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Interview Sylvain Francisco (Paris Basketball) : « Après trois mois aux USA, j’étais déjà classé parmi les meilleurs joueurs de Floride »

Jeune meneur de jeu assez peu connu en France, Sylvain Francisco (1,80m, 21 ans) sort d’une saison avec Levallois, sa première en pro. Coaché par Frédéric Fauthoux, il a pu gouter à la Jeep Elite et à l’Eurocup. Après avoir quitté les Métropolitains avant la reprise de la saison et être resté plusie

Jeune meneur de jeu assez peu connu en France, Sylvain Francisco (1,80m, 21 ans) sort d’une saison avec Levallois, sa première en pro. Coaché par Frédéric Fauthoux, il a pu gouter à la Jeep Elite et à l’Eurocup. Après avoir quitté les Métropolitains avant la reprise de la saison et être resté plusieurs semaines sans club, l’ancien pensionnaire de la West Oaks Academy s’est engagé pour toute la saison avec le Paris Basketball, en Pro B.

Arrivé depuis quelques jours au sein de la formation entraînée par Jean-Christophe Prat, l’ancien joueur des Metropolitans a répondu à nos questions avant l’entraînement de l’après-midi au centre d’entraînement du Paris Basketball, The One Ball, à Noisy-le-Grand. Hier soir, pour sa première sortie, il s’est fendu de 18 points lors de la défaite à Lille, 74-82.

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Comment s’est faite cette signature ?

Je suis resté un bon bout de temps sans club, je suis souvent allé voir Paris jouer. Je me suis dit que Paris est une bonne équipe avec un projet très, très intéressant. Il y a plusieurs mois, le club voulait déjà me signer mais à ce moment-là j’avais d’autres priorités, mais quand ils m’ont recontacté j’ai dit oui tout de suite. Ils n’ont qu’un seul meneur, qui est beaucoup utilisé, donc j’avais vraiment envie de leur apporter mon jeu. J’ai vu les matchs et je me suis dit qu’il y a vraiment quelque chose qui peut se faire ici.

Avez-vous suivi la création du club ? Qu’en pensez-vous ?

C’est un projet vraiment intéressant. Ils ont créé leur équipe très tard, mais je pense que l’équipe va gravir les échelons au fur et à mesure. Je pense que cette équipe va devenir très sérieuse. Il y a un bon staff et c’est une très bonne organisation.

Que pensez-vous du fait de vous entraîner et de jouer vos matchs dans un endroit différent ?

Ça ne m’est encore jamais arrivé. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais ça me fait un peu bizarre. C’est plutôt des choses qu’on voit en NBA, mais on verra bien. Ici, au One Ball, on a vraiment des installations exceptionnelles. C’est très spécial d’avoir ça en France.

Vous arrivez dans un club qui est dans une situation difficile, lanterne rouge avec une seule victoire, ce n’est pas trop de pression ?

Non pas du tout parce que je sais qu’on n’a qu’une ou deux victoires de retard sur les équipes au-dessus de nous au classement donc je pense qu’on peut faire quelque chose. Personnellement, je pense que je peux amener beaucoup d’intensité que ce soit en attaque ou en défense. Je ne m’inquiète pas du tout, le coach non plus et les joueurs non plus donc il n’y a pas de raison.

Vous êtes originaire du coin, ça doit être spécial de pouvoir jouer à la maison.

C’est vraiment cool de pouvoir jouer à la maison. La famille peut être là, les amis proches aussi, les gens que tu connais depuis le début peuvent être là pour voir ça. Avoir une équipe pro à Paris, il n’y a pas mieux, même s’il y a les « cousins » de Levallois et Nanterre, enfin Paris a de nouveau une équipe à proprement dite.

Vous avez connu une fin d’été un peu mouvementée, vous aviez signé pro à Levallois puis finalement vous êtes parti, que s’est-il passé ?

Je ne peux pas vraiment en parler pour l’instant, mais c’est assez grave.

Qu’avez-vous fait entre ce départ et votre arrivée au Paris Basketball ?

J’ai travaillé dur tous les jours. Je me levais entre 4 heures et 6 heures du matin pour aller courir. J’aime bien y aller à cette heure-là parce que je vois les gens qui se lèvent aussi pour aller au travail. Je vois leur tête fatiguée et je me dis que je ne veux pas faire ça, me lever à cette heure-là toute ma vie pour aller travailler. C’est quelque chose qui me motive. Il faut que je fasse des sacrifices. Même s’il y a eu des problèmes à Levallois, j’aurais d’autres opportunités un jour ou l’autre. Je bossais tout le temps, le soir de 21 heures à 00h30 voire une heure du matin je m’entrainais à la Hoops Factory. Je m’entraînais tout seul, j’étais vraiment dans ma bulle, il n’y avait aucun coach même si on m’a proposé plusieurs fois, je voulais vraiment travailler seul.

