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Les Little Big Men de Dijon

Sa lourde défaite hier soir au Mans (57-81) ne remet pas en cause une évidence : la JDA Dijon, à la voilure d’apparence légère, a réalisé une belle première moitié de saison. Et c’est elle qui a gagné son billet pour la Leaders Cup. Pas le champion de France.

Sa lourde défaite hier soir au Mans (57-81) ne remet pas en cause une évidence : la JDA Dijon, à la voilure d’apparence légère, a réalisé une belle première moitié de saison. Et c’est elle qui a gagné son billet pour la Leaders Cup. Pas le champion de France.

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Les chiffres ne mentent pas. Avec le 12e budget et la 13e masse salariale de Jeep Elite, la JDA Dijon a gagné son sésame pour la Leaders Cup. Une performance d’autant plus remarquable que les Bourguignons ont dû se farcir quatorze matches de Basketball Champions League et s’ils sont d’ores et déjà éliminés à trois journées de la fin, ils n’ont pas à se flageller. Trois victoires à ce stade c’est correct vu le plateau du groupe C.

Le crû 2018-19 de la JDA perpétue une tradition, à savoir que les résultats au final démentent les prévisions. Il ne faut pas oublier que l’équipe dijonnaise a perdu durant l’inter-saison ses deux joueurs français phare, l’intérieur Jacques Alingue (9,4 points, 5,5 rebonds et surtout la clé de voûte du système défensif) parti à Strasbourg et l’ailier Valentin Bigote (10,0 points plus des playoffs de feu) au Mans, et qu’avec ses moyens financiers limités, la JDA est contrainte de recruter malin en enrôlant des joueurs que les « gros » délaissent. Seul David Holston peut être considéré comme une star dans un effectif numériquement réduit.

« La BCL, c’est très éprouvant », confirme le coach Laurent Legname. « On a un effectif de neuf. J’avais dit que jusqu’à la fin février ça allait nous coûter 3-4 matches. Je ne me suis pas trompé. Ça nous a notamment coûté deux matches à domicile contre Gravelines et Bourg où on perd de deux points à chaque fois. Les deux fois on a un blessé. Contre Gravelines David (Holtson) ne joue pas, et contre Bourg, Ryan (Pearson) joue sur une jambe. Ce sont les aléas. On a fait plus de la moitié des matches à 8 ou 7 joueurs. En ce qui concerne le bilan pour cette première partie de saison, en tant que coach, je veux toujours plus même si je connais les contraintes de masse salariale, etc. Si on m’avait dit que je finirai à 10 victoires et 7 défaites, j’aurais été très content et je le suis vu le nombre de blessés, mais j’ai une petite amertume dans la bouche car on aurait pu en battre une ou deux… Tout coach en veut toujours plus. On va dire que c’est déjà bien. Le bilan est plus que satisfaisant pour ces matches allers. »

La plus belle perf a été accomplie la semaine dernière face à Strasbourg qui a été atomisé en Bourgogne : 80-55. Laurent Legname a véritablement utilisé… 6 joueurs puisque Ryan Pearson, suspendu, et Tarence Kinsey, élongation, n’étaient pas opérationnels et que Gavin Ware n’a joué que huit minutes. Axel Julien a passé 38 minutes sur le terrain, Jérémy Leloup 37, David Holston 35 et… Abdoulaye Loum 34.

Pour ses retrouvailles hier soir avec la JDA, Valentin Bigote estime que le style de la maison est toujours le même. Et c’est un compliment.

« Ça n’a pas trop changé depuis l’année dernière. C’est une équipe très ordonnée, très structurée avec un très bon coach qui sait toujours faire jouer les joueurs ensemble. Ça ne m’étonne pas trop. L’année dernière, on avait déjà fait une bonne saison, c’est vrai que cette année ils font encore mieux et ils vont faire la Leaders Cup. C’est très bien pour eux, ça m’a fait plaisir de revoir tout le monde et de les battre surtout (sourire). Ça fait toujours plaisir de battre son ancien club surtout avec un écart comme ça. J’étais motivé de jouer contre eux, forcément. Je leur souhaite de réussir la fin de saison parce que c’est un club qui travaille vraiment bien et qui mérite. »

