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Interview Solo Diabaté (SLUC Nancy) : « J’ai eu peur pour ma carrière, mais aussi pour ma santé »

Arrivé à Nancy en septembre, Souleyman Diabaté (1,83m, 31 ans) a d’abord été recalé de la visite médicale. Un problème au coeur lui a été diagnostiqué, suite à une contre expertise de la LNB, il a été déclaré apte à jouer. En toute sincérité, l’international ivoirien revient sur cet épisode compliqu

Arrivé à Nancy en septembre, Souleyman Diabaté (1,83m, 31 ans) a d’abord été recalé de la visite médicale. Un problème au coeur lui a été diagnostiqué, suite à une contre expertise de la LNB, il a été déclaré apte à jouer. En toute sincérité, l’international ivoirien revient sur cet épisode compliqué, sur sa saison en Macédoine ou encore sur les chances de la Côte d’Ivoire de se qualifier pour la coupe du Monde.

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Que s’est-il passé lors de votre arrivée à Nancy ?

C’était en septembre, je revenais des matchs de qualification pour la coupe du Monde avec la Côté d’Ivoire. J’arrive à Nancy, j’étais en contact permanent avec le coach, je viens pour signer le contrat, ce qui a été fait sauf qu’à la visite médicale on me dit que j’ai un problème au coeur. Ils m’ont dit qu’il fallait que j’arrête le basket. Avec mon agent, nous avons logiquement décidé de faire une contre expertise que l’on a réalisé avec le médecin de la LNB, qui m’a dit que j’étais apte à jouer. A partir de ce moment-là on est entré dans une sorte de bras de fer avec Nancy (sourire). Entre temps ils ont signé John Cox et je sais qu’ils avaient une masse salariale encadrée donc c’était un peu compliqué de trouver un terrain d’entente. J’avais envie de venir à Nancy et le club voulait que je signe donc il suffisait juste de trouver le bon compromis, ce qui a été fait grâce au président et au coach. Je suis très content d’être là !

Avez-vous eu peur que votre carrière soit terminée ?

Si… Pendant l’attente du résultat de la contre expertise j’y pensais tout le temps. La résultat a mis du temps à arriver donc avec mon agent on commençait à se poser la question de savoir si ce n’était pas parce que les résultats étaient négatifs que ça mettait autant de temps… Donc oui j’ai eu peur pour ma carrière, mais au-delà du basket j’ai eu peur pour ma santé. C’est difficile de se dire qu’on est malade, en plus le coeur ce n’est pas la cheville ou le genou, c’est sérieux. Je suis passé par plusieurs sentiments (sourire) !

Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?

Je me suis entraîné, mais je n’aime pas trop aller m’entraîner avec les équipes même si mon agent avait parlé avec le coach de Rouen qui était d’accord pour m’accueillir pour m’entraîner. Finalement je n’y suis pas allé parce que je n’étais pas sûr, j’attendais la réponse de la ligue, mais j’ai continué à jouer au basket avec des amis. J’ai continué à m’entraîner tout seul, c’était moins intense forcément donc au cas où les nouvelles n’étaient pas bonnes, c’était moins de risques de pris. J’ai continué de m’entretenir comme ça, tout seul ou avec des amis.

Comment vous sentez-vous physiquement ?

Honnêtement, les deux premiers jours j’avais beaucoup de courbatures. maintenant, ça va. Je pense que je suis encore dans l’excitation de la reprise, il va falloir attendre deux ou trois semaines avant de pouvoir vraiment juger mon état physique. Mais ça va, j’ai fait des trucs à l’entraînement que je ne pensais pas pouvoir faire après tout ce temps d’arrêt. Je suis content et je pense que le coach est aussi agréablement surpris par ma forme actuelle qui n’est pas celle qu’il attendait forcément, mais qui est quand même au-dessus de celle qu’il croyait ! Pour l’instant tout le monde est content.

« J’ai signé jusqu’en 2020 mais pourquoi pas prolonger après si tout se passe bien et que le club veut aussi me garder »

C’est un club que vous connaissez déjà et vous avez joué votre meilleur basket en France, dans quel état d’esprit arrivez-vous ici ?

Je connais déjà le club et le coach, c’est très positif pour moi. Je connais pas mal de monde, Marcellus Sommerville et John Cox, on a l’habitude de jouer les uns contre les autres. Meridis Houmounou, Philippe Braud, j’ai joué avec, etc. L’intégration a été assez simple. J’arrive en me disant que le SLUC est sixième alors que l’objectif c’est de monter donc je me dit qu’il faut que je sois prêt tout de suite, qu’il faut que je sois performant tout de suite, même si je sais que j’aurai forcément besoin de temps. Je dois être exigeant avec moi-même pour répondre aux objectifs du club. Il faut performer tout de suite personnellement et en tant qu’équipe. Je suis très, très motivé.

