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Opinion – A quoi sert encore l’Eurocup ?

L’Eurocup vient d’annoncer que Bourg (11e de Betclic Elite) et Paris (15e) seront les représentants pour la France dans la compétition. A quoi rime encore cette compétition ?

L’Eurocup vient d’annoncer que Bourg (11e de Betclic Elite) et Paris (15e) seront les représentants pour la France dans la compétition. A quoi rime encore cette compétition ?

Jordi Bertomeu a annoncé lors de sa conférence de presse du dernier Final Four de l’Euroleague que le mérite sportif est un « concept du passé ». Alors même que le patron de l’Euroleague est en sursis à son poste et qu’il pourrait être débarqué d’un jour à l’autre, il assume sa politique jusqu’au bout de son mandat.

Bourg et Paris, qui a évité de justesse la relégation, seront donc en EuroCup la saison prochaine, après une saison 2021-22 très décevante de l’aveu même des deux clubs. A quoi rime une qualification pour une Coupe d’Europe qui se joue aussi bas dans le classement ? Plusieurs réflexions.

Un tout d’abord, il va falloir argumenter finement la saison prochaine pour expliquer que l’EuroCup est la « C2 ». Certes, la compétition est désormais la seule porte ouverte sportivement vers l’Euroleague en dehors des invitations au bon vouloir du Prince, mais si le plateau est composé de reléguables pour servir de faire-valoir à quelques gros clubs qui se comptent les doigts d’une main, il s’agit d’une drôle de façon de considérer les compétitions internationales de clubs.

D’ailleurs, l’EuroCup a fait la démonstration cette saison de son absurdité avec une formule sans aucun sens. Il faut dire que la majorité des actionnaires de l’Euroleague souhaite en finir avec cette compétition qui coûte deux fois plus d’argent qu’elle n’en rapporte selon leur propres dire, sept millions d’euros de dépenses pour trois de recettes.

Un format inique

Au final, l’édition 2022 était une mauvaise farce. Une saison régulière à rallonge où presque tous les clubs se qualifient pour des playoffs (8 qualifiées sur 9 équipes dans le Groupe A), multipliant ainsi les matches sans enjeu. L’ennui suivi de près par la guillotine avec une phase finale où tout sur un match sec, entraînant des parcours d’une injustice crasse : par exemple, le Partizan Belgrade, premier de son groupe au terme de la saison régulière sorti en huitième de finale par Bursa sur un match sec.

L’Euroleague, en offrant une ou deux places selon les années, maintient artificiellement en vie cette compétition en s’assurant que quatre gros clubs vont se disputer le précieux sésame. Sans faire aucun autre effort de quelque nature que ce soit. Les dotations et prime aux clubs sont deux fois inférieures à la Basketball Champions League, rien n’est investi en communication ni en promotion des clubs ni de la compétition. Le mode de fonctionnement est d’une opacité totale et l’ensemble n’a aucune envergure ni ambition et. Si ce n’est celle d’occuper le terrain.

Mais des clubs comme Paris ou Bourg sont désormais uniquement des faire-valoir dans ce projet et de nombreux bons clubs à travers toute l’Europe n’adhèrent plus à cette politique décidée par ECA qui est désormais minoritaire au sein même des clubs de l’Euroleague. En acceptant cette invitation, Paris valorise sa « marque » que Bertomeu veut faire rentrer dans le giron d’ECA depuis des années. Bourg y voit peut-être un intérêt local à rester européen malgré une très mauvaise saison. Mais la JL pourrait aussi s’interroger sur ce que lui a coûté en Betclic une saison à rallonge au niveau européen avec beaucoup plus de matches qu’en BCL par exemple, pour ne pas atteindre les playoffs.

Le basket européen mérite mieux. Les clubs français méritent mieux.

Photo : Axel Julien (Bourg, Thomas Savoja)

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