. Et on a mieux attaqué que sur les derniers matches, en particulier dans le partage de la balle. Pour moi, avec le match de Monaco, c’est le meilleur en terme de jeu collectif.

Ce vendredi soir, Monaco a battu le CSKA Moscou après avoir été largement mené en première mi-temps, et Villeurbanne s’est imposé au Panathinaïkos. C’est tellement original dans le basket français comme résultats que ça provoque des conséquences dans le championnat ?

Ils sont très forts Monaco ! Bien sûr, ce sont des épouvantails. On a fait un match incroyable contre Monaco avec beaucoup de réussite, et je pense qu’ils ont été surpris car ça n’existe pas une équipe qui ne veut pas jouer. Et nous, on était dans un jour plus qu’avec. Ça ne veut pas dire grand-chose. On sait que Monaco et Villeurbanne sont de toutes façons hors normes dans notre championnat. Monaco, on le voit avec le roster et pour moi Villeurbanne est plus solide que l’année dernière. Ils m’impressionnent dans les premiers matches d’Euroleague.

Elie Okobo a marqué 35 points. C’est une bonne nouvelle pour le coach de l’équipe de France ?

C’est une bonne nouvelle surtout s’il peut venir (sourire). (NDLR : pour les deux matches de la fenêtre de novembre). Mais quoiqu’il en soit c’est une bonne nouvelle. Depuis le début, il montre qu’il est en train de franchir un palier et pour l’équipe de France, c’est sûr que c’est un bon choix de carrière.

Monaco a finalement deux équipes, l’une pour l’Euroleague, et l’autre pour le championnat…

Il y a maintenant 10 Américains… Dwayne Bacon a joué ce soir ? (NDLR : 21 minutes en fait). Il est très fort aussi. Monaco est profilé pour le top 8 mais je pense que Villeurbanne va aussi se mêler à la course. C’est d’abord avant toute chose une excellente nouvelle pour que le basket français. Il faut se rappeler toutes ces années avant, ce n’était pas ce qui se passait. Même s’ils n’y parviennent pas au final, si déjà ils sont dans la course très longtemps, c’est une avancée, une nouvelle réjouissante pour notre basket.

Et vous, quel est votre objectif en Eurocup ?

Déjà se qualifier et si possible dans la première partie du tableau pour avoir l’avantage du terrain au moins sur le premier tour. On découvre un peu. Là, on va jouer contre une très forte équipe, on va à Kuban. Ça va être un test très dur. C’est pour moi a priori la meilleure équipe de la poule avec le Partizan Belgrade. Il va falloir que l’on monte de niveau pour espérer quelque chose.

A Levallois.

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Le Palais des sports de Levallois, quasiment rempli, a été très réceptif lorsque Jordan McRae a mis dans le vent son vis-à-vis pour planter un trois-points, mais il a été aussi subjugué dans le premier quart-temps par le lutin dijonnais aux baskets dorées. David Holston possède des appuis et une panoplie de feintes inégalés dans le championnat de France et il a multiplié alors les prouesses. Contré par McRae sur une tentative de pénétration, il a répondu aussitôt par un trois-points. Sa pression défensive a fait perdre la balle à Will Cummings, qui n’est pourtant pas un enfant de cœur. Il a enchaîné sur une passe lumineuse à Abdoulaye Loum, mis un panier d’un pied à mi-distance au buzzer, après avoir nargué toute la défense des Mets. Bilan chiffré sur les 10 premières minutes : 10 points et 11 d’évaluation et un contrôle total du jeu. « Il fait le job, peu importe ce qu’il a à faire. Il sait scorer à un niveau très élevé, » a reconnu Jordan McRae. Impressionnant pour un vieil homme qui aura l’âge canonique de 36 ans en janvier.

Une rotation réduite

On avait constaté avant cette soirée que la JDA est sous sa dépendance en Betclic Elite puisque sur 5 matches, Holston pointait à 23,6 d’évaluation en moyenne, alors que le suivant au classement dans la catégorie, Gavin Ware, était à 13,8. C’est moins vrai en Basketball Champions League où c’est Rashard Kelly, qui est le numéro un au scoring et à l’évaluation (après deux rencontres). Le meneur dijonnais a encore fait le show à la reprise du jeu lorsque, sur une contre-attaque, il a fait une passe dans le dos magistrale à Robin Ducoté, qui a conclu. La JDA a possédé un avantage de 7 points (20-27), mais quand David Holston est sorti un peu pour se reposer, les Mets sont revenus au score, et quand il est revenu en jeu, une partie de la magie s’était envolée. L’Américain n’a marqué qu’un seul point sur l’ensemble des trois derniers quart-temps. Vincent Collet avait trouvé la clé pour le boucler. Les Metropolitans ont infligé aux Bourguignons un 18-0 dont ils ne se sont jamais remis.

« On était devant, on essayait de respecter le plan du match, et c’est là qu’on a perdu des ballons, on leur a donné ce qu’ils voulaient avec des points faciles dans le deuxième quart-temps », maugréait Nenad Markovic en conférence d’après-match. « À partir de ce moment…

Photo : Abdoulaye Loum (FIBA)

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Photo d’ouverture : David Holston (FIBA)

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