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[REDIFF] Guide Jeep Élite 2019-20 – Le Portel : Entre crainte et espoir

Terre de basket s’il en est, le Nord de la France a vu naître bon nombre de beaux clubs, dont certains s’enrichissent d’un palmarès éloquent, à l’instar de Denain (champion de France 1965, vice-champion 1966 et 1971). Tous ont en commun des vertus de combativité et de solidarité sans lesquelles ces

Terre de basket s’il en est, le Nord de la France a vu naître bon nombre de beaux clubs, dont certains s’enrichissent d’un palmarès éloquent, à l’instar de Denain (champion de France 1965, vice-champion 1966 et 1971). Tous ont en commun des vertus de combativité et de solidarité sans lesquelles ces équipes, au budget généralement modeste (Gravelines-Dunkerque est quelque part l’exception qui confirme la règle), ne pourraient subsister à haut niveau. Et l’ESSM Le Portel ne déroge pas à cet axiome. 15e budget, 15e masse salariale de Jeep Élite la saison passée, l’équipe du Pas-de-Calais n’a jamais pu attirer dans ses rets de grands noms ou bâtir des effectifs à rallonge. Il faut faire avec les moyens du bord, coach Éric Girard est passé maître en la matière. Pour des résultats pas forcément flamboyants, mais dont personne au club n’a à rougir.

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En 2018-19, Le Portel a connu sa plus mauvaise saison depuis son accession à l’élite du basket français (en 2016). Et l’on peut même considérer le club sur une pente descendante : 7een 2016-17, 11e en 2017-18, l’ESSM a terminé 16e, et premier non-reléguable, en 2018-19 (10 victoires-24 défaites), ne sauvant sa place en Jeep Élite que dans les toutes dernières journées de championnat. Avec son effectif réduit, qui plus est miné par les blessures (seuls Darrell Williams et Benoît Mangin ont joué l’intégralité des matchs), le club de la Côte d’Opale a eu chaud, même s’il a parfois réussi des coups d’éclat, remportant des victoires de prestige contre Monaco, Dijon, Limoges ou Strasbourg.

De cette saison stressante, seuls deux joueurs poursuivent l’aventure, le fidèle Benoît Mangin (présent au club depuis 2011 !) et Pierre-Étienne Drouault, en progrès toute la saison. Pour le reste, aucun étranger n’a justifié de prolonger même si Darrell Williams et O.D. Anosike ont plutôt fait de bonnes choses dans la raquette, Jean-Victor Traoré a opté pour un projet sur le long terme en Pro B, Samir Gbetkom a été prêté à Gries-Oberhoffen pour y gagner en maturité.

Malgré un budget qui n’a pas connu d’augmentation sensible, Le Portel a réussi un recrutement qui semble, du moins sur le papier, très séduisant par rapport à ses moyens. Sur les lignes arrière, Jonathan Tabu arrive du Mans avec de bonnes références, Antonio Ballard, déjà passé au club en 2015-16, a cartonné en Finlande, D’Angelo Harrison a brillé en VTB League et pourrait se révéler comme l’un des meilleurs marqueurs du championnat. À l’aile, Cyrille Eliezer-Vanerot apportera surtout sa défense alors que, dans la raquette, Éric Girard a pris quelques paris : Ousman Krubally régnait certes sur les raquettes italiennes, mais dans une équipe de bas de tableau (15e sur 16 de saison régulière), Toarlyn Fitzpatrick n’a pas été fracassant dans une équipe de milieu de classement en Grèce, le Franco-Britannique Thomas Smallwood arrive de NCAA (université de Tennessee Chattanooga) sans grandes références – tout en ayant favorablement marqué les esprits lors des premiers matchs de préparation. En fait, la belle satisfaction pour Le Portel tient au retour de Frank « The Tank » Hassell, machine à statistiques pas forcément à son aise à Cholet. Avec un axe Benoît Mangin – Jonathan Tabu – D’Angelo Harrison – Antonio Ballard – Frank Hassell plutôt séduisant, Le Portel dispose d’armes convaincantes qui, si les autres joueurs de l’effectif se mettent à l’unisson, pourraient permettre à l’ESSM de viser plus haut que le maintien. Mais l’objectif premier d’Éric Girard (et de ses hommes) restera bien évidemment de laisser au moins trois équipes derrière la sienne en fin de saison. Le chaud public du Chaudron sera là pour épauler ses chouchous.

