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Jean-Michel Sénégal (ex-coach de Monaco): « J’ai pris l’équipe en Nationale 2 à l’époque, j’y suis quand même un peu pour quelque chose ! »

C’est la voix d’un homme comblé qui a répondu au téléphone hier en direct de Superdévoluy où son camp de basket historique s’apprête à entamer une nouvelle saison. Même s’il profite d’une retraite bien méritée, Jean-Michel continue de s’occuper.

C’est la voix d’un homme comblé qui a répondu au téléphone hier en direct de Superdévoluy où son camp de basket historique s’apprête à entamer une nouvelle saison. Même s’il profite d’une retraite bien méritée, Jean-Michel continue de s’occuper.

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La carrière du joueur a été brillante, en tant que meneur de jeu et capitaine emblématique d’abord, de 1970 à 1987 (à l’Asvel, Tours, Limoges et au Racing Paris), avec un parcours ponctué par un beau palmarès (deux coupes Korac, sept titres de champion de France, 210 sélections en Equipe de France…). Puis avec le costume d’entraîneur qu’il aura étrenné pendant 23 ans avec là aussi de beaux succès. Cette aventure s’est terminée par cinq ans à l’AS Monaco, de 2010 à 2015 où « Segalo », en tant qu’entraîneur de l’équipe première (jusqu’en 2013) puis de la section « amateur », a contribué à faire de la « Roca Team » le club qu’il est aujourd’hui, toujours assoiffé de titres.

Au matin d’un moment espéré de longue date sur le Rocher et alors que le club avait buté sur l’Asvel en phases finales ces deux dernières années, BasketEurope est allé prendre des nouvelles de l’un des hommes forts du projet rouge et blanc qu’il voit désormais évoluer de loin, mais avec un attachement toujours intact.

Jean-Michel Sénégal, que faites-vous de beau en ce moment ?

Retraité ! Je m’occupe de mes petits enfants. Ma fille a eu des jumelles, c’est assez intéressant, on passe de bons moments. Et puis je m’occupe toujours des camps de basket à Superdévoluy. Ça prend quand même pas mal de temps. Entre ça et la famille, on a un peu changé de mode de vie, mais on est toujours bien pris. Surtout les week-ends !

Comment se présente la prochaine édition du camp ?

On attaque demain (ce dimanche NDLR). Je suis sur place. Ça se présente très bien, on est complet depuis fin janvier. Il reste quelques places pour le mois d’août mais en juillet, on attend beaucoup de monde. C’est un gros camp, ça fait 35 ans qu’il existe donc il est assez renommé. Le bouche à oreille fonctionne très bien, les gens reviennent d’une année sur l’autre. C’est devenu une grosse organisation car il y a quand même beaucoup de stagiaires. Il faut arriver à gérer tout ça, et je m’y implique pleinement.

Avez-vous pu suivre cette finale entre Le Mans et Monaco ?

Oui, j’ai vu tous les matchs, pas toujours en entier. Je regarde toujours les fins de match car normalement c’est là que ça se joue et c’est plus intéressant. Pour la finale, j’ai pu suivre tous les matchs en direct.

Pensiez-vous que Monaco allait autant souffrir ?

Oui et non. Oui parce que ce qu’a fait Le Mans contre Strasbourg, d’aller gagner le match 2 et le match 5 là-bas, ça voulait dire qu’ils étaient sur une dynamique intéressante. Donc je les voyais bien gagner à Monaco. On se rend compte qu’en Playoffs, c’est toujours très dur de gagner deux matchs de suite et encore plus dur d’en gagner trois de suite. Le Mans a échoué au dernier, et ce ne sera pas si évident sur ce 5e match. L’équipe qui perd va essayer de s’organiser différemment tandis que chez l’équipe qui gagne, on peut être tenté de ne pas changer les choses. Et ça évolue comme ça, d’un match sur l’autre. Donc, au final je dirais que je m’attendais à une série difficile et on n’est pas déçu de ce côté là.

La façon dont Monaco parviendra à contenir Youssoupha Fall sera l’une des clés de ce 5e match. Vous en voyez d’autres ?

Oui, ça c’est sûr. Comme il a eu des soucis, le coach du Mans va probablement essayer de changer quelque chose. Est ce que Monaco va réussir à garder la même dynamique ? Ce qui est super intéressant, c’est qu’on se rend compte qu’il n’y a aucun match qui ressemble au précédent. Il ne faut jamais faire de plans ou de pronostics en fonction de ce qu’il s’est passé parce qu’à chaque fois, le match suivant, c’est une autre histoire. Donc c’est vraiment compliqué de dégager des axes pour ce 5e épisode. Que va faire le coach du Mans ? Que va faire celui de Monaco ? Qu’est ce qu’ils vont changer ? Monaco sera tenté de ne rien changer après son super 4e match. C’est toujours un peu le problème, quand l’équipe d’en face change ses armes. Il suffit de mal démarrer le match et ça y est, vous voilà parti en galère! (rires) C’est toujours pareil. Si Le Mans attaque bien, ça peut faire basculer tout ça. Monaco peut aussi étouffer le MSB au début, mais on a aussi déjà vu les Manceaux revenir en fin de match. Il faut déjà attendre les premières minutes pour dégager des tendances, c’est très difficile là, de lire dans une boule de cristal.

