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Les raisons de la razzia espagnole chez les jeunes

Cet été, les sélections espagnoles de jeunes ont pratiquement tout raflé, aussi bien chez les filles que chez les garçons : trois médailles d’or et cinq d’argent sur dix compétitions. Comment expliquer un tel succès ? Et où jouent donc ces jeunes gens, qui n’ont que très peu l’occasion de fréquenter

Cet été, les sélections espagnoles de jeunes ont pratiquement tout raflé, aussi bien chez les filles que chez les garçons : trois médailles d’or et cinq d’argent sur dix compétitions. Comment expliquer un tel succès ? Et où jouent donc ces jeunes gens, qui n’ont que très peu l’occasion de fréquenter les parquets de la Liga ACB, la première division espagnole ? Deux spécialistes de la question, Claude Bergeaud et Mehdy Mary, apportent avec nous des éléments de réponse.

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Résumons : or à l’Euro U20 et U18, argent à l’Euro U16 et au Mondial U17 chez les garçons, or à l’Euro U20, argent au Mondial U17 et aux Euros U18 et U16 chez les filles, voilà le résultat d’ensemble des sélections espagnoles de jeunes lors de l’été 2022. Avec, à la clé, moult récompenses individuelles : Izan Almansa MVP de l’Euro U18 et du Mondial U17, Juan Nunez MVP de l’Euro U20 et Mario Saint-Supery de l’Euro U16, Lucas Hernandez dans le cinq majeur du Mondial U17 pour les garçons ; Iyana Martin Carrion MVP de l’Euro U16 et dans le cinq majeur du Mondial U17, Claudia Contell MVP de l’Euro U20, Noa Maria Djiu dans le cinq majeur de l’Euro U20, Elena Buenavida Estevez dans celui de l’Euro U18 et Awa Thiam dans celui de l’Euro U16 chez les filles. N’en jetez plus !

Comparativement, les sélections françaises de jeunes font moins bonne figure : argent au Mondial U19 et bronze au Mondial U17 et à l’Euro U16 chez les garçons ; or à l’Euro U16 et bronze au Mondial U17 et à l’Euro U18 chez les filles. Un résultat d’ensemble loin d’être honteux, mais en clair retrait de celui de nos voisins ibériques. Alors, comment expliquer tous ces succès ?

Les highlights de la finale U18

Pourquoi gagnent-ils ?

Il n’y a bien évidemment pas qu’une seule réponse à cette question. Si l’on devait en donner une première, ce serait sûrement celle de la qualité intrinsèque des joueurs alignés. Pas forcément les plus athlétiques ou les plus vifs individuellement, mais ayant tous acquis les fondamentaux collectifs amenant à la réussite. Ce collectif représente la deuxième partie de l’équation. Comme le souligne Stéphane Risacher dans Basket Le Mag en évoquant les résultats des sélections espagnoles de jeunes cet été, « c’est le jeu qui nous bat. Pas les individus, le jeu. »

Et ce pour une bonne raison : toutes les équipes nationales espagnoles, depuis les plus jeunes jusqu’à celle qui a décroché l’or à l’Euro 2022 chez les seniors, pratiquent le même basket, basé sur la vitesse et l’intelligence de jeu. Une homogénéisation qui n’est pas tombée du ciel, comme le précise Stéphane Risacher dans la même interview : « Il y a quelques années, je suis tombé sur un article de Sergio Scariolo qui expliquait qu’avec son staff, ils avaient repris à la base, pour savoir ce qu’ils pouvaient décliner de l’équipe senior jusqu’aux U16, les compétences des joueurs espagnols qu’ils voulaient retrouver en sélection, etc. Ils ont fait ce travail-là. »