Salle : Le Chaudron (3 533 places)

Président : Yann Rivoal (54 ans)

Arrivées : Antonio Ballard (Salon Vilpas Vikings, Finlande), Cyrille Eliezer-Vanerot (Levallois), Jonathan Tabu (Le Mans), Frank Hassell (Cholet), D’Angelo Harrison (Enisey Krasnoyarsk, Russie), Ousman Krubally (Pistoia, Italie), Toarlyn Fitzpatrick (Holargos, Grèce), Drissa Ballo (GET Vosges, NM1), Thomas Smallwood (Tennessee Chattanooga, NCAA).

Départs : Jean-Victor Traoré (Lille, Pro B), Brandyn Curry (Cluj Napoça, Roumanie), Anthony Hilliard, DeVaughn Akoon-Purcell, Paul Harris (retraite), Darrell Williams (Crémone, Italie), O.D. Anosike, Samir Gbetkom (Gries-Oberhoffen, Pro B, prêt).

Benoît Mangin né le 3 juin 1988 – 1,89m – Poste 1 – Français

Capitaine de l’ESSM, il va vivre sa neuvième saison au club, un record de fidélité en LNB. Auparavant passé par Reims, Nantes et Charleville-Mézières, il a trouvé son équilibre sur la Côte d’Opale. Apprécié des supporters et efficace sur le terrain, il tournait la saison dernière à 9,8 points, 2,0 rebonds et 5,0 passes décisives pour une évaluation de 11,8. C’était simplement sa meilleure saison dans l’élite française. Il a vécu son premier All Star Game en décembre 2018. Vainqueur des playoffs d’accession en 2016, dont il est le dernier représentant dans l’effectif, et champion d’Europe U18 en 2006.

©BCL

Jonathan Tabu né le 7 octobre 1985 – 1,89m – Poste 1 – Belge (Bosman)

Meneur de jeu très expérimenté, passé par la Belgique, l’Italie et l’Espagne, il a disputé 18 matchs d’Euroleague et 69 matchs d’Eurocup dans sa carrière. Il apportera toute sa vista, son expérience et son leadership à l’effectif d’Éric Girard, qui est très satisfait d’avoir pu enrôler le capitaine de la sélection belge. La saison dernière, au Mans, il compilait 7,2 points et 3,1 passes décisives pour une évaluation de 7,3. Triple champion de Belgique (2008, 2009 et 2010). International belge depuis 2009.

D’Angelo Harrison né le 14 août 1993 – 1,93m – Poste 2 – Américain

Gros scoreur formé à l’université de St-John’s, dans le Queens, il était déjà sur les tablettes de l’ESSM lors de la précédente intersaison. Passé par l’Usak Sportif (Turquie) et l’Hapoel Gilboa Galil (Israël), cet arrière américain évoluait cette saison aux côtés de l’ancien chalonnais et villeurbannais John Roberson à Krasnoyarsk. Il y compilait 16,1 points, 6,4 rebonds et 3,0 passes décisives en VTB League.

Pierre-Étienne Drouault né le 9 décembre 1990 – 1,94m – Poste 2 – Français

Formé au Mans, cet arrière costaud a pris son temps pour arriver jusqu’au plus haut niveau français. Tout d’abord professionnel en NM1 à Angers, il a ensuite pris ses marques en Pro B avec Évreux puis Saint-Quentin. Après un dernier très bon exercice en Pro B, il a attiré l’œil de Cholet, avec qui il a signé à l’été 2017. En échec dans les Mauges, il est parti à Boulazac, où il a terminé la saison avant de rejoindre Le Portel durant l’été 2018. Il y tournait à 5,9 points et 2,3 rebonds pour une évaluation de 6,4.

Antonio Ballard né le 30 avril 1988 – 1,93m – Poste 2/3 – Américain

C’est un retour au club pour cet ailier américain déjà passé par Le Portel en 2015-16 et qui a laissé de bons souvenirs à Éric Girard, qui le qualifie d’« energizer capable de jouer sur plusieurs positions ». Formé à l’université de Miami, dans l’Ohio, il est passé par le Canada, la Suisse, la Grèce, le Liban et la Finlande. Il arrive en provenance des Vilpas Vikings, avec qui il compilait 17,1 points (12e du classement) et 7,3 rebonds dans le championnat finlandais. Double All Star du championnat canadien. Il pèse ses aliments pour chaque repas.

