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Turquie, Euroleague, équipe de France… Le grand entretien avec Rodrigue Beaubois (Anadolu Efes)

Champion d’Euroleague en titre avec l’Anadolu Efes, Rodrigue Beaubois s’est confié à BasketEurope sur sa carrière, de son titre NBA à l’épopée en Euroleague, de son passage en Espagne à sa vie en Turquie, de l’ambiance d’un groupe d’exception à ses occasions manquées avec l’équipe de France… Entreti

Champion d’Euroleague en titre avec l’Anadolu Efes, Rodrigue Beaubois s’est confié à BasketEurope sur sa carrière, de son titre NBA à l’épopée en Euroleague, de son passage en Espagne à sa vie en Turquie, de l’ambiance d’un groupe d’exception à ses occasions manquées avec l’équipe de France… Entretien avant le duel européen face à un autre prétendant aux playoffs, Monaco, ce vendredi soir (20h).

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Considéré pour nombre d’observateurs comme le meilleur joueur français n’ayant jamais porté le maillot de l’équipe de France, Rodrigue Beaubois (1,88 m, 34 ans) ne reste pas moins l’une des références tricolores en Europe. Après son titre NBA avec les Dallas Mavericks en 2011, le Guadeloupéen est devenu champion d’Euroleague la saison dernière avec l’Anadolu Efes Istanbul, où le meneur-arrière formé à Cholet évolue depuis 2018. Appelé par Vincent Collet en équipe de France l’été dernier, il n’avait pas rejoint le groupe pour raisons personnelles. À 34 ans, Roddy B ne ferme la porte ni à une sélection en équipe de France ni à un retour éventuel dans l’hexagone.

Avant le déplacement à Monaco ce vendredi, vous avez retrouvé votre ancienne équipe, Baskonia. Quels souvenirs gardez-vous de ce passage en Espagne ?
« De très bons souvenirs, c’était ma première expérience en Europe en Euroleague, c’était spécial. J’ai eu la chance de tomber sur deux bons groupes, les deux années que j’ai joué là-bas. Chaque année a été différente mais les deux fois, il y avait une bonne cohésion dans le vestiaire et une bonne ambiance. La première année, on finit deuxième de l’ACB et on perd en demi-finales des playoffs (NDLR : contre Valence). La deuxième année, on termine deuxième encore et on perd en finale (contre Madrid). Ça aurait été mieux avec un titre, mais j’en garde de bons souvenirs ! »

Un titre en Espagne manque à votre palmarès ?
« Oui, quand on est compétiteur et sportif de haut niveau… Un titre permet de valider des saisons. Surtout quand il y a quelque chose de spécial dans un groupe.. »

Cela va faire quatre ans que vous êtes en Turquie. Etes-vous épanoui à Istanbul ?
« Oui, c’est pour ça que je reste. Je me sens bien. C’est surtout grâce au collectif de l’équipe. On a eu des résultats très intéressants depuis ma première année ici. Quand ça fonctionne, tu essayes de continuer. Depuis 2018, on a réussi à garder quasiment les mêmes joueurs, c’est un groupe spécial avec qui on a réussi à gagner pas mal de titres dont le plus prestigieux, l’Euroleague. Et les fans m’ont accueilli d’une façon positive, la ville est intéressante, très riche dans tout ce qui est culture. Jusqu’à maintenant, je me sens très bien ici. »

« Avoir changé la dynamique du basket en Turquie, ça fait plaisir »

L’Anadolu a fait les trois meilleures affluences de la saison d’Euroleague cette année. Quelle atmosphère y a-t-il dans les salles, et quelle ferveur pour le basket en Turquie ?
« Avant que je signe, on m’a fait comprendre que ce n’était pas trop ça, les fans, et que les salles étaient un peu vides. Quand je suis arrivé à l’Anadolu, je l’ai ressenti, il n’y avait pas beaucoup de personnes dans la salle. L’année avant mon arrivée, l’Anadolu a terminé dernier de l’Euroleague donc cela n’a pas aidé. Mais, très rapidement, ils ont senti que quelque chose de spécial se mettait en place. Match après match, on a commencé à avoir de plus en plus de fans et certains matches, c’est vraiment impressionnant. »

