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All-Star Game LNB : 284 000 spectateurs depuis 2002

Né en 1987 à Limoges, le All-Star Game de la LNB fête le 29 décembre le 20e anniversaire de son installation à Paris. Son architecte, Pascal Biojout de Sport+ Conseil, nous en dit davantage sur ce must de la saison.

Né en 1987 à Limoges, le All-Star Game de la LNB fête le 29 décembre le 20e anniversaire de son installation à Paris. Son architecte, Pascal Biojout de Sport+ Conseil, nous en dit davantage sur ce must de la saison.

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Depuis quand ce All-Star Game 2022 a-t-il l’assurance de se jouer à guichets fermés ?
Pour la 19e année consécutive, le All-Star Game est à guichets fermés. C’est le cas habituellement entre une et deux semaines avant l’évènement. Cette année, la location a été fermée une quinzaine de jours plus tôt. On peut estimer que c’est notamment en raison de la présence de Victor Wembanyama.

Pouvez-vous le mesurer à certains indices ?
En fait, on avait connu un « guichet fermé » un peu plus précoce que les autres l’année du lockout NBA. Les joueurs français de NBA avaient été sélectionnés et le rythme des ventes s’était accéléré à ce moment-là. La fin de l’histoire, c’est que la NBA avait repris juste avant Noël. Oui, il y a un effet Wembanyama, celui que l’on rencontre dans toutes les salles de Betclic Elite. Il y aura aussi peut-être un effet sur les VIP même si on ne le ressent pas encore aujourd’hui. On va voir ça.

Comme il y en a déjà eu pour ses matches à Levallois, avec l’ancien Premier Ministre Lionel Jospin ou l’acteur américain Michael Douglas ?
Lionel Jospin avait déjà assisté à plusieurs finales de Coupe de France, mais Michael Douglas, je ne suis pas certain qu’il ait déjà assisté à beaucoup de matches de basket en France ! (Rires) Oui, je fais allusion à ça. On avance un peu dans l’inconnu à ce niveau-là. Traditionnellement, le All-Star Game est un évènement populaire et pas un évènement people car les guests sont pour beaucoup partis de Paris à ce moment-là de l’année. Mais là, on va voir. C’est quelque chose qui pourrait se produire dans les prochains jours.

Sa présence va-t-elle vous amener à faire des choses un peu spéciales ?
Oui et non. Non parce que ça doit rester le All-Star Game avec sa structure, la quarantaine de joueurs All-Stars en comptant les concours, et ça ne doit pas être un Wembanyama Show. Mais c’est aussi la première année où le All-Star accueille un joueur phénoménal comme il l’est, qui est dans sa dernière année en France avec toute l’attraction qui est autour de lui, et au-delà de la France et notamment aux Etats-Unis. Ce n’est pas anodin pour l’évènement comme ce n’est pas anodin comme à chaque fois qu’il joue avec Boulogne-Levallois dans les salles de Betclic Elite.

Sa présence est l’occasion pour le All-Star Game d’être vu aux Etats-Unis et partout dans le monde ?
Je pense que le All-Star Game français est assez connu dans l’univers du basket européen et mondial. Il a la réputation d’être le deuxième All-Star Game au monde après celui de la NBA et s’il a cette réputation, c’est que les gens l’ont regardé. Après, effectivement, ne serait-ce que parce que NBA TV le reprendra, c’est un éclairage pour l’évènement, le basket français. Ça va forcément accroître sa notoriété.

C’est lui qui s’est porté candidat au concours de tirs à trois-points ?
Absolument. Comme sur tous les concours, il arrive qu’en amont du jury se positionnent des joueurs pour dire « je suis candidat pour participer à un concours » et on soumet ça à l’approbation du jury. Et le jury a validé la candidature de Victor Wembanyama au concours de tirs à trois-points.

Photo : Pascal Biojout

Est-ce pour vous le concours le plus alléchant de ses 20 ans de All-Star Game à Paris ?
Mon avis importe peu, c’est au public de juger. Mais je pense que le public jugera que c’est hyper excitant de voir un joueur de 18 ans et de 2,21 m qui a fait la démarche de vouloir participer à un concours de tirs à trois-points, qui n’est pas sa spécialité, même s’il est par ailleurs adroit, face à des spécialistes et Nando De Colo, meilleur joueur européen. C’est une confrontation générationnelle. Plus Nicolas Lang et Keith Hornsby qui sont des tireurs d’élite. C’est effectivement hyper séduisant, c’est quelque chose que tout le monde a envie de voir.