Vous n’avez pas eu d’autres propositions avant Paris ?

Il y avait toujours des propositions que ce soit en Grèce ou en Italie, mais les clubs cherchaient plutôt des meneurs d’expérience, des vétérans.

« J’ai fait des demandes à beaucoup de centre de formation, j’envoyais quelques CV, mais c’était toujours non. »

Pour revenir sur votre parcours, on ne vous connait pas vraiment en France, pouvez-vous nous en parler ?

J’ai commencé en benjamin au Paris Basket Racing et j’ai fait ma deuxième année à Villemomble. Quand je suis passé en minime je suis parti à Saint-Etienne avec mes deux frères, Roger et Bateko. J’ai intégré leur centre de formation. J’ai fait des demandes à beaucoup de centre de formation, j’envoyais quelques CV, mais c’était toujours non. Principalement à cause ma taille, j’étais trop petit et ils disaient que mon jeu était trop américanisé. D’un côté ça m’énervait, mais de l’autre ça me donnait encore plus envie de bosser parce que je savais que je n’allais pas forcément grandir. Passé cadet je suis rentré à Villemomble et ensuite je suis parti aux Etats-Unis.

Le début de l’aventure américaine.

Je suis d’abord allé à Miami, au Elevate Sport Institute. Il y avait comme coach Ganon Baker, qui est le coach individuel de Kevin Durant. C’est un gros coach, il m’a beaucoup appris. Il y avait aussi Coddy Toppert, qui est aujourd’hui assistant coach aux Phoenix Suns. J’avais vraiment des entraîneurs qui pouvaient me lancer là-bas. Au début c’était difficile parce que je n’avais pas du tout de minutes. Les joueurs qui étaient dans mon équipe étaient vraiment connu là-bas et il fallait que je travaille dur pour gagner ma place. Après ça je suis allé à Liberty Christian où ça s’est bien passé, où j’avais beaucoup de responsabilités, mais malheureusement on a perdu en quart de finale national. Pour la dernière année je suis parti à West Oaks Academy et c’est vraiment là-bas où j’ai été bon.

C’est à ce moment-là qu’on a commencé à entendre parler de vous en France en voyant les mixtapes.

C’est là qu’en France on a vu les mixtapes, mais j’en avais déjà bien avant. Après trois mois à Elevate, j’étais déjà classé parmi les meilleurs joueurs de Floride et je commençais à être connu. Ensuite j’ai participé aux EYBL, qui sont des ligues d’été. Dans mon équipe j’avais Kevin Knox qui est aujourd’hui aux New York Knicks et à cette époque-là j’ai joué contre les Dennis Smith Jr, Trae Young, Michael Porter Jr, qui sont maintenant en NBA. C’est dans ces ligues-là que tu essayes d’obtenir des offres universitaires. Je devais être classé parmi les meilleurs meneurs de la nation, mais comme je suis rentré pour être avec l’Equipe de France U20 je n’ai pas pu être classé. Il nous restait encore les playoffs à disputer avec mon équipe. L’Equipe de France était ma priorité comme c’était la première fois que l’on m’appelait.

« Ce que je n’ai vraiment pas appris, ce que je regrette le plus, c’est de ne pas avoir été formé comme un vrai meneur. Gérer les temps de jeu, le tempo de l’équipe… »

N’avez-vous pas été tenté par la NCAA ?

Je n’ai pas pu aller en NCAA. Je suis parti aux Etats-Unis en quatrième et j’ai fait exprès de rentrer en France pour ma troisième pour être considéré comme JFL. Je ne voulais pas prendre le risque d’être considéré comme un étranger en France. Pour aller en NCAA, ils regardent les derniers bulletins de tes quatre dernières années. Pour le lycée tout était bon, ce qui a coincé c’était mon dernier trimestre de mon année de troisième. J’avais des notes insuffisantes donc ce n’est pas passé. Ils m’ont dit que soit je ne jouais pas toute la première année soit j’allais en Junior College, qui est une université en deux ans qui te permet d’ensuite être transféré dans une université de quatre ans. Je n’ai pas voulu parce que je voulais signer à Kansas ou à Western Kentucky. C’est à ce moment-là, donc l’été dernier, que je suis rentré en France pour voir… C’est rare qu’un joueur sorte de High School et joue tout de suite en pro mais j’ai tenté. J’ai pu faire un test d’un mois à Levallois. Ça a été concluant et j’ai pu signer un contrat espoir/pro. C’était vraiment important pour moi.

Que vous a apporté votre formation aux Etats-unis ?

