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Playoffs Jeep Elite: Nanterre a mis ce Pau en mille morceaux

101-65. Trente-six points d’écart. C’est l’une des plus grandes déculottées de l’histoire moderne des playoffs. C’est d’autant plus inattendu que ce quart-de-finale opposait le quatrième au cinquième et que l’Elan Béarnais était venu bousculer ces mêmes Nanterriens il y a tout juste une semaine pour

101-65. Trente-six points d’écart. C’est l’une des plus grandes déculottées de l’histoire moderne des playoffs. C’est d’autant plus inattendu que ce quart-de-finale opposait le quatrième au cinquième et que l’Elan Béarnais était venu bousculer ces mêmes Nanterriens il y a tout juste une semaine pour le compte de la dernière journée de saison régulière, 74-82, avec un Donta Smith rayonnant (19 points, 7 rebonds, 6 passes). On croyait Nanterre au bout du rouleau après 54 matches dont 20 de Champions League et ils se sont bien amusés dans la fraîcheur et la bonne humeur contagieuse du palais des sports de Maurice-Thorez. Les voies d’eau qui sont apparues très vite dans la coque béarnaise se sont vite transformées en torrent. Les hommes de Laurent Vila n’ont jamais été en mesure de faire front.

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« C’est ce que l’on attend toujours sur les matches de playoffs, cette différence d’intensité et de dureté. Ce soir on a été complètement dominé par Nanterre dès l’entame du match. Malgré l’envie que l’on avait de bien faire, mentalement on n’a pas tenu et on n’a pas pu dérouler notre jeu que ce soit en attaque ou en défense », déplore le coach. « Chacun a cherché des solutions individuelles et c’est l’erreur à ne pas faire. Il faut rester solidaire malgré l’adversité et la dureté. On aurait dû réagir mais je crois qu’il y avait une telle envie  et une telle désillusion sur cette entame de match… On n’a vu que du jeu direct, il n’y avait plus de circulation de balle même si forcément Nanterre a bien défendu. Défensivement, on n’a pas été capable de faire les efforts à tout moments et quand il fallait réagir en équipe sur certaines situations de drives ou autres, on a regardé le ballon au lieu de faire les efforts. Je pense que mentalement on a lâché trop vite. »

Les Nanterriens ont fait une démonstration de jeu rapide, de circulation de balle bien huilée et forcément d’efficacité à trois-points avec un magnifique 15/26 dont un parfait 6/6 pour ce diable de Lituanien Adas Juskevicius qui ne sort pas d’une salle de bodybuilding mais dont le QI Basket fait référence. Seul bémol, leur maladresse sur la ligne des lancers (6/14) qui en d’autres circonstances aurait pu être pénalisante. Sont-ce les Nanterriens qui ont été tout spécialement brillants ou les Palois apathiques et qui ont lâché dès les premiers remous ?

« C’est un peu des deux », estime Pascal Donnadieu. « Nous, on n’a pas lâché car je ne voulais pas qu’il y ait de relâchement. On est resté très concentré pendant quasiment toute la durée du match. J’aurais été dans leur situation, je pense que j’aurais fait pareil. Quand au quatrième quart-temps on est très loin, je pense que ça ne sert à rien de prendre des risques inutiles quand on joue un match deux jours après. L’écart est très important mais c’est dû à leur relâchement et au fait que l’on a su rester sérieux avec une qualité d’adresse exceptionnelle qui est du à nos timings et à nos exécutions de forme de jeu. Je nous ai trouvé aussi très bien placés défensivement. Il y a une semaine c’était l’inverse. »

Evidemment, durant la semaine, Pascal Donnadieu a agi sur les ressorts psychologiques de ses joueurs pour les faire réagir après leur déconvenue en saison régulière.

« Psychologiquement, c’était certainement plus facile pour nous comme ça va l’être pour Pau dimanche. Dimanche dernier, on a fait un match qui était très peu abouti des deux côtés du terrain et on a été très permissifs. On a fait beaucoup de vidéos et j’étais sans doute dans un rôle plus facile que le coach de Pau. J’en suis conscient et maintenant ça va s’inverser. On sait très bien que dans le sport de haut niveau, il y a souvent l’orgueil, la fierté qui peuvent être touchés. On a joué un peu là-dessus cette semaine. Malheureusement vu l’écart, j’ai peur que dans l’enfer palois ça soit un peu inversé mais encore une fois je préfère me dire que quoiqu’il arrive on aura un troisième match ici. »
« Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une telle ambiance. » Hugo Invernizzi