©Karen Mandau

Cyrille Eliezer-Vanerot né le 1er août 1996 – 2,02m – Poste 3/4 – Français

À 23 ans, il vient déjà de boucler sa quatrième saison en Jeep Élite. Formé à l’Insep de 2011 à 2014 avant de rejoindre le centre de formation de Levallois, c’est la première fois qu’il va vivre une saison loin de la région parisienne. Gêné par les blessures (fracture du pied droit) la saison dernière, il a disputé seulement 15 matchs pour 4,1 points et 2,2 rebonds et une évaluation de 3,7. Éric Girard voit en lui l’un des futurs meilleurs défenseurs du championnat. Médaillé d’argent au championnat d’Europe U16 en 2012.

©Julie Dumélié/BCM Basket

Frank Hassell né le 9 octobre 1988 – 2,08m – Poste 4/5 – Américain

« The Tank » est de retour au Portel. Alors qu’il avait réalisé la meilleure saison de sa carrière avec l’ESSM en 2017-18, cet intérieur fort attaquant mais pas toujours concerné par la défense avait mis plein d’étoiles dans les yeux des supporters portelois, qui ne rêvaient que de son retour. Signataire d’un contrat en Pologne l’été dernier, il est vite revenu en France, à Cholet, et a été l’une des pièces maîtresses du maintien du club des Mauges en Jeep Élite. La saison dernière, il enregistrait 13,7 points et 7,9 rebonds pour une évaluation de 16,1.

Ousman Krubally né le 13 mars 1988 – 2,02m – Poste 4/5 – Américano-Gambien (Cotonou)

Cet énergique intérieur a fréquenté l’université de Georgia State avant de traverser l’Atlantique pour lancer sa carrière en Angleterre. Par la suite, il est passé par les Pays-Bas, la Slovénie, l’Italie, la Grèce et le Kazakhstan. La saison dernière, il évoluait sous les couleurs de Pistoia, où il compilait 12,4 points et 10,2 rebonds (3e du championnat) en Serie A. Champion du Kazakhstan en 2017, MVP, meilleur rebondeur et meilleur marqueur de Slovénie en 2014. Dispose du passeport gambien.

Toarlyn Fitzpatrick né le 4 septembre 1989 – 2,06m – Poste 4/5 – Américain

Intérieur capable d’évoluer dans la raquette comme de s’en écarter, il a côtoyé les championnats belge, grec, allemand et japonais. Formé à l’université de South Florida, il présente un profil « ESSM compatible » d’après Éric Girard, à qui il a été recommandé par son ancien joueur Darrin Dorsey. La saison dernière, au Holargos BC, où il portait la casquette de capitaine, le Floridien tournait à 8,2 points et 5,1 rebonds par match. Surnommé « Fitz ».

Thomas Smallwood – né le 30 mars 1995 – 2,13m – Poste 5 – Franco-Anglais (JFL)

Né à Roanne d’un père anglais et d’une mère française, Thomas Smallwood a été formé à Pau-Lacq-Orthez avant de partir aux États-Unis à l’université d’Alabama Birmingham puis à celle de Tennessee Chattanooga, où il valait 6,0 points et 3,7 rebonds lors de sa dernière saison. Un cursus pas tellement impressionnant qui ne le destinait pas forcément à attirer l’attention de clubs de Jeep Élite. Pourtant, lors de cette intersaison, il a effectué un essai à Nanterre avant de tenter sa chance au Portel. Trois matchs de préparation plus tard, dont le dernier conclu, face à Denain (Pro B), par 17 points (5/8 aux tirs dont 3/4 à trois points), 7 rebonds et 2 contres pour 23 d’évaluation, Éric Girard lui proposait un contrat. Une belle histoire pour cet intérieur long et mobile.

Drissa Ballo né le 28 novembre 1995 – 2,08m – Poste 5 – Malien (JFL)

Formé à la JDA Dijon, ce pivot solide arrive en provenance d’Évreux, en Pro B, avec un statut de JFL. Après sa formation dijonnaise, il est passé par Hyères-Toulon, Aix-Maurienne, Blois et donc Évreux avant de rejoindre le GET Vosges en NM1. La saison passée, il a enregistré 4,8 points et 3,2 rebonds pour une évaluation de 4,3 en six rencontres de Pro B. International malien, il a disputé l’AfroBasket en 2015 et il a pris part aux qualifications pour la coupe du Monde, disputant neuf rencontres. Champion de France de Pro B en 2018 avec Blois.

