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Spécial Salaires Pro B 2021-22 : Rouen et Saint-Chamond, du catastrophique au formidable

Plus opposés en Pro B, ça n’existe pas ! Pourtant, à la base, financièrement, Rouen et Saint-Chamond naviguent dans les mêmes eaux. Mais si le second épate son monde en caracolant en tête de la saison régulière, le premier vit un désastre, bon dernier de Pro B avec un infime espoir de sauver sa plac

Plus opposés en Pro B, ça n’existe pas ! Pourtant, à la base, financièrement, Rouen et Saint-Chamond naviguent dans les mêmes eaux. Mais si le second épate son monde en caracolant en tête de la saison régulière, le premier vit un désastre, bon dernier de Pro B avec un infime espoir de sauver sa place dans la division. Une attaque ultra-performante d’un côté, une défense aux abonnés absents de l’autre, et voilà comment l’on se retrouve aux deux extrémités du classement, avec des moyens comparables.

Équipe par équipe, au quotidien, et par ordre alphabétique, Basket Europe sort son désormais traditionnel dossier sur les salaires de Pro B, dont voici le septième épisode.
Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année en vous abonnant.

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Rouen : le désastre absolu

Budget annoncé : 2 842 000 € (6e)
Masse salariale budgetée (brut) : 670 000 € (10e)
Classement (au 9 avril) : 18e (4 victoires – 23 défaites)

Le Rouen Métropole Basket (RMB) n’avait déjà pas vécu une saison 2020-21 de belle facture (conclue à la 14e place avec un bilan de 13 victoires pour 21 défaites, une défense encaissant 83,5 points par match). Et le club fait encore pire cette année, n’ayant décroché que 4 victoires pour 23 défaites… à 6 victoires de la 17e place. Autant dire : à l’instant où sont écrites ces lignes, il ne reste que quelques heures avant l’officialisation de la relégation en Nationale 1.

Alors, certes, Rouen a connu une baisse de moyens (- 53 500 € pour la masse salariale). Mais cela n’explique pas tout – il s’agit encore de la 10e masse salariale de Pro B. Difficile alors de comprendre comment l’équipe normande a pu enchaîner des séries de 5 défaites, puis 6, puis 8 !

L’équipe – Rouen (photo RMB Maéva Parmentier – Lancelot Dubut-Hermel)

L’une des explications de ce parcours cauchemardesque concerne l’avant saison régulière, qui a vu plusieurs joueurs se blesser ou ne pas s’adapter à la Pro B (Ben Emelogu). Mais le RMB n’a jamais embrayé. Et, surtout, s’il s’est montré plutôt triste en attaque (76,6 points, 15e de Pro B), ce fut encore bien pire en défense : 88,4 points encaissés, 59,7 % à deux-points et 37,4 % à trois-points laissés aux opposants, 21,2 passes décisives permises à l’adversaire, évaluation de 110,7 pour le contradicteur, il s’agit pour chacun de ces critères du plus mauvais bilan du championnat.

Comme souvent, ce cauchemar a coûté son poste au coach, Alexandre Ménard, licencié le 31 janvier sur un bilan de 3 victoires pour 13 défaites. Mais son remplaçant, Ludovic Pouillart, a fait encore moins bien : 1 victoire pour 10 défaites.

Brandon Edwards – Rouen (photo RMB Maéva Parmentier – Lancelot Dubut-Hermel)

Il faut dire que l’effectif normand n’a guère aidé, se montrant assez peu performant dans l’ensemble, sans même parler de sa propension à ne pas défendre. Brandon Edwards, 65e salaire de Pro B, est l’une des rares satisfactions offensives, avec ses 15,3 d’évaluation. Seuls à l’accompagner du côté positif, Pierre-Étienne Drouault (24e salaire, 13,7 d’évaluation) et le prometteur Lucas Bourhis (98e salaire sur l’année, 13,0 d’évaluation).

