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Vincent Collet, coach des Bleus : « Cet Euro s’annonce exceptionnel »

Hôtel Marriott de Cologne. Mercredi 31 août, fin de matinée. Le coach des Bleus Vincent Collet donne une conférence de presse face à une quinzaine de journalistes français accrédités pour la phase préliminaire de l’EuroBasket, et tous munis de masques FFP2. Une autre dizaine viendra en renfort à Ber

Hôtel Marriott de Cologne. Mercredi 31 août, fin de matinée. Le coach des Bleus Vincent Collet donne une conférence de presse face à une quinzaine de journalistes français accrédités pour la phase préliminaire de l’EuroBasket, et tous munis de masques FFP2. Une autre dizaine viendra en renfort à Berlin.

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L’équipe de France est l’une des rares délégations à organiser des points presse à la veille du Jour J, avec l’ensemble des joueurs. D’autres seront au programme avec le coach et deux ou trois joueurs lors des days off.

Demain, jeudi 1er septembre, à 20h30, c’est le match d’ouverture des Bleus. Face à l’Allemagne, qui est à domicile. Une entrée en matière musclée. Voici le verbatim de Vincent Collet :

« Je ne vais pas vous dire le leitomiv de cette année ! C’est réservé aux joueurs (sourire), c’est pour ce soir, mais ce qui est important surtout, c’est d’avoir une vision globale, bien comprendre que c’est une nouvelle aventure qui commence, et qu’à chaque fois, on l’écrive ensemble. C’est ça le vrai fil rouge. Il y avait un thème en 2019 parce qu’on était un groupe totalement nouveau, qui sortait d’un échec retentissant à l’Euro. C’est pour cela qu’il fallait faire une sorte de braquage car on n’était pas du tout attendu et on devait surprendre, étonner le monde. L’année dernière, on était en mission parce qu’on avait derrière nous la Coupe du monde 2019, mais on avait un objectif très élevé. Cette notion de mission correspondait complètement à ce que l’on voulait entreprendre. Cette année, on est plutôt entre les deux puisque malheureusement, on n’a pas conservé totalement le groupe qui a fait la médaille d’argent l’an passé aux Jeux. On est à la fois dans une reconstruction mais aussi la volonté de confirmer ce qui a été fait sur les deux dernières compétitions. Il faut à la fois utiliser le trésor que l’on avait l’an passé en termes d’état d’esprit et détermination, mais malgré tout inventer aussi le chemin qui nous mènera vers les meilleures places de cet Euro. C’est un peu une situation particulière à mes yeux. »

Photo : FIBA

« On oublie qu’ils ont trois joueurs qui jouent vraiment en NBA »

« Le résultat des Allemands obtenus dimanche contre la Slovénie (90-71) est quand même très surprenant et mérite que l’on s’y attarde un peu. Les Allemands sont à domicile. Comme souvent, ils ont été souvent en-dessous de là où on les attendait, ces dernières années – cela fait longtemps qu’ils n’ont pas été dans les derniers carrés -, on oublie qu’ils ont trois joueurs qui jouent vraiment en NBA – ils pourraient en avoir quatre avec (Maximilian) Kleber -, entre (Franz) Wagner qui marque 15 points à Orlando, (Daniel) Theis qui est un vrai joueur, et (Dennis) Schröder également. Ils ne sont pas moins armés que nous. Je pense que cette équipe peut surprendre, au même titre que d’autres. On va le répéter souvent, mais cet Euro, quelque part, en terme de compétitivité, il s’annonce exceptionnel. On va tout de suite être confronté à ça. Je ne sais pas jusqu’à quel point. Est-ce que ça va être l’Alpe D’Huez ? A priori non, mais c’est quand même de la haute montagne. »

Photo : Andrew Albicy (FIBA)

« On aura besoin d’Andrew Albicy pour limiter Dennis Schröder »