Adrien Moerman et Rodrigue Beaubois, deux Français qui brillent à l’Anadolu Efes (c) Euroleague

Malgré cette ferveur récente, il reste difficile d’observer l’importance de l’Anadolu à Istanbul… Efes est sur le toit de l’Europe mais confidentiel à Istanbul ?
« À Istanbul, il y a beaucoup de clubs de basket, les plus gros en termes de fans sont Fenerbahçe, Galatasaray, Besiktas… C’est clairement autre chose, c’est sûr. Mais j’ai pu voir l’évolution de l’engouement des fans pour l’Anadolu et c’est beau à voir. Au début, notre salle était quasiment vide, maintenant elle est remplie ! Est-ce qu’on peut se comparer aux fans de Fenerbahce, on n’en est pas encore là, mais si on peut continuer à obtenir de très bons résultats, on peut réussir à se rapprocher. On sait que ce sera très difficile parce que le Fener a une équipe de football, alors qu’Efes n’a que le basket. On voit nettement la différence avec les clubs qui ont à la fois football et basket. »

Avez-vous une anecdote avec les fans turcs ?
« Pas beaucoup, mais c’est souvent très positif. Récemment, à l’aéroport, j’ai croisé un fan de Fenerbahçe qui m’a fait comprendre que ça l’avait un peu énervé que nous les ayons battus comme ça (rires). Mais ça reste « clean », très amical. »

« Il fallait accepter le fait que la saison précédente était terminée »

Contre le Fener, l’Efes reste sur 19 victoires lors des 25 dernières rencontres…
« Il y a une rivalité car ce sont les deux clubs les plus titrés en Turquie. Quand on est arrivés (NDLR : avec les Micic et Larkin, entre autres), Fenerbahçe dominait, ils venaient de gagner leur premier titre en Euroleague en 2017. Même lors de ma première année (2018-2019), ils ont dominé la saison régulière, avec une très grosse équipe. Et cette année-là, on a réussi à les battre au Final Four de l’Euroleague en demi-finales, puis en finale du championnat turc au bout de 7 matches (4-3 pour l’Anadolu) ! À ce moment-là, il s’est passé quelque chose. Depuis ma première année, on domine Fenerbahçe dans les résultats, avec deux titres de champion sur deux possibles (pas de titre décerné en 2020 en raison du Covid) et un titre d’Euroleague. La saison d’avant mon arrivée, Efes était dernier et Fenerbahçe allait presque chaque année au Final Four avec Zeljko Obradovic aux commandes, on connaît la qualité du coach. Avoir changé la dynamique du basket en Turquie, c’est quelque chose qui fait plaisir. On a commencé à avoir le soutien des fans. Tout cela fait que c’est une expérience très positive jusqu’à maintenant ! »

Est-ce votre adversaire favori ? Vous brillez souvent face au Fenerbahçe…
« Quand tu joues contre Fenerbahçe, tu sens que c’est différent. Les jours avant le match, tu ressens déjà la pression, les fans te parlent du match dans la ville. C’est pas n’importe quoi, ce sont des matches très regardés. Tu veux gagner comme à tous les matchs, mais c’est particulier, c’est sûr. »

Lors de la dernière rencontre en Euroleague contre Fenerbahçe, vous avez inscrit 16 points dans le dernier quart-temps pour plier la rencontre… Racontez-nous.
« Je n’avais pas commencé super bien débuté avec 2-points à la mi-temps. Je rentre en fin de 3e quart temps, j’ai un panier qui m’est refusé au buzzer. Je suis resté concentré et j’ai réussi à sortir un match intéressant. Le plus important, c’est la victoire, ces matchs sont particuliers donc quand tu réussis à les gagner, ça fait plaisir. Surtout qu’on a besoin de victoire en ce moment au vu de notre situation en Euroleague. »