Difficile, et même impossible, d’en dire autant des autres joueurs a priori majeurs de l’effectif. Avec le 20e salaire, Filip Adamovic ne produit que 9,9 d’évaluation, bien loin de ses 18,3 d’évaluation de la saison passée avec Gries-Oberhoffen. Arrivant de première division allemande, Isaiah Philmore, 24e salaire, ne génère que 10,5 d’évaluation. Quant à l’ancien de première division Ousmane Camara (qui serait tout proche des 100 000 € sur l’année, soit le 3e salaire de Pro B), il tourne à un faible rendement pour son standing (5,9 d’évaluation).

Il faudrait un miracle – que Rouen remporte tous ses matches et qu’au moins deux des équipes qui figurent juste au-dessus au classement perdent tous les leurs, sans évoquer le point average – pour que le RMB ait une toute petite chance de sauver sa place en Pro B. Malgré ses moyens confortables, Rouen évoluera ainsi en NM1 la saison prochaine, sauf repêchage.

Les salaires de Rouen

JoueursPosteNatDurée de contratSalaire 21/22
Filip Adamovic1SRB/BOS202465 000,00 €
Pierre-Etienne Drouault3-2FRA202260 000,00 €
Isaiah Philmore4-3USA/GER202260 000,00 €
Brandon Edwards4-5USA202245 000,00 €
Ousmane Camara5FRA5 mois40 000,00 €
Earvine Bassoumba5CGO202235 000,00 €
Djordje Simeunovic3-4SRB8 mois34 000,00 €
Benoit Injai2-1FRA202230 000,00 €
Lucas Bourhis1FRA8 mois26 000,00 €
Marcus Gomis1-2FRA202222 800,00 €
Brice Dessert5-4FRA202418 000,00 €
Martins Igbanu5NIG(2 mois)6 000,00 €
Ben Emelogu3USA/NIG(0,5 mois)2 500,00 €
Coach s    
Ludovic PouillartcoachFRA5 mois15 000,00 €
Alexandre MénardcoachFRA(7 mois, 2023)38 500,00 €

Saint-Chamond : la montée en ligne de mire

Budget annoncé : 2 006 000 € (9e)
Masse salariale budgetée (brut) : 656 000 € (12e)
Classement (au 9 avril) : 1e (21 victoires – 6 défaites)

Si Rouen est au fond du trou, le Saint-Chamond Basket Vallée de Gier vit un rêve éveillé. Pensez, à sept journées de la fin de la saison régulière, les Couramiauds comptent deux défaites de moins – et quatre victoires de plus – que leur premier poursuivant au classement, Nancy. Une belle façon de fêter ce qui devait être la dernière saison de l’emblématique entraîneur Alain Thinet – qui a décidé, au vu des résultats, de rempiler pour une dernière danse (aujourd’hui âgé de 68 ans, il est au club depuis 2010).

Et d’oublier un exercice passé maussade, terminé à la 16e place du classement (11 victoires pour 23 défaites). Ce en ayant peu augmenté ses moyens (+ 44 500 € de masse budgétaire) et en ayant reculé dans la hiérarchie de la Pro B sur ce critère (de 10e à 12e).

Alain Thinet – Saint-Chamond – photo SCBVG

On n’attendait donc pas le SCBVG à pareille fête, même si Alain Thinet a toujours su concocter des collectifs très bien huilés. Et pourtant, Saint-Chamond se montre dominateur, tout particulièrement en attaque : meilleure attaque (85,3 points marqués), meilleure réussite à deux (56,7 %) et trois-points (40,5 %), meilleure équipe à la passe (21,5 par match), meilleure évaluation moyenne (102,7), n’en jetez plus ! Autant dire qu’avec une attaque aussi pétaradante, la défense relativement moyenne de l’équipe (79,4 points encaissés, 12e de Pro B) n’est pas un souci.

