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Joseph Gomis (Asvel) : « l’objectif, c’est le top 4 »

Après une brillante carrière de joueur entamée à Evreux, sa ville natale, et conclue par deux passages mémorables à Limoges (remontée en Pro A en 2012) et Nanterre (vainqueur de l’EuroChallenge en 2015), Joseph Gomis, également passé l’Espagne (Lugo, Valladolid puis Malaga de 2002 à 2010) mais aussi

Après une brillante carrière de joueur entamée à Evreux, sa ville natale, et conclue par deux passages mémorables à Limoges (remontée en Pro A en 2012) et Nanterre (vainqueur de l’EuroChallenge en 2015), Joseph Gomis, également passé l’Espagne (Lugo, Valladolid puis Malaga de 2002 à 2010) mais aussi Nancy (2001-2002) et la Belgique (au Spirou Charleroi en 2010-2011) vit une reconversion épanouissante. Coach personnel de Nicolas Batum aux Hornets de Charlotte depuis deux ans, JoGo a rejoint TJ Parker à l’Asvel en janvier dernier lorsque le petit frère du président Tony Parker a remplacé JD Jackson. A la veille d’un duel déterminant contre la Sig à l’Astroballe (18h45 ce dimanche, à suivre sur SFR Sport), BasketEurope est allé prendre des nouvelles de l’ancien meneur de jeu international (58 sélections).

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Lundi, nous nous entretiendrons avec l’autre assistant de TJ Parker, Pierre Bressant.

Joseph Gomis, comment se déroule votre retour en France ?

Ça se passe bien, je suis content de faire partie de la famille Asvel. Tony (Parker) m’a contacté il y a quelques mois, et je suis arrivé pour aider l’équipe. C’est toujours délicat quand tu changes de coach en cours de saison. Au niveau de mon intégration aussi, ça a été très vite. Je suis issu du monde du basket, donc ça me parle. J’essaie de faire ce que je sais faire, être proche des joueurs et de perfectionner le travail au niveau individuel.

Vous revenez des Etats-Unis où vous avez accompagné Nicolas Batum au quotidien. Vous avez vécu un rêve éveillé à Charlotte ?

Je ne dirais pas ça, parce que j’avais déjà eu par le passé l’occasion de jouer avec Tony (Parker), Boris (Diaw)… donc je côtoyais déjà un peu ce monde NBA, même si je ne faisais pas grand chose et que je leur passais les ballons ! (rires) J’ai aussi joué avec Mike Pietrus, Gélabale… Donc ce n’était pas nouveau. En revanche, c’était une expérience unique oui. Dans le sens où ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir accès aux entraînements de Charlotte, de pouvoir travailler aussi avec un joueur NBA du calibre de Nico. C’est un tout. J’ai avant tout essayé de bien faire mon travail, à savoir de le faire progresser mais aussi de regarder et de prendre ce qui se fait de mieux en terme de basket. Après ça dépend des visions de chacun, mais c’est très intéressant de voir comment ils fonctionnent là-bas.

Quelle était votre routine de travail avec Nicolas Batum, votre journée-type ?

Il n’y avait pas vraiment de journée-type, car il faut savoir qu’en NBA, les joueurs ne s’entraînent pas énormément pendant la saison régulière, étant donné qu’ils voyagent tout le temps. Dans le rush de la saison, on travaille davantage sur des situations de jeu. On faisait des retours vidéos à ce niveau là. Sinon, dès qu’on le pouvait on allait à la salle pour bosser ou on faisait des extras à la fin des entraînements, mais ça restait assez court. En revanche, on travaillait beaucoup ensemble l’été.

Vous étiez pris en charge par la franchise de Charlotte ?

Non, pas du tout. Il faut savoir qu’en NBA, cet aspect est très développé. Chacun a ce qu’on peut appeler son coach personnel. Il peut aussi avoir son cuistot, son préparateur physique et les organisations font attention à ça. En ce qui me concerne, il y a eu un temps d’adaptation, à savoir que je ne pouvais pas venir tout de suite et assister aux entraînements. Il a fallu qu’ils me voient un peu, comment je pouvais bosser avec Nico. Il y a eu ce petit temps d’adaptation. C’est normal, ils ne peuvent pas ouvrir la porte à tout le monde. Parce que les joueurs sont tellement puissants et gagnent des millions, notamment les franchise-players, qu’ils pourraient ramener qui ils veulent quand ils veulent. Donc les organisations font très attention à ça. Le seul préparateur-coach personnel que j’ai vu qui est directement rattaché à la franchise, c’est celui de James Harden. C’est le seul qui a son propre gars. Sinon ce sont les assistant-coachs qui font travailler les joueurs.

