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Interview : Louis Campbell (de Levallois à Fos-sur-Mer) : « Je pourrai dire que j’ai aidé »

A l’aube des Playoffs, plusieurs joueurs ont eu l’occasion de donner un peu de piment à leur fin de saison. Certains, comme Jonathan Fairell, arrivé en renfort à Dijon en provenance de Blois pour remplacer Jacques Alingué, sont passés de la Pro B à la Jeep Elite. Et puis d’autres ont fait le chemin

A l’aube des Playoffs, plusieurs joueurs ont eu l’occasion de donner un peu de piment à leur fin de saison. Certains, comme Jonathan Fairell, arrivé en renfort à Dijon en provenance de Blois pour remplacer Jacques Alingué, sont passés de la Pro B à la Jeep Elite. Et puis d’autres ont fait le chemin inverse, n’hésitant pas à redescendre d’un étage pour aider une formation dans le besoin. C’est notamment le cas de Ferdinand Prenom, passé du HTV à Orléans pour palier la blessure de Miralem Halilovic, poste 5 de l’OLB, mais aussi de Louis Campbell (1,91m, 39 ans), nouveau joueur de Fos-sur-Mer en compensation de l’absence de Xavier Gaillou (entorse de la cheville avec arrachement osseux). Depuis deux saisons, le meneur de jeu américain fait le bonheur de Levallois après quatre années passées à buter sur la dernière marche, en finale des Playoffs avec le maillot de Strasbourg entre 2013 et 2016.

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Après son premier match disputé sous ses nouvelles couleurs face à Blois (70-63), fraîchement sacré champion de Pro B, BasketEurope est allé à sa rencontre. Pour débriefer l’exercice 2017-2018 avec Levallois et aborder ce nouveau challenge.

Quel est votre sentiment sur cette fin de saison avec Levallois ?

J’étais déçu. J’ai été extrêmement déçu. Juste par le simple fait qu’on a eu plusieurs chances de nous mettre en bonne position au cours de la saison, et à l’arrivée on échoue de peu. Et notre dernier match contre Nanterre fait très mal parce qu’on avait encore une chance de le faire. Mais tout simplement, on n’a pas été à la hauteur. Le bilan est extrêmement décevant.

Quels ont été les tournants de cette saison qui vous ont fait basculer hors du top 8 ? Votre blessure en Coupe de France à Trélazé ?

Peut-être, c’était en tout cas à un moment crucial dans la saison, un moment où on aurait dû commencer à monter en régime et jouer notre meilleur basket. Mais je pense qu’on a eu beaucoup de blessures qui ne nous ont pas aidé au fil de la saison. Et aussi, des jeunes joueurs qui n’ont pas pu répondre dans le combat et face aux responsabilités qu’on a pu leur confier, d’être un professionnel. Parfois, ça arrive avec les jeunes joueurs… On a quand même progressé globalement en tant qu’équipe, mais on a échoué de peu.

Vous avez été trop bien habitué la saison précédente avec Louis Labeyrie et Vincent Poirier…

Oui, c’était des gamins très talentueux. Mais ils sont entrés dans le processus, ça ne s’est pas fait tout seul. Ils sont passés par des étapes que nos jeunes de cette année n’avaient pas encore franchi. Avant d’être là où ils sont, Louis et Vince ont du s’asseoir sur le banc et regarder jouer des gars qui étaient meilleurs qu’eux et plus productifs qu’eux à cette époque. Ils ont dû s’asseoir derrière eux. Tandis que cette année, les jeunes ont été exposés tout de suite. Ils n’avaient personne devant eux, ils ont été propulsés dans le feu de l’action. C’est ce qui fait la grande différence de mon point de vue entre les deux saisons. Ils n’avaient pas le bon esprit pour bien grandir.

Après votre longue carrière, qu’est ce que ça fait de jouer avec un joueur comme Boris Diaw ?

Avec le recul, ça a vraiment été beaucoup de fun. Je crois qu’il y a beaucoup de gens qui ont vu en l’arrivée de Boris la venue d’un sauveur ou celle d’un joueur à la dimension NBA. Mais pour moi, c’était surtout du fun. D’avoir un autre joueur à « l’esprit basket », un gars avec un très gros QI Basket sur le parquet. Mais j’insiste sur le fun, parce que je suis quelqu’un qui prend le basket très au sérieux. Et d’avoir à côté un gars comme Boris qui est juste cool, quelqu’un de calme, réfléchi, au cœur léger, ça m’a aidé un peu à apprécier un peu plus le basket même après tant d’années.

Avez-vous déjà croisé quelqu’un comme lui dans le monde du basket ?

