Victorieux avec Nanterre mercredi soir en quart de finale aller de Champions League (83-75), Pascal Donnadieu est parvenu à tenir tête à Bologne, formation guidée par l’un des meilleurs coachs européens, le Serbe Sasha Djordjevic.
Après le match, le technicien nanterrien n’a pas caché sa satisfaction.
« On a fait un match héroïque, un très gros match tactiquement et en terme d’état d’esprit, mais ça va être très peu par rapport au fait d’aller jouer là-bas. Mais vaut mieux avoir huit points d’avance que huit points de retard. Il faut quasiment considérer que c’est un match sec là-bas à Bologne. »
L’assistant de Vincent Collet en Equipe de France a noté que son équipe, qualifiée comme état dépendante de son shoot à trois points, a montré un autre visage dans ce match.
« C’est difficile de ressortir des joueurs dans un match comme ça, je pense qu’ils ont tous été héroïques. Surtout les deux poste 5, notamment Demetrius Treadwell qui a fait un gros travail de sape défensif en première mi-temps. Et puis Julian Gamble a été très important en deuxième mi-temps. C’est toujours mieux vu que ce soir on a eu une adresse à trois points fluctuante, mais c’est bien aussi parce que parfois on est aussi caricaturés comme une équipe qui ne fait que de shooter et mettre dedans, ce soir on a proposé autre chose. On a fait une partie défensive de grande qualité en essayant d’être le plus important possible à l’intérieur. Ça n’augure rien pour le match retour, mais les quatre derniers matchs de BCL, ce sont quatre grosses performances. Je ne sais pas ce qui adviendra à Bologne, mais ce qu’on fait cette saison sur la scène européenne, ce que font les joueurs c’est extraordinaire. »
Habitué des exploits en coupe d’Europe, Nanterre 92 compte désormais un paquet de performances de très haut niveau, mais quand il est demandé à son coach quel est celui qui l’a plus marqué, il est difficile de ne pas citer le match à Barcelone, en Euroleague.
« Je crois que pour plein de raisons, on ne peut pas remplacer la victoire de Barcelone telle qu’elle était et dans les conditions que c’était, mais ça fait partie des match âpres, des matchs difficiles. Ça fait un peu prétentieux, mais on a fait quand même quelques coups en coupe d’Europe. Ce soir on joue dans une atmosphère de folie, c’est un parfum de coupe d’Europe, c’est pour ça aussi que les joueurs et le staff on fait ce métier et qu’on a envie de vivre ces émotions. »
Conscient de l’apport de son public et de ses joueurs, Pascal Donnadieu ne s’enflamme pas pour autant. Il sait que le match retour en Italie va être très difficile et que tout peut s’y passer.
« Ça nous surprend parce que, sans tomber dans le misérabilisme, la qualité des rotations est moins bonnes et les temps de jeu des titulaires sont très importants. Et pourtant, c’est nous qui arrivons avec la niaque, avec l’appui du public. C’est surprenant, mais quand un groupe vit bien, quand un groupe travaille bien, c’est toujours plus facile pour un coach d’essayer de mettre les choses en place et d’essayer d’aller les chercher. Le discours que j’ai eu avant le match au-delà des consignes tactiques et du plan de jeu, je leur ai dit qu’il fallait qu’on joue chaque possession comme si c’était la dernière. Ils ont parfaitement répondu à ce que j’attendais. On a cette culture de jouer les coupes d’Europe à fond, quitte à se retrouver fatigués le samedi. C’est toujours une fierté de tenir tête à une équipe comme Bologne, de tenir tête à un coach aussi référencé que Djordjevic. Ce soir on est satisfait, on ne s’enflamme pas, peut-être qu’onva en prendre 25 là-bas. Dans tous les cas, on ira avec l’espoir de créer un énième exploit. »
Photo : BCL
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