« Je garde aussi un bon souvenir du coach, Zvezdan Mitrovic, qui était très sympa »

Votre cœur balance quand même pour la « Roca Team » ?

Bien sûr ! Monaco sera champion, évidemment. J’ai pris l’équipe en Nationale 2 à l’époque, j’y suis quand même un peu pour quelque chose ! (rires) Ils étaient au fin fond de la N2, il n’y a pas si longtemps que ça, il y a 6-7 ans. Donc c’est sûr que je suis Monaco beaucoup plus à présent. J’y ai passé cinq très belles années.

Vous en êtes partis en bons termes ?

Ça s’est fini sur une très bonne entente parce que je suis resté pour m’occuper des U18 les deux dernières années. J’étais payé et plutôt que d’être payé à ne rien faire, j’ai préféré m’investir dans la structure « amateur ». Je suis resté en bons termes avec tout le monde au club. J’ai fait ces deux ans pour finir (2013-2015), j’ai même coaché l’équipe 2 à un moment avec les U18. Sur les cinq ans là-bas, ça s’est vraiment bien passé. On le sait, il y a eu un problème avec le président de l’époque (changement de gouvernance), j’ai arrêté de coacher l’équipe pro, mais il n’y a rien eu de plus et ça ne m’a pas dérangé de rester et de continuer à entraîner là-bas.

Vous avez pu venir voir quelques matchs sur place pendant ces Playoffs ?

Non, je n’ai pas vu un seul match de l’année et je ne serai donc pas au dernier de la saison. Cette année, je ne suis descendu qu’une fois à Monaco, c’était pour faire passer les diplômes d’Ali Bouziane, entraîneur du centre de formation du club. J’étais envoyé par la fédération pour le superviser. Je n’ai pas vu de matchs, ce qui ne m’empêche pas de garder d’excellentes relations avec l’ancien président qui dirige aujourd’hui la section « amateur », Arnaud Giuisti. Sinon, je garde aussi un bon souvenir du coach, Zvezdan Mitrovic, qui était très sympa. C’est un gars très ouvert, gentil, et puis professionnel. Il fait son métier. Là il va partir à Villeurbanne, il n’a pas d’état d’âmes, ce qui n’empêche pas que c’est un bon gars.

Le magnifique clip de la FFBB sur la carrière de Jean-Michel Sénégal

On a la chance d’avoir quatre beaux meneurs aux styles assez différents sur cette finale. Entre DJ Cooper, Aaron Craft, Justin Cobbs et Antoine Eito, lequel vous fait le plus vibrer ?

C’est difficile, car aucun ne se ressemble. Ils sont tous différents. Pour reprendre les mots de la question, celui qui me fait « vibrer » en ce moment, c’est Steph Curry ! (rires) Et malheureusement, il n’est pas là ! J’ai vu plein de matchs de lui, notamment sur les finales, c’est incroyable ce qu’il arrive à faire…

Avec la vision de jeu qui était la vôtre, un meneur comme DJ Cooper ne doit pas vous laisser insensible ?

Oui, c’est vrai que durant ma carrière, j’ai toujours été passeur (trois fois meilleur passeur du championnat, 1 058 passes décisives en carrière). Mais c’est différent maintenant chez les meneurs de jeu, ils ont tous un certain talent. C’est sûr que j’adore quand il y a une bonne passe, mais les mecs qui mettent des paniers de loin, des tirs difficiles, j’aime beaucoup aussi. Les meneurs doivent savoir tout faire aujourd’hui tout en organisant le jeu pour l’équipe. Honnêtement, des quatre meneurs sur la finale, ce sont tous des très bons. D’un match sur l’autre, ça peut changer. Ce qui est intéressant pour moi, c’est de voir quand ils ne sont pas bons. Enfin quand ils passent un peu au travers. Sur les quatre matchs, ils ont tous montré quelque chose de fort et quand ils sont gênés, ils doivent arriver à amener autre chose, c’est ça qui m’intéresse. De ne pas forcer leurs tirs pour finir par enchaîner un 0/5, ou de balancer cinq passes dans les tribunes. C’est surtout ça que je regarde. Les quatre ont des qualités, mais je reste sur Steph Curry, qui m’impressionne vraiment. Il fait tout, des passes, des tirs… Et puis il est pas grand, il doit faire 1,90m, il a un physique comme nous, mais c’est un joueur extraordinaire.

Au niveau de la comparaison, il y avait aussi Antoine Eito… pour les chaussettes montantes !

Oui (Rires) Allez restons sur DJ Cooper ! Ne lui dites pas surtout (rires).

« A notre époque, on pouvait encore gagner trois titres de suite. Maintenant, chez celui qui va être champion, la première question qu’on se pose, c’est de savoir qui va rester dans l’effectif »

De quoi êtes-vous le plus fier au cours de votre passage à Monaco ?

