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Elie Okobo, la nouvelle star du basket français

En quelques mois, Elie Okobo (1,88 m, 24 ans) est devenu une star de l’Euroleague. Il pourrait désormais être incontournable en équipe de France.

En quelques mois, Elie Okobo (1,88 m, 24 ans) est devenu une star de l’Euroleague. Il pourrait désormais être incontournable en équipe de France.

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Une cheville qui vrille et une trajectoire qui change

La trajectoire d’un joueur, ça tient souvent à un pépin physique, une blessure plus ou moins grave. Surtout en NBA où on ne repasse pas forcément deux fois les plats. Où en serait aujourd’hui Elie Okobo si sa cheville droite n’avait pas vrillé lors d’un match à Golden State ? Sa saison de rookie aux Phoenix Suns avait été prometteuse, avec 18 bonnes minutes de temps de jeu et 5,7 points en moyenne. Il n’avait que 21 ans et toutes ses dents. Longues.

Nous sommes alors en février 2020. Malgré les soins, le mal s’est avéré tenace. Arrive la pandémie de Covid-19, la bulle à Orlando, et les Suns qui achètent le chef étoilé Chris Paul. Le Bordelais est relégué en G-League. Il souffre toujours. Il n’y pas d’autres voie de secours que l’opération, en mars 2021. Au-revoir la NBA, mais aujourd’hui, il est pleinement guéri.

« Je n’ai pas eu mal, il y a une très bonne équipe médicale à l’ASVEL. On a très bien travaillé toute l’année. Je me sentais bien. Je me suis blessé avant le all-star break avant la deuxième saison, » reprend t-il. « Mes performances ont chuté car physiquement je me sentais mal et on n’arrivait pas à trouver le problème. Notre corps est notre outil de travail. On en a besoin tous les jours. Il faut en prendre soin. Après, il y a les blessures qui arrivent. On ne contrôle pas tout sur un terrain. Il faut faire avec et rebondir. Quand on est inactif, il y a des moments de frustration car on ne sait pas où on va quand on se rééduque. On ne sait pas où on va jouer, toutes ces choses-là. Mais quand on est motivé, passionné, on s’en donne les moyens. C’est un processus qui est frustrant de se remettre d’une blessure, mais c’est important. Il faut prendre ça au sérieux à chaque fois. »

Pro B : Infinity Nine Media

Des doigts de fée

Elie Okobo a fait son entrée en fanfare et avec majorettes en Euroleague. 23 points, 24 d’évaluation en 24 minutes contre Kaunas. Il est élu MVP de la 7e journée, et prend un temps la tête des marqueurs. Il termine finalement à la 6e place, à 14,5 points de moyenne. Devant lui, ce sont tous des joueurs chevronnés aux noms qui claquent : Vasilije Micic, Nikola Mirotic, Mike James, Scottie Wilbekin et Shane Larkin. Lui n’est qu’un rookie de 24 ans. Il a formé avec l’Américain Chris Jones une paire d’arrières foudroyante qui a permis un temps à l’ASVEL de faire illusion en Euroleague et de la propulser ensuite vers le titre national. Elie Okobo n’a pas gâché dans la compétition reine d’Europe : 51,5% de réussite à deux-points, 36,8% à trois-points, 82,7% aux lancers-francs. Des paniers parfois venus de downtown, au buzzer, des arabesques, souvent avec la complicité de la planche. Et il a été élu MVP des finales de Betclic Elite.

Il a la main sûre, des doigts de fée.  « Sur sa position, 2-1, à part Tony Parker, je n’ai pas le souvenir d’un Français avoir un aussi bon toucher sur les finitions, » a certifié le président délégué de l’ASVEL, Gaétan Muller à Basket Le Mag. Qui peut le contredire certificat à l’appui ? Elie Okobo a réussi son passage sur la scène européenne et son retour en France, après quatre ans aux Etats-Unis, avec mention très bien.

« C’est différent car en Euroleague, il y a moins de matches qu’en NBA. Tous les matches comptent pour se qualifier à la fin pour les playoffs, de la 1ère à la 8e place. On est très concentré car la marge d’erreur n’est pas grande. Après en NBA, c’est plus beaucoup plus athlétique et plus fort, mais en Euroleague, c’est un très haut niveau. Chaque match d’Euroleague, c’est à fond, un peu comme la Champions’League en foot (…) Les règles sont différentes aux Etats-Unis. Il y a les trois secondes en défense. La ligne à trois-points est plus éloignée, donc il y a plus de place pour driver. C’est vrai qu’en Euroleague, tout le monde est tellement impliqué défensivement qu’il y a moins d’espace pour opérer. Ça dépend de son rôle aussi. Je n’ai pas mis de gros cartons pendant ma période en NBA. Je n’étais pas le joueur principal de mon équipe, alors qu’à l’ASVEL, je l’ai été, donc j’ai eu l’opportunité d’en faire plus. »

Son modèle : James Harden

Elie Okobo reconnaît qu’il joue en partie par mimétisme. Que son modèle est James Harden, le nouveau combo guard des Philadelphia Sixers. Un surdoué du un-contre-un et du step back, qui agace en abusant du jeu en isolation. The Beard est un gourmand, qui a marqué jusqu’à 36,1 points en moyenne sur une saison, hyper spectaculaire, mais avec beaucoup de déchets (tout juste 40% de réussite sur sa dernière saison). Pas vieux mais vieillissant. Okobo a évidemment eu l’occasion de voir le barbu de près.