Vous étiez un intervenant extérieur qui venait en complément du staff ?

Oui et non. Au niveau du staff, c’est complètement différent d’ici, et c’est pour ça que j’aimerais aussi qu’on arrive à se développer à ce niveau même si ça dépend aussi du budget. Pour moi, ce n’est plus comme avant où il y avait un coach et un assistant-coach. Il faut développer cet aspect là afin de faire travailler, progresser les joueurs. Il y a des clubs en Europe où les staffs sont étoffés et en NBA, c’est aussi comme ça. Sur le banc, tu as 3-4 coachs, derrière tu as encore 3-4 assistants. Il suffit de regarder la liste des éléments qui composent un staff en NBA. D’ailleurs, il y a beaucoup d’anciens joueurs américains qui ont évolué en Europe qui sont sur les bancs en NBA comme Jerome Allen (NDLR: ex Limoges aujourd’hui assistant coach à Boston). Je ne les connais pas tous mais il y en a quelques uns.

De l’extérieur, on pourrait croire que Nicolas Batum, en tant que Directeur des Opérations Basket de l’Asvel, a un peu poussé pour que vous veniez à la rescousse à un moment où l’Asvel n’allait pas bien. C’est le cas ?

Disons que le fait d’avoir travaillé avec lui a bien sûr été une aide. Il sait comment je fonctionne et sans doute que si je n’avais pas travaillé avec lui, je ne pense pas que j’aurais été là, même si je connaissais aussi Tony avant. J’espère aussi que c’est par mes compétences que je suis là, et pas parce qu’on se connaît.

Une question de confiance aussi ?

Oui aussi… Ils savent comment je travaille, c’est surtout ça.

Ça n’a pas été dur de vous convaincre de quitter Charlotte ?

Non, parce qu’on arrivait un peu sur la fin avec Nico. On avait décidé de travailler ensemble pendant trois ans, et on y arrivait tout doucement. On peut dire que ça s’est bien goupillé.

Quel est votre rôle aujourd’hui à l’Asvel ? Vous avez été présenté comme « assistant en charge du développement individuel des joueurs »…

Oui, je suis assistant-coach en fait, même si je n’ai pas encore les diplômes. J’étais d’ailleurs à la fédé la semaine dernière pour m’inscrire à la formation. Mais mon travail, c’est celui d’un assistant-coach, à savoir préparer les entraînements avec TJ, faire la vidéo, être présent au quotidien avec les joueurs…

Comment se passe votre collaboration avec TJ Parker ? Vous vous connaissiez bien ?

On se connaissait de vue entre guillemets, car dans le monde du basket tout le monde se connaît. Quand je côtoyais Tony, ses frères étaient là avec Pierre aussi, que je connais de Paris. Notre collaboration se passe bien. Ce n’est pas évident de prendre un club quand il y a un changement de coach. Il a la chance de bien connaître la maison, donc ça aide. Il y a forcément des hauts et des bas dans le sens où quand ça perd, c’est difficile, mais c’est pareil dans tous les clubs. Le plus important c’est qu’on continue à travailler dur tous les jours. C’est le plus important pour continuer à gagner des matchs.

« Evreux compte beaucoup pour moi et pour rendre à cette ville, on a organisé un match de gala pour récolter des fonds »

Qu’est ce qui a changé depuis votre arrivée alors que la machine semble lancée désormais  ?

On n’a pas toujours été dans cette situation. On a été dans le dur, notamment quand on a perdu 3-4 matchs de suite, ou quand on a perdu des joueurs sur blessure. On n’a jamais eu vraiment le roster au complet. Là on perd (Darryl) Watkins, on perd Alpha (Kaba), il y a un nouveau joueur qui vient d’arriver (Cliff Alexander)… Il y a toujours quelque chose et c’est ça le plus difficile aujourd’hui, de trouver cette stabilité au niveau du groupe, qui va nous permettre d’être stable et de développer un jeu où tout le monde se connaît et tout le monde est présent.