Pas vraiment, c’est quelqu’un d’assez unique. Il a aussi un grand penchant artistique. Il a une sensibilité pour la photographie, pour le vin… Il est ouvert d’esprit à la base, mais ça va même plus loin, il est assez cultivé dans pas mal de domaines

Ça a dû être une grande déception de ne pas lui permettre de faire les Playoffs pour son retour en France…

Bien sûr mais aussi pour moi-même. Je n’ai pas souvent manqué les Playoffs durant ma carrière, ça a dû arriver deux fois, pas plus. Ça a été une déception pour tout le monde. Et j’espère que les plus jeunes retiendront la leçon de cette mésaventure pour la suite de leurs carrières. Et si un jeune, ou même n’importe quel joueur, a la possibilité de faire les Playoffs, qu’il se rappelle qu’il doit faire tout ce qu’il a son pouvoir pour atteindre cet objectif. J’ai été déçu que certains n’aient pas saisi cette opportunité.

Au sujet de votre venue à Fos-sur-Mer, comment ça s’est déroulé ? Qui vous a convaincu ?

Il n’a pas été vraiment question de me convaincre, c’était juste un nouveau défi à relever. J’ai juste cet amour pour le basket et cette opportunité s’est présentée. J’ai reçu un coup de fil du coach, Sacha (Giffa) m’a aussi parlé de son expérience là-bas. Et ma femme m’a dit « Louis, tu vas traîner ta peine comme un lion en cage pendant ces Playoffs, tu vas en être malade ». En plus, le temps n’est pas vraiment au rendez-vous en ce moment à Paris, et moi qui aime golfer, ça n’aurait sans doute pas été possible. J’aurais clairement été misérable à traîner à la maison. Et quand je lui en ai parlé, elle a compris que c’était un nouveau challenge pour moi, alors pourquoi ne pas le relever ? Lorsque les filles sont rentrées de l’école et qu’elle a donné son accord, j’ai fait le nécessaire pour me projeter rapidement dans cette nouvelle aventure et faire de mon mieux pour aider l’équipe à monter de Pro B en Jeep Elite. Ce serait un super accomplissement pour le club, et quelque chose pour laquelle je pourrais dire que j’ai aidé.

Que vous a dit Sacha Giffa ?

Il m’a expliqué son passage à Fos-sur-Mer, qu’il avait lui aussi essayer d’emmener l’équipe en première division il y a quelques années. Il m’a parlé un peu de la ville, du club. Je lui ai posé quelques questions, il m’a donné pas mal de points positifs avec le soleil aussi, ce qui est plutôt sympa. Il m’a aussi dit que le coach était cool. Tout est allé assez vite ensuite, et après avoir reçu cette proposition et lui avoir parlé, tout a suivi le lendemain et je suis arrivé dans la foulée.

Avez-vous discuté avec votre ancien coéquipier Louis Labeyrie qui a débuté ici ?

Je savais qu’il a commencé sa carrière en pro ici oui, mais je n’ai pas eu le temps de lui parler. Je sais qu’il est concentré sur les Playoffs et qu’il se prépare afin d’être à 100% le jour J. On en discutera en temps voulu et on partagera chacun nos expériences au sujet de nos « ex » clubs.

Pensiez-vous que Louis jouerait à ce niveau cette saison et serait la meilleure évaluation parmi les joueurs français de Jeep Elite ?

Bien sûr ! Pour lui, jouer dans la structure de Vincent Collet ne peut que le rendre meilleur. Tout y est plus grand, plus précis, plus cadré… C’était la meilleur option pour lui, pour sa carrière, son développement et on l’a bien vu cette année.

Quel a été le discours du coach, Rémi Giuitta, au sujet de ses attentes à votre arrivée ?

Il attend de moi que je joue mon jeu, que je sois un leader sur le terrain. D’être en normal en fait, de jouer comme je sais le faire et de ne pas trop me reposer sur les autres. Parfois, quand un nouveau joueur arrive, il essaie de ne pas faire de vagues, de s’insérer dans le collectif en place en laissant les autres gérer, ce qui peut le rendre invisible… Il m’a dit que ce n’est pas ce qu’il voulait. Ce qu’il veut, c’est me voir jouer normalement, comme j’en ai l’habitude et c’est ce que je vais essayer de faire. Ce premier match pour terminer la saison régulière était important pour moi. C’était un bon entraînement grandeur-nature afin de répéter mes gammes avec ma nouvelle équipe et de nouveaux systèmes à mettre en place. Le feeling a été plutôt bon. Bien sûr, beaucoup de choses changent, ce n’est pas la même division, les caractéristiques sont différentes entre la Pro B et la Jeep Elite. Je dois comprendre le style de jeu développé ici, le mettre en place et décrypter les spécificités des autres équipes. Ce match a été un bon test, mais je dois continuer à apprendre les systèmes, les situations de jeu…

Avec votre expérience, quelle est la recette pour atteindre les finales en Playoffs ?