Cette saison avait plutôt mal démarré sur la scène européenne, avec 2 victoires pour 6 défaites. Comment vous-êtes vous relevés de cette mauvaise entame après le titre ?
« Il fallait réaliser et accepter le fait que la saison précédente était terminée. Le basket que l’on jouait jusque-là n’était pas bon du tout. Il a fallu se remettre en question et repartir sur quelque chose d’autre. Quand tu gagnes, tu sais que tu en es capable, mais il fallait à un moment se dire : “ok, cette année on n’est pas bien donc qu’est-ce qu’on va faire pour retrouver le basket qu’on aime pratiquer et le succès qu’on veut avoir ?”. Bon, ce n’est pas encore aussi bien que ce qu’on a fait les années précédentes mais c’est déjà mieux et on se bat pour avoir une place aux playoffs et tenter de retourner au Final Four, c’est sûr. »

Vous êtes désormais dans le top 6, avec les nouveaux classements éliminant les clubs russes, si cette modalité de classement se confirme… Une 5e ou 6e place en saison régulière serait-elle décevante ?
« Ah non, vu la situation et le début de saison, ce serait une satisfaction de jouer les playoffs. L’objectif, c’est les playoffs. Une fois qualifiés, alors on fera tout pour aller le plus loin possible mais pour l’instant on a mal commencé et on veut notre place en playoffs, c’est le plus important. »

Champion de Turquie en 2018-19, une belle saison stoppée en 2019-20, le doublé historique championnat – EuroLeague en 2021. Vous montez en puissance avec votre effectif au fil des années… Cette saison, vous avez déjà remporté la Coupe de Turquie. Croyez-vous au triplé coupe-championnat-Euroleague ?
« C’est difficile. Vu comme on a commencé la saison, je préfère prendre étape par étape. L’une des erreurs que l’on a peut-être fait en début de saison, c’est de surfer un peu trop sur le titre de l’année précédente. Il a fallu tourner la page et se concentrer sur la situation actuelle. On est mieux et on a remporté la coupe de Turquie, seul titre qu’il nous manquait depuis qu’on s’est réunis il y a quatre ans, depuis la construction de l’équipe. C’est très positif car on souhaitait vraiment remporter cette coupe. On a vraiment senti ça pendant les trois matches. Penser au triplé, non : la première étape c’est déjà d’accrocher une place en playoffs et après on verra. »

« Avec Adrien (Moerman), on a la chance de s’entendre très très bien. On est très proches, on se voit en dehors du terrain, on est souvent ensemble, on parle… un peu trop d’ailleurs à en croire nos coéquipiers (rires) »

En conservant un effectif stable ces dernières années, l’Efes est un peu à contre-courant de ce qui se passe dans le basket aujourd’hui, avec un très grand turnover dans les effectifs chaque année. Est-ce que cela peut vous aider à retrouver votre niveau plus rapidement à l’approche des playoffs ?
« Oui, arriver en playoffs est la première étape. On sait que c’est possible, forcément, on a la même équipe, mais on sait également que c’est dur si l’on regarde la saison complète. On veut gagner le titre, on ne va pas mentir non plus, mais on ne va pas faire comme si c’est de l’acquis. Il va falloir aller le chercher parce qu’il y a des équipes qui jouent beaucoup mieux que nous pour l’instant. À nous de faire le nécessaire pour être la meilleure équipe que l’on peut être. »

