Coach expérimenté de LNB, Cédric Heitz (49 ans) a mis le cap en janvier dernier sur la Pologne. Habitué des missions maintien, il s’est engagé avec Torun, lanterne rouge du championnat polonais. Après nous avoir révélé les contours de son exil, l’ancien coach de Châlons-Reims nous livre son regard sur les raisons qui expliquent pourquoi si peu de coachs français se risquent à l’exportation en Europe. Et aussi sur le manque de considération des instances vis-à-vis de l’entraîneur français dans l’Hexagone.
A relire : la première partie sur le basket polonais
À l’inverse des joueurs, les coaches français s’exportent très peu. Quelle est la raison ? Le manque de motivation, le peu de considération, une plus grande sécurité d’emploi en France ?
« C’est un tout. Partir à l’étranger, c’est évidemment source de compromis, de contraintes et de difficultés. Il faut savoir parler anglais très correctement. C’est un premier facteur limitant, même si tous les coachs de Pro A – Pro B parlent anglais aujourd’hui, je suppose. Cela implique de s’adapter à un environnement complètement étranger. Par exemple, en ce qui me concerne, le Polonais est loin d’être une langue latine, il y a très peu de correspondance de prononciation, d’écriture. C’est loin d’être simple. Il faut aussi avoir la volonté de s’expatrier, de pouvoir s’organiser avec sa famille, son entourage. Au-delà de ça, il doit sans doute y avoir des raisons financières voire administratives, je pense notamment en termes de retraite, de déclaration, de tous ces à-côtés invisibles.
La réputation des coaches français est-elle bonne à l’étranger ?
De manière générale, je pense que la réputation du basket français est bonne mais qu’elle pourrait encore progresser. En ce qui concerne les coaches, il faut qu’il en y aient davantage qui osent se lancer. Et ce même si les conditions sont moins favorables qu’en France…
Photo : Cédric Heitz (Thomas Savoja)