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Andrew Albicy : « Je ne veux pas me faire marcher dessus par qui que ce soit »

Avec son bandeau blanc, et sa queue de cheval, Andrew Albicy est facilement reconnaissable. Il est petit (1,78 m), mais il a de la force dans les jambes, les bras, le torse. Il est perpétuellement en mouvement et il colle le meneur en face comme de la glue. Il l’empêche de poser son jeu, lui… Contin

Avec son bandeau blanc, et sa queue de cheval, Andrew Albicy est facilement reconnaissable. Il est petit (1,78 m), mais il a de la force dans les jambes, les bras, le torse. Il est perpétuellement en mouvement et il colle le meneur en face comme de la glue. Il l’empêche de poser son jeu, lui pique la balle. Un pitbull. Interview du Prince Andrew de la défense.

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Depuis quand avez-vous ce rôle de défenseur en première ligne, de chien de garde du meneur en face ? Lorsque vous étiez MVP de l’Euro U20 en 2010, vous aviez aussi davantage de responsabilités en attaque ?

C’est vrai. En jeunes, j’avais les rênes de l’équipe, en U20 et aussi en U19. On m’avait vraiment donné les clés de l’équipe. Et depuis que j’ai commencé ma carrière en professionnel, on m’a toujours dit, « si tu veux gagner ta place, ça sera en défense. » J’ai toujours eu depuis cette fixation, la défense, alors que ce n’était pas forcément la base de mon jeu. Je me suis porté là-dessus car j’avais de bons exemples comme John Linehan. C’était mon premier modèle professionnel. Après, il y a eu Jimmal Ball qui était avec moi à Paris-Levallois. C’était mes deux mentors qui m’ont formé, qui m’ont montré comment être un vrai basketteur. Ce sont des exemples que je garde toujours en tête et dont je me suis inspiré toute ma carrière.

Qu’est-ce qui vous a fait progresser ensuite, d’autres joueurs, des coaches ?

C’est l’expérience. J’ai toujours eu la mentalité de stopper mon adversaire. C’est un truc qui m’a toujours obsédé. Je ne veux pas me faire marcher dessus par qui que ce soit. Et plus encore maintenant car j’ai un rôle vraiment précis avec l’équipe de France depuis que je suis revenu en 2019. C’est pour ça que je suis toujours en place, on va dire (sourire).

Il faut rappeler que vous avez eu une longue coupure en équipe de France ?

J’ai été en équipe de France en 2010 et 2011, et j’avais été coupé juste avant les Jeux Olympiques de Londres. Je suis revenu pour les fenêtres de 2017, et en 2019 pour la Coupe du Monde.

Quelles sont vos plus belles réussites en matière de défense ? On pense à l’Australien Patty Mills à la Coupe du Monde 2019 ?

C’est plus ça. Beaucoup de gens me parlent de l’interception que je fais sur Kemba (Walker), mais pour moi c’est davantage la défense que j’ai fait sur Patty Mills que j’ai vraiment limité alors qu’au championnat du monde, il avait un niveau incroyable. C’est ma plus grosse fierté au niveau défensif.

Avez-vous l’impression que l’on vous attend, que les adversaires savent que vous représentez pour eux un danger ?

Oui, je le sens (sourire). Ils ne laissent pas monter la balle par le meneur, mais par le deuxième arrière. Juste avec ça, je sais que ça perturbe leur attaque. Et déjà dans ma tête, je sais que j’ai gagné s’ils font ce choix stratégique. Après, c’est normal que tout le monde fasse attention à un joueur qui est agressif en défense. Je pense que maintenant, à haut niveau, la plupart ont l’habitude.

Vous êtes facilement repéré car des joueurs comme vous en Europe, il n’y en a pas légion ?

C’est vrai, mais ce sont des joueurs d’expérience, et ils savent aussi s’adapter. Même si j’ai une grosse défense, la plupart, surtout dans les grosses équipes, savent garder la balle en mains, même si une fois ou deux ils vont peut-être la perdre (rires).

C’était valorisant pour vous de savoir que Vincent Collet attendait que vous soyez guéri pour faire son choix définitif pour constituer la liste des 12 pour l’Euro ?

C’est sûr. Surtout que quand j’ai eu ma blessure, je me suis posé beaucoup de questions, déjà sur savoir si mon club me laisserait aller à l’Euro, et surtout savoir si ma place était toujours là car l’équipe s’est construite sans moi pendant trois semaines. C’était compliqué mentalement. Mais ils m’ont écrit souvent pour savoir comment ça allait, comment ma blessure évoluait. Le fait qu’ils prennent des news, de savoir qu’ils m’attendaient, ça m’a donné encore plus d’énergie pour travailler encore plus dur pour revenir, et je pense que je montre pourquoi je suis dans cette équipe. Aujourd’hui, physiquement, je vais très bien et je n’ai aucune appréhension.

Vous n’avez joué qu’une saison en Euroleague, au Zenit Saint-Petersbourg. Ce n’est pas une frustration ?

Oui et non. C’est vrai que j’aurais aimé faire plus d’années en Euroleague, mais j’ai montré aussi que j’avais le niveau. Après, les carrières sont faites comme ça. Je suis très bien à Gran Canaria. Je trouve que j’ai une carrière assez sympa, je suis assez content de ce que je fais pour l’instant.

Photo : FIBA

« Peut-être qu’on leur a donné confiance et qu’ils sont toujours dans la lancée de notre match, mais il faudra que ça s’arrête un jour »

Il y a eu une petite altercation hier lors du match face à la Hongrie, entre Thomas Heurtel et Rudy Gobert, en avez-vous reparlé entre-vous ?

C’est juste du relâchement, un peu de frustration. On veut marquer plus de points, on veut jouer plus. Je pense que l’on s’est un peu détourné de l’objectif de l’équipe sur ce match-là. Après, comme je le dis tout le temps, il vaut mieux que les rappels se fassent maintenant que trop tard. Tant mieux. Ce sont des choses qui arrivent tout le temps. On a bien parlé hier pour que l’on mette les choses en place, et on a encore une journée pour être bien contre la Bosnie car ça va être un grand match.

Ces moments de tension sur le banc, qu’est-ce que ça dit de l’état d’esprit ?

Comme je l’ai dit, c’est de la frustration qui n’est peut-être pas sorti de la bonne manière, mais c’est humain, ça n’a pas posé de problèmes dans le groupe. On a discuté après sur ça, et voilà. On a vidé notre sac, tout simplement.

La Bosnie est une équipe qui a du cœur, qui est portée par ses fans, qui a failli ne pas venir à l’Euro pour des problèmes financiers ?

Là, ils sont euphoriques, mais ils ne sont pas encore qualifiés. Ça va être un gros match, on va s’y préparer correctement. On va se réajuster, j’espère que l’on sera au même niveau que contre la Lituanie. Si on veut gagner, on n’aura pas le choix. Je pense que le fait qu’il y a eu ce petit problème, entre guillemets, contre la Hongrie va nous rebooster.

Vous allez avoir une mission contre John Roberson qui n’a pas été très bien tenu…

… Par les autres équipes (Rires).

Comment abordez-vous ce duel qui sera essentiel ?

Comme tous les autres (Rires). Ça sera une belle mission pour moi et, comme vous le savez, j’adore. C’est un beau challenge surtout qu’il est en forme sur cette compétition, beaucoup plus libéré qu’avec son club peut-être parce qu’il y a plus d’opportunités, de liberté pour lui. Je le connais aussi, j’ai déjà joué contre lui, même si ça fait un petit moment. Ça va être cool, c’est une bonne mission.

John Roberson est un meneur de petite taille. Vous préférez défendre sur des petits ou des grands ?

Peu importe. Du moment que je suis en mission sur quelqu’un, grand ou pas, ce n’est pas un problème. Je ne fais pas attention à ça, je veux juste voir comment il se déplace, qu’est-ce qu’il cherche en premier. Roberson, on sait que c’est le trois-points, donc plus le pousser à pénétrer. Je ne pense pas qu’il mette beaucoup de layup ! Ce sont ces petites choses-là qu’à chaque fois j’essaie d’analyser pour après le perturber sur le match.

Vincent Collet a beaucoup fait tourner contre la Hongrie. Est-ce que ça a pu perturber les équilibres de l’équipe en construction ?

Non. On pensait faire le match pour que tout le monde tourne car c’est important, que les douze soient concernés dans l’équipe. Malheureusement, on n’a pas fait le taf, on a eu des relâchements qui ont fait que les rotations se sont rétrécies en fin de match. C’est pour ça que je dis que l’on n’a pas été sérieux sur ce point-là, mais c’est une suite logique quand on joue la plus « petite » équipe du groupe, et que l’on essaye de faire tourner pour donner de la confiance aux autres. Pour qu’ils soient prêts pour un match où on aura besoin de tout le monde. Pour moi c’est très important.

Avez-vous eu l’occasion d’observer les fans bosniens, leur kop ?

J’ai juste vu leur célébration après le match contre la Slovénie. C’est comme s’ils avaient gagné la Coupe du Monde ! Pour eux, ce qui se passe, c’est historique. C’est normal qu’ils savourent. Nous, on est focus sur nous. Du public, on en a eu avec la Lituanie, avec les Allemands, ça va être un peu pareil. On est prêts !

N’est-ce pas l’équipe de France qui a donné confiance à la Bosnie lors du match de qualification à la Coupe du Monde à Sarajevo ? Ils ne savaient pas trop ce qu’ils valaient puisque c’est la première fois qu’ils jouent tous ensemble ?

Ils ont de forts joueurs. Ils en ont trois qui font un tournoi exceptionnel (NDLR : En fait quatre joueurs se détachent statistiquement : Dzanan Mursa, Jusuf Nurkic, Miralem Halilovic et John Roberson) plus des role players qui font aussi le taf. Peut-être qu’on leur a donné confiance et qu’ils sont toujours dans la lancée de notre match, mais il faudra que ça s’arrête un jour (rires). Il n’y a pas de petites équipes dans ce championnat d’Europe. On se relâche contre la Hongrie. Il n’y a aucune équipe à sous-estimer. Eux se battent avec leurs moyens et ils le font très bien. Le match va être serré, on joue pour la deuxième place, et eux ne sont pas encore qualifiés. Ils vont jouer encore plus leur vie. Ça va être un très gros match et j’ai vraiment hâte.

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Depuis quand avez-vous ce rôle de défenseur en première ligne, de chien de garde du meneur en face ? Lorsque vous étiez MVP de l’Euro U20 en 2010, vous aviez aussi davantage de responsabilités en attaque ?

C’est vrai. En jeunes, j’avais les rênes de l’équipe, en U20 et aussi en U19. On m’avait vraiment donné les clés de l’équipe. Et depuis que j’ai commencé ma carrière en professionnel, on m’a toujours dit, « si tu veux gagner ta place, ça sera en défense. » J’ai toujours eu depuis cette fixation, la défense, alors que ce n’était pas forcément la base de mon jeu. Je me suis porté là-dessus car j’avais de bons exemples comme John Linehan. C’était mon premier modèle professionnel. Après, il y a eu Jimmal Ball qui était avec moi à Paris-Levallois. C’était mes deux mentors qui m’ont formé, qui m’ont montré comment être un vrai basketteur. Ce sont des exemples que je garde toujours en tête et dont je me suis inspiré toute ma carrière.

Qu’est-ce qui vous a fait progresser ensuite, d’autres joueurs, des coaches ?

C’est l’expérience. J’ai toujours eu la mentalité de stopper mon adversaire. C’est un truc qui m’a toujours obsédé. Je ne veux pas me faire marcher dessus par qui que ce soit. Et plus encore maintenant car j’ai un rôle vraiment précis avec l’équipe de France depuis que je suis revenu en 2019. C’est pour ça que je suis toujours en place, on va dire (sourire).

Il faut rappeler que vous avez eu une longue coupure en équipe de France ?

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De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne.

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