Quelles sont les équipes favorites selon vous en Euroleague cette année ?
« Barcelone, clairement. Ça fait quelques années qu’ils sont très bien, cette année, ils dominent le championnat. Madrid a très bien commencé même si depuis quelques matches, ils sont un peu en difficulté. Milan est une équipe très bien coachée, très bien en place, toujours dangereuse. Les autres équipes aussi, c’est très compétitif. Chaque semaine, tu affrontes des équipes qui proposent différents baskets et qui sont très compétitives. »

Un autre joueur français joue à l’Anadolu, Adrien Moerman, qui réalise lui aussi une brillante saison. Avez-vous une connexion particulière avec lui ?
« Oui, c’est clair. Le fait de pouvoir jouer avec un autre Français, ça crée des liens assez forts. On a la chance de s’entendre très très bien. On est très proches, on se voit en dehors du terrain, on est souvent ensemble, on parle… un peu trop d’ailleurs à en croire nos coéquipiers (rires). Je suis content d’avoir pu partager ces quelques années avec lui et j’espère qu’on pourra en partager encore d’autres. »

Vous côtoyez Shane Larkin depuis votre passage à Baskonia… Comment jugez-vous votre entente sur les parquets et en dehors ?
« C’est un joueur avec qui j’ai beaucoup d’affinités aussi. Dès Baskonia, il y a eu une sorte de connexion, surtout en fin de saison. On était quasiment tout le temps ensemble. Une fois que j’ai su qu’il allait signer ici, je savais que j’allais avoir quelqu’un avec qui je m’entendais déjà super bien. »

D’ailleurs, fin septembre, Shane Larkin vous a fait 117 passes décisives à l’entraînement sur une série assez extraordinaire de 117 tirs à 3-points de suite depuis le corner. Est-ce qu’il s’agit de votre meilleure série ?
« Clairement, je rassure tout le monde, c’est ma meilleure série ! Ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours. D’ailleurs, je ne sais pas d’où c’est sorti honnêtement. C’est arrivé de nulle part. On shootait après l’entraînement comme on le fait assez souvent. C’était un concours sur cinq spots de tirs. Dès le premier spot, on a eu le même nombre de tirs réussis. Généralement, ce qu’on fait pour se départager, c’est “tu shootes jusqu’à ce que tu rates”. Et je ne sais toujours pas comment et pourquoi mais j’ai enchaîné les 117. Honnêtement, j’étais choqué, c’était bizarre, j’ai été le premier surpris ! (rires) »

Quelle importance a Bryant Dunston dans le vestiaire ?
« Il est très important. C’est quelqu’un qui a cette faculté à être tout le temps positif, dans n’importe quelle situation. Il est très vocal, il essaye toujours de rassembler, de motiver. Comme dans toute équipe, il y a des moments où l’on joue moins bien et il arrive à le sentir, il trouve les mots pour essayer de nous motiver. C’est un exemple à l’entraînement. À son âge (35 ans), il est tout le temps à fond, c’est limite on veut lui dire parfois “mais calme toi”. C’est un exemple dans le vestiaire. »

À 34 ans, comment jugez-vous votre état de forme ? Depuis quelques années, les blessures semblent vous avoir épargné ?
« C’est vrai que j’ai connu pas mal de blessures qui m’ont écarté des terrains trop souvent. Le dernier pépin physique qui m’a posé beaucoup de problème, c’est mon genou droit. Ça a commencé au Mans en 2014-15, ça a enchaîné à Strasbourg, c’était pire à Victoria la première année. La deuxième année en Espagne, ça allait de mieux en mieux et finalement depuis que je suis arrivé ici, Dieu Merci, mon genou m’a laissé tranquille. Depuis, il y a forcément des petits pépins qui arrivent mais pas de grosses blessures qui m’ont tenu écarté des terrains trop longtemps, pourvu que ça dure. »

« Quand j’ai commencé ma carrière, j’étais un joueur énormément basé sur la transition, sur la course. Maintenant, avec tous mes pépins physiques, j’ai dû apprendre à ralentir, à jouer un peu plus sur demi-terrain. »

