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Un livre sur Michel Léger, président-fondateur de Cholet Basket

Michel Léger est l’un des personnages les plus importants du basket français du XXe siècle. Il a fondé Cholet Basket, qui a pris son envol au plus bas niveau départemental pour parvenir jusqu’aux coupes européennes, et il en fut le président emblématique.

Michel Léger est l’un des personnages les plus importants du basket français du XXe siècle. Il a fondé Cholet Basket, qui a pris son envol au plus bas niveau départemental pour parvenir jusqu’aux coupes européennes, et il en fut le président emblématique.

Laurent Biteau lui consacre un livre en connaissance de cause puisqu’il a joué meneur pour CB de la Départementale à la Nationale 2, l’actuelle Pro B. L’ouvrage donne la parole à différents acteurs du club, il est préