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Spécial Coupe du monde : Toni Kukoc, jeune roi du monde

À la Coupe du monde à Buenos-Aires, en 1990, Toni Kukoc avait 22 ans, ce qui ne l’a pas empêché d’être élu MVP. Ce fut aussi le dernier trophée planétaire de la Yougoslavie qui allait exploser en mille morceaux. Nous avons retrouvé le jeune prodige 33 ans plus tard. Entretien exclusif.

Avant le guide de début de saison, nous vous proposons durant tout le mois d’août une série exclusive d’interviews et de dossiers « spécial Coupe du monde ». Pour en profiter dans son intégralité, abonnez-vous.

Le flot d’une carrière, surtout s’il s’étire pendant près de vingt-quatre ans, et au long d’un palmarès éblouissant, charrie son lot de moments de gloire, de trophées, de doutes, de blessures aussi, et des vagues de souvenirs. Pourtant quand nous avons joint Toni Kukoc au téléphone, de bonne heure le matin du côté de Chicago, ses souvenirs sont vite remontés, concernant cette Coupe de monde disputée en Argentine, en 1990, dont il a fini meilleur joueur, tout juste âgé de vingt-deux ans. Celui qui fut ensuite triple champion NBA (1996, 97, 98) et 6e homme NBA de l’année (1996) nous a raconté la vie de cette sélection yougoslave qui ne savait pas qu’elle disputait là son dernier championnat du monde, avant de voler en éclats lors de l’Euro 1991 avec la guerre des Balkans. Sa rivalité et sa relation avec Drazen Petrovic, le coup de génie du coach Dusan Ivkovic pour gérer ses deux virtuoses, la NBA présente dans toutes les têtes, Toni Kukoc nous a fait revivre dans l’intimité de la sélection yougoslave.

Au bout du fil, la voix est claire et chaleureuse, malgré l’heure matinale. « Appelle moi à 14 heures, heure française » nous avait-il dit, ce qui correspond à un petit 7 heures du matin à Chicago. Nous lui avions proposé de faire ça plus tard si besoin, mais il avait décliné. « Non, non, c’est très bien à cette heure, je serai réveillé » avait-il répondu. « Depuis que j’ai quitté le basket, je n’arrive plus à dormir tard. Quelle que soit ma journée, l’heure à laquelle je me couche, je suis réveillé vers 4h45 – 5h.  En été, au moins il fait jour, je peux aller me balader et quitter la maison, mais en hiver, c’est moins drôle », raconte-t-il. Nommé conseiller spécial auprès du directoire des Bulls en 2015, l’ex-joyau de Split où il retourne vivre quelques mois par ans, apprécie, à cinquante-cinq ans, de vivre dans la ville qui a vu naître sa brillante carrière NBA, où il s’adonne aussi au golf tous les jours. « Oui, je joue régulièrement. Je ne sais pas si on peut dire pour autant que je suis en forme, mais je m’entretiens, je fais attention à mon dos, ça se passe bien », s’amuse-t-il.

Et c’est volontiers qu’il nous embarque, pour refaire le voyage en Amérique du Sud, en Argentine, où se déroulait cette Coupe du monde. La sélection yougoslave a d’abord posé ses bagages à Santa Fe, au centre-est de l’Argentine, pour le premier tour avant de rejoindre Buenos-Aires où ont lieu les phases finales. La Yougoslavie d’alors est une mine de talents dorés à l’or fin : Vlade Divac, Dino Radja, Zarko Paspalj, Arijan Komazec, Velimir Perasovic… et bien sûr, les deux géniaux virtuoses de l’équipe, Drazen Petrovic et Toni Kukoc. Si Komazec est le plus jeune (20 ans), Kukoc (22 ans tout juste) est juste derrière, alors que pèsent déjà sur ses épaules de jeune homme une tonne de responsabilités. 

Arrivé en sélection en 1987, à dix-neuf ans, Toni Kukoc n’a pas perdu de temps en chemin, fort de son culot, d’une polyvalence magique, d’une vision éblouissante du jeu et d’une technique fabuleuse pour un joueur de grande taille (2,08 m), longiligne et vif. Quand il arrive en Argentine, il a déjà à son palmarès une médaille d’argent aux JO et deux titres de champion d’Europe en club (1989, 90). Alors, malgré les exigences de Dusko Ivkovic, la présence écrasante de Drazen Petrovic, fort de son titre de MVP de la Coupe du monde 1986, il ne se laisse pas inhiber par sa jeunesse.

« Oui, les chiffres disaient que j’étais jeune, mais moi je me sentais presque comme un vétéran. Parce que j’avais traversé déjà pas mal d’années avec certains de ces joueurs, en club, en sélection. Vlade (Divac), Dino (Radja), Drazen (Petrovic), Zarko (Paspalj), je les connaissais tous, et je ne me sentais pas comme un rookie. J’avais déjà joué des JO, des championnats d’Europe en club. Cette génération 67-68, je la fréquentais depuis les juniors. Je connaissais tous ces gars, les coaches, donc je n’avais pas vraiment la sensation d’être le rookie du lot » développe-t-il.

Cette culture de la victoire, qui s’inscrit déjà dans ses années, ne l’effraie, ni ne lui pèse ; elle est une composante indissociable de son mental, de son approche. Et elle est dans les gènes de cette sélection yougoslave, qui débarque, conquérante, en Argentine.

« Je me souviens surtout qu’on nous avait fixé un seul et unique objectif : revenir avec l’or. On avait de grosses exigences pour cette génération » se remémore-t-il. « Ce n’est pas que finir 2e ou 3e aurait été une honte, mais on savait, au fond de nous


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