C’est plus un ensemble. Quand je suis arrivé à Monaco, je quittais le Puy-en-Velay qui avait fini 2e en Nationale 1. Monaco m’avait contacté parce qu’ils avaient un peu de mal en N2. Et puis le président est venu me voir et m’a dit « A Monaco, tout est possible ». Et voilà le résultat. Le budget n’était pas celui d’aujourd’hui, il était question de lancer le truc, et c’est le président qui avait raison. A Monaco, tout a été possible très rapidement. Je ne pense pas que ça aurait pu se faire aussi vite dans un club « made in France » on va dire.

C’est une bonne nouvelle, l’arrivée du telle locomotive pour le basket français ?

Je crois, parce qu’ils sont quand même sobres. D’après ce que je vois, ils ne la ramènent pas, ils respectent les règles, ils font le job. Ils font de belles équipes, chaque année ils recrutent bien, et plus il y a d’équipes avec de gros budgets, mieux c’est. Ça permet au basket français de garder de gros joueurs. Et plus il y a de bons joueurs, mieux c’est.

Si Monaco gagne ce dimanche, ça peut être le premier titre d’une longue série ?

Peut-être, mais c’est tellement compliqué aujourd’hui de gagner deux titres de suite. Vous avez vu, le niveau est quand même assez serré en haut de tableau. A notre époque, on pouvait encore gagner trois titres de suite. Maintenant, chez celui qui va être champion, la première question qu’on se pose, c’est de savoir qui va rester dans l’effectif. Si les joueurs sont trop bons, ils partent, et s’ils ne sont pas assez bons… ils partent aussi ! Là déjà à Monaco le coach va partir, et d’une année sur l’autre, ça peut évoluer. Il suffit de regarder Chalon cette année, champion 2017. La question n’était pas de savoir s’ils allaient pouvoir être à nouveau champions mais plutôt s’ils allaient rester en Jeep ELITE. C’est un peu exagéré, et Monaco sera manifestement à l’abri de ce genre de mésaventure. Mais ils ne sont pas à l’abri de changer plusieurs joueurs et de finir troisièmes ou quatrièmes la saison suivante.

Un pronostic pour ce 5e match ?

C’est compliqué, comme je vous ai dit avec Monaco qui a gagné le dernier match et sachant que c’est toujours difficile d’en prendre deux de suite. Quand je parie, je parie toujours sur les plus grosses cotes. Regardez donc la plus grosse cote, et le résultat est là !

Jean-Michel Sénégal honoré à l’occasion de France-Serbie en août 2013 avant l’Euro aux côtés de Jean-Pierre Siutat président de la FFBB et de la légende Hervé Dubuisson, son ancien coéquipier au Racing Paris et en Equipe de France

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La carrière du joueur a été brillante, en tant que meneur de jeu et capitaine emblématique d’abord, de 1970 à 1987 (à l’Asvel, Tours, Limoges et au Racing Paris), avec un parcours ponctué par un beau palmarès (deux coupes Korac, sept titres de champion de France, 210 sélections en Equipe de France…). Puis avec le costume d’entraîneur qu’il aura étrenné pendant 23 ans avec là aussi de beaux succès. Cette aventure s’est terminée par cinq ans à l’AS Monaco, de 2010 à 2015 où « Segalo », en tant qu’entraîneur de l’équipe première (jusqu’en 2013) puis de la section « amateur », a contribué à faire de la « Roca Team » le club qu’il est aujourd’hui, toujours assoiffé de titres.

Au matin d’un moment espéré de longue date sur le Rocher et alors que le club avait buté sur l’Asvel en phases finales ces deux dernières années, BasketEurope est allé prendre des nouvelles de l’un des hommes forts du projet rouge et blanc qu’il voit désormais évoluer de loin, mais avec un attachement toujours intact.

Jean-Michel Sénégal, que faites-vous de beau en ce moment ?

Retraité ! Je m’occupe de mes petits enfants. Ma fille a eu des jumelles, c’est assez intéressant, on passe de bons moments. Et puis je m’occupe toujours des camps de basket à Superdévoluy. Ça prend quand même pas mal de temps. Entre ça et la famille, on a un peu changé de mode de vie, mais on est toujours bien pris. Surtout les week-ends !

Comment se présente la prochaine édition du camp ?

On attaque demain (ce dimanche NDLR). Je suis sur place. Ça se présente très bien, on est complet depuis fin janvier. Il reste quelques places pour le mois d’août mais en juillet, on attend beaucoup de monde. C’est un gros camp, ça fait 35 ans qu’il existe donc il est assez renommé. Le bouche à oreille fonctionne très bien, les gens reviennent d’une année sur l’autre. C’est devenu une grosse organisation car il y a quand même beaucoup de stagiaires. Il faut arriver à gérer tout ça, et je m’y implique pleinement.

Avez-vous pu suivre cette finale entre Le Mans et Monaco ?

Oui, j’ai vu tous les matchs, pas toujours en entier. Je regarde toujours les fins de match car normalement c’est là que ça se joue et c’est plus intéressant. Pour la finale, j’ai pu suivre tous les matchs en direct.

Pensiez-vous que Monaco allait autant souffrir ?

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Photos LNB/Hervé Bellenger  (DJ Cooper et Justin Cobbs) et FFBB

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