C’est le challenge de remonter en Jeep Elite qui vous intéresse ?

C’est sûr. Mais j’ai aussi beaucoup bougé ces derniers temps donc j’étais à la recherche de stabilité. Châlons-Reims m’avait aussi proposé un contrat de deux ans, mais pour des raisons que moi-même je ne serais pas capable d’évoquer j’ai refusé. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas accepté le contrat (rires). Tant pis pour moi. Aujourd’hui, je suis content d’être à Nancy. C’est un bon challenge pour moi. J’ai beaucoup apprécié mon passage ici donc si je peux participer à leur montée, ce serait la possibilité de laisser une trace à Nancy donc ça serait sympa (sourire).

Que pensez-vous du championnat de Pro B ?

Je ne connais pas la Pro B, j’ai uniquement vu quelques matchs de Rouen et je trouve qu’ils jouent un bon basket. Mais je dois avouer que je ne connais pas du tout la Pro B. J’ai eu différent échos. D’un côté, on m’a dit que c’est très difficile de jouer en Pro B et d’un autre côté on m’a dit que c’est plutôt facile. Chacun son jugement, on verra.

Que pensez-vous du SLUC ?

On a une bonne équipe parce que le coach a réussi à bien mixer entre jeunesse et expérience. Il y a un peu de tout, mais c’est à nous de trouver la bonne alchimie pour aller tous dans la même direction. Et je pense que c’est déjà le cas donc à moi de me mettre dans le rang. L’équipe est vraiment bien, il y a une bonne ambiance, on s’entraine vraiment bien avec beaucoup d’intensité. Il y a beaucoup de talent donc si on est sérieux on devrait pouvoir y arriver.

Votre priorité était-elle de revenir en France ?

Pas spécialement, mais à 31 ans j’avais peut-être aussi envie de me poser pour retrouver une certaine stabilité. Pour moi Nancy c’est un bon choix, même si c’est la Pro B. Je pense que c’est un bon choix, c’est un bon challenge, et si on arrive à atteindre notre objectif pourquoi pas s’inscrire dans la durée avec Nancy. J’ai signé jusqu’en 2020 mais pourquoi pas prolonger après si tout se passe bien et que le club veut aussi me garder. Personnellement je ne serais pas contre, mais étape par étape. Pour l’instant il faut déjà monter en Jeep Elite.

« On nous donne nos primes… pas à temps, mais ce n’est pas ça le plus important. Le plus important c’est de pouvoir participer aux différentes compétitions »

Que pensez-vous de votre expériences en Macédoine ?

En Macédoine je n’ai pas pu expérimente leur championnat parce qu’il commençait en mars et je suis parti en février. Avec eux je jouais uniquement en Ligue Adriatique et en Eurocup. Mais la Ligue Adriatique… Magnifique ! Personnellement j’ai beaucoup aimé. Tous les gens qui ont joué dans ce championnat diront que c’est bien parce que le niveau est bon et c’est un style de jeu différent. J’ai beaucoup aimé. L’Eurocup aussi était intéressante même si on n’avait pas de chance d’aller loin. On a voyagé, on a joué contre des bonnes équipes. C’était une découverte enrichissante.

Au niveau de l’organisation du club ?

Je ne suis pas tellement à cheval sur ces choses-là, mais je trouve quand même que le minimum était fait. Du moment que je suis bien logé et que la salle d’entrainement est bien, pour moi tout est bon. Le reste ce sont des détails qui m’importent peu. Au niveau des contrats c’est globalement la même chose qu’en France sauf qu’il faut toujours faire attention dans ce genre de pays… En France, on a la chance d’avoir des loi qui concernent tout ça, mais là-bas… Justement j’ai dû aller jusqu’au tribunal de la FIBA avec le club de Macédoine.

Y a-t-il encore une possibilité pour que la Côte d’Ivoire se qualifie pour la Coupe du monde ?

Oui, mais c’est vrai que c’est compliqué. On a trois matchs, on doit avoir un différentiel de point total de 65 points après ces trois matchs. Je pense qu’on a des chances de battre le Mali de 30 points, sans leur manquer de respect. Ils ne jouent rien donc ils auront beaucoup d’absents. C’est une opportunité à saisir. Le Rwanda ne joue rien non plus donc c’est aussi à prendre. Ensuite, on verra contre le Nigeria, mais il faut déjà que l’on gagne nos trois matchs.

Est-ce bien organisé autour de la sélection nationale ?

C’était bien organisé à un certain moment. Je pense qu’aujourd’hui on a perdu un peu de professionnalisme et beaucoup de moyens financiers. A l’époque, le président de la fédération nationale était quelqu’un de très riche qui injectait son propre argent dans la fédération. Il travaillait aussi au ministère des sports donc c’était plus facile pour débloquer des fonds. Aujourd’hui on a un peu de mal mais on arrive quand même à faire le minimum. On nous donne nos primes… pas à temps, mais ce n’est pas ça le plus important. Le plus important c’est de pouvoir participer aux différentes compétitions.