L’une des caractéristiques de l’effectif couramiaud est qu’il est resté pratiquement identique tout au long de la saison – seul Mohamed Queta, blessé, étant aujourd’hui remplacé par Michel-Ofik Nzege. Surtout, Alain Thinet a bâti autour de ses deux grognards Mathieu Guichard et Jonathan Hoyaux (tout deux 48e salaire de Pro B), un effectif aussi surprenant qu’épatant. Akwasi Yeboah, déjà très en vue la saison passée avec Saint-Quentin, semble être la « patte de lapin » qu’il faut avoir dans son équipe pour performer (14,5 d’évaluation pour le 35e salaire de Pro B), alors que Hasan Varence, payé à tout petit prix (127e salaire) se montre parfaitement rentable (10,0 d’évaluation).

Mathieu Guichard – Saint-Chamond – photo SCBVG

Le plus haut salaire de l’équipe, Sasa Borovnjak (24e salaire de Pro B) ne produit que 9,8 d’évaluation, mais en seulement 19 minutes. Ce rendement a une explication toute trouvée : arrivant en droite ligne de NM1 (où il avait la meilleure évaluation de la division), Mathieu Boyer a pris la place de pivot titulaire au serbo-portugais tout en fracassant tout sur son passage : 14e marqueur, 12e rebondeur, 5e joueur le plus adroit à deux-points, 3e de Pro B à l’évaluation (16,8), le tout en 22,5 minutes par match et pour le 99e salaire de la division ! Pas besoin de chercher plus loin la meilleure affaire de Pro B.

Sauf effondrement inattendu lors de la dernière ligne droite de la saison – une défaite contre son poursuivant Nancy le 22 avril pourrait relancer le suspens -, Saint-Chamond paraît bien parti pour accéder à la Betclic Élite. Le meilleur moyen d’inaugurer sa nouvelle salle, l’Arena Saint-Étienne Métropole (4 200 places), et d’offrir un beau bouquet final à Alain Thinet.

Les salaires de Saint-Chamond

JoueursPosteNatDurée de contratSalaire 21/22
Sasa Borovnjak5SRB/POR202260 000,00 €
Akwasi Yeboah3GBR/GHA202255 000,00 €
Jonathan Hoyaux2-3FRA202450 000,00 €
Mathieu Guichard1FRA202450 000,00 €
Mathieu Boyer5FRA202338 000,00 €
Michael Oguine2-1USA/NIG202235 000,00 €
Hasan Varence4USA202233 000,00 €
Mohamed Queta4FRA/GUI202228 000,00 €
Théo Bouteille1-2FRA202227 000,00 €
Kamel Ammour3FRA/ALG202225 000,00 €
Theo Magrit1FRA202213 000,00 €
Michel-Ofik Nzege4SUI1 mois3 500,00 €
Coach / Assistants    
Alain ThinetcoachFRA202350 000,00 €

Les salaires sont en net annuel. La marge d’erreur est de + ou – 10%.

Photo d’ouverture : Filip Adamovic – Rouen (photo RMB Maéva Parmentier – Lancelot Dubut-Hermel) – Mohamed Queta et Mathieu Boyer – Saint-Chamond (photo SCBVG)  – Montage Basket Europe

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Rouen : le désastre absolu

Budget annoncé : 2 842 000 € (6e)
Masse salariale budgetée (brut) : 670 000 € (10e)
Classement (au 9 avril) : 18e (4 victoires – 23 défaites)

Le Rouen Métropole Basket (RMB) n’avait déjà pas vécu une saison 2020-21 de belle facture (conclue à la 14e place avec un bilan de 13 victoires pour 21 défaites, une défense encaissant 83,5 points par match). Et le club fait encore pire cette année, n’ayant décroché que 4 victoires pour 23 défaites… à 6 victoires de la 17e place. Autant dire : à l’instant où sont écrites ces lignes, il ne reste que quelques heures avant l’officialisation de la relégation en Nationale 1.

Alors, certes, Rouen a connu une baisse de moyens (- 53 500 € pour la masse salariale). Mais cela n’explique pas tout – il s’agit encore de la 10e masse salariale de Pro B. Difficile alors de comprendre comment l’équipe normande a pu enchaîner des séries de 5 défaites, puis 6, puis 8 ! L’une des explications de ce parcours cauchemardesque concerne…

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