Juan Nunez – Espagne U20-U19

D’autant que certains jeunes Espagnols participent à deux compétitions en un seul été, entre autres comme Izan Almansa, MVP de l’Euro U18 et du Mondial U17. L’une des raisons de la domination espagnole selon le président de la fédération française de basketball Jean-Pierre Siutat, qui avait évoqué le sujet dans une interview accordée à Basket Europe après la finale de l’EuroBasket. « Ce que nous avons vu cet été, en jeunes et encore en finale de l’Euro, c’est que l’Espagne nous domine. Il y a plusieurs raisons à cela. La première, et c’est un choix que nous assumons à la fédération, c’est de chercher des joueurs qui ont un potentiel pour se révéler au plus haut niveau plus tard. La deuxième, c’est celle de ne pas faire doubler dans les catégories jeunes. On l’a fait uniquement avec les U16 filles qui sont championnes d’Europe (NDLR : les jeunes françaises Nell Angloma et Tea Cleante avaient participé à la Coupe du monde U17), c’est-à-dire que nos jeunes ne font qu’une seule compétition par été. C’est un choix que nous assumons et que la plupart des équipes ne font pas. »

Des 51 joueurs espagnols ayant participé cet été aux Euros U20, U18, U16 et Mondiaux U19 et U17 masculins, tous ne finiront probablement pas par accéder à un très haut niveau, Liga ACB, Euroleague ou NBA. Mais tous sont en tout cas déjà imprégnés de cette culture du jeu et acceptent sans rechigner d’apporter leur pierre à l’édifice, même si cela suppose d’effectuer un travail de l’ombre (écrans, aides défensives, etc.) plutôt que de chercher à briller individuellement. Et, comme le souligne Claude Bergeaud, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, les jeunes Espagnols développent dès le plus jeune âge une grinta, une envie de gagner que l’on ne retrouve peut-être pas au même niveau chez les jeunes Français (lire ci-dessous).

Les highlights de la finale U20

Claude Bergeaud (ancien sélectionneur de l’équipe de France) : « En Espagne, le jeune joue pour son équipe, son club, sa ville »

« Il y a de multiples facteurs à la réussite espagnole chez les jeunes.

En premier, ils ont une compétitivité au regard du jeu supérieur à la nôtre, car ils disputent ces compétitions avec une vraie identité, et ce à tous les âges. En France, les jeunes passent par les cadets France, les Espoirs, jouent entre eux. Ils sont moins compétitifs qu’en Espagne, parce qu’ils ont moins de grinta, moins d’envie de se battre pour un maillot, pour un club.

En France, la formation du basketteur est axée sur la réussite individuelle, la NBA. En Espagne, le jeune joue pour son équipe, son club, sa ville. Ça l’amène à avoir cette malice qu’on a moins en France. En Espagne, les clubs ont un système de licences AS (qui permettent à un joueur d’évoluer dans plusieurs équipes de niveau différent, NDLR), qui permet aux jeunes de jouer dans des compétitions matures, où il faut gagner des matches. Ils y apprennent à gagner. Ils jouent avec des adultes qui les conseillent, les encadrent.

En deuxième, il y a une identité de jeu. En Espagne, on prône un basket total, axé sur une valeur de partage, alors que chez nous, on est beaucoup plus centrés sur la hiérarchie individuelle. De ce fait, les Espagnols font tout ce qu’il faut pour gagner, poser les écrans, etc.

Troisièmement, il y a la valeur symbolique que représente la Liga ACB pour un jeune. Le basket qu’il voit, il se l’approprie. En France, il faut marquer, être spectaculaire. Et de nombreux jeunes partent, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne… En Espagne, les jeunes ne jouent pas tout de suite en équipe première, mais les coaches les amènent à progresser, à s’investir dans des rôles, des missions, à se fondre dans le moule.

Enfin, les équipes espagnoles de jeunes valorisent le collectif, les joueurs ne sont pas là que pour marquer, on y recherche surtout la complémentarité. La question, c’est de savoir si cela peut passer au niveau professionnel. »
L’intégrale de la finale du Mondial U17 entre les USA et l’Espagne

Où jouent-ils ?

Où jouent les jeunes Espagnols ? Très peu en Liga ACB, la première division. Ils n’ont été que huit à fouler au moins une fois un parquet de l’élite la saison passée (plus trois ayant joué avec leur club d’Estudiantes Madrid en Liga Oro, la deuxième division espagnole), la plupart du temps de manière anecdotique : seuls quatre d’entre-eux ont disputé plus de 20 rencontres et pas un seul à plus de 9 minutes en moyenne. Constat encore plus vrai cette saison : depuis le début du nouvel exercice, cinq joueurs nés entre 2002 et 2006 sont entrés en jeu, pour 5 minutes au maximum à l’exception d’Aday Mara, « licorne » de 2005 ayant 12 minutes par match pour (bien) s’exprimer (7,5 d’évaluation).