« A Pau, en cadets, en espoirs, je regardais beaucoup ce qu’il faisait à Oklahoma City et Houston. J’aimais beaucoup le fait qu’il était capable de faire beaucoup de choses offensivement, créer pour les autres et pour lui-même, pouvoir aller aux lancers-francs, créer son propre tir, driver. Je regardais ça tous les jours, je m’entraînais, et j’ai pris des habits (NDLR : routines) pour pouvoir jouer un peu quelques moves similaires, tout en gardant mon propre côté. Oui, je l’ai beaucoup regardé et ça m’a aidé pour ma palette offensive.  (…) En tant que compétiteur, on veut être meilleur que la personne en face de soi. Arriver sur un match et sur un entraînement avec la mentalité de vouloir performer, d’être meilleur, et de gagner à la fin. C’est vrai que sur des situations d’isolation, j’ai envie de réussir à chaque fois. Mais c’est un sport d’équipe, et il faut performer pour apporter à l’équipe pour derrière gagner le match. La confiance en soi, je pense qu’on l’a un peu déjà au départ, et après c’est avec le travail, les moyens que l’on se donne pour être au haut niveau, la manière dont je travaille depuis que je suis tout petit pour arriver à ce niveau de professionnel. Sur des situations de fin de match, quand il faut aider son équipe à gagner, il faut avoir la confiance en soi pour être serein, performer, et ne pas se mettre une pression. »

Photo : Infinity Nine Media

Après le duo Elie Okobo-Chris Jones, voici Elie Okobo-Mike James

« Pour moi, c’est un joueur NBA. Il est venu se relancer chez nous à l’ASVEL, mais il va repartir en NBA », avait assuré le président du club, Tony Parker, dans le podcast NBA Corner. Mauvaise prédiction. Du moins à court terme.

Elie Okobo s’est engagé pour deux ans avec Monaco. C’est la première fois qu’un joueur de ce calibre demeure dans le championnat de France. Mais la Roca Team est devenue un relais-château cinq étoiles avec un budget dans les 20 millions d’euros avec tous les avantages fiscaux et sociaux liés à la Principauté. Elie Okobo, Mike James, Jordan Loyd, Matthew Strazel, Yakuba Ouattara… la ligne d’arrières de l’ASM fait frissonner. De plaisir ou de peur suivant son camp.

« J’ai eu des propositions d’un peu partout, et j’ai eu un peu de contacts avec des équipes NBA via mes agents. Je vais à Monaco. Pourquoi ? La saison qu’ils ont effectué l’année dernière, ils étaient à deux doigts de faire le Final Four. Je savais qu’il y aurait une équipe très compétitive l’année prochaine. Le challenge, les ambitions, voilà ce qui m’a fait pencher pour Monaco. Je préférai rester en Euroleague. Je n’avais pas envie de retourner en NBA trop tôt et avoir le même statut de jeune, de faire toutes les choses que j’ai faite sur mes années rookie. Je pense qu’au vue de la saison que j’ai faite, je peux encore me développer cette année en Euroleague, essayer d’aller plus loin qu’avec ma saison avec l’ASVEL, progresser en expérience (…) Mike James est très bon. Il sait faire plein de choses sur un terrain, créer pour lui-même, créer pour les autres. En finale du championnat de France, il a été très bon. Ça va être intéressant de jouer avec lui. Il me tarde d’être avec tout le groupe et de commencer la préparation de la saison. »

Il faut que Elie patiente encore. La fin de l’Euro est prévue pour le 18 septembre. Et sa préparation avec la Roca Team sera minimaliste : le premier match de Betclic Elite est programmé six jours plus tard, le 24 à Nanterre.

Photo : FIBA

Une saison à rallonge. Paris 2024, c’est demain.

La saison d’un international qui joue en Euroleague est…complète. Pour Elie Okobo avec l’ASVEL le parcours en Betclic Elite s’est étiré en longueur avec une finale à rallonge, qui s’est terminée le 25 juin. Et, hop !, direction l’équipe de France pour une fenêtre en juillet et des matches au Monténégro et contre la Hongrie.

A peine le temps de refroidir la machine qu’étaient programmées des retrouvailles avec les Bleus le vendredi 29 juillet. Examens médicaux à l’INSEP, entraînements à Nanterre, rencontre avec les médias, et voici que le premier match s’annonce ce dimanche à Rouen face aux Pays-Bas.