« Comme souvent avec les joueurs d’exception, on ne peut pas parler d’arrêter Dennis Schröder, mais ce que l’on voudrait que l’on parvienne à faire, c’est limiter son influence, la diminuer par rapport à ce qu’il peut faire pour ses coéquipiers. Par exemple, dimanche il a fait 10 passes décisives contre la Slovénie. On sait que sa capacité d’accélération est quand même difficile à contrôler, et Andrew (Albicy) est certainement le joueur le plus à même de pouvoir le gêner sur ce registre-là. C’est forcément important. On sait que de toutes façons dans ce type de compétition, il y a des joueurs exceptionnels et qu’il faut toujours essayer de gêner leur capacité à dominer une rencontre. C’est très rare de les arrêter totalement, mais quand déjà on limite leur impact, c’est un premier pas. Lui est clairement la plaque tournante de cette équipe allemande. Non seulement il score mais, c’est le premier ou le deuxième marqueur avec Wagner, mais il est aussi très influent dans le jeu. L’Allemagne est une équipe de shooteurs. Ils ont la capacité de presque tous shooter. Ils n’ont pas de meneurs qui ne soient pas des menaces sur le tir à trois-points, comme les intérieurs et pas seulement (Johannes) Voigtmann. Par conséquent, il y a beaucoup d’actions de drive and kick, c’est-à-dire de pénétration-passe. Lui est forcément le joueur qui en fait le plus. Il sert souvent le caviar pour ses coéquipiers. Il faut que l’on essaye de diminuer ça. Quand tu joues contre une équipe comme ça, il est important que les aides soient contrôlées. Toutes les aides incontrôlées sont souvent sanctionnées par des tirs à trois-points. C’est beaucoup recherché dans leur jeu. A contrario, il faut que l’on essaye de limiter ce type d’action. Schröder commence souvent ses matches dans le contrôle. C’est après qu’il accélère. Ce qui est sûr c’est que l’on aura besoin d’Andrew pour essayer de limiter son influence. »

Photo : Basket Europe

« Je serais très surpris qu’on ait la même habitude demain soir »

« Il faut être en action plutôt qu’en réaction. C’est très clair que ce qui s’est passé dans ces débuts de match (NDLR : contre la République tchèque et la Bosnie-Herzégovine), c’est plus une question d’attitude, de comportement. On en a parlé avec les joueurs. On a un peu exploré les différentes pistes qui peuvent nous permettre d’être prêts plus vite, plus agressifs. Cela vient de leur propre bouche. Peut-être qu’ils ont commencé un peu trop tranquilles les matches. Je pense que ça, ça va être corrigé. Ce n’est pas forcément quelque chose sur laquelle on est fixé en priorité. On est plutôt fixé sur la globalité : comment arriver à bien défendre sur cette équipe-là. Le contexte ne va pas être le même. On rentre dans la vraie compétition et on peut s’attendre à ce que les deux équipes soient probablement un peu crispées, mais aussi très déterminées dès le début du match. Il n’y a pas de raisons. Franchement, je serais très surpris qu’on ait la même habitude demain soir. »

Photo : Dennis Schröder (FIBA)

« Il faut être prêt pour un combat devant 19 000 personnes, qui vont être majoritairement plutôt allemandes que françaises »

