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À la découverte de Jazz Gardner, international français U18 et gros prospect aux États-Unis

17 ans, 2,16 m, intérieur mobile tournant actuellement à 31,7 points et 16,3 rebonds en high school (lycée) en Californie : voici en bref le portrait de Jazz Gardner. Un nom qui ne dit sans doute rien à la plupart des amateurs de basket français. Et pourtant, ce fils de Jelani Gardner, un ancien jou

17 ans, 2,16 m, intérieur mobile tournant actuellement à 31,7 points et 16,3 rebonds en high school (lycée) en Californie : voici en bref le portrait de Jazz Gardner. Un nom qui ne dit sans doute rien à la plupart des amateurs de basket français. Et pourtant, ce fils de Jelani Gardner, un ancien joueur américain ayant longtemps évolué en France, est Français, international U18 et classé parmi les meilleurs prospects lycéens des États-Unis. Voici tout ce qu’il faut connaître de lui, interview y compris.

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En août dernier, lors de l’ « Euro Challengers U18 », un nom intrigant apparaissait dans l’effectif de l’équipe de France U18 menée par Lamine Kébé, celui de Jazz Gardner. Déjà parce que le garçon porte un patronyme tout ce qu’il y a d’anglo-saxon. Mais aussi parce que bien peu étaient ceux qui savaient que le jeune homme (né le 8 mars 2004) était français, né d’une mère française. Et encore moins que le grand intérieur (2,16 m, 7’1 selon les mesures américaines) faisait partie des meilleurs prospects des États-Unis évoluant en high school (l’équivalent de nos lycées).

Pourtant, il suffit d’écouter son coach à Los Altos (l’école où il étudie et joue, située à Hacienda Heights, près de Los Angeles, en Californie), Jeff Lucas, pour mesurer à quel point il semble spécial : « il est très complet, il tire bien pour sa taille, il sait passer la balle, a une belle vision du jeu. Il est même probablement le meilleur pivot passeur qui soit jamais passé par l’école. »

Il faut dire que Jazz « Big » Gardner domine son sujet avec Los Altos. Pour sa première saison avec l’équipe, en 2019-20, il tournait déjà à 12 points, 10 rebonds et 5 contres. Avant de passer l’année dernière à 25,8 points, 13,8 rebonds, 5 passes et 5 contres. En ce début de saison, après quatre rencontres, il a encore augmenté le volume : 31,7 points, 16,3 rebonds, 4,8 contres, 7,2 passes. Et les vidéos que l’on peut voir de lui sur le Net montrent un garçon encore fin (il pèse environ 100 kg), très mobile, fluide, donnant l’impression d’être un adulte jouant face à des enfants.

Highlights de Jazz Gardner, en mai 2021

Alors certes, il a encore bien des progrès à effectuer, rien de plus normal pour un jeune homme de 17 ans. Il lui faut se renforcer physiquement, s’améliorer sur tous les aspects techniques et tactiques de son jeu, mais il paraît très travailleur, sous la houlette de son père. Et l’on a pu voir lors de l’Euro Challengers qu’il était très prometteur pour un joueur n’ayant pratiquement aucune expérience du jeu « à l’européenne » : en 13,4 minutes par match, il y a produit 6,4 points (50 ,0 % aux tirs, 25,0 % à trois-points), 4,4 rebonds, 0,8 passe, 0,6 contre, 8,8 d’évaluation, en rotation des intérieurs titulaires, Zaccharie Perrin et Maël Hamon.

Jazz Gardner (n° 32, à gauche) avec l’équipe de France U18 (photo : FIBA)

Preuve des promesses qu’il laisse entrevoir, Jazz Gardner est classé comme le 9e pivot et le 70e prospect (tous postes confondus) des joueurs pouvant postuler à une université NCAA en 2023 par le site 247sports.com (Nothing But Net le classant 40e et Prospect-Central 41e). Et si cela ne suffisait pas, la liste des universités NCAA qui ont montré leur intérêt pour le joueur est édifiante : Virginia Tech, Pepperdine, USC, UC Santa Barbara, LSU, Memphis, Coastal Carolina, San Francisco, UCLA, Florida State, Gonzaga, Ohio State, Cal UCSB, Washington, Michigan, George Washington, etc.