Ça m’a apporté de la confiance. Quand je suis arrivé et que j’ai vu les joueurs contre lesquels j’allais jouer je me suis dit « ok là ça commence à devenir sérieux ». Entraînement après entraînement je gagnais de la confiance. Aux Etats-Unis c’est beaucoup dans l’agressivité, dans les qualités athlétiques. Ce que j’ai vraiment aimé c’est jouer contre des gros joueurs et montrer qu’un étranger peut venir aux Etats-Unis et montrer ce qu’il vaut. Il n’y a pas que les Américains qui sont bons. C’était une belle expérience, mais ce que je n’ai vraiment pas appris, ce que je regrette le plus, c’est de ne pas avoir été formé comme un vrai meneur. Gérer les temps de jeu, le tempo de l’équipe… Quand tu es un meneur scoreur aux Etats-Unis, on te dit « vas-y, vas-y » tout le temps. La personne qui m’a vraiment appris ça et que je remercie beaucoup c’est Jean-Aimé Toupane quand j’étais avec l’Equipe de France. Quand je suis arrivé, tout ce qui était déplacement sans ballon, jouer les pick-and-rolls, faire des passes, je ne connaissais pas. Moi c’était ballon dans les mains et direction le panier (sourire) ! C’est vraiment lui qui m’a appris à être un meneur.

Comment jugeriez-vous votre saison dernière, votre première en pro ?

J’ai beaucoup appris parce qu’à mes côtés il y avait des joueurs avec qui je ne pensais pas que j’allais jouer. Je pense à Louis Campbell, Klemen Prepelic, Boris Diaw et même Florent Pietrus. Ce sont des joueurs d’expérience qui connaissent le basket. Je les respecte vraiment. Louis a été mon mentor pendant cette année-là. Il y avait aussi coach Fred Fauthoux. Il jouait meneur et il m’a beaucoup appris, il m’a transmis son savoir sur comment jouer meneur. Je ne regrette rien du tout de cette année, j’ai beaucoup appris et j’ai eu la chance de jouer en pro et spécialement en Eurocup, qui est quelque chose que je ne connaissais pas du tout. Il n’y avait rien de mieux pour moi.

Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ?

Je suis le genre de personne qui est vraiment discret, je n’aime pas faire le buzz, mais ça fait partie du basket. Je pense être comme tout le monde, je veux jouer au plus haut niveau. Pourquoi pas la NBA? L’Euroleague? C’est bien de le dire, mais il faut travailler. Je dois être exemplaire, irréprochable, au niveau du comportement. Je pense que ça peut le faire.

Sur quels axes pensez-vous devoir travailler en priorité ?

Surtout la vision de jeu. Je m’améliore petit à petit, mais ça demande beaucoup de travail encore. L’année dernière, j’ai beaucoup travaillé mon floater. J’ai aussi perfectionné mon tir. Je jouais beaucoup à deux points, mi-distance. A trois points j’ai un tir aussi mais il y a les gens qui savent shooter et il y a les gens qui savent marquer. Avant je savais shooter, mais maintenant je pense savoir marquer aussi. Je pense que cette année ça peut le faire.

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Comment s’est faite cette signature ?

Je suis resté un bon bout de temps sans club, je suis souvent allé voir Paris jouer. Je me suis dit que Paris est une bonne équipe avec un projet très, très intéressant. Il y a plusieurs mois, le club voulait déjà me signer mais à ce moment-là j’avais d’autres priorités, mais quand ils m’ont recontacté j’ai dit oui tout de suite. Ils n’ont qu’un seul meneur, qui est beaucoup utilisé, donc j’avais vraiment envie de leur apporter mon jeu. J’ai vu les matchs et je me suis dit qu’il y a vraiment quelque chose qui peut se faire ici.

Avez-vous suivi la création du club ? Qu’en pensez-vous ?

C’est un projet vraiment intéressant. Ils ont créé leur équipe très tard, mais je pense que l’équipe va gravir les échelons au fur et à mesure. Je pense que cette équipe va devenir très sérieuse. Il y a un bon staff et c’est une très bonne organisation.

Que pensez-vous du fait de vous entraîner et de jouer vos matchs dans un endroit différent ?

Ça ne m’est encore jamais arrivé. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais ça me fait un peu bizarre. C’est plutôt des choses qu’on voit en NBA, mais on verra bien. Ici, au One Ball, on a vraiment des installations exceptionnelles. C’est très spécial d’avoir ça en France.

Vous arrivez dans un club qui est dans une situation difficile, lanterne rouge avec une seule victoire, ce n’est pas trop de pression ?

Non pas du tout parce que je sais qu’on n’a qu’une ou deux victoires de retard sur les équipes au-dessus de nous au classement donc je pense qu’on peut faire quelque chose. Personnellement, je pense que je peux amener beaucoup d’intensité que ce soit en attaque ou en défense. Je ne m’inquiète pas du tout, le coach non plus et les joueurs non plus donc il n’y a pas de raison.[/arm_restrict_content]

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Photo : Eurocup/InsideTheU

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