Le Rodrigue Beaubois actuel est-il la meilleure version de Rodrigue Beaubois ?
« Difficile à dire. Si je dois choisir, mes jambes de l’époque me manquent un peu (rires) ! Ce n’est plus aussi explosif, ça va moins vite, ça va moins haut mais c’est vrai que pouvoir être en bonne santé, c’est quelque chose qui me plaît énormément donc j’espère que cela va continuer. À moi de continuer à faire ce que je peux contrôler par rapport à l’entretien physique et j’espère que ça va durer. »

Dans quels domaines pensez-vous avoir franchi un cap sous les couleurs de l’Anadolu ?
« L’expérience. D’année en année, tu apprends beaucoup plus de choses, tu côtoies différents coachs, tu essaies de prendre à droite à gauche ce qui peut t’aider, tu apprends de nouvelles choses. Tout fait que j’ai progressé sur certains aspects. Quand j’ai commencé ma carrière, j’étais un joueur énormément basé sur la transition, sur la course. Maintenant, avec tous mes pépins physiques, j’ai dû apprendre à ralentir, à jouer un peu plus sur demi-terrain. Je suis quand même capable de prendre la balle et de la pousser mais j’ai beaucoup progressé sur le jeu demi-terrain. L’expérience fait que je pense avoir progressé en tant que joueur, c’est sûr. »

Votre relation avec Ergin Ataman semble très bonne, il semble avoir une grande confiance en vous…
« Depuis qu’on a mis en place une équipe ensemble il y a quatre ans, on avait de l’ambition mais personne n’avait prévu autant de succès sur ces années. Chaque année, beaucoup de joueurs veulent resigner, continuer l’aventure. Sans savoir exactement pourquoi, ça fonctionne, avec un basket qui pour beaucoup est un peu bizarre, on joue beaucoup en première intention. Ce n’est pas souvent le cas dans le basket européen, on shoote beaucoup à 3-points… En tout cas, ce que fait coach Ataman avec ce groupe-là fonctionne. Il arrive à donner beaucoup de confiance à ses joueurs, il ne met pas beaucoup de limites. Ça se voit comme on joue d’ailleurs. Il demande aussi beaucoup d’agressivité offensive et défensive. Il pousse ses joueurs mais en les laissant s’exprimer.

On a pu voir l’éclosion d’un joueur comme Vasilije Micic, qui avec coach Ataman a pu montrer ce qu’il était capable de faire. L’année d’avant avec Coach Saras (Sarunas Jasikevicius, au Zalgiris Kaunas en 2017-18), il était un peu plus cadré, et une fois qu’il est arrivé à Efes, on a vu que c’était un joueur exceptionnel, avec beaucoup d’armes dans son jeu. Pareil pour la deuxième saison de Shane (Larkin), il a fait une saison exceptionnelle où il tournait à 20 points par match, il était inarrêtable… C’est un coach qui permet ça, il permet à ses joueurs de pouvoir s’exprimer à leur maximum. On a un groupe qui comprend l’importance de chacun et les joueurs acceptent leur rôle. On a un groupe extrêmement talentueux et beaucoup de joueurs acceptent un peu moins parfois parce qu’il y a le résultat. Beaucoup de joueurs peuvent faire plus, on le voit souvent à l’entraînement mais ils acceptent la situation parce que cela fonctionne. On a un groupe intelligent, qui veut gagner. On a des joueurs d’expérience qui ont beaucoup joué en Europe et qui voulaient gagner. Aucun joueur de l’équipe n’avait gagné l’EuroLeague avant ça. On a vu tous les efforts que les joueurs ont dû faire pour accepter leur rôle mais ça a payé. »

« Imaginer un jour revenir en France et jouer pour l’ASVEL ou Monaco, ou même d’autres clubs, c’est une possibilité, c’est sûr »