©ESSM

Coach :

Éric Girard né le 7 juillet 1964 – Français

Parmi les plus anciens du circuit français, il est entraîneur depuis plus de 20 ans. Passé par Cholet, Le Havre, Strasbourg et Limoges, cet ancien meneur de jeu est à la tête du Portel depuis 2012. Champion de France avec Strasbourg et élu meilleur entraîneur de l’année en 2005, et double vainqueur de la coupe de France, il fait partie des meilleurs entraîneurs de l’Hexagone. A connu deux montées en Jeep Élite, avec Limoges et Le Portel. Également connu pour avoir vaincu le cancer à deux reprises.

Assistants :

Jacky Perigois, Bertrand Van Butsele

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En 2018-19, Le Portel a connu sa plus mauvaise saison depuis son accession à l’élite du basket français (en 2016). Et l’on peut même considérer le club sur une pente descendante : 7een 2016-17, 11e en 2017-18, l’ESSM a terminé 16e, et premier non-reléguable, en 2018-19 (10 victoires-24 défaites), ne sauvant sa place en Jeep Élite que dans les toutes dernières journées de championnat. Avec son effectif réduit, qui plus est miné par les blessures (seuls Darrell Williams et Benoît Mangin ont joué l’intégralité des matchs), le club de la Côte d’Opale a eu chaud, même s’il a parfois réussi des coups d’éclat, remportant des victoires de prestige contre Monaco, Dijon, Limoges ou Strasbourg.

De cette saison stressante, seuls deux joueurs poursuivent l’aventure, le fidèle Benoît Mangin (présent au club depuis 2011 !) et Pierre-Étienne Drouault, en progrès toute la saison. Pour le reste, aucun étranger n’a justifié de prolonger même si Darrell Williams et O.D. Anosike ont plutôt fait de bonnes choses dans la raquette, Jean-Victor Traoré a opté pour un projet sur le long terme en Pro B, Samir Gbetkom a été prêté à Gries-Oberhoffen pour y gagner en maturité.

Malgré un budget qui n’a pas connu d’augmentation sensible, Le Portel a réussi un recrutement qui semble, du moins sur le papier, très séduisant par rapport à ses moyens. Sur les lignes arrière, Jonathan Tabu arrive du Mans avec de bonnes références, Antonio Ballard, déjà passé au club en 2015-16, a cartonné en Finlande, D’Angelo Harrison a brillé en VTB League et pourrait se révéler comme l’un des meilleurs marqueurs du championnat. À l’aile, Cyrille Eliezer-Vanerot apportera surtout sa défense alors que, dans la raquette, Éric Girard a pris quelques paris : Ousman Krubally régnait certes sur les raquettes italiennes, mais dans une équipe de bas de tableau (15e sur 16 de saison régulière), Toarlyn Fitzpatrick n’a pas été fracassant dans une équipe de milieu de classement en Grèce, le Franco-Britannique Thomas Smallwood arrive de NCAA (université de Tennessee Chattanooga) sans grandes références – tout en ayant favorablement marqué les esprits lors des premiers matchs de préparation. En fait, la belle satisfaction pour Le Portel tient au retour de Frank « The Tank » Hassell, machine à statistiques pas forcément à son aise à Cholet. Avec un axe Benoît Mangin – Jonathan Tabu – D’Angelo Harrison – Antonio Ballard – Frank Hassell plutôt séduisant, Le Portel dispose d’armes convaincantes qui, si les autres joueurs de l’effectif se mettent à l’unisson, pourraient permettre à l’ESSM de viser plus haut que le maintien. Mais l’objectif premier d’Éric Girard (et de ses hommes) restera bien évidemment de laisser au moins trois équipes derrière la sienne en fin de saison. Le chaud public du Chaudron sera là pour épauler ses chouchous.

Salle : Le Chaudron (3 533 places)

Président : Yann Rivoal (54 ans)

Arrivées : Antonio Ballard (Salon Vilpas Vikings, Finlande), Cyrille Eliezer-Vanerot (Levallois), Jonathan Tabu (Le Mans), Frank Hassell (Cholet), D’Angelo Harrison (Enisey Krasnoyarsk, Russie), Ousman Krubally (Pistoia, Italie), Toarlyn Fitzpatrick (Holargos, Grèce), Drissa Ballo (GET Vosges, NM1).

Départs : Jean-Victor Traoré (Lille, Pro B), Brandyn Curry (Cluj Napoça, Roumanie), Anthony Hilliard, DeVaughn Akoon-Purcell, Paul Harris (retraite), Darrell Williams (Crémone, Italie), O.D. Anosike, Samir Gbetkom (Gries-Oberhoffen, Pro B, prêt).

Benoît Mangin né le 3 juin 1988 – 1,89m – Poste 1 – Français

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