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Interview (3) – François Lamy, conseiller du président Tony Parker à l’ASVEL : « Juste est une jeune fille tout aussi attachante en dehors du terrain qu’elle est performante sur le terrain »

L’ancien agent François Lamy est devenu à l’ASVEL le Conseiller du président Tony Parker. L’un des architectes de l’équipe qui connaît une réussite inattendue en Euroleague pour la première de ses deux années avec une wild card. Il nous révèle dans cette interview en trois parties et en dix thèmes q

L’ancien agent François Lamy est devenu à l’ASVEL le Conseiller du président Tony Parker. L’un des architectes de l’équipe qui connaît une réussite inattendue en Euroleague pour la première de ses deux années avec une wild card. Il nous révèle dans cette interview en trois parties et en dix thèmes quelques secrets de fabrication.

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LES SAN ANTONIO SPURS

Le club a comme modèle les Spurs dans leur gestion humaine. Je ne suis pas familier à titre personnel avec leur organisation sur le plan opérationnel. Le voyage à San Antonio était impressionnant surtout dans la manière de se rendre compte à quel point Tony a impacté et impacte les gens là-bas. Nous avons la chance de le connaître personnellement mais même la ville et le club sont formidablement attachés à lui. Il était le dépositaire de la fougue et de l’ambition débordante de cet effectif qui a renversé des montages, son aura est toujours présente du fait de ces qualités qu’il a toujours déployé, et qu’il déploie toujours avec son costume de dirigeant. Il y avait une forme de nostalgie qui flottait sur le parquet pour ce dernier retrait de maillot du Big 3, comme si tout le monde se rendait compte qu’une page était vraiment tournée. Plus que les installations ou le fonctionnement je retiens cette impression que la gestion humaine impulsée par les propriétaires et par RC Buford ont été les garants de cette aventure humaine qu’ils ont tous vécu ensemble dans la ville de San Antonio. Ce n’est généralement pas le contenant qui fait la qualité, c’est le contenu. C’était une magnifique expérience, et voir à quel point les gens aiment Tony, et comment il leur rend, et ce même pour ses invités plus proches, c’était impressionnant. Je découvre ça et c’est très inspirant.

Photo: Antoine Diot (Euroleague)
« Je pense ceci dit que le Bayern et nous sommes en bonne position pour voir notre engagement pérennisé »

L’AVENIR DE L’EUROLEAGUE

La prochaine décennie de l’Euroleague est en train de se décider maintenant. Je ne pense pas que les budgets vont continuer à augmenter sensiblement, par contre le niveau d’exigence de la compétition, que ce soit sur le terrain ou en dehors, pousse à la performance. La qualité de ce qu’elle propose est aussi très inspirante. Pour le moment il semble que le chiffre va se stabiliser à 18. L’Alba Berlin fait un très bon travail de développement du basket dans sa ville, Bologne est poussé par des investisseurs privés, mais il y a déjà eu des précédents et l’Euroleague veille à ce que les clubs puissent générer des revenus afin de ne plus dépendre en grande majorité des apports des investisseurs. Ça semble être une éventualité dans un avenir proche, mais les candidats à la licence A sont nombreux avec le Bayern, nous, Berlin, Bologne, Valence, Khimki, en effet Londres à plus long terme si un projet viable voit le jour avec un équipement adapté. Je pense ceci dit que le Bayern et nous sommes en bonne position pour voir notre engagement pérennisé, l’arrivée de la salle pour 2023 et l’entrée de l’OL au capital sont des signaux forts, et le fait que nous ayons ces résultats cette saison est un gage supplémentaire que nous méritons de continuer à progresser en tant que club avec cette compétition.

Photo: Tony Parker, Marie-Sophie Obama et Nicolas Batum (Asvel)
« Tony pilote le recrutement avec le coach en coopération avec le directeur sportif Olivier Ribotta »

LYON ASVEL FEMININ

Je n’ai aucun rôle dans le club féminin, qui est parfaitement géré par Marie-Sophie Obama, dans un esprit remarquable. La qualité de leur travail pour faire vivre cette aventure est admirable, le tout en toute simplicité et humilité. Tony a eu une telle bonne idée de solliciter Marie-Sophie pour cette mission. Tony pilote le recrutement avec le coach en coopération avec le directeur sportif Olivier Ribotta. Je n’ai aucun rôle dans le club féminin, et je me considère comme un novice dans ce secteur. Par contre lorsqu’on travaille pour Tony Parker, on travaille pour ce que j’appelle sa « galaxie », donc toute mission qu’il juge utile, je l’accomplirai avec le même degré d’investissement que pour le club masculin, comme je l’ai fait pour la petite Juste. Il est sans doute plus facile d’atteindre le Final 4 féminin, mais il y a encore une réalité fiscale qui joue un rôle limitant, avec quelques clubs très puissants en Europe qui investissent quasiment sans limite, la WNBA n’étant pas un souci pour l’Euroleague féminine, puisque les joueuses peuvent enchainer les compétitions.

« Etant mineure, elle ne compte pas comme joueuse étrangère dans l’effectif professionnel »

LA VENUE DE JOYCE JOCYTE A L’ASVEL

Juste, c’est un heureux hasard. Mon ancien collègue de You First en Lituanie connait son père, et lorsqu’il m’a alerté sur Juste en mai, j’ai tout de suite envoyé la vidéo à Nicolas Batum, qui connait bien le basket féminin, et avait un élément de comparaison, puisqu’il connait Marine Johannès depuis toute jeune. Lorsqu’on a vu les dégâts qu’elle faisait avec son équipe nationale U16 dès les premiers matchs de préparation, Tony a souhaité qu’on évalue la possibilité de la faire venir. Et dès la fin de l’Eurobasket U16 il était évident qu’on devrait essayer de la faire venir, puisqu’elle avait la volonté de venir en France.

Ça a été un énorme travail que de monter ce transfert, mais Juste est une jeune fille tout aussi attachante en dehors du terrain qu’elle est performante sur le terrain, et la visite de début octobre a été la validation que Tony et Juste étaient faits pour s’entendre. C’est déjà une icône du sport féminin en Lituanie, presque un porte étendard de cette cause. Sans les structures adéquates pour accompagner son développement, la fédération lituanienne savait que son avenir était à l’étranger. Nous avons voulu sécuriser un cadre très protecteur pour Juste et sa famille, elle est scolarisée à la Cité Scolaire Internationale dans une section internationale anglophone, avec un parcours vers la maîtrise du français. La famille était aussi bien entendu rassurée qu’il y ait un semblant de cadre lituanien avec mon épouse et l’atmosphère franco-lituanienne qui règne en permanence dans ma vie.

Tout en étant un éclairage pour l’académie, ça n’est pas une opération de com ou de business. Nous nous investissons tous énormément pour Juste, afin qu’elle continue à se sentir dans un cadre de construction personnelle. Mais le président délégué de l’Académie, Xavier Lucas, est un gage permanent de cette approche, puisqu’il faut visiter l’endroit en profitant de ses commentaires pour comprendre l’importance de son attachement à l’éducation des enfants qui lui sont confiés, sportifs de haut niveau ou non. Le basket féminin n’est pas générateur de revenus, c’est une mission de Tony de vouloir fournir un cadre de développement équitable pour les filles et les garçons.

Pour ce qui est de l’upside de Juste, tout dépendra de son éthique de travail, mais elle est extraordinaire, et de son développement athlétique. Son sens du jeu est unique, en un mois elle a déjà amélioré la constance de son tir à 3 points grâce aux séances individuelles qu’elle ne recevait pas en Lituanie. Etant mineure, elle ne compte pas comme joueuse étrangère dans l’effectif professionnel. Et lorsqu’elle sera majeure, elle aura ses années de licence de joueuse européenne formée localement, donc son intégration dans l’effectif professionnel ne présente pas de souci règlementaire. Elle se fera sûrement au rythme de son développement et lorsque l’encadrement du club féminin et du centre de formation auront décidé qu’il sera opportun, dans le respect de son cheminement personnel. C’est une enfant et nous la protégeons comme telle.

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LES SAN ANTONIO SPURS

Le club a comme modèle les Spurs dans leur gestion humaine. Je ne suis pas familier à titre personnel avec leur organisation sur le plan opérationnel. Le voyage à San Antonio était impressionnant surtout dans la manière de se rendre compte à quel point Tony a impacté et impacte les gens là-bas. Nous avons la chance de le connaître personnellement mais même la ville et le club sont formidablement attachés à lui. Il était le dépositaire de la fougue et de l’ambition débordante de cet effectif qui a renversé des montages, son aura est toujours présente du fait de ces qualités qu’il a toujours déployé, et qu’il déploie toujours avec son costume de dirigeant. Il y avait une forme de nostalgie qui flottait sur le parquet pour ce dernier retrait de maillot du Big 3, comme si tout le monde se rendait compte qu’une page était vraiment tournée. Plus que les installations ou le fonctionnement je retiens cette impression que la gestion humaine impulsée par les propriétaires et par RC Buford ont été les garants de cette aventure humaine qu’ils ont tous vécu ensemble dans la ville de San Antonio.

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Photo d’ouverture: Juste Jocyte avec François Lamy et Olivier Ribotta (ASVEL)

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