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U21 en Europe : la Winner League israélienne plonge au fond du trou

Un total effondrement, c’est ainsi que l’on peut qualifier l’évolution de la place des U21 en Israël. Alors que ce championnat national se situait dans la première moitié de tableau de notre dossier les trois saisons précédentes, il fait office aujourd’hui de lanterne rouge, et de très loin. Une cat

Un total effondrement, c’est ainsi que l’on peut qualifier l’évolution de la place des U21 en Israël. Alors que ce championnat national se situait dans la première moitié de tableau de notre dossier les trois saisons précédentes, il fait office aujourd’hui de lanterne rouge, et de très loin. Une catastrophe inédite.

Pour la quatrième année consécutive, BasketEurope vous propose un dossier complet sur la place qu’occupent les U21 dans les principales compétitions européennes. Aujourd’hui, nous continuons notre analyse par un championnat national « majeur », en suivant l’ordre alphabétique.

Comme chaque année, ce dossier est exclusivement réservé à nos abonnés et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés qui s’agrandit d’année en année. C’est ICI.

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L’analyse de la participation des U21 à l’Israel Basketball Superleague, plus connue sous le nom de Winners League, laisse pantois. Alors que ce championnat figurait bon an mal an dans les cinq premières places de notre étude ces trois dernières années, la voici cette saison bonne dernière sur pratiquement tous les critères !

Si le nombre de jeunes entrés sur le parquet ou responsabilisés n’a guère évolué au fil des saisons, leur temps de jeu a en revanche diminué alors que les moyennes de points et à l’évaluation sont en chute libre. Et le phénomène est encore plus flagrant pour le cinq majeur : celui de 2021-22 marque entre 1,6 et 4,7 points de moins que ses prédécesseurs et produit entre 2,9 et 5,2 points d’évaluation de moins ! Une ahurissante dégringolade.

Tomer Levinson – Ness Ziona (photo FIBA)

Comment l’expliquer ? La première raison tient au fait qu’Israël reste un petit pays (environ 9 millions d’habitants) et ne dispose pas d’un réservoir inépuisable, le basket n’étant pas aussi prisé qu’en Lituanie ou en Serbie, même si les supporters israéliens figurent parmi les plus passionnés d’Europe (Israël est certes géographiquement situé en Asie, mais joue en Europe). Deuxième raison, certains de ses plus forts prospects, comme Deni Avdija (2001) ou Yam Madar (2000), ont exporté leur talent, aux Washington Wizards en NBA pour le premier, au Partizan Belgrade pour le second. Enfin, ces deux joueurs faisaient partie d’une « génération dorée » qui a, entre 2017 et 2019, remporté une médaille d’argent puis deux d’or lors des diverses éditions de l’Euro U20. Le problème, c’est que sur les 12 joueurs qui ont participé à l’édition 2019 de cette compétition, cinq seulement sont nés en 2000 ou après, et seuls trois d’entre-eux figuraient parmi les sept meilleurs marqueurs de l’équipe.

Autrement dit, Israël connaît un « creux générationnel », les jeunes joueurs étant restés au pays ou arrivant sur le devant de la scène n’ayant pas (pour le moment au moins) le même niveau que leurs prédécesseurs ou stagnant. Et la chute n’en est que plus rude.

Les U21 en Winners League sur les quatre dernières saisons

 Total   Jouent   Cinq majeur   
 NombreMinutesPointsEvaluationNombreMinutesPointsEvaluationMatchsMinutesPointsEvaluation
21-22385,261,300,541113,293,592,3919,6017,124,803,16
20-21336,882,492,011314,405,374,5812,2022,449,488,38
19-20435,831,801,541414,384,604,3617,4021,908,268,64
18-19306,911,921,651113,323,993,9324,2019,546,446,08

Le classement de la Winners League face aux autres grands championnats en 2021-22

Total   Responsabilisés   Cinq majeur  
NombreMinutesPointsEvaluationNombreMinutesPointsEvaluationMinutesPointsEvaluation
99999599999

La Winners League reste un championnat où peu d’U21 disposent de temps de jeu, cela a toujours été le cas. Mais si, comparé aux autres grands championnats européens, les jeunes joueurs responsabilisés disposent d’un temps de jeu raisonnable (en baisse toutefois sur ces dernières saisons), leur rendement n’incite pas à la réjouissance : aucun ne dépasse les 10 points de moyenne et seulement 4 les 5 points et pas un seul n’atteint la barre des 5 d’évaluation… On notera par ailleurs que seuls des joueurs du pays – dont un bi-national (Tomer Levinson, israélo-slovaque) – ont droit de cité en Winners League.