De par votre expérience, vous savez que les concours sont des moments particuliers pour les joueurs. Certains assument mieux la pression que d’autres dans une salle de plus de 15 000 personnes ?
Là où les joueurs craquent le plus facilement, c’est au concours de dunks. On a vu plusieurs fois des joueurs avec des capacités physiques incroyables qui font des choses exceptionnelles à l’entraînement, au moment d’entrer dans l’arène perdent leurs moyens. Ils tentent des choses trop compliquées, se mettent la pression. On prévient les candidats à ce concours de dunks, en disant : attention, ça n’a rien à voir entre passer des dunks à l’entraînement et les réussir dans l’arène avec 16 000 personnes, et qui vous jugent car c’est à l’applaudimètre. Pour le concours de meneur de jeu, non. En ce qui concerne le concours de tirs à trois-points, les vrais spécialistes ont un degré de confiance en soi très important. Il faut avoir été basketteur pour le savoir. Et ils réussissent plus ou moins leur parcours, mais ils ne le ratent pas entièrement. En revanche, on a vu certaines années le jury sélectionner des joueurs un peu moins spécialistes, à travers leur personnalité pour qu’il y ait une attraction, et se déchirer. Et ça ne donnait pas un très beau spectacle, à la fois pour eux et pour le public.

A l’inverse, l’Allemand Heiko Schaffartzik, qui a gagné trois fois le concours, était galvanisé par l’enjeu ?
C’est le joueur exceptionnel qui, pour moi, a marqué le concours de tirs à trois-points sur les 19 dernières éditions. Il était galvanisé effectivement par le concours avec une extrême confiance en lui. Un joueur, un tireur, et une personnalité incroyables.

« Dans le sport français, quand on parle de All-Star Game à l’Accor Arena, ça résonne, et ça peut inspirer d’autres sports, d’autres ligues »

Il n’y aura pas tous les joueurs de Monaco sélectionnés puisque le 29 décembre, l’équipe monégasque joue un match d’Euroleague ?
En tant qu’organisateur du All-Star Game, ce que je peux dire c’est que le basket ne renvoie pas une belle image de lui-même en programment un All-Star Game et une journée d’Euroleague au même moment. Pour des raisons plus politiques que techniques, j’imagine.

Le jury du All-Star Game s’est réuni pour la 20e fois. Vous y avez annoncé que c’est la dernière fois que vous le présidiez. Vous prenez du recul tout en étant toujours à la tête de son organisation ?
On a créé le All-Star Game avec Nike en 2002 et je suis la seule personne qui a fait les 20 éditions dans l’organisation opérationnelle. Effectivement, j’ai souhaité boucler cette boucle-là et passer la main de l’organisation opérationnelle à d’autres personnes de notre équipe. La raison n’est pas la retraite ou quoi que ce soit. On a bien fait ce que l’on avait à faire en pérennisant l’évènement, en maintenant son énergie, mais il faut savoir ne pas arrêter trop tard pour donner à d’autres personnes en qui j’ai 100 % confiance, avec une vision plus jeune, la possibilité d’intégrer d’autres éléments de créativité, d’autres visions, d’autres arbitrages.

Vous insistez sur le fait que lors de la première édition à Paris, il n’y avait que 5 000 spectateurs payants alors que depuis, il se joue à guichets fermés. Avez-vous eu des témoignages de d’autres sports en France ou d’autres ligues de basket en Europe comme quoi il est exemplaire ?
Dans le basket, oui, la ligue belge est venue plusieurs fois, la ligue allemande, Jordi Bertomeu (NDLR : alors PDG de l’Euroleague) était venu, en 2015, je crois. En repartant, il avait dit que c’était l’exemple même de ce que le basket doit produire comme spectacle. Sur les autres sports, il y a eu des tentatives. Le hand a fait le Hand Star Game puis il a arrêté. Le foot met tous les trois ou quatre ans sur la table un projet de All-Star Game. Ce que l’on a réussi à monter en étant assez précurseur, à la fois le concept, la scénarisation et la date, c’est presque devenu une marque. Ce n’est peut-être pas très modeste de dire ça, mais je le pense. Dans le sport français, quand on parle de All-Star Game à l’Accor Arena, ça résonne, et ça peut inspirer d’autres sports, d’autres ligues.

Vous avez assisté à des All-Stars Game NBA, notamment à Dallas où il y a eu le record de spectateurs. Y a-t-il des attractions, des petits trucs que vous leur enviez ?
J’ai assisté aussi à celui de la Nouvelle-Orléans. Le All-Star Game de la NBA rassemble des stars du sport mondial. Et en courtside, comme on dit, il y a aussi des stars du showbiz mondial. C’est ça la vraie différence. Le grand public retient avant tout cette starisation. Le All-Star Game en France rassemble des stars du basket français avec un succès populaire très important et une belle qualité.