Pour être honnête avec vous, je dirais bien sur la défense. C’est toujours la défense qui fait gagner des titres comme on dit. Bien sûr qu’il faudra être présent en attaque et mettre des paniers, mais dans cette ligue, tout le monde est opportuniste. Rares sont les équipes qui vont systématiquement aller jusqu’au bout de leurs systèmes pour créer un décalage ou trouver une bonne position. S’il y a une possibilité de marquer, ils vont la saisir et tenter de scorer par eux-mêmes. Ce sera d’autant plus le cas en Pro B. Si on propose une grosse défense sur l’homme, en un contre un mais aussi en équipe, ça générera de la frustration sur l’adversaire et nous facilitera la tâche pour la partie offensive. C’est pour ça que la clé de la réussite en Playoffs, c’est la défense.

Pour vous, ce sera aussi un joli clin d’oeil du destin de jouer contre Nancy en quart de finale des Playoffs, votre ancien ennemi favori ?

C’est clair, c’est l’équipe à battre quand tu portes le maillot de Strasbourg. C’est une bonne chose pour moi de jouer à nouveau cette équipe. J’imagine que le groupe a un peu changé maintenant qu’il évolue en Pro B. Mais ça n’enlève rien à la qualité du coach, Greg Beugnot, et je sais qu’il doit coacher cette équipe en Pro B comme il le ferait en Jeep Elite ou comme il l’a fait avec Chalon ou Paris-Levallois par le passé. La salle sera en revanche la même et les fans aussi… Il nous faudra prendre un match à la fois. Prendre soin et honorer notre avantage du terrain sur le match 1, et aller là-bas ensuite en se concentrant davantage sur les détails et sur notre défense. On ne gagnera pas cette série uniquement grâce à l’attaque.

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Après son premier match disputé sous ses nouvelles couleurs face à Blois (70-63), fraîchement sacré champion de Pro B, BasketEurope est allé à sa rencontre. Pour débriefer l’exercice 2017-2018 avec Levallois et aborder ce nouveau challenge.

Quel est votre sentiment sur cette fin de saison avec Levallois ?

J’étais déçu. J’ai été extrêmement déçu. Juste par le simple fait qu’on a eu plusieurs chances de nous mettre en bonne position au cours de la saison, et à l’arrivée on échoue de peu. Et notre dernier match contre Nanterre fait très mal parce qu’on avait encore une chance de le faire. Mais tout simplement, on n’a pas été à la hauteur. Le bilan est extrêmement décevant.

Quels ont été les tournants de cette saison qui vous ont fait basculer hors du top 8 ? Votre blessure en Coupe de France à Trélazé ?

Peut-être, c’était en tout cas à un moment crucial dans la saison, un moment où on aurait dû commencer à monter en régime et jouer notre meilleur basket. Mais je pense qu’on a eu beaucoup de blessures qui ne nous ont pas aidé au fil de la saison. Et aussi, des jeunes joueurs qui n’ont pas pu répondre dans le combat et face aux responsabilités qu’on a pu leur confier, d’être un professionnel. Parfois, ça arrive avec les jeunes joueurs… On a quand même progressé globalement en tant qu’équipe, mais on a échoué de peu.

Vous avez été trop bien habitué la saison précédente avec Louis Labeyrie et Vincent Poirier…

Oui, c’était des gamins très talentueux. Mais ils sont entrés dans le processus, ça ne s’est pas fait tout seul. Ils sont passés par des étapes que nos jeunes de cette année n’avaient pas encore franchi. Avant d’être là où ils sont, Louis et Vince ont du s’asseoir sur le banc et regarder jouer des gars qui étaient meilleurs qu’eux et plus productifs qu’eux à cette époque. Ils ont dû s’asseoir derrière eux. Tandis que cette année, les jeunes ont été exposés tout de suite. Ils n’avaient personne devant eux, ils ont été propulsés dans le feu de l’action. C’est ce qui fait la grande différence de mon point de vue entre les deux saisons. Ils n’avaient pas le bon esprit pour bien grandir.

Après votre longue carrière, qu’est ce que ça fait de jouer avec un joueur comme Boris Diaw ?

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Photos: Fos et Metropolitans

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