Son coach ne tarit du reste pas d’éloges à son sujet. Au San Gabriel Valley Tribune, il loue sa capacité à « faire un peu de tout en tant qu’ailier-fort ou pivot au large. C’est un gros travailleur, il va grimper dans les classements nationaux. » Et, dans une interview au Los Angeles Times rapportée par le site Sportsrabbi, le même Jeff Lucas ajoute que Jazz lui « fait penser à un Kevin Durant à peaufiner. Il est un peu comme les meilleurs pivots passeurs du genre de Nikola Jokic. Il peut faire un peu de tout, il est intelligent et dispose d’une belle vision du jeu. »

Un match de Jazz Gardner, du 21 novembre

Jelani Gardner, sept saisons en France
Pour ceux qui se sont intéressés au basket français entre 2002 et 2011, le père de Jazz, Jelani Gardner, n’est pas un inconnu. McDonald’s All-American en 1994 (une sélection des meilleurs lycéens des États-Unis), le Californien n’a pu jouer en NBA par la faute d’un problème aux reins. Il a effectué une grande partie de sa carrière professionnelle en Europe, entrecoupée de passages en G-League. On l’a vu en Israël, en Allemagne, en Turquie, en Grèce ou en Grande-Bretagne, mais il a surtout effectué une grande partie de sa carrière en France, passant par Saint-Étienne, Reims, Brest, Châlons-enChampagne, GET Vosges et Nantes avant de l’achever à Blois. C’est en France qu’il a rencontré sa femme, Aude, avec laquelle il a eu cinq enfants, dont Jazz, né à Brest. Il est aujourd’hui entraîneur d’un programme AAU (Amateur Athletic Union, une association sportive américaine) auquel participent plusieurs de ses enfants, entre autres. Jelani est le mentor et l’entraîneur de Jazz Gardner, en supplément de ce que le jeune pivot apprend à Los Altos.

Jelani Gardner en 2011 sous le maillot de Blois (photo : Nguyen Tuan)

L’interview de Jazz Gardner

Où êtes-vous né, Jazz Gardner ?

Je suis né à Brest, quand mon père y jouait. Il était le meilleur scoreur de l’équipe.

Quelle est votre taille aujourd’hui ?

Je mesure 7’1 (2,16 m), et Dieu seul sait si j’ai fini de grandir !

Highlights de Jazz Gardner avec l’équipe des Dream Vision 16U en 2021

Où et quand avez-vous commencé à jouer au basket ?

J’ai commencé à l’âge de 6 ans à Charenton. Lorsque j’ai eu 8 ans, notre famille est retournée aux États-Unis et mon père m’a entraîné depuis lors.

Où avez-vous joué, aux États-Unis ?

Mon père a créé un programme AAU nommé JAG Basketball, l’équipe s’appelle Dream Vision. Tous les membres de notre famille ont pour initiales JAG : mon nom complet est Jazz Amani Gardner, mon petit frère s’appelle JaiYon Aneas Gardner, mon père Jelani Akil, etc. Depuis mes 8 ans, je participe à ce programme et nous nous entraînons au moins quatre fois par semaine. Et je joue le week-end avec l’équipe de mon lycée, Los Altos.

Quand jouerez-vous en NCAA ? Et pour quelle université ?

J’entrerai à l’université en 2023. De nombreuses universités m’ont déjà fait des propositions, ce qui est un honneur pour moi. Pour le moment, je veux juste rester concentré sur mon travail. Mais mon but ultime, c’est de rejoindre la NBA, après avoir gagné un championnat universitaire !

Jazz Gardner score 41 points contre Rowand, en avril 2021

Comment définiriez-vous votre jeu ?

