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Édito : Il faut jouer !

Le 19 janvier, il sera proposé à l’Assemblée Générale de la Ligue Nationale de Basket une alternative. Soit geler les championnats de Jeep Élite et de Pro B jusqu’en mars, en espérant qu’à cette époque le Covid-19 soit sur le reflux et que le gouvernement autorise au moins partiellement les spectate

Le 19 janvier, il sera proposé à l’Assemblée Générale de la Ligue Nationale de Basket une alternative. Soit geler les championnats de Jeep Élite et de Pro B jusqu’en mars, en espérant qu’à cette époque le Covid-19 soit sur le reflux et que le gouvernement autorise au moins partiellement les spectateurs dans les salles, soit établir un calendrier avec un minimum de matches du 29 janvier au 15 février -il y aura ensuite la « fenêtre » FIBA avec deux matches de l’équipe de France, les 20 et 22 février. Il n’y a pas de solution parfaite mais cette deuxième formule est la seule acceptable.

Demander aux clubs de jouer, par exemple, un match tous les quinze jours, une fois à domicile et une fois à l’extérieur, bref assurer un service minimum ne grèvera pas leurs finances exagérément et maintiendra un flux indispensable.

Des faits : On joue actuellement en France dans les quatre autres championnats majeurs, foot, rugby, hand et volley. Les clubs de la Ligue 1 de foot ont disputé jusqu’ici 19 matches, ceux du Top 14 de rugby entre 11 et 14, ceux de la Lidl Starligue de hand entre 10 et 13, et ceux de la Ligue A de volley de 13 à 15.

Toutes les autres ligues majeures de basket en Europe sont également en activité. Les clubs espagnols comptabilisent de 16 à 18 matches, les italiens entre 12 et 14, et les allemands, qui ont repris plus tardivement, entre 8 et 12, à une exception près.

Rappel : les clubs de Jeep Elite sont actuellement dans une fourchette de 5 (Boulazac) à 9 (Boulogne-Levallois et Dijon) matches joués.

Toutes les autres ligues européennes de basket sont dans la même situation économique que les clubs français sachant que nulle part les droits TV sont suffisants pour subvenir à leurs besoins. On n’évoque pas ici l’Euroleague, qui a réussi à maintenir un rythme de matches normal car son économie obéit à d’autres mécanismes, souvent obscurs.

Pourquoi maintenir un service minimum ? Parce que les joueurs sont faits pour jouer et pas uniquement s’entraîner et aussi pour maintenir un lien avec les fans à travers les différents médias. Ça serait quand même stupide d’avoir un écran noir prolongé alors que la Jeep Elite et parfois la Pro B sont diffusées avec abondance en clair sur La Chaîne L’Equipe et Sport en France. Et puis, croyez-moi, si la PQR, qui demeure d’une fidélité exemplaire au basket à travers les décennies, n’a rien à se mettre sous la dent, elle va se diriger peu à peu vers d’autres sports qui maintiennent une actualité. C’est le principe des vases communicants.

Le pari que tout va s’arranger subitement d’ici début mars sur le plan sanitaire et que le cours des choses va reprendre un rythme normal me parait par ailleurs très osé. On doit se souvenir que c’est à partir de la mi-mars que fut déclenché, il y a un an, le premier confinement. Selon les épidémiologistes, l’immunité collective due à la vaccination va prendre plusieurs mois.

Les clubs français bénéficient d’un certain nombre d’aides gouvernementales qui leur permet de tenir bon et de faire un « effort » supplémentaire ; ce n’est pas le cas dans tous les pays, du moins au même niveau. J’aimerais que les présidents de clubs qui seront appelés à voter la semaine prochaine cessent le temps d’une élection de voir ce type de dossier par le petit bout de la lorgnette et qu’ils s’intéressent pour une fois à l’intérêt général du basket. Et ceux qui veulent mettre de nouveau à l’arrêt la Jeep Elite pour un temps indéterminé alors que leur club est engagé en Coupe d’Europe – et y joue ! – doivent cesser immédiatement leur parcours européen. On n’a pas non plus compris pourquoi certains clubs ont procédé très récemment à des retouches dans leur équipe si c’est pour ne pas les faire jouer dans les prochaines semaines. Messieurs, soyez un brin visionnaires et cohérents !

Photo: Yoan Makoundou (Cholet/FIBA)

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