Vous êtes en fin de contrat dans un an, à l’été 2023. Avez-vous un plan ou une idée pour la suite de votre carrière ?
« Non, pour l’instant je me concentre sur cette saison. Normalement, je suis encore ici la saison d’après. Je veux juste me concentrer sur ce que je sais maintenant et après, on verra. »

Etes-vous prêt à continuer encore longtemps ?
« Jusqu’à ce que mon corps et ma tête me permettent de continuer. »

Vous avez brillé en NBA et sur la scène européenne, plus qu’en France. Un retour en France est-il envisageable ?
« C’est une possibilité, ce serait intéressant. Je ne vais pas dire que c’est quelque chose qui est sûr de se faire mais c’est une possibilité. »

Des clubs comme l’ASVEL ou Monaco prennent de l’importance en Europe et aiment attirer des talents nationaux…
« Sûrement. Je n’y pense pas car je suis concentré sur la situation actuelle mais ça fait plaisir de voir des clubs comme l’ASVEL ou Monaco qui arrivent à avoir de bons résultats sur la scène européenne. C’est une bonne nouvelle pour le basket français. Imaginer un jour revenir en France et jouer pour ces clubs-là ou même d’autres, c’est une possibilité c’est sûr. »

« Je n’ai jamais porté le maillot de l’équipe de France, jamais de ma vie. Peut-être que ça n’arrivera jamais… J’en suis conscient. Si ça doit arriver, ça arrivera. Sinon, on a la chance d’avoir beaucoup de joueurs de talent qui ont réussi à avoir de très bons résultats »

Parlons rapidement de l’équipe de France. Vincent Collet a pris contact avec vous pour les JO l’été dernier mais ce n’était pas le bon timing (raisons familiales). Qu’avez-vous de prévu pour cet été ?
« Rien de prévu, je suis concentré sur la saison actuellement. Si ça doit se faire, s’il doit y avoir discussion, il y aura discussion. Mais ce n’est pas particulièrement dans ma tête car j’ai raté tellement de rendez-vous malheureusement, je suis conscient qu’il y ait possibilité que je ne sois pas dans les plans. Je comprendrais, j’en ai raté pas mal depuis quelques années. »

À l’EuroBasket, dans moins de six mois, nous retrouverons probablement Tibor Pleiss avec l’Allemagne, Shane Larkin avec la Turquie, Vasilije Micic avec la Serbie… Aimeriez-vous retrouver ces joueurs-là, en tant qu’adversaires à l’occasion de l’Euro ?
« Si ça doit se faire, il y aura plein de choses positives, comme pouvoir se battre contre des joueurs avec lesquels je joue habituellement, avec le maillot de l’équipe de France. Ce serait intéressant, mais on verra quand ça va se rapprocher. Pour l’instant, il y a encore du temps et je ne sais pas ce que le sélectionneur a en tête. »

Vous ne dites pas non à un retour en équipe de France à l’approche de l’EuroBasket 2022 et la Coupe du Monde 2023 ?
« Je ne dis pas non. Comme je l’ai dit, je n’y pense pas. Les joueurs qui y vont depuis pas mal d’années ont de très bons résultats. Honnêtement, si demain j’y suis, ce serait superbe, mais je suis conscient des choses… Je n’ai jamais porté le maillot de l’équipe de France, jamais de ma vie ! Peut-être que ça n’arrivera jamais… J’en suis conscient. Si ça doit arriver, ça arrivera. Sinon, on a la chance d’avoir beaucoup de joueurs de talent qui ont réussi à avoir de très bons résultats, c’est super. »

« Le titre d’Euroleague a une saveur particulière, c’est quelque chose d’exceptionnel, un accomplissement assez extraordinaire. Je le mettrais un peu plus haut que le titre NBA, c’est sûr »