Quand l’oxygène n’arrive plus au cerveau

Le Mans avait beaucoup de choses à se faire pardonner avec un besoin urgent d’une victoire encore davantage pour la course aux playoffs que pour une qualification très compromise à la Leaders Cup. On a senti tout de suite que la JDA n’était pas dans le coup, que les remontées de bretelles de coach Legname n’avaient qu’une portée éphémère, que les Manceaux se faisaient rarement prendre en tenaille par les prises à deux dijonnaises. Au bout d’un quart-temps, le MSB avait totalisé le double de points (22-11) et seul l’opportuniste Alexandre Chassang (6 points) avait représenté un danger offensif.

« Les six premières minutes n’étaient pas la meilleure entame possible », euphémisait Jérémy Leloup. « Derrière, on a réussi à être mieux défensivement. En attaque, on a eu des tirs ouverts et on ne les a pas mis alors qu’eux ont mis des gros shoots. Ils ont quelqu’un sur eux et ils les mettent. On a manqué un peu de réussite en première. On n’a pas su garder la même défense. Les petits ballons qui traînent sont pour eux… Il y a des matches où tout va dans un sens. »

Les commentaires du coach étaient de la même veine que ceux de son joueur :

« On a vu dès le premier quart-temps que Le Mans a réussi des tirs très difficiles, soit en fin de possession ou soit à très longue distance. On avait de la volonté, de l’engagement, peut-être pas suffisant par rapport à la fatigue des déplacements. On a vu deux ou trois situations dans le premier quart-temps, surtout sur les 6-7 premières minutes, où on fait des erreurs, c’est une chose, et la deuxième c’est que Le Mans a été en pleine réussite. Ils sont à 65% à la mi-temps avec de gros tirs, quand on est sur le mec, (Cameron) Clark, (Antoine) Eito mettent des shoots à trois-points, on ne peut rien faire d’autre. Oui, dès le début on se dit que la soirée va être très longue et elle l’a été. On a été courageux, on a tout donné. On va vu dès le premier quart-temps que l’on avait de la fatigue de notre côté. Il ne faut pas oublier que l’on est que huit, que Tarence (Kinsey) est toujours blessé. Offensivement, je pense que l’on a plutôt construit nos attaques mais on a manqué terriblement de réussite sur les shoots. Sur les gamelles notamment de Jérémy (Leloup) au début qui changent un peu la donne. »

Sinon en fin de match où il a trouvé quelques ouvertures et mis des paniers acrobatiques de grande classe, David Holtson a été admirablement tenu par Antoine Eito aidé de Jonathan Tabu. Mais les manques ont été collectifs. Avec 14 points, Holston est le seul Dijonnais a avoir marqué en double figure contre six Manceaux. Ainsi Ryan Pearson a été complètement à côté de la plaque face à son ancienne équipe. Témoin un magnifique airball à trois-points. Gavin Ware a été dépassé. La JDA a shooté à 37,1% sur le match.

A l’inverse, Will Yeguete (10 points, 9 rebonds, 5 passes) a fait un gros chantier à l’intérieur alors que Petr Cornelie (16 points, 6 rebonds), par ses trois-points et ses alley-oop fut une sorte d’assassin silencieux. Le MSB n’a pas connu un seul creux en quarante minutes et n’a cessé d’enfoncer le couteau dans la plaie. Le cap des vingt points a été atteint à la 37e minute et sur un 2+1 de Juice Thompson, Le Mans a obtenu la plus grosse marge du match au buzzer.

La fatigue des matches à répétition sachant que la JDA a livré et perdu mercredi une bataille à Athènes face à l’AEK en BCL est-elle une explication majeure ?

