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Edito – Des investisseurs américains à Pau, une très bonne nouvelle

La reprise probable de l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez par les Américains de CounterPointeSports Group (CSG) est une excellente nouvelle pour le basket français et le club.

La reprise probable de l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez par les Américains de CounterPointeSports Group (CSG) est une excellente nouvelle pour le basket français et le club.

Pour la Ligue Nationale de Basket car cela démontre son attractivité, dans la lignée des investissements de Tony Parker à l’ASVEL et de David Kahn et Eric Schwartz au Paris Basketball. Sa sagesse financière -l’effet ravageur de la pandémie de Covid-19 est un phénomène exceptionnel- est ainsi récompensée.

Pour le club du Béarn, c’est une évidence. Après l’âge d’or, ses résultats sportifs sont devenus quelconques, autrefois fervent, le public s’est tiédi notamment à cause de la concurrence en ville du rugby et du football -sa moyenne de spectateurs lors de la saison 2019-20 était tombée à la 4e place de la Jeep Elite derrière celles de Strasbourg, Villeurbanne et du Mans- et surtout la mairie avait été contrainte de mettre 800 000 euros au pot en 2020 pour éviter une sortie de route mortelle.

Le projet de CSG est ambitieux et les repreneurs veulent avoir des hommes à eux au sein du club, à la fois sur le plan sportif et administratif. Logique. Dans la République des Pyrénées, l’actuel président Didier Rey a déclaré être prêt à s’effacer : « Il y aura un avenir qui se fera avec ou sans moi, mais cela est anecdotique, pas important, contrairement à l’avenir de l’Elan. Il y a cinq ans, je suis devenu président parce que personne ne voulait s’y coller. Je m’y suis donné à fond avec honnêteté et énergie. Demain, un nouvel actionnaire majoritaire va arriver et il décidera ce qu’il veut faire, et c’est normal. »

Vivement le clasico !

On se permet tout de même de conseiller à CSG de ne pas arriver en terrain conquis au pays de la garbure et du magret, de faire preuve de tact, de doigté, de ménager les susceptibilités. Pau n’est pas Paris, le Béarn n’est pas l’Ile-de-France. Il faut innover tout en s’adaptant aux mœurs locales. Changer les habitudes ne va pas de soi. Il faut que les Américains sachent que le prési Pierre Seillant, fils du fondateur du club, avait été menacé de mort lorsqu’il avait annoncé que le club allait déménager d’Orthez à Pau, la « grande ville. »

On s’interroge aussi sur les ambitions sportives des repreneurs. Redevenir une place-forte du basket français, c’est entendu. Gagner un 10e titre de champion de France, c’est officiel. Le dernier remonte à 2004, une éternité. Etre compétitif en Basketball Champions League ou en Eurocup, c’est très probable. Mais au-delà, la zone paraît désormais interdite. L’agglomération paloise et ses 200 000 habitants est étroite à l’échelle européenne, l’orgueilleux Palais des Sports n’est plus dans les standards du XXIe siècle, et CSG n’a certainement pas la surface financière de Norilsk Nickel et Gazprom lesquels soutiennent à bouts de bras, respectivement, le CSKA Moscou et le Zenit Saint-Petersbourg. Pas sûr même que les investisseurs américains aient celle de Massimo Zanetti, le roi du café, qui est le mécène du Virtus Bologne, sachant que ce club prestigieux qui va se doter d’une aréna XXL est sur la liste d’attente pour entrer en Euroleague. Seul Paris, via le Paris Basketball voire les Metropolitans de Boulogne-Levallois peuvent ambitionner à terme de rejoindre le saint des saints.

On revient ainsi à notre idée de départ. L’arrivée d’investisseurs américains est une excellente nouvelle pour la Jeep Elite, sa compétitivité, son exposition. Tout le monde doit s’en réjouir. Y compris les Ultras de Limoges. Le clasico, qui commençait à tourner en rond, va reprendre très vite de la vigueur !

Photo: Elan Béarnais

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