Le rendement des U21 responsabilisés

Nbr Resp+10mnClst+20mnClst+10 ptClst+5 ptClst+10 evClst+5 evClstEtrangersClstDans 5M
116926064908091/231/2

Autre caractéristique démoralisante du championnat israélien, il est celui qui donne le moins d’espace aux U21 : dernier grand championnat au nombre de joueurs entrés sur le parquet comme au nombre de joueurs responsabilisés. Et il n’y a qu’en Italie qu’une plus faible proportion de U21 ayant joué dispose de responsabilités.

Guy Palatin – Maccabi Rishon Le Zion (photo Israel BSL)

Le pourcentage de joueurs responsabilisés

Nombre jtNbr res%Clst jtClst R¨Clst %
381128,9%998

Au vu de tout ce qui précède, on ne s’étonnera pas de constater que la Winners League figure à la dernière place de tous les critères retenus pour établir un classement général. Plus marquant encore, ce championnat se situe loin derrière le 8e (l’Espagne) sur tous les critères (nombre de joueurs responsabilisés, rendement, performance globale de l’ensemble des U21).

Le classement général de la Winners League

JouentRendementGlobalClst
9999

L’historique du classement de la Winners League

18-1919-2020-2121-22
5459

Le cinq majeur

Soyons clairs : le cinq majeur U21 de la Winners League 2021-22 présente un niveau catastrophique. Avec ses 4,8 points de moyenne, il est distancé de près de 2 points (6,7) par la BBL allemande, 8e dans ce secteur. Pis, l’Esake grecque (8e également) voit ses cinq meilleurs U21 générer 4 points d’évaluation de plus que les Israéliens. Un gouffre.

Itay Moshkovitz – Hapoel Galil Elion (photo Israel BSL – Liron Moldovan)

Qui s’explique par le fait que trois des joueurs du cinq majeur de la saison passée, dont le MVP Yam Madar, ne sont plus concernés par notre étude, Noam Avivi et Amit Suss étant nés en 1999 (voir ci-dessous pour Madar). Et leurs remplaçants ne produisent pas de statistiques bien reluisantes, avec un maximum de 5,5 points et 4,7 d’évaluation pour Itay Moshkovitz.

Plus ennuyeux, Noam Dovrat et Yotam Hanochi, qui faisaient partie du cinq majeur U21 de 2020-21, voient tous deux leurs statistiques au mieux stagner (pour Hanochi, qui était à 6,2 points et 4,4 d’évaluation en 13,4 minutes), au pire chuter – Dovrat était à 8,8 points et 7,1 d’évaluation en 25 minutes la saison passée.

Le cinq majeur U21 de Winners League

JoueurPosteClubNationalitéAnnée naissanceMatchsMinutesPointsEvaluation
Itay Moshkovitz1Galil Elion HaIsraël20002615,75,54,7
Yotam Hanochi4Gilboa GalilIsraël20002519,76,23,8
Guy Palatin2Rishon MacIsraël20002015,92,82,2
Noam Dovrat2Ha JérusalemIsraël20021025,07,03,2
Tomer Levinson5Ness ZionaSlovaquie/Israel2000179,32,51,9
         
  Moyenne 2000,4019,6017,124,803,16

Les MVP

Plus par défaut qu’autre chose, nous avons nommé deux joueurs au titre de MVP, car ils présentent des statistiques similaires. Mais Noam Dovrat semble plus prometteur, étant plus jeune de 2 ans que Yotam Hanochi.

Yotam Hanochi (Hapoel Gilboa Galil, 2000, 2,04 m, ailier-fort)

Statistiques : 6,3 points (42,7 % à deux-points, 28,0 % à trois-points), 3,2 rebonds, 2,0 passes en 19 minutes pour 3,7 d’évaluation en 27 rencontres

Yotam Hanochi – Hapoel Gilboa Galil (photo FIBA Europe Cup)

Formé à Gilboa Galil, Yotam Hanochi connaît un début de carrière sinusoïdal : en 2018-19, il valait 8,3 points et 11,3 d’évaluation avant de régresser les deux saisons suivantes et de redresser un peu la barre cette saison (5,3 points et 4,5 d’évaluation en 2020-21). Il se montre en revanche bien plus performant en FIBA Europe Cup : 13,2 points (50,0 % à deux-points, 51,6 % à trois-points), 3,5 rebonds pour 11,3 d’évaluation en 25 minutes sur 6 matchs cette année. Il a été international U18 en 2017 (5,3 points, 3,5 rebonds) et U20 en 2019 (or à l’Euro, 8,1 points, 3,3 rebonds).