Aday Mara – Espagne U17

On retrouve en revanche bon nombre de ces joueurs dans les étages inférieurs. À 16-17 ans, la grande majorité de ces jeunes n’a évolué la saison passée que dans les championnats U16 et U18. Mais ils sont bien plus nombreux cette année à jouer en Liga Plata (D3, cinq joueurs) ou en EBA (D4, 13 joueurs). Plus « vieux », ils sont prêtés par leur club de Liga ACB (via l’équivalent de notre licence AS, qui permet à un jeune d’évoluer dans plusieurs équipes de divisions différentes) à des équipes allant de la D2 à la D4. Avec une évolution assez marquée : ils jouent de plus en plus à des niveaux supérieurs. Ainsi, ils sont cette saison six (tous de plus de 18 ans) à participer à la Liga Oro, contre quatre l’année dernière (dont les trois d’Estudiantes). En Liga Plata, on est passé de huit joueurs (dont trois U18) à 18 (dont onze U18) alors que l’EBA est quelque peu délaissée par ces jeunes : de 22 (dont 19 U18), on est passé à 16 (dont 1 plus de 18 ans). Globalement, à mesure qu’ils avancent en âge, ces jeunes montent donc de niveau. Avec comme plafond de verre la Liga ACB, où ils sont réduits à la portion congrue.

Ce qui a pour conséquence, probablement fâcheuse à terme, que de plus en plus de prospects espagnols partent à l’étranger, aux États-Unis pour la plupart, comme Izan Almansa, qui s’y est installé depuis plusieurs saisons. De quatre jouant outre-Atlantique en 2021-22, on est passé à huit joueurs évoluant à l’étranger, dont deux en Allemagne, à commencer par le MVP de l’Euro U20, le très prometteur Juan Nunez, en mal de temps de jeu au Real Madrid.

Michael Caicedo – Espagne U20

En somme, les jeunes Espagnols bénéficient d’une très bonne formation dans les clubs du pays, se frottant dès leur plus jeune âge à des professionnels aguerris. Mais même les meilleurs d’entre-eux ont le plus grand mal à percer au plus haut niveau espagnol, concurrencés qu’ils sont par les multiples professionnels étrangers (Américains ou Européens) évoluant en ACB ainsi que par les U21 étrangers de haut niveau recrutés par les meilleurs clubs ibériques.

Mehdy Mary (assistant des U20 France) : « L’Espagne vampirise les jeunes de tous les pays »

« Au niveau qualité de la formation, l’Espagne est au top. Certains clubs investissent beaucoup dans la formation. Il s’agit d’un modèle privé, géré par les clubs, comme Badalone ou l’Estudiantes Madrid. Cela leur apporte un gain énorme en termes d’image et sur le plan sportif.

Cela étant, il y a beaucoup de jeunes étrangers dans les équipes de jeunes des clubs espagnols. À l’Euro U18 de 2018, le Monténégro a éliminé l’Espagne avec deux-tiers des points inscrits par des joueurs évoluant en Espagne ! Les clubs attirent les tout meilleurs Espagnols mais aussi les tout meilleurs jeunes étrangers. Ce qui découle sur une grande qualité d’entraînement au quotidien. Et les meilleurs jeunes Espagnols arrivent toujours à émerger, les résultats des équipes nationales de jeunes le montrent. À côté, de nombreux jeunes étrangers deviennent joueurs formés localement (JFL), ce qui représente une véritable plus-value pour les clubs. L’Espagne vampirise les jeunes de tous les pays, ils ont des recruteurs partout. Et beaucoup de pays voient l’intérêt d’envoyer leurs jeunes joueurs là-bas.

Les U21 jouent surtout dans les équipes satellite des grands clubs d’ACB, en Liga Plata (3e division) ou en EBA (4e division). Le niveau de jeu y est équivalent à ce que l’on trouve en France en NM1 ou NM2 et les joueurs sont mieux rémunérés qu’en France, avec une exposition plus forte. Un joueur qui performe en Liga Oro (2e division), Liga Plata ou EBA est vite repéré. On voit fréquemment des parcours comme celui d’Andres Feliz (25 ans, République Dominicaine) qui a fait une belle saison en Liga Plata et joue maintenant avec Badalone en ACB.