Quelle sera la clé du match face à Strasbourg ce dimanche ?

Je pense que ce seront les détails qui feront la différence, comme souvent. Pour moi, ça partira aussi de notre défense, de notre capacité à faire des stops pour pouvoir développer notre jeu. On a une revanche à prendre sur la Coupe de France où on a été inexistant et pour moi, ils nous ont marché dessus. Demain on est à la maison, on est sur une bonne dynamique, il faut s’en servir. On joue dimanche et mardi à la maison mais il faudra prendre un match à la fois. Mais ce rendez-vous face à la Sig, ce sera un gros match. Ils ont vécu un match compliqué contre Chalon, ils ont perdu aussi un joueur important (Dee Bost, entorse de la cheville), donc à voir comment ils vont s’ajuster.

Quel est l’objectif sur cette fin de saison régulière ?

L’objectif, c’est le top 4. On prend match par match mais on espère vraiment continuer sur cette série de victoires.

Pour terminer, vous avez créé une bourse d’aide à la création d’entreprise pour les jeunes entrepreneurs à Evreux. Pouvez-vous expliquer ce projet et les raisons pour lesquelles vous vous y êtes investi ?

C’est un projet que j’ai mis en place depuis cet été avec un match de gala qu’on a organisé là-bas. Je voulais redonner à cette ville qui m’a beaucoup apporté et d’ailleurs je n’ai pas fini. Je suis né à Evreux, j’ai tout fait là-bas : le centre de formation, j’ai eu la chance de jouer en pro là-bas. C’était un rêve de gamin. Quand j’ai commencé, pour aller aux matchs, je faisais partie des jeunes qui rendaient service au bord du terrain. Et d’arriver à jouer ensuite devant ta famille, tes amis, c’était quelque chose. Donc Evreux compte beaucoup pour moi et pour rendre à cette ville, on a organisé un match de gala pour récolter des fonds et pouvoir créer ce projet. Le mot pour moi c’est redonner, même si je n’ai pas fini. J’aimerais y faire un camp par exemple, à l’avenir.

L’objectif est de venir en aide aux jeunes entrepreneurs, créateurs d’entreprise basés à Evreux ?

C’est ça même si géographiquement la zone s’est un peu élargie. On a pris tous les dossiers. Là aujourd’hui, c’est quasiment acté, on va aider un entrepreneur à Evreux qui va ouvrir un salon de coiffure et esthétique. On s’est arrêté sur eux, et maintenant on les aide à monter le projet et à démarrer cette nouvelle expérience donc c’est super sympa.

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Lundi, nous nous entretiendrons avec l’autre assistant de TJ Parker, Pierre Bressant.

Joseph Gomis, comment se déroule votre retour en France ?

Ça se passe bien, je suis content de faire partie de la famille Asvel. Tony (Parker) m’a contacté il y a quelques mois, et je suis arrivé pour aider l’équipe. C’est toujours délicat quand tu changes de coach en cours de saison. Au niveau de mon intégration aussi, ça a été très vite. Je suis issu du monde du basket, donc ça me parle. J’essaie de faire ce que je sais faire, être proche des joueurs et de perfectionner le travail au niveau individuel.

Vous revenez des Etats-Unis où vous avez accompagné Nicolas Batum au quotidien. Vous avez vécu un rêve éveillé à Charlotte ?

Je ne dirais pas ça, parce que j’avais déjà eu par le passé l’occasion de jouer avec Tony (Parker), Boris (Diaw)… donc je côtoyais déjà un peu ce monde NBA, même si je ne faisais pas grand chose et que je leur passais les ballons ! (rires) J’ai aussi joué avec Mike Pietrus, Gélabale… Donc ce n’était pas nouveau. En revanche, c’était une expérience unique oui. Dans le sens où ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir accès aux entraînements de Charlotte, de pouvoir travailler aussi avec un joueur NBA du calibre de Nico. C’est un tout. J’ai avant tout essayé de bien faire mon travail, à savoir de le faire progresser mais aussi de regarder et de prendre ce qui se fait de mieux en terme de basket. Après ça dépend des visions de chacun, mais c’est très intéressant de voir comment ils fonctionnent là-bas.

Quelle était votre routine de travail avec Nicolas Batum, votre journée-type ?

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Photos Infinity Nine Media / Alexia LEDUC

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