Je suis un joueur polyvalent. Vu ma taille, j’essaye de contrôler la raquette, avec le rebond et le contre comme priorités. Mais je peux aussi tirer à trois-points, dribbler ou passer. Mon père m’a montré toutes les facettes du jeu, lui qui était un ailier de 1,98 m capable de jouer sur trois postes. Il m’a surtout enseigné le côté mental du jeu. Sans forfanterie, je bénéficie d’un très haut QI basket grâce à lui.

Quelles sont vos forces et faiblesses ? Quels sont vos axes de développement ?

Mes forces se situent sur le jeu au poste, le contre et le rebond. Je suis également bon passeur et shooteur. Je dois continuer à travailler pour développer mon physique et pour me montrer encore plus dominant dans le jeu.

Jazz Gardner – Los Altos (photo Sammy Santillano)

Les vidéos que vous postez, vous ou votre père, sur Twitter, montrent que vous êtes un gros travailleur. C’est important pour vous, le travail ?

Pour mon père comme pour moi, c’est une façon de vivre. Je travaille depuis mon plus jeune âge, ce qui est essentiel si vous souhaitez devenir le meilleur.

À quoi ressemble l’une de vos journées ?

Je me réveille de bonne heure et fais de la musculation avant d’aller en cours. Après l’école, je m’entraîne avec mon père et mon petit frère, pendant une heure environ. Avec mon père, nous restons concentrés sur le travail et le repos.

Jazz au travail physique avec son petit frère, JaiYon

L’été dernier, vous avez joué avec l’équipe de France U18. Comment cela s’est-il passé ?

Ayant joué sept ans en France, mon père y connaît beaucoup de monde dans le basket. J’avais la possibilité de jouer pour les États-Unis ou pour la France, j’ai opté pour la France pour honorer mes racines familiales du côté de ma mère. En outre, je suis né en France, ce pays est dans mes veines.

Comment s’est passée la compétition, pour vous ?

Voyager à l’étranger et porter le maillot bleu avec le mot France dessus a été une grande expérience. J’espère retourner avec la sélection l’été prochain et remporter un championnat. Je ne connaissais pas les autres joueurs ni le staff avant d’arriver mais tout le monde a été très gentil avec moi.

Qu’avez-vous appris lors de cette compétition ? Quelles différences avez-vous vu entre le basket joué en Europe et aux États-Unis ?

J’ai vu que l’on jouait un basket très différent des deux côtés de l’Atlantique. Heureusement, mon père m’a habitué aux deux styles de jeu, ça m’a facilité l’adaptation. Avant de venir en sélection, je jouais en AAU avec le Dream Vision, mais je suis tombé malade et j’ai dû aller en France sans même repasser par chez moi. Ça a été un peu dur, mais j’ai adoré l’expérience. J’espère pouvoir la renouveler, ce serait un honneur de participer un jour aux Jeux olympiques pour la France.

Connaissez-vous le basket français ?

Grâce à l’expérience de mon père en France, oui, je le connais bien. Je connais aussi des joueurs avec qui je m’entraîne l’été et qui jouent en France comme Kyle Allman, de Paris.

Votre père est une source d’inspiration ?

Oui, il m’indique le chemin à suivre pour atteindre le succès. Il est un guide, il m’apprend ce qu’il faut faire pour devenir le meilleur. J’ai de la chance d’avoir un père pareil !

Quels sont vos objectifs ?

Je veux gagner un championnat NCAA, être choisi en première position à la draft NBA puis avoir une longue carrière et jouer aux Jeux olympiques avec Les Bleus.

Jazz Gardner (à gauche) avec son père, sa mère, son petit frère et ses deux soeurs (photo : DR)

Êtes-vous déjà venu en France à titre personnel ?

La famille de ma mère vit à Paris, je suis venu les voir pour la première fois depuis mon départ de France quelques jours avant le camp d’entraînement avec la sélection française. Si j’ai la possibilité, je reviendrai régulièrement.

Vous parlez français avec votre mère ?

Je parle français depuis tout petit, c’était ma première langue quand j’étais enfant. Ma mère nous parle en français ou en anglais, mais plutôt en anglais avec mes frères et sœurs : j’ai deux sœurs jumelles de 4 ans (Jade et Jianni) et deux frères, Jaice (22 ans) et JaiYon (15 ans).