Vendredi, vous allez fêter votre 200e cape en Euroleague. Au match aller, vous aviez brillé (17 points, 7 passes) dans une large victoire (98-77)… Comment abordez-vous ce match retour ?
« C’est un match très important, contre une équipe qui joue très bien depuis quelques temps maintenant. On sait que ça va être un match très difficile. C’est à nous de faire le nécessaire pour gagner, on a besoin de victoires. »

Quel est votre regard sur Monaco, qui devrait se battre avec vous pour les places restantes aux playoffs ?
« Déjà, en tant que Français, ça fait plaisir de voir une équipe française qui a l’opportunité de se qualifier pour les playoffs en Euroleague. C’est une équipe qui pose problème à tout le monde. On sait que ce sera un match difficile avec un joueur de très haut niveau comme Mike James et un groupe qui fonctionne très bien ensemble. Il faudra être prêt à se battre parce que ça ne va pas être facile. »

Le titre conquis en Euroleague l’an passé est-il plus important que le titre NBA avec Dallas en 2011 ?
« Oui, parce que mon utilisation était différente. Si j’avais eu la même utilisation dans les deux titres, ma réponse aurait été différente, je pense. Le titre d’Euroleague a une saveur particulière, c’est quelque chose d’exceptionnel, un accomplissement assez extraordinaire. C’est énormément de plaisir et je le mettrais un peu plus haut que le titre NBA, c’est sûr. De mon point de vue personnel en tout cas, au vu de mon rôle. Le titre NBA, j’en suis également fier mais pour d’autres raisons, c’était spécial. C’était le premier de la franchise, le premier de Dirk Nowitzki et de Jason Kidd, des joueurs de légende. D’avoir fait partie de ce groupe c’est particulier, c’est fort. »

Avez-vous encore des liens avec les États-Unis ?
« Surtout des liens avec d’anciens joueurs. Ian Mahinmi, avec qui j’ai joué deux ans à Dallas, Kévin Séraphin avec qui j’ai joué à Cholet… À chaque fois que je vois Tony (Parker) aussi, c’est particulier. De temps en temps aussi Rudy Gobert, que j’ai côtoyé à Cholet quand il était encore tout jeune. »

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Considéré pour nombre d’observateurs comme le meilleur joueur français n’ayant jamais porté le maillot de l’équipe de France, Rodrigue Beaubois (1,88 m, 34 ans) ne reste pas moins l’une des références tricolores en Europe. Après son titre NBA avec les Dallas Mavericks en 2011, le Guadeloupéen est devenu champion d’Euroleague la saison dernière avec l’Anadolu Efes Istanbul, où le meneur-arrière formé à Cholet évolue depuis 2018. Appelé par Vincent Collet en équipe de France l’été dernier, il n’avait pas rejoint le groupe pour raisons personnelles. À 34 ans, Roddy B ne ferme la porte ni à une sélection en équipe de France ni à un retour éventuel dans l’hexagone.

Avant le déplacement à Monaco ce vendredi, vous avez retrouvé votre ancienne équipe, Baskonia. Quels souvenirs gardez-vous de ce passage en Espagne ?
« De très bons souvenirs, c’était ma première expérience en Europe en Euroleague, c’était spécial. J’ai eu la chance de tomber sur deux bons groupes, les deux années que j’ai joué là-bas. Chaque année a été différente mais les deux fois, il y avait une bonne cohésion dans le vestiaire et une bonne ambiance. La première année, on finit deuxième de l’ACB et on perd en demi-finales des playoffs (NDLR : contre Valence). La deuxième année, on termine deuxième encore et on perd en finale (contre Madrid). Ça aurait été mieux avec un titre, mais j’en garde de bons souvenirs ! »

Cela va faire quatre ans que vous êtes en Turquie. Etes-vous épanoui à Istanbul ?
« Oui, c’est pour ça que je reste. Je me sens bien. C’est surtout grâce au collectif de l’équipe. On a eu des résultats très intéressants depuis ma première année ici. Quand ça fonctionne, tu

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Photos : Rodrigue Beaubois (Euroleague)

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