« Après la saison, il y a eu la fenêtre internationale. Après, j’ai pu avoir une dizaine de jours un peu off avec ma famille. J’ai ensuite pris un peu du rythme au niveau du basket, avec un peu de muscu pour être prêt pour tout ce process de camp pour préparer l’Euro. Les étés précédents, j’ai fait les workouts NBA. Ça avait pris tout le mois de juin. Après, il y a eu la draft et après la summer league. Ensuite, il faut s’entraîner assez tôt avec l’équipe. Il faut prendre soin de son corps sur les courtes périodes où on est off, et évidemment éviter les blessures et se sentir bien. J’ai un préparateur physique avec qui je travaille les étés. Lorsque j’ai fait ma rééducation à la cheville, j’avais un kiné. Sinon, quand je rentre avec mes clubs respectifs, il y a toute l’équipe qui est sur place et je peux travailler dans les meilleures conditions. Je n’ai pas de préparateur mental. J’ai travaillé avec une préparatrice l’année avant la draft quand j’étais à Pau, mais pas depuis. Mais, oui, c’est intéressant. »

Photo : FIBA

Fromage et dessert

Trois matches pour les qualifications à la Coupe du Monde en 2017. Cinq autres « amicaux » deux ans plus tard. Le tout dans une certaine discrétion. Son statut a complètement changé lorsque Elie Okobo est revenu en bleu en juillet. Dans une équipe faite de bric et de broc et qui cherchait sa hiérarchie, il a joué près de 26 minutes en moyenne à 8 points et 11 d’éval.

Tout n’a pas été parfait puisqu’il a loupé le buzzer beater face au Monténégro, préférant shooter à trois-points plutôt que de sa rapprocher. Une première défaite pour ses qualifications à la Coupe du monde, 70-69. Pas le temps de s’apitoyer, la Hongrie a pris cher trois jours plus tard au Vendéspace.

La FIBA propose maintenant fromage et dessert cet été, qualifications à la Coupe du monde et EuroBasket. Tout ça en raison de la pandémie de Covid-19 qui a chamboulé tout le calendrier international. L’année prochaine, ce sera la Coupe du monde -si les Bleus se qualifient- et la suivante les Jeux Olympiques de Paris. Même si la concurrence est farouche, Elie Okobo est très probablement dans les plans de Vincent Collet.

« Quand j’arrive en équipe de France, l’objectif c’est d’être bon, de bien rentrer dans le groupe, dans le cadre, et d’apporter le plus possible à l’équipe. (…) J’alterne depuis le début 2, 1, 1, 2. Je peux faire les deux, je me sens bien sur les deux positions (…)  En ce qui concerne mon dernier shoot contre le Monténégro, il y avait tout le monde dans la raquette sur la touche ligne de fond. Je me sentais à l’aise de prendre ce tir, je l’ai pris. Ce n’est pas rentré. C’est frustrant, on veut gagner le match, mais il faut passer à autre chose. Trois jours après, on avait un match contre la Hongrie. Il fallait le gagner aussi. Il ne fallait pas rester focaliser sur une dernière action. Il y avait eu plein de choses pendant le match qui ont fait que l’on était derrière, on pouvait gagner avant. J’ai gagné quelques matches au buzzer cette année. Ce sont des moments importants, il faut être serein, sans pression. Je suis plutôt quelqu’un de relax, qui prend du recul sur les choses. Sur les moments comme ça, c’est aussi plutôt l’instinct (…) Il y a déjà deux matches de qualification pour la Coupe du monde qui sont importants. Après, il y a l’Euro. J’aimerais apporter au groupe ce que je fais de mieux, être performant, continuer à progresser pour la suite de ma carrière, et il y aura plein d’échéances avant les championnats du monde et les JO, mais représenter son pays à domicile, ça serait énorme. »

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Une cheville qui vrille et une trajectoire qui change

La trajectoire d’un joueur, ça tient souvent à un pépin physique, une blessure plus ou moins grave. Surtout en NBA où on ne repasse pas forcément deux fois les plats. Où en serait aujourd’hui Elie Okobo si sa cheville droite n’avait pas vrillé lors d’un match à Golden State ? Sa saison de rookie aux Phoenix Suns avait été prometteuse, avec 18 bonnes minutes de temps de jeu et 5,7 points en moyenne. Il n’avait que 21 ans et toutes ses dents. Longues.

Nous sommes alors en février 2020. Malgré les soins, le mal s’est avéré tenace. Arrive la pandémie de Covid-19, la bulle à Orlando, et les Suns qui achètent le chef étoilé Chris Paul. Le Bordelais est relégué en G-League. Il souffre toujours. Il n’y pas d’autres voie de secours que l’opération, en mars 2021. Au-revoir la NBA, mais aujourd’hui, il est pleinement guéri.

« Je n’ai pas eu mal, il y a une très bonne équipe médicale à l’ASVEL. On a très bien travaillé toute l’année. Je me sentais bien. Je me suis blessé avant le all-star break avant la deuxième saison, » reprend t-il. « Mes performances ont chuté car

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Photo d’ouverture : FIBA

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