« Je pense à des business en Côte d’Ivoire »

Pape Philippe Amagou qui a été votre coéquipier en sélection et à Roanne vient de prendre sa retraite. Pensez-vous à votre reconversion ?

Forcément, on y pense tous. J’ai d’ailleurs parlé à Pape il y a pas longtemps, il m’a dit qu’il a aussi arrêté à cause de ses problèmes de dos sinon je pense qu’il aurait continué. Aujourd’hui il travaille dans les finances. Chacun sa reconversion. Personnellement, je pense à des business en Côte d’Ivoire.

Comment vous étiez-vous retrouvé en France, au centre de formation de Dijon à l’époque ?

J’ai ma sœur qui habite avec son mari à Paris. A l’époque où j’ai commencé le basket en Côte d’Ivoire, son mari a écrit un mail au président de la Fédération Française de basket en lui disant qu’il avait un beau-frère qui joue en Afrique et qui aimerait bien venir en France pour jouer. J’ai beaucoup de chance parce que Charenton a répondu. Apparemment Michael Toti, qui est aussi ivoirien a vraiment plus au club donc on m’a fait confiance. A ce moment-là des papiers ont été faits pour que je vienne et finalement je n’ai pas obtenu mon visa. Je suis resté en Côte d’Ivoire un an de plus. L’année d’après, j’ai fait voyage en France avec mon club ivoirien. Du coup je me suis entraîné avec Charenton et je suis resté. C’est comme ça qu’a débuté ma carrière en France. Je suis arrivé à 14 ans, j’ai fait mes trois ans cadets. A l’issue de ça, je devais rester avec la Nationale 2 de Charenton mais ça ne se passait pas très bien avec mon coach. Du coup Dijon et Nancy m’ont contacté pour faire des tests avec le centre de formation. Au SLUC, je n’avais pas beaucoup de chance parce qu’il y avait aussi Seidou N’Joya, qui a un peu le même profil que moi mais qui est plus jeune. A Dijon ça s’était bien passé et c’est monsieur Monclar qui a accepté de me prendre dans le centre de formation et directement entraînement avec les pros. J’ai eu beaucoup, beaucoup de chance.

Avez-vous la nationalité française ou avez-vous songé à la demander ?

Non pas encore, mais ça fait des années que j’aurais dû l’avoir. Je me souviens qu’à Nancy, à l’époque, le GM m’avait dit qu’il pouvait s’en occuper. Négligeant que je suis j’ai laissé traîner mais je pense que cette année je vais la faire.

A la FIBA, vous êtes enregistré comme Mouloukou Souleyman Diabaté. C’est votre premier prénom, Mouloukou ?

Oui c’est mon premier prénom. Mais tout le monde à l’habitude de m’appeler « Solo », qui est un diminutif de Souleyman en Afrique.

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Que s’est-il passé lors de votre arrivée à Nancy ?

C’était en septembre, je revenais des matchs de qualification pour la coupe du Monde avec la Côté d’Ivoire. J’arrive à Nancy, j’étais en contact permanent avec le coach, je viens pour signer le contrat, ce qui a été fait sauf qu’à la visite médicale on me dit que j’ai un problème au coeur. Ils m’ont dit qu’il fallait que j’arrête le basket. Avec mon agent, nous avons logiquement décidé de faire une contre expertise que l’on a réalisé avec le médecin de la LNB, qui m’a dit que j’étais apte à jouer. A partir de ce moment-là on est entré dans une sorte de bras de fer avec Nancy (sourire). Entre temps ils ont signé John Cox et je sais qu’ils avaient une masse salariale encadrée donc c’était un peu compliqué de trouver un terrain d’entente. J’avais envie de venir à Nancy et le club voulait que je signe donc il suffisait juste de trouver le bon compromis, ce qui a été fait grâce au président et au coach. Je suis très content d’être là !

Avez-vous eu peur que votre carrière soit terminée ?

Si… Pendant l’attente du résultat de la contre expertise j’y pensais tout le temps. La résultat a mis du temps à arriver donc avec mon agent on commençait à se poser la question de savoir si ce n’était pas parce que les résultats étaient négatifs que ça mettait autant de temps… Donc oui j’ai eu peur pour ma carrière, mais au-delà du basket j’ai eu peur pour ma santé. C’est difficile de se dire qu’on est malade, en plus le coeur ce n’est pas la cheville ou le genou, c’est sérieux. Je suis passé par plusieurs sentiments (sourire) !

Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?

Je me suis entraîné, mais je n’aime pas trop aller m’entraîner avec les équipes même si mon agent avait parlé avec le coach de Rouen qui était d’accord pour m’accueillir pour m’entraîner.

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Photo : FIBA/Liga ABA

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