Noam Dovrat (Hapoel Jérusalem, 2002, 1,94 m, arrière)

Statistiques (avec Hapoel Jérusalem) : 6,0 points (43,2 % à deux-points, 27,0 % à trois-points), 1,3 rebond, 0,9 passe en 24 minutes pour 2,4 d’évaluation en 12 rencontres

Noam Dovrat – Hapoel Jérusalem (photo FIBA)

Formé au Maccabi Rishon LeZion, il y valait 10,6 points et 10,5 d’évaluation en 2020-21 sur 29 matchs. Son début de saison avec la même équipe n’a pas été du même acabit : 5,1 points et 1,8 d’évaluation en 12 matchs. Ce qui ne l’a pas empêché de passer en cours d’année de son club formateur, dernier du championnat, au premier du classement, l’Hapoel Jérusalem. Où il se montre un peu plus à son avantage tout en restant loin de ses statistiques de la saison passée. Avec Jérusalem, il a disputé trois rencontres de BCL pour 5,7 points (50,0 % à deux-points, 44,4 % à trois-points), 1,7 rebond et 1,3 passe pour 6,0 d’évaluation en 17 minutes.

Qu’est devenu le MVP 2020-21 ?

Yam Madar (Partizan Belgrade, 2000, 1,90 m, meneur/arrière)

Statistiques 2021-22 : 7,4 points (63,5 % à deux-points, 37,5 % à trois-points), 2,3 rebonds, 2,2 passes en 18 minutes pour 8,8 d’évaluation en 25 rencontres

Il avait survolé la saison 2020-21 en Winners League chez les U21, affichant de somptueuses statistiques : 16,6 points et 16,6 d’évaluation. De quoi lui valoir d’être drafté par les Boston Celtics au second tour (47e). Mais il n’est pas parti outre-Atlantique à l’intersaison, préférant rejoindre les rangs du Partizan Belgrade, où il s’est installé dans la rotation. En Eurocup, il vaut même 8,6 points et 9,6 d’évaluation en 18 minutes sur 17 rencontres. Encourageant.

En conclusion

La Winners League israélienne connaît donc une très sérieuse chute en matière de responsabilisation et de niveau de jeu de ses U21. Creux générationnel ou tendance lourde ? Les prochaines années le diront, mais il sera de toutes manières difficile de faire pire…

Prochain championnat étudié : la Lega Basket Serie A italienne.

Pour retrouver l’article introductif de ce dossier, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la BBL allemande, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Premijer Liga croate, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Liga ACB espagnole, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur la Betclic Élite française, c’est ICI

Pour retrouver l’article sur l’Esake grecque, c’est ICI

Photo d’ouverture : Noam Dovrat – Hapoel Jérusalem (photo FIBA), Itay Moshkovitz – Hapoel Galil Elion (photo Israel BSL), Yotam Hanochi – Hapoel Gilboa Galil  (photo FIBA Europe Cup) / Montage : Basket Europe

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L’analyse de la participation des U21 à l’Israel Basketball Superleague, plus connue sous le nom de Winners League, laisse pantois. Alors que ce championnat figurait bon an mal an dans les cinq premières places de notre étude ces trois dernières années, la voici cette saison bonne dernière sur pratiquement tous les critères !

Si le nombre de jeunes entrés sur le parquet ou responsabilisés n’a guère évolué au fil des saisons, leur temps de jeu a en revanche diminué alors que les moyennes de points et à l’évaluation sont en chute libre. Et le phénomène est encore plus flagrant pour le cinq majeur : celui de 2021-22 marque entre 1,6 et 4,7 points de moins que ses prédécesseurs et produit entre 2,9 et 5,2 points d’évaluation de moins ! Une ahurissante dégringolade.

Tomer Levinson – Ness Ziona (photo FIBA)

Comment l’expliquer ? La première raison tient au fait

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