Quelques heures après les révélations sur le vote d’une « luxury tax » en Betclic Elite qui pénalisera les clubs à partir d’un certain pourcentage de masse salariale sur le budget total, l’AS Monaco, principale cible de cette nouvelle réglementation, regrette une décision susceptible de diminuer l’attractivité du championnat, notamment auprès des meilleurs joueurs français.
Principale cible de la mise en place d’une luxury tax en Betclic Elite, et non d’un salary cap, l’AS Monaco réplique. Le club de la Principauté, par l’intermédiaire de son manager général Oleksiy Yefimov, a transmis un communiqué en début de soirée. Le voici :
« Les représentants de la LNB assurent qu’ils utilisent l’expérience de la NBA (où une luxury tax existe mais avec un plafond salarial fixe). Mais ont-ils regardé l’histoire du plafond salarial en NBA ? Il est calculé comme un pourcentage du revenu de la Ligue sur la saison précédente. Est-ce que la LNB génère des profits ? Est-ce que la LNB distribue ses revenus parmi les participants ? Est-ce que la LNB a un contrat de droits télévisés qui est la principale source de revenus, pas seulement en NBA, mais pour toutes les ligues majeures de sport dans le monde ? En tant qu’acteurs du basket français, nous devons réfléchir à comment améliorer la Ligue et le produit qu’elle propose, à comment la rendre attractive pour les chaînes de télévision et les sponsors. Ce ne sont pas que des mots. Nous avons déjà fait des propositions concrètes.
Ma principale question est : quels bénéfices attend la LNB de cette décision ? Comment cela pourrait-il aider à améliorer la Ligue ? Nous avons tous des responsabilités sur nos décisions. Je pense que chaque acteur devrait toujours se souvenir que chaque vote, chaque nouvelle règle affectera le futur et aura des conséquences. Cette règle pose un grand risque car la luxury tax, ajoutée à la forte fiscalité en France pourrait réduire à néant la possibilité de voir les meilleurs joueurs français revenir à la maison.
Alors que les budgets dans la plupart des ligues européennes augmentent de façon continue, est-ce que le salary cap ou toute autre forme de limitation augmentera les chances des clubs d’atteindre leurs objectifs dans les compétitions européennes ? Le basket français compte deux clubs qui participent et attirent l’attention en Euroleague. L’aSVEL a battu Barcelone à l’extérieur. Monaco a dominé le Real Madrid en Espagne, est allé au match 5 dans une folle série de playoffs contre l’Olympiakos et a obtenu un avantage du terrain historique en playoffs cette saison. Avec l’exposition mondiale de Victor Wembanyama, le basket français de club est probablement, ou était, à son âge d’or en terme de reconnaissance étrangère. Si on voit plus loin : comment cette décision affectera-t-elle les rêves d’Euroleague du Paris Basketball ?
2022-2023 est la première saison où Monaco opère avec le plus gros budget des clubs LNB, depuis que nous avons rejoint la Pro A (en 2015-2016), nous n’avions jamais eu le plus gros budget. Nous avons déjà prouvé que nous pouvons achever de grands objectifs avec des investissements raisonnables et intelligents. Et le plus gros objectif atteint sans disposer du plus gros apport financier est que selon le groupe Nielsen, l’AS Monaco est devenue la marque française de basket la plus reconnue. Nous sommes attractifs pour les sponsors, nos contrats de partenariats privés sont en progression permanente chaque année et notre business model est viable. »
Notons que la Roca Team possède la plus grosse masse salariale de l’histoire du basket français (10,8 millions d’euros), un chiffre en augmentation de 60 % par rapport à la saison dernière (Cholet, deuxième hausse, pointe à +25 %). Surtout, sa masse salariale représente plus de 50 % de son budget, loin devant Dijon, Nanterre et Roanne (36 %).
Photo : Chima Moneke (AS Monaco)
Bonjour
Pour une fois je suis d’accord avec les dirigeants de l’AS MONACO cela ne va absolument pas rendre service à la ligue. Et surtout pas le basket français.
Dans une saison ou deux la ligue va pleurnicher car on ne fera rien dans aucune coupe d’Europe.
Et on va être incapable de garder ou de faire revenir les joueurs français.
Franchement cela ne m’étonnerait pas que l’AS MONACO fasse appel de cette décision devant le TAS ou l’Europe. Et j’espère que ce ne sera pas le seul club.
Bonjour Franck,
Je ne suis pas sûr que cette « luxury tax » soit si pénalisante.
A mon sens, elle a surtout pour objectif d’obliger les clubs à mieux se structurer et à faire en sorte d’augmenter leurs budgets.
Avec un budget de 5 millions, par exemple, tu es taxé au-dessus de 2 millions de masse salariale. Si, toujours par exemple, tu veux disposer d’une masse salariale de 4 millions, ça t’oblige « simplement » à avoir 10 millions de budget.
Autrement dit, l’augmentation d’une masse salariale ne peut se faire sans augmentation du budget. Ce qui semble cohérent.
Après, il faut voir comment elle sera concrètement appliquée. Mais je ne vois pas bien ce que le TAS ou l’Europe pourraient avoir à en dire. Il existe déjà une sorte de « luxury tax » en Top14 de rugby, personne n’y a trouvé à redire – ou tout du moins, personne n’a été en justice sur ce sujet.
Bonjour otto Naume
un peu dommage de taper sur Monaco, pour une fois qu’il y a une équipe française compétitive en euroleague (par exemple, pas regarder hier l’Asvel et son jeu moyen(je suis poli), mais devant l’équipeTv ce soir pour voir Monaco)
Monaco paye en plus 4 fois plus de droit d’entrée en proA pour compenser le problème de taxe.
Hello, Seeds,
Je ne pense pas qu’il s’agisse de « taper » sur Monaco, tu « pushe too hard », là ! 🙂
Qui, si on veut comparer à l’Asvel, Monaco a quand même 2,5 fois plus de masse salariale. Pas rien.
Quant aux droits d’entrée, de 440 000 euros environ, c’est peanuts par rapport aux avantages fiscaux (uniquement pour les joueurs étrangers, les Français restent assujettis au régime français) qu’ils ont, estimés par je ne sais plus qui de sérieux à environ 4 millions… Et quand on voit la composition de la Roca Team, on a vite compris, c’est pas les Français qui gagnent le plus…
Enfin, mon propos ne concernait pas Monaco particulièrement. Il est surtout de dire que, si tu veux augmenter ta masse salariale, tu auras le droit, à condition d’augmenter ton budget (et donc les structures qui te permettront de pérenniser ton club) dans les mêmes proportions. C’est pas si bête, je trouve…
Ça revient à peu près à taxer de la flotte au Sahara.
A tous les gens qui ont voté cela, si vous me lisez, vous n’êtes que des petits mesquins jaloux court termistes et incompétent. Je vous adresse ma déception et mon mépris. Depuis deux ans le championnat a trouvé un regain d’attractivité comme jamais. Et vous voulez saboter ça. Ça me dégoûte.
Un fan de basket depuis 30 ans.