Tout s’est donc joué dès les premières minutes après une remise de leurs trophées devant leur public à Pascal Donnadieu -coach de la saison- et Lahaou Konate -dans le cinq all-star. Lequel Konate a été l’auteur d’une statistique impressionnante : durant son séjour sur le terrain (33’), Nanterre a eu un total positif de 42 points. C’est vous dire son impact. C’est une marée de T.shirts verts qui avait envahie Maurice-Thorez, une couleur qui est bien portée dans le basket français même si l’ASVEL a renié cette évidence. Les deux rebonds offensifs initiaux dans le paquet suivis d’un dunk rageur de Vitalis Chikoko n’ont été qu’illusion. Il y avait déjà 20-6 après un peu plus de six minutes après un step back et un panier intérieur de Jeremy Senglin puis un trois-points de Konate. Pau avait loupé sept de ses dix shoots et leur jeu d’attaque avait été brouillé par les aides défensives des Nanterriens.

Un match de basket ne ressemble jamais à un autre ou, autre poncif, on apprend toujours de ses échecs. N’est-ce pas Hugo Invernizzi ?

« On ne pouvait pas se permettre de jouer de la même façon que la semaine dernière. On n’avait pas été assez agressif, on s’était laissé manger sur l’intensité. On sait que face à ce genre d’équipe qui déroule son basket, si on ne met pas de pression et si on ne joue pas plus dur, on a peu de chances de gagner. On a essayé de travailler dur toute la semaine pour se mettre en condition de playoffs. On sait que les matches y sont encore plus durs, plus intenses et qu’il faut toujours donner un peu plus. On a vraiment travaillé sur notre agressivité. Les dernières semaines, on était trop relâché que ce soit en défense et en attaque. Quand on joue mieux en attaque, quand on fait bouger la balle, quand on enchaîne deux, trois passes, par des situations de contre-attaques ou de jeu rapide, on est toujours plus adroit, plus dans le rythme. Ça s’est vu aujourd’hui que l’on était bien plus en rythme que sur les derniers matches où on dribblait beaucoup plus. »

En première mi-temps, on a beaucoup vu à la manoeuvre l’Islandais Haukur Palsson qui, par la suite, s’est blessé à la cheville ce qui a nécessité un passage au stand.

« Hauk, on connaît son potentiel, son niveau. Ca ne nous étonne pas que ce soir il ait fait une première mi-temps comme ça. Ça nous a énormément aidé à nous lancer. J’espère que ça va aller pour sa cheville. On sait que si au prochain match ça ne sera pas lui, un autre va prendre son relais », prévient Invernizzi.

C’est sur une contre-attaque rondement menée que Nanterre a atteint la barre des 20 points (24e) et sur trois bombes successives à angles variés de Adas Jasikevicus, l’écart était porté à 90-53 à trois-minutes de la fin. Le jeu palois était en totale décomposition. C’est Julian Gamble qui a eu le privilège de marquer le 100e point. Encaisser 100 points dans un match de playoffs, c’est presque indécent ! Plutôt que de chambrer son adversaire en piteux état, le public de Nanterre -pas le plus nombreux de France mais parmi les tout meilleurs au niveau de l’ambiance festive- a préféré envoyé des « mercis » à son équipe. Ce public est joyeux comme le style de jeu de la JSF. Et inversement.

« Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une telle ambiance. On a ça deux ou trois fois dans l’année. Cette année, ça nous avait un peu manqué. C’est depuis la Champions League qu’on n’en avait pas eu une comme ça. Ça fait plaisir », reconnait Hugo Invernizzi.
« On a vu de tels retournements dans des séries courtes de playoffs que je suis très lucide sur le fait que l’on a fait un très petit bout de chemin. » Pascal Donnadieu

La stat la plus incroyable c’est que Nanterre n’avait pas gagné un match de playoffs depuis 2013 et Pau représentait une sorte de bête noire. Mais si la série de quart-de-finale est plus courte que les autres -à ce sujet, la prochaine évolution nécessaire sera de la faire porter à 5 manches même si le calendrier est déjà surchargé-, elle n’est pas plié pour autant.

« On sait qu’ils vont réagir. Ils sont dos au mur. On sait que chez eux ça va être plein, que ça va être dur et qu’ils vont augmenter leur agressivité. Maintenant, en deux jours, on ne peut pas non plus faire énormément d’ajustements. Ça va être à nous de produire la même chose à l’extérieur. Ce n’est jamais évident »,estime Hugo Invernizzi. « Gagner par un tel écart, c’est bon pour la confiance car tout le monde a réussi à produire du beau basket, tout le monde a réussi à mettre ses paniers, à retrouver un peu d’adresse. Donc forcément c’est bon pour la confiance mais ça peut aussi être un contre coup avec une sur-confiance. Se relâcher au prochain match, c’est ce qu’il va falloir que l’on ne fasse pas. »

Le toujours très prudent Pascal Donnadieu ne manquera pas d’alerter ses joueurs ce phénomène dangereux d’excès de confiance.