Peut-on imaginer à l’avenir la présence d’une femme au concours de tirs à trois-points comme Marine Johannès comme cela a été suggéré, une délocalisation à Lille, à l’U-Arena de Nanterre, ou dans la future salle de Lyon ou un concert à la mi-temps comme ça existe au All-Star Game NBA ?
Tout est envisageable. Pendant les 20 ans, j’ai voulu garder un concept, non pas pour être conservateur, mais parce que je pense que ça fonctionne bien et quand on fait des changements aussi importants, par exemple, que de proposer à une joueuse d’intégrer un concours, il faut bien tout peser et voir où on va. Le All-Star Game a eu besoin de s’acheter une crédibilité sportive et c’est ce que l’on a essayé de faire pendant toutes ces années et que l’on a accentué depuis quatre, cinq ans avec un certain nombre de mesures pour avoir, non pas un vrai match, mais un match sérieux, crédible. Les concours, c’est pareil. Si une joueuse, comme par exemple Marine Johannès intègre le concours de trois-points – c’est une chose à laquelle on a réfléchi depuis longtemps – j’ai toujours mis en garde que l’on ne tombe pas dans une caricature. Il faut tout peser, les niveaux respectifs, la perception par le public, etc. C’est pour ça aussi que c’est bien que dans l’opérationnel, il y ait deux ou trois personnes pour l’arbitrage qui soit là pour éventuellement s’ouvrir à ce genre de choses. Pour ce qui concerne le changement d’arena, là aussi on a tout regardé, on est allé à la Défense Arena lorsque Nanterre a fait son premier match, on a été les premiers sur le chantier du Stade de Lille, du temps de Nike, pour éventuellement faire un All-Star Game là-bas. Pour finalement toujours rester à l’Accor Arena de Paris considérant qu’avec une jauge de 16 000 rénovée comme elle l’a été, avec l’atmosphère qu’il y a dans cette salle, qui est assez magique pour le basket, elle correspondait parfaitement bien à ce que l’on recherche. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne changera pas. L’idée de faire un concert ou un showcase, avant ou après, revient aussi de façon récurrente. Il faut réfléchir au calibrage.

Le All-Star Game est extrêmement minuté ?
C’est un évènement qui dure 3h40 et quand on y réfléchit, c’est quelque chose d’assez fou. Il n’y a pas d’autres spectacles de cette durée, que ce soit au théâtre, au cinéma, pour un concert classique, dans le sport. Nous, on le fait et les gens restent. Ça voudrait dire qu’il faudrait revoir le squelette de l’évènement pour introduire une séquence artistique avec un format à réfléchir. C’est séduisant sur le papier mais pas si simple. Mais peut-être qu’avec les réseaux sociaux, l’évolution de la société, etc, peut-être que c’est le moment de mettre une pastille de ce type-là. Il y a très peu de déperdition dans le public au cours de la soirée, et j’en suis à chaque fois étonné. Aussitôt que quelque chose s’arrête, quelque chose d’autre enchaîne. Comme on a un public très hétérogène, avec tous les âges, il faut que chaque personne reparte avec un souvenir un plaisir qu’il racontera au Réveillon deux jours après. Et ça ne sera pas le même souvenir. Il y en a qui vont dire que telle action du match était canon, d’autres vont parler d’un concours, d’une attraction, etc. On veut être transversale.

Quel est le pourcentage de gens qui reviennent au moins une fois ?
Historiquement, on a fait deux études et chaque personne a déclaré revenir une fois. Ça veut dire qu’elles ont aimé ça, et aussi que le public tourne, ce qui nous va très bien. Pour les 20 ans, on a fait nos comptes pour les 19 premières éditions : on a accueilli 284 000 spectateurs. C’est quand même assez impressionnant sachant qu’il y a eu une année au Zenith où l’on a mis 6 000 personnes. Je pense que si on dit que 150-170 000 personnes sont venus au moins une fois au All-Star Game français, on est peut-être même en-dessous de la réalité. Et on a vu 720 joueurs avec les concours.

Photo : LNB

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Depuis quand ce All-Star Game 2022 a-t-il l’assurance de se jouer à guichets fermés ?
Pour la 19e année consécutive, le All-Star Game est à guichets fermés. C’est le cas habituellement entre une et deux semaines avant l’évènement. Cette année, la location a été fermée une quinzaine de jours plus tôt. On peut estimer que c’est notamment en raison de la présence de Victor Wembanyama.

Pouvez-vous le mesurer à certains indices ?
En fait, on avait connu un « guichet fermé » un peu plus précoce que les autres l’année du lockout NBA. Les joueurs français de NBA avaient été sélectionnés et le rythme des ventes s’était accéléré à ce moment-là. La fin de l’histoire, c’est que la NBA avait repris juste avant Noël. Oui, il y a un effet Wembanyama, celui que l’on rencontre dans toutes les salles de Betclic Elite. Il y aura aussi peut-être un effet sur les VIP même si on ne le ressent pas encore aujourd’hui. On va voir ça.

Comme il y en a déjà eu pour ses matches à Levallois, avec l’ancien Premier Ministre Lionel Jospin ou l’acteur américain Michael Douglas ?
Lionel Jospin avait déjà assisté à plusieurs finales de Coupe de France, mais Michael Douglas, je ne suis pas certain qu’il ait déjà assisté à beaucoup de matches de basket en France ! (Rires) Oui, je fais allusion à ça. On avance…

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Photo d’ouverture : All-Star Game 2017 (LNB)

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