« Le match de l’Allemagne contre la Suède m’a impressionné en terme défensif. Ils étaient très présents. On sent que défensivement, ils ont une vraie cohésion. Ils sont solides. C’est vrai que ça s’est vu plus chez eux que chez nous contre la Bosnie, mais tu ne peux jamais mesurer le niveau d’investissement même si c’était un match officiel samedi dernier pour nous, clairement on n’a pas eu la bonne approche. On était en-deçà de ce que l’on aurait dû être, mais la vraie compétition commence demain soir. Les qualifs, ce n’est pas la même chose. Tu auras noté que l’on n’est quand même pas éliminé, que l’on a encore de bonnes chances de se qualifier. Même si tu as un discours qui dit « il faut gagner parce que c’est très important », il y a un phénomène inconscient qui fait que c’est un match qui arrive trois ou quatre jours avant la compet… Je me souviens, quelques années en arrière, que lorsque tu faisais un match amical quatre ou cinq jours avant un championnat d’Europe, Tony (Parker) ne jouait pas. Tu pouvais lui dire ce que tu voulais, lui répondais, « je ne vais pas me blesser quatre jours avant ! » Les affaires étaient réglées. Ce sont des phénomènes qui font partie du jeu… Tout ça, c’est la faute du Covid. Normalement, il n’y avait pas de fenêtre avant le championnat d’Europe. C’est quand même très particulier cette situation. Mais par contre, je pense que cette équipe d’Allemagne est montée en puissance contre une équipe slovène qui n’avait pas la même attitude que l’équipe allemande dimanche. J’ai vu le match en entier, tu vois bien que les Slovènes sont surpris par la façon dont les Allemands leur rentrent dedans, la façon dont ils défendent Doncic. Il se retrouve au sol quatre fois, cinq fois, six fois par terre. Ils ne s’y attendaient pas. Parce qu’il y a une équipe qui est pied au plancher. C’est ça surtout qui est intéressant. Il faut que l’on soit conscient de comment ils vont nous accueillir. La façon dont ils sont entrés dans les Slovènes, ça ne peut pas être moins demain soir. Donc là, c’est sûr qu’il faut que l’on soit à l’heure. Ils ont des caractéristiques basket sur les écrans, par exemple. Ils mettent des écrans… Sur les matches de préparation, même les deux de qualification, on n’a jamais vu ça ! Si sur les trois premiers passages d’écran on pleure et que l’on se tourne vers les arbitres, ça voudra dire que l’on n’a pas intégré cette notion-là. Il faut être prêt pour un combat devant 19 000 personnes, qui vont être majoritairement plutôt allemandes que françaises. Il faut que l’on soit prêt à tout ça, ça fait partie des données du match. Au-delà du rapport de forces spécifique, il y a tous ces aspects-là qui vont être très importants. »

« La Grèce et la Serbie sont deux épouvantails, probablement les deux favoris de la compet quand on voit la préparation »

Photo : Nikola Jokic, Serbie (FIBA)

(NDLR : Pour éviter Grèce et Serbie en quart-de-finale, il faut terminer 1er… ou 4e du groupe). « Etre dans un groupe fort, avant, ce n’est jamais une bonne nouvelle. Tu ne peux pas préférer davoir le groupe le plus fort de la compétition. C’est d’ailleurs assez surprenant parce que nous sommes 4e au ranking FIBA, la Slovénie est 5-6e, la Lituanie est juste derrière. Il y a trois des huit meilleures équipes qui sont dans un même groupe au championnat d’Europe. Je ne sais pas comment ils s’organisent, mais les fameuses boules, c’est bizarre ! C’est comme ça, on va faire avec. On n’a pas le choix tout comme les équipes qui sont avec nous.

C’est sûr qu’au fil de la compétition, ça peut avoir une incidence car les équipes dont on parle se projettent toutes au-delà du 8e de finale. Donc automatiquement, tu l’as dans le viseur, et comme dans les autres groupes, on voit difficilement la Grèce et la Serbie ne pas finir premières, ça peut effectivement avoir une influence. Mais, à mon sens, personne ne pourra vraiment calculer. Nous, en plus, on joue l’Allemagne et la Lituanie, notre objectif pour l’instant est de finir premier.

Tu ne peux pas le dire maintenant, mais dans le cas de figure où on s’en sort bien, c’est un avantage d’être dans un groupe fort. Quand tu as un premier tour qui est plutôt confortable, les matches-couperet sont toujours durs… La Grèce et la Serbie sont deux épouvantails, probablement les deux favoris de la compet quand on voit la préparation… Le 8e de finale sera de toutes façons contre une forte équipe. On a vu que l’année dernière aux JO qu’après un premier tour où on avait vraiment bien joué, malgré tout le quart-de-finale avait été rude contre une équipe d’Italie qui était outsider. C’est aussi pour cette raison-là. Tu sors de la poule, tu es quelque part un peu rassuré, et tu affrontes en 8e, par exemple le 4e d’un autre groupe qui s’en est peut-être sorti à l’arrache et n’a plus rien à perdre, et donc ça fait une opposition entre une équipe qui a tout à gagner et une autre qui doit absolument gagner, souvent ça peut servir une équipe qui n’a plus rien à perdre. »