« Non, ce n’est pas ça puisque Le Mans est parti cette semaine à Ventspils », a répondu Jérémy Leloup « Le basket est un sport d’adresse. Il y a des soirs où ça rentre et des soirs où on ne met rien. On a eu de bons tirs et c’est donc que l’on a trouvé des solutions en attaque mais on ne les a pas mis dedans. On manque aussi de dureté quand eux augmentent leur agressivité défensive. A ce moment là, on recule un peu. C’est à nous de travailler, d’être cohérent quarante minutes sur l’agressivité défensive puisqu’on sait que ça nous donne derrière du rythme en attaque. Ils ont re-scoré tout de suite sur des rebonds offensifs. C’est un problème que l’on a aussi assez souvent. Il faut que l’on se concentre sur ses points là. »

Ce qui a surtout déplu à Laurent Legname, c’est que ses joueurs se sont encore davantage enfoncés dans les derniers échanges.

« Ça plus ça plus ça fait que l’écart est là. Même si 24 points ça ne reflète pas l’écart du match. A la rigueur, là où je suis le plus déçu c’est sur les cinq dernières minutes. Je prends temps-mort à 5’30 de la fin quand on est à -18 pour leur expliquer que le goal average est important par rapport à la Leaders Cup et que l’on a encore une place à jouer dans le top 4 et qu’il faut perdre de 10-12 points et là ils sont partis en saucisse. Ce sont des joueurs intelligents qui normalement ont conscience des choses mais là… La seule explication, peut-être, c’est la fatigue quand l’oxygène n’arrive plus au cerveau. On ne peut pas laisser un goal average comme ça. Ça me rend fou. »

Fou sur le moment… Mais, comme exprimé plus haut, Laurent Legname sait que ses garçons ont fait depuis octobre un super taf et que cette embardée au Mans est juste à mettre au rayon des accidents de parcours. Les sept autres équipes sont au courant qu’il ne fera pas bon affronter la JDA en quart-de-finale de la Leaders Cup.

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Les chiffres ne mentent pas. Avec le 12e budget et la 13e masse salariale de Jeep Elite, la JDA Dijon a gagné son sésame pour la Leaders Cup. Une performance d’autant plus remarquable que les Bourguignons ont dû se farcir quatorze matches de Basketball Champions League et s’ils sont d’ores et déjà éliminés à trois journées de la fin, ils n’ont pas à se flageller. Trois victoires à ce stade c’est correct vu le plateau du groupe C.

Le crû 2018-19 de la JDA perpétue une tradition, à savoir que les résultats au final démentent les prévisions. Il ne faut pas oublier que l’équipe dijonnaise a perdu durant l’inter-saison ses deux joueurs français phare, l’intérieur Jacques Alingue (9,4 points, 5,5 rebonds et surtout la clé de voûte du système défensif) parti à Strasbourg et l’ailier Valentin Bigote (10,0 points plus des playoffs de feu) au Mans, et qu’avec ses moyens financiers limités, la JDA est contrainte de recruter malin en enrôlant des joueurs que les « gros » délaissent. Seul David Holston peut être considéré comme une star dans un effectif numériquement réduit.

« La BCL, c’est très éprouvant », confirme le coach Laurent Legname. « On a un effectif de neuf. J’avais dit que jusqu’à la fin février ça allait nous coûter 3-4 matches. Je ne me suis pas trompé. Ça nous a notamment coûté deux matches à domicile contre Gravelines et Bourg où on perd de deux points à chaque fois. Les deux fois on a un blessé. Contre Gravelines David (Holtson) ne joue pas, et contre Bourg, Ryan (Pearson) joue sur une jambe. Ce sont les aléas. On a fait plus de la moitié des matches à 8 ou 7 joueurs. En ce qui concerne le bilan pour cette première partie de saison, en tant que coach, je veux toujours plus même si je connais les contraintes de masse salariale, etc. Si on m’avait dit que je finirai à 10 victoires et 7 défaites, j’aurais été très content et je le suis vu le nombre de blessés, mais j’ai une petite amertume dans la bouche car on aurait pu en battre une ou deux… Tout coach en veut toujours plus. On va dire que c’est déjà bien. Le bilan est plus que satisfaisant pour ces matches allers. »

La plus belle perf a été accomplie la semaine dernière face à Strasbourg qui a été atomisé en Bourgogne : 80-55

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Photos: David Holston, Axel Julien et Laurent Legname (FIBA)

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