La barrière entre les équipes de jeunes ou de divisions inférieures et la Liga ACB est dure à franchir, pour les jeunes Espagnols comme pour les étrangers. Il faut dire que la moitié des clubs de première division jouent une coupe d’Europe, ce qui fait que même si les jeunes sont très forts, ils sont confrontés à un très haut niveau. En outre, il faut bien voir que les joueurs de NCAA commencent généralement à 22-23 ans leur carrière professionnelle et souvent pas dans de grands clubs, il n’y a pas de raison que ça soit différent pour les jeunes Espagnols. De surcroît, les équipes qui luttent pour leur maintien ne font généralement pas trop jouer leurs jeunes. À l’extrême inverse, un club comme le Real Madrid essaye de promouvoir au moins un jeune par saison (Doncic, Garuba, Nunez…). »

Le Top 5 des jeunes Espagnols

Juan Nunez (1,94 m, 18 ans, meneur, Ulm/Allemagne)

Stats Euro U20 : 11,6 points (52,7 % à deux-points, 42,9 % à trois-points), 3,9 rebonds, 4,9 passes, 14,4 d’évaluation en 20 minutes (7 matchs) – MVP

Stats ACB 2021-22 (Real Madrid) : 1,1 point (26,1 % à deux-points, 16,7 % à trois-points), 0,5 rebond, 0,8 passe, 0,2 d’évaluation en 6 minutes (22 matchs)

Stats BBL 2022-23 (Ulm) : 7,0 points (40,0 % à deux-points, 22,2 % à trois-points), 3,0 rebonds, 3,5 passes, 6,5 d’évaluation en 20 minutes (6 matchs)

Juan Nunez – Espagne U20-U19

Brillant avec les U20 espagnols, au point d’avoir été nommé MVP du dernier Euro de la catégorie, le meneur a vécu une campagne 2021-22 moins gratifiante avec le Real Madrid, n’entrant en jeu qu’avec 6 minutes de moyenne sur 22 matches en Liga ACB et 10 fois 5 minutes en Euroleague (pour 1,4 point et 0,8 passe). Ce qui l’a amené à s’exiler à Ulm (Allemagne) à l’intersaison, où il dispose de responsabilités bien plus importantes, tant en BBL locale qu’en Eurocup (4 matchs, 20 minutes de moyenne, 5,2 points, 5,0 passes). Sans doute une perte pour le Real…

Les highlights de Juan Nunez à l’Euro U20

Izan Almansa (2,07 m, 17 ans, pivot, YNG Dreamerz/USA-Overtime Elite)

Stats Euro U18 : 15,7 points (61,7 % à deux-points), 10,7 rebonds, 0,9 passe, 22,6 d’évaluation en 25 minutes (7 matchs) – MVP

Stats Mondial U17 : 12,1 points (55,7 % à deux-points), 11,9 rebonds, 1,6 passe, 20,1 d’évaluation en 29 minutes (7 matchs) – MVP

Stats Overtime 2022-23 (USA) : 5,0 points (50,0 % à deux-points, 50,0 % à trois-points), 6,0 rebonds, 3,0 passes en 28 minutes (2 matchs)

Stats Overtime 2021-22 (USA) : 6,4 points (49,0 % à deux-points, 50,0 % à trois-points), 4,9 rebonds, 1,0 passe en 21 minutes (14 matchs)

Izan Almansa – Espagne U18-U17

Impressionnant ! À l’Euro U18 comme au Mondial U17, le pivot a récolté le titre de MVP de la compétition, avec des statistiques haut de gamme. Et une personnalité qui fait l’unanimité. Au Mondial U17, Javier Zamora, le coach de l’équipe espagnole, expliquait qu’il était « un gamin extraordinaire, important dans le vestiaire, sur le parquet, tous les jours. Il est un exemple pour les autres joueurs. » Passé par Murcie et les cadets du Real Madrid, il est parti aux États-Unis participer à la ligue Overtime Elite (qui regroupe des jeunes joueurs zappant la case NCAA au profit d’un championnat rémunérant ses participants et les préparant à la draft NBA). Là-bas, ses stats actuelles n’ont rien de mirobolant, mais il faut voir qu’il doit à la fois s’adapter à un contexte différent, bien plus tourné vers la performance individuelle qu’en Espagne, et affronter des joueurs généralement un an plus vieux que lui. Le temps dira s’il a fait le bon choix.

Les highlights d’Izan Almansa à l’Euro U18

Mario Saint-Supery (1,90 m, 16 ans, meneur, Unicaja Malaga)

Stats Euro U16 : 21,9 points (51,6 % à deux-points, 31,5 % à trois-points), 6,0 rebonds, 4,1 passes, 20,6 d’évaluation en 28 minutes (7 matchs) – MVP

Stats EBA (D4) 2021-22 (Unicaja Andalucia) : 9,7 points (44,2 % à deux-points, 34,1 % à trois-points), 3,7 rebonds, 1,0 passe, 9,2 d’évaluation en 21 minutes (25 matchs)

Stats ACB 2021-22 (Unicaja Malaga) : 0 point (0/1 à trois-points), 0,3 rebond, 0 passe, 0 d’évaluation en 2 minutes (3 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Unicaja Andalucia) : 15,7 points (57,1 % à deux-points, 33,3 % à trois-points), 6,7 rebonds, 4,3 passes, 22,0 d’évaluation en 18 minutes (3 matchs)

Stats ACB 2022-23 (Unicaja Malaga) : 2 points (26,1 % à deux-points, 16,7 % à trois-points), 0 rebond, 0 passe, 0 d’évaluation en 5 minutes (1 match)

Dernier match U18 2021-22 (Unicaja Andalucia) : 16 points (6/16 à deux-points, 1/7 à trois-points), 5 rebonds, 3 passes, 6 d’évaluation en 29 minutes

Mario Saint-Supery – Espagne U16

Un feu-follet, pour qui un mauvais shoot est celui qu’il n’a pas pris. Plus meneur-scoreur qu’organisateur, le jeune homme n’en est pas moins un prospect de haut vol, MVP de l’Euro U16, déjà dominant en EBA (D4) et n’ayant plus rien à faire en U18. Preuve de l’intérêt que lui prête son club, l’Unicaja Malaga, il a eu droit à trois entrées en jeu en ACB la saison dernière et à une cette saison. Lui reste à prendre du muscle, à soigner sa sélection de tirs et à se débarrasser de ses scories individuelles.

Les highlights de Mario Saint-Supery à l’Euro U16

Aday Mara Gomez (2,20 m, 17 ans, pivot, Saragosse)

Stats Mondial U17 : 12,6 points (71,2 % à deux-points, 50,0 % à trois-points), 5,0 rebonds, 1,6 passe, 1,9 contre, 16,4 d’évaluation en 19 minutes (7 matchs)

Stats ACB 2022-23 (Saragosse) : 5,5 points (66,7 % à deux-points, 1/1 à trois-points), 3,3 rebonds, 0,5 passe, 0,5 contre, 7,3 d’évaluation en 10 minutes (4 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Olivar) : 16,7 points (50,0 % à deux-points, 0 trois-points), 11,3 rebonds, 1,7 passe, 2,3 contres, 20,3 d’évaluation en 28 minutes (3 matchs)

Stats Liga Oro (D2) 2021-22 (Huesca) : 2,7 points (57,1 % à deux-points, 0 trois-points), 3,8 rebonds, 0,3 passe, 4,5 d’évaluation en 10 minutes (6 matchs)

Stats EBA (D4) 2021-22 (Olivar) : 10,8 points (57,4 % à deux-points, 17,6 % à trois-points), 7,2 rebonds, 1,4 passe, 1,8 contre, 15,2 d’évaluation en 22 minutes (18 matchs)

Dernier match U18 2021-22 (Saragosse) : 9 points (0/2 à deux-points, 1/2 à trois-points), 4 rebonds, 0 passe, 4 d’évaluation en 20 minutes

Aday Mara – Espagne U17

Pour de nombreux observateurs espagnols, il est l’équivalent ibère de Victor Wembanyama. Très grand, doté d’une superbe vision du jeu et d’excellentes mains, il est sans doute moins mobile que la « licorne » française, mais lui aussi connaît une progression fulgurante, qui lui vaut de passer 10 minutes par match en ACB sous les couleurs de Saragosse, pour un rendement déjà convaincant (7,3 d’évaluation) alors qu’il n’a que 17 ans. Et il écrase tout sur son passage en EBA. Avec son énorme potentiel, il attire bien entendu déjà la curiosité des scouts NBA. Où il retrouvera peut-être un jour Victor Wembanyama…

Millan Jimenez Garrido (1,99 m, 20 ans, arrière, Valence)

Stats Euro U20 : 10,0 points (47,4 % à deux-points, 51,6 % à trois-points), 2,4 rebonds, 2,3 passes, 11,0 d’évaluation en 20 minutes (7 matchs)

Stats ACB 2021-22 (Valence) : 1,2 point (50,0 % à deux-points, 45,5 % à trois-points), 0,7 rebond, 0,2 passee, 0,7 d’évaluation en 6 minutes (18 matchs)

Stats Liga Plata (D3) 2021-22 (Valence) : 18,7 points (56,0 % à deux-points, 39,0 % à trois-points), 7,0 rebonds, 2,9 passes, 21,1 d’évaluation en 30 minutes (14 matchs)

Stats Liga Plata (D3) 2022-23 (Godella) : 17 points (1/6 à deux-points, 4/11 à trois-points), 6 rebonds, 3 passes, 12 d’évaluation en 33 minutes (1 match)

Miillan Jimenez – Espagne U20

Il n’a pour le moment joué qu’un seul match cette saison, en Liga Plata (D3), mais il semble promis à un grand avenir, Valence comptant visiblement beaucoup sur lui dans les mois et années à venir. Déjà dominant la saison passée en Liga Plata, il a démontré dans toutes les compétitions auxquelles il a participé une belle adresse de loin et une bonne capacité à prendre des rebonds. Il va falloir attendre sa réapparition sur les parquets pour juger de sa progression.

D’autres prospects espagnols à suivre

Rafael Villar (1,93 m, 18 ans, arrière-ailier, Barcelone)

Stats Euro U18 : 8,4 points (55,5 % à deux-points, 36,4 % à trois-points), 3,0 rebonds, 4,0 passes, 11,0 d’évaluation en 21 minutes (7 matchs)

Stats ACB 2022-23 (Barcelone) : 1,0 point (1/1 à deux-points), 0 rebond, 0,5 passe, 0,5 d’évaluation en 2 minutes (2 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Barcelone) : 12,3 points (52,2 % à deux-points, 40,0 % à trois-points), 6,0 rebonds, 7,5 passes, 25,0 d’évaluation en 29 minutes (4 matchs)

Ruben Dominguez – Espagne U19

Ruben Dominguez Gonzalez (1,97 m, 19 ans, arrière, Estudiantes Madrid)

Stats Euro U20 : 11,9 points (48,0 % à deux-points, 48,6 % à trois-points), 3,0 rebonds, 1,7 passe, 12,0 d’évaluation en 19 minutes (7 matchs)

Stats Mondial U19 : 18,7 points (55,1 % à deux-points, 34,3 % à trois-points), 2,9 rebonds, 2,4 passes, 14,4 d’évaluation en 29 minutes (7 matchs)

Stats Liga Oro (D2) 2022-23 (Estudiantes) : 6,5 points (50,0 % à deux-points, 23,1 % à trois-points), 2,0 rebonds, 0,5 passe, 7,3 d’évaluation en 16 minutes (6 matchs)

Michael Caicedo (1,99 m, 19 ans, ailier, Barcelone)

Stats Euro U20 : 9,4 points (53,3 % à deux-points, 36,0 % à trois-points), 4,1 rebonds, 2,9 passes, 12,3 d’évaluation en 25 minutes (7 matchs)

Stats ACB 2022-23 (Barcelone) : 1,6 point (33,3 % à deux-points, 66,7 % à trois-points), 0,2 rebond, 0,4 passe, 1,2 d’évaluation en 4 minutes (5 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Barcelone) : 23,3 points (52,6 % à deux-points, 35,7 % à trois-points), 6,7 rebonds, 3,3 passes, 27,3 d’évaluation en 31 minutes (3 matchs)

Conrad Martinez Viladecans (1,82 m, 17 ans, meneur, Joventut Badalone)

Stats Mondial U17 : 9,1 points (42,5 % à deux-points, 23,5 % à trois-points), 2,0 rebonds, 3,9 passes, 7,6 d’évaluation en 20 minutes (7 matchs)

Stats Liga Plata (D3) 2022-23 (Prat) : 5,0 points (46,7 % à deux-points, 37,5 % à trois-points), 0,5 rebond, 2,2 passes, 6,2 d’évaluation en 15 minutes (6 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Badalone) : 19,8 points (57,6 % à deux-points, 29,4 % à trois-points), 3,4 rebonds, 4,4 passes, 23,2 d’évaluation en 34 minutes (5 matchs)

Finale U18 2021-22 (Badalone) : 24 points (3/7 à deux-points, 4/6 à trois-points), 5 rebonds, 6 passes, 32 d’évaluation en 36 minutes

Jorge Carot – Espagne U16

Jorge Carot Hernandez (2,06 m, 16 ans, pivot, Valence)

Stats Euro U16 : 9,6 points (68,2 % à deux-points, 0/1 à trois-points), 7,9 rebonds, 0,7 passe, 1,0 contre, 14,7 d’évaluation en 28 minutes (7 matchs)

Stats Liga Plata (D3) 2022-23 (Godella) : 4,7 points (77,8 % à deux-points, 44,4 % à trois-points), 1,2 rebond, 0,5 passe, 2,8 d’évaluation en 15 minutes (6 matchs)

Stats EBA (D4) 2022-23 (Valence) : 3,0 points (50,0 % à deux-points, 1/1 à trois-points), 5,5 rebonds, 1,0 passe, 7,5 d’évaluation en 17 minutes (2 matchs)

Toutes photos (FIBA)

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Résumons : or à l’Euro U20 et U18, argent à l’Euro U16 et au Mondial U17 chez les garçons, or à l’Euro U20, argent au Mondial U17 et aux Euros U18 et U16 chez les filles, voilà le résultat d’ensemble des sélections espagnoles de jeunes lors de l’été 2022. Avec, à la clé, moult récompenses individuelles : Izan Almansa MVP de l’Euro U18 et du Mondial U17, Juan Nunez MVP de l’Euro U20 et Mario Saint-Supery de l’Euro U16, Lucas Hernandez dans le cinq majeur du Mondial U17 pour les garçons ; Iyana Martin Carrion MVP de l’Euro U16 et dans le cinq majeur du Mondial U17, Claudia Contell MVP de l’Euro U20, Noa Maria Djiu dans le cinq majeur de l’Euro U20, Elena Buenavida Estevez dans celui de l’Euro U18 et Awa Thiam dans celui de l’Euro U16 chez les filles. N’en jetez plus !

Comparativement, les sélections françaises de jeunes font moins bonne figure : argent au Mondial U19 et bronze au Mondial U17 et à l’Euro U16 chez les garçons ; or à l’Euro U16 et bronze au Mondial U17 et à l’Euro U18 chez les filles. Un résultat d’ensemble loin d’être honteux, mais en clair retrait de celui de nos voisins ibériques. Alors, comment expliquer tous ces succès ?

Les highlights de la finale U18

Pourquoi gagnent-ils ?

Il n’y a bien évidemment pas qu’une seule réponse à cette question. Si l’on devait en donner une première, ce serait sûrement celle de la qualité intrinsèque des joueurs alignés. Pas forcément les plus athlétiques ou les plus vifs individuellement, mais ayant tous acquis les fondamentaux collectifs amenant à la réussite. Ce collectif représente la deuxième partie de l’équation. Comme le souligne Stéphane Risacher dans Basket Le Mag en évoquant les résultats des sélections espagnoles de jeunes cet été, « c’est le jeu qui nous bat. Pas les individus

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Photo d’ouverture : Izan Almansa, Juan Nunez, Mario Saint-Supery

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