« Je reste très mesuré par rapport à cette victoire. Ça ne fait malheureusement qu’1-0 quelque soit l’écart. On a vu de tels retournements dans des séries courtes de playoffs que je suis très lucide sur le fait que l’on a fait un très petit bout de chemin. On se donne quoiqu’il arrive l’opportunité de terminer le travail chez nous si on perd à Pau. C’est surtout ça que je vois comme satisfaction (…) On sait que Pau est capable de gagner ici. Ils l’ont montré les deux dernières saisons. C’est donc beaucoup de prudence par rapport à mon discours ce soir. En plus, on a pas mal de petites blessures (NDLR : la cheville d’Haukur Palsson et la cuisse de Demetrius Treadwell) et on sait que sur les séries, deux ou trois joueurs diminués, ça peut tout inverser. »

La deuxième manche, c’est dès demain au palais des sports de Pau et Laurent Vila veut se rassurer après la débâcle en se disant que si son équipe avait perdu d’un point, le résultat aurait été le même. Il reste tout de même à mettre au point une stratégie plus pertinente et à soigner les maux cérébraux.

« Déjà chacun doit bien parlé. Je vais demander aux joueurs ce qui s’est passé pour eux individuellement, ce qu’ils ont ressenti sur le terrain. Le staff va le faire aussi. On va mettre tout ça dans un pot commun et trouver des solutions. On a sûr la possibilité de mieux faire. Gagner ou pas, on verra à la fin du match. En tous les cas on ne peut pas vivre un deuxième match de playoffs avec cette façon de jouer. Malgré ce match-là, on va avoir tout le palais des sports tourné vers nous et prêt à nous supporter quoi qu’il arrive. On le sait, on leur doit bien ça aussi car ils ont été là toute l’année. Il faut une réponse basket et si c’est difficile il faut quand même être vaillants, se battre, avoir confiance dans notre jeu et être fiers. »

Il va falloir que les joueurs palois réagissent sérieusement car après ce qu’ils ont vu à Nanterre, les plus inconditionnels de leurs supporters ne doivent pas donner très cher de leur peau.

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« C’est ce que l’on attend toujours sur les matches de playoffs, cette différence d’intensité et de dureté. Ce soir on a été complètement dominé par Nanterre dès l’entame du match. Malgré l’envie que l’on avait de bien faire, mentalement on n’a pas tenu et on n’a pas pu dérouler notre jeu que ce soit en attaque ou en défense », déplore le coach. « Chacun a cherché des solutions individuelles et c’est l’erreur à ne pas faire. Il faut rester solidaire malgré l’adversité et la dureté. On aurait dû réagir mais je crois qu’il y avait une telle envie  et une telle désillusion sur cette entame de match… On n’a vu que du jeu direct, il n’y avait plus de circulation de balle même si forcément Nanterre a bien défendu. Défensivement, on n’a pas été capable de faire les efforts à tout moments et quand il fallait réagir en équipe sur certaines situations de drives ou autres, on a regardé le ballon au lieu de faire les efforts. Je pense que mentalement on a lâché trop vite. »

Les Nanterriens ont fait une démonstration de jeu rapide, de circulation de balle bien huilée et forcément d’efficacité à trois-points avec un magnifique 15/26 dont un parfait 6/6 pour ce diable de Lituanien Adas Juskevicius qui ne sort pas d’une salle de bodybuilding mais dont le QI Basket fait référence. Seul bémol, leur maladresse sur la ligne des lancers (6/14) qui en d’autres circonstances aurait pu être pénalisante. Sont-ce les Nanterriens qui ont été tout spécialement brillants ou les Palois apathiques et qui ont lâché dès les premiers remous ?

« C’est un peu des deux », estime Pascal Donnadieu. « Nous, on n’a pas lâché car je ne voulais pas qu’il y ait de relâchement. On est resté très concentré pendant quasiment toute la durée du match. J’aurais été dans leur situation, je pense que j’aurais fait pareil. Quand au quatrième quart-temps on est très loin, je pense que ça ne sert à rien de prendre des risques inutiles quand on joue un match deux jours après. L’écart est très important mais c’est dû à leur relâchement et au fait que l’on a su rester sérieux avec une qualité d’adresse exceptionnelle qui est du à nos timings et à nos exécutions de forme de jeu. Je nous ai trouvé aussi très bien placés défensivement. Il y a une semaine c’était l’inverse. »

Evidemment, durant la semaine, Pascal Donnadieu a agi sur les ressorts psychologiques de ses joueurs pour les faire réagir après leur déconvenue en saison régulière.

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Photos: FIBA

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