Vos frères et sœurs jouent au basket ? Ils sont aussi grands que vous ?

Mon frère aîné, Jaice, a joué en high school mais il est aujourd’hui dans l’immobilier. Il mesure 1,98 m. JaiYon, mon petit frère, est en 9e (NDLR : l’équivalent de la troisième dans un collège français), il vient de commencer à jouer avec mon équipe de lycée. Il mesure 1,89 m mais grandit vite. Il joue meneur et il est vraiment bon ! Il devrait jouer avec l’équipe de France U16 l’été prochain.

Entraînement avec son petit frère, JaiYon, juillet 2021

En dehors du basket, qu’est-ce qui vous intéresse ?

Je suis quelqu’un de calme, j’aime me reposer à la maison et jouer sur ma PlayStation. J’aime être en famille, me détendre et travailler sur mon basket.

Photo d’ouverture : Jazz Gardner sous le maillot de Dream Vision (photo : DR)

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En août dernier, lors de l’ « Euro Challengers U18 », un nom intrigant apparaissait dans l’effectif de l’équipe de France U18 menée par Lamine Kébé, celui de Jazz Gardner. Déjà parce que le garçon porte un patronyme tout ce qu’il y a d’anglo-saxon. Mais aussi parce que bien peu étaient ceux qui savaient que le jeune homme (né le 8 mars 2004) était français, né d’une mère française. Et encore moins que le grand intérieur (2,16 m, 7’1 selon les mesures américaines) faisait partie des meilleurs prospects des États-Unis évoluant en high school (l’équivalent de nos lycées).

Pourtant, il suffit d’écouter son coach à Los Altos (l’école où il étudie et joue, située à Hacienda Heights, près de Los Angeles, en Californie), Jeff Lucas, pour mesurer à quel point il semble spécial : « il est très complet, il tire bien pour sa taille, il sait passer la balle, a une belle vision du jeu. Il est même probablement le meilleur pivot passeur qui soit jamais passé par l’école. »

Il faut dire que Jazz « Big » Gardner domine son sujet avec Los Altos. Pour sa première saison avec l’équipe, en 2019-20, il tournait déjà à 12 points, 10 rebonds et 5 contres. Avant de passer l’année dernière à 25,8 points, 13,8 rebonds, 5 passes et 5 contres. En ce début de saison, après quatre rencontres, il a encore augmenté le volume : 31,7 points, 16,3 rebonds, 4,8 contres, 7,2 passes. Et les vidéos que l’on peut voir de lui sur le Net montrent un garçon encore fin (il pèse environ 100 kg), très mobile, fluide, donnant l’impression d’être un adulte jouant face à des enfants.

Highlights de Jazz Gardner, en mai 2021

Alors certes, il a encore bien des progrès à effectuer, rien de plus normal pour un jeune homme de 17 ans. Il lui faut se renforcer physiquement, s’améliorer sur tous les aspects techniques et tactiques de son jeu, mais il paraît très travailleur, sous la houlette de son père. Et l’on a pu voir lors de l’Euro Challengers qu’il était très prometteur pour un joueur n’ayant pratiquement aucune expérience du jeu « à l’européenne » : en 13,4 minutes par match, il y a produit 6,4 points (50 ,0 % aux tirs, 25,0 % à trois-points), 4,4 rebonds, 0,8 passe, 0,6 contre, 8,8 d’évaluation, en rotation des intérieurs titulaires, Zaccharie Perrin et Maël Hamon.

Jazz Gardner (n° 32, à gauche) avec l’équipe de France U18 (photo : FIBA)

Preuve des promesses qu’il laisse entrevoir, Jazz Gardner est classé comme le 5e pivot et le 48e prospect (tous postes confondus) des joueurs pouvant postuler à une université NCAA en 2023 par le site 247sports.com. Et si cela ne suffisait pas, la liste des universités NCAA qui ont montré leur intérêt pour le joueur

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