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Féminines: Quand Cathy Malfois a failli devenir la première « professionnelle » française

Cathy Malfois, 63 ans, fut une joueuse précoce au Clermont UC, expérimenta le basket au-delà du rideau de fer, en Pologne, à Gdansk, fut deux fois MVP de la Nationale 1 féminine -l’ancêtre de la LFB- en 1985 et 86, et fut à même de devenir la première joueuse « professionnelle » du basket français.

Cathy Malfois, 63 ans, fut une joueuse précoce au Clermont UC, expérimenta le basket au-delà du rideau de fer, en Pologne, à Gdansk, fut deux fois MVP de la Nationale 1 féminine -l’ancêtre de la LFB- en 1985 et 86, et fut à même de devenir la première joueuse « professionnelle » du basket français. C’est ce qu’elle raconte dans une chronique pour BasketRétro.

Avant l’actuelle WNBA, il y eu d’autres tentatives d’installer des ligues professionnelles féminines aux Etats-Unis dont la Women’s Professional Basketball League (WBL) qui fut créée en 1978 avant de disparaître trois ans plus tard. 15 équipes y participèrent et la plus célèbre des joueuses en présence fut Ann Meyers, qui devint ensuite journaliste puis GM des Phoenix Mercury.

« J’ai été sollicitée pour évoluer dans ce championnat américain », raconte Cathy Malfois. « A cette époque lointaine, le basket français féminin était sous statut « amateur ». On a du mal à le croire aujourd’hui, mais signer dans un championnat professionnel induisait l’impossibilité de porter le maillot tricolore. Le choix était cornélien : en somme, c’était choisir le professionnalisme ou choisir son pays. L’hypocrisie était totale ! Tout le monde connaissait les pratiques des équipes du « bloc de l’Est » où des joueuses à priori amateures étaient payées pour pratiquer leur sport. Je connaissais bien le système, j’avais moi-même évolué en Pologne comme pro et rien ne m’avait empêché de continuer à être sélectionnée avec l’Équipe de France. Autre temps, autres mœurs ! »

Si la désormais Bretonne compte 166 sélections à son actif, c’est qu’elle a fait le choix de l’équipe nationale, qui était pourtant au creux de la vague. Ca ne l’empêche pas d’avoir vu de près cette WBL.

« Minneapolis, hiver 1980, il fait moins 20 degrés. Heidi Wayment, mon ancienne coéquipière à Clermont-Ferrand, en contrat avec l’équipe de la Nouvelle Orléans, m’a invitée à partager son expérience en WBL. Quelle frustration : elle sur le terrain, moi, dans les gradins ! En y réfléchissant aujourd’hui, sans doute ai-je laissé passer une opportunité, même si beaucoup de choses restaient à améliorer. Tout commençait à prendre bonne forme ( contrats, déplacements, soins, etc.) mais dans certains secteurs, ça fleurait encore l’amateurisme : les entraînements étaient très longs, sans aucun temps de récupération ; le coach (en tout cas celui que j’ai croisé) arrivait à la salle le cigare à la bouche et dirigeait la séance en fumant, je n’en croyais pas mes yeux ; les spectateurs étaient assez peu nombreux, la salle paraissait immense. Ça ressemblait à une ébauche, un projet pas tout à fait finalisé mais ça avait le mérite d’exister. Mon seul contact avec la ligue américaine fut donc touristique. »

C’est Isabelle Fijalkowski qui fut la première Française à jouer dans une ligue américaine, en 1996, à la naissance de la WNBA. Mais il y avait quelques années déjà où les joueuses d’élite étaient des « professionnelles ».

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