Photo : Guerschon Yabusele (FIBA)

« Moi, j’ai confiance dans notre potentiel, mais pour l’instant, je trouve qu’il n’est pas optimisé »

« Il y a chez nos joueurs une prise de conscience. C’est une autre compétition, on sent une montée en puissance, en terme d’intensité, d’agressivité. Les entraînements de lundi et d’hier, il y a eu vraiment un step de fait vers le haut. C’est une bonne chose. Il faut demain entrer dans la compétition. Pour en avoir vécu un certain nombre de fois, c’est une compétition particulière. Bien sûr, on voudrait tout de suite tout gagner, mais au-delà de ça, il y a comment vous évoluez dans la compétition. Si on gagne demain soir, ce que j’espère, il faudra rebondir pour battre la Lituanie samedi. Et si on perd, il faut aussi avancer et progresser, apprendre vite, et se projeter sur les matches-couperet dont on a parlé. Au-delà de ça, il y a une autre préoccupation, s’améliorer. Il y a une équipe assez jeune quand même avec le renouvellement, et on a besoin d’expérience, et on n’a pas beaucoup de temps pour en acquérir. Il faut malgré tout qu’on en prenne un peu dans les premiers matches. Au-delà des résultats bruts, il va falloir aussi voir comment on progresse au fil des matches. Moi, j’ai confiance dans notre potentiel, mais pour l’instant, je trouve qu’il n’est pas optimisé. Il faut que l’on profite aussi des matches de poule pour aller vers cette optimisation pour être le plus fort possible dans la deuxième phase. »

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L’équipe de France est l’une des rares délégations à organiser des points presse à la veille du Jour J, avec l’ensemble des joueurs. D’autres seront au programme avec le coach et deux ou trois joueurs lors des days off.

Demain, jeudi 1er septembre, à 20h30, c’est le match d’ouverture des Bleus. Face à l’Allemagne, qui est à domicile. Une entrée en matière musclée. Voici le verbatim de Vincent Collet :

« Je ne vais pas vous dire le leitomiv de cette année ! C’est réservé aux joueurs (sourire), c’est pour ce soir, mais ce qui est important surtout, c’est d’avoir une vision globale, bien comprendre que c’est une nouvelle aventure qui commence, et qu’à chaque fois, on l’écrive ensemble. C’est ça le vrai fil rouge. Il y avait un thème en 2019 parce qu’on était un groupe totalement nouveau, qui sortait d’un échec retentissant à l’Euro. C’est pour cela qu’il fallait faire une sorte de braquage car on n’était pas du tout attendu et on devait surprendre, étonner le monde. L’année dernière, on était en mission parce qu’on avait derrière nous la Coupe du monde 2019, mais on avait un objectif très élevé. Cette notion de mission correspondait complètement à ce que l’on voulait entreprendre. Cette année, on est plutôt entre les deux puisque malheureusement, on n’a pas conservé totalement le groupe qui a fait la médaille d’argent l’an passé aux Jeux. On est à la fois dans une reconstruction mais aussi la volonté de confirmer ce qui a été fait sur les deux dernières compétitions. Il faut à la fois utiliser le trésor que l’on avait l’an passé en termes d’état d’esprit et détermination, mais malgré tout inventer aussi le chemin qui nous mènera vers les meilleures places de cet Euro. C’est un peu une situation particulière à mes yeux. »

Photo : FIBA

« On oublie qu’ils ont trois joueurs qui jouent vraiment en NBA »

« Le résultat des Allemands obtenus dimanche contre la Slovénie (90-71) est quand même très surprenant et mérite que l’on s’y attarde un peu. Les Allemands sont à domicile…

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De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).

Photo d’ouverture : Timothé Luwawu-Cabarrot, Rudy Gobert et Evan Fournier (FIBA)

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