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Enes Kanter : « Si jamais je rentre chez moi, en Turquie, je ne pourrai plus jamais repartir »

Le Turc Enes Kanter (2,08 m, 30 ans) s’oppose avec constance et courage à la politique du président Recep Erdogan, et c’est un paria dans son pays. Par ailleurs, Kanter est actuellement sans club. Il est pour quelques jours en Grèce où il a rencontré un député européen, Nikos Androulakis.

Le Turc Enes Kanter (2,08 m, 30 ans) s’oppose avec constance et courage à la politique du président Recep Erdogan, et c’est un paria dans son pays. Par ailleurs, Kanter est actuellement sans club. Il est pour quelques jours en Grèce où il a rencontré un député européen, Nikos Androulakis.

« J’ai des contacts avec tous les bureaux, mais jusqu’à présent je n’avais pas eu l’occasion de parler avec lui, explique t-il à Sport 24. Notre conversation a été excellente car il fait partie des politiciens qui se soucient vraiment du peuple. Nous avons parlé des problèmes qui existent dans mon pays, en Turquie, comme la violation des droits de l’homme, les prisonniers politiques et en général la direction dans laquelle Erdogan mène le pays. Malheureusement, sous la direction d’Erdogan, la Turquie est devenue un pays du tiers monde. Nous avons également parlé de la manière dont les relations gréco-turques peuvent être améliorées, car Erdogan ne représente pas le citoyen turc moyen, et il ne respecte personne, nulle part dans le monde. Il cherche illégalement du gaz naturel en Méditerranée ou il dit qu’une nuit il envahira la Grèce ou Chypre, c’est inacceptable. Nous avons donc voulu voir comment rendre la situation plus apaisée dans la région. »

Kanter raconte qu’il est éloigné depuis longtemps déjà de sa famille :

« La dernière fois que j’ai vu mes parents, c’était il y a 9 ans. Le gouvernement met beaucoup de pression sur eux à cause de moi et de ce que je dis ouvertement. Mon père a été viré, ils ont expulsé mon frère du groupe dans lequel il était, ma soeur, même maintenant, a du mal à trouver un emploi. Ils ont dû publier une déclaration selon laquelle ils n’avaient plus rien à voir avec moi, mais ils ne les ont pas crus. Puis mon père est allé en prison, ils ont mis mon nom sur la liste d’Interpol. Maintenant, nous essayons de les faire venir en Amérique, mais le gouvernement a pris leurs passeports et ne les laisse pas voyager. J’en entends parler par mon frère. Si je les contacte directement, ils iront en prison . »

Enes Kanter a déclaré que s’il revient en Europe, c’est pour jouer avec le Panathinaikos. Il explique pourquoi.

« Tout a commencé quand j’étais enfant. La Grèce est très proche de la Turquie et puis le Panathinaikos gagnait un titre après l’autre, c’était une très bonne équipe en Europe. J’aime aussi beaucoup la couleur, le vert. Alors j’ai commencé à regarder les matchs et j’ai beaucoup aimé. Après des années, mon frère (NDLR : Kerem Kanter, qui a joué à Bourg en 2018-19) est venu à Kolossos et j’ai commencé à en parler avec des amis et j’ai dit que quand je terminerais ma carrière en NBA, je veux venir jouer pour cette équipe (…) Bien sûr, je ne pourrai pas aller jouer les matches qui se déroulent en Turquie. Il y a un mandat d’arrêt contre moi pour 11 ans et si jamais je rentre chez moi (en Turquie), ce sera pour un aller simple, je ne pourrai plus jamais repartir. »

A propos de son futur immédiat, il précise :

» Les équipes ne savent pas si le chapitre NBA est fermé pour moi. En ce moment, ma carrière en Amérique est dans une phase très étrange, mais quand je serai sûr que ma carrière NBA est terminée, alors je commencerai à parler avec certaines équipes en Europe.«

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