Parcours semé d’embûches à la Coupe du monde, avec la possibilité de croiser l’Espagne en deuxième phase, l’absence probable de Joel Embiid cet été, la réflexion de Rudy Gobert, la volonté de participation de Victor Wembanyama, le cas Thomas Heurtel, le retour des cadres Nando De Colo et Nicolas Batum, la naturalisation de Nadir Hifi, la préparation écourtée, une équipe de France A’… Quelques minutes après le tirage au sort du Mondial 2023, le sélectionneur, Vincent Collet, a passé tous les sujets chauds de l’équipe de France en revue en conférence de presse.
Ce samedi 29 avril, le tirage au sort a rendu son verdict : l’équipe de France disputera la première phase de la Coupe du monde 2023 (25 août – 10 septembre) à Jakarta, en Indonésie, en compagnie du Canada, de la Lettonie et du Liban. Une poule relevée aux yeux du sélectionneur, d’autant que les Bleus sont placés sur la route de l’Espagne lors de la deuxième phase.
Le groupe France, autour d’Evan Fournier, de Nando De Colo et de Nicolas Batum, débutera sa préparation au mondial le 28 juillet à Pau, avec un premier match contre la Tunisie le 31 juillet. La sélection des 12 joueurs sera annoncée le 28 juin, en plus des partenaires d’entraînement. Retrouvez ci-dessous l’intégralité des commentaires de Vincent Collet en conférence de presse à la suite du tirage au sort de Manille.
À chaud, quel regard portez-vous sur ce tirage au sort ?
« Avec une attribution de compétition à trois pays organisateurs, il y a toujours ce risque de léger déséquilibre dans les groupes. On le savait. On craignait d’être avec le Canada dès le départ. On aurait effectivement préféré être avec les Philippines, c’est sûr. En l’occurence, on hérite d’un groupe très difficile avec non seulement le Canada mais aussi la Lettonie, et d’un croisement qui sera périlleux avec l’Espagne et le Brésil, mais aussi la Côte d’Ivoire. On devra être prêts d’entrée de jeu, d’autant qu’on débutera par un duel contre les Canadiens. Comme chaque année, il faudra voir avec quelle équipe le Canada se présentera, si tous leurs joueurs NBA seront là. Malgré tout, ils ont sur le papier une des équipes les plus redoutables.
Ce groupe apparait relevé sur le papier. Il n’y aura pas de match facile…
De toute façon, au niveau mondial, il n’y a jamais de match facile. Il y a quand même une hiérarchie, il faudra être vigilants contre le Liban. Mais il faudra vraiment être bons contre la Lettonie et certainement très bons contre le Canada. Bien sûr, on peut se souvenir que les Canadiens ont perdu à la surprise générale contre la République Tchèque en qualifications aux derniers Jeux Olympiques, dans un tournoi organisé à la maison. Mais on voit que leurs joueurs ont pris de la bouteille, je pense à R.J. Barrett, à Shai Gilgeous-Alexander… Il y a matière à penser que le Canada va être un très gros client. Au-delà du Canada, ce qui est intéressant, c’est de voir qu’on croise avec la poule de l’Espagne et du Brésil. On sait déjà qu’il faudra sortir plusieurs de ces équipes-là pour simplement aller en quart de finale. Ça nous promet un début de tournoi déjà au taquet. Mais, à la limite, ce n’est parfois pas plus mal. On sait à quoi s’attendre.

Ce tirage au sort modifie-t-il les ambitions de l’équipe de France à la Coupe du monde ?
On est toujours dans l’idée de jouer les médailles. L’observation du groupe et du croisement signifie juste qu’il ne faudra pas avoir de retard à l’allumage et que le chemin va être très compliqué. Après, pour aller viser une médaille, il faut de toute façon être capable de battre les meilleurs. Ce tirage au sort nous permet juste de dire qu’il faudra battre certains des meilleurs dès le début si on veut simplement aller en quart de finale. Mais il est possible, si on sort de ces croisements, que notre quart de finale ne soit pas forcément plus difficile que les équipes qu’on aurait pu battre pour y parvenir. Si on avait été dans le groupe A à la place de l’Italie, probablement que le chemin jusqu’au quart aurait été plus aisé.
Sur le papier, l’Espagne, que vous devriez croiser en deuxième phase, semble moins forte que par le passé…
Ça fait plusieurs années que vous me dites ça, mais c’est parce que vous ne vous fiez qu’aux joueurs qui composent l’équipe. Mais une équipe, ce n’est pas une association de joueurs, c’est une équipe. L’Espagne a un savoir-faire, une culture qui est très supérieure à d’autres équipes, dont la nôtre. Il faut en tenir compte. On fera en sorte de tout faire pour les battre, ce qui sera un objectif majeur, d’autant plus qu’on les croise. Mais ce n’est pas simplement leur sélection qu’il faut regarder si on veut y parvenir. C’est aussi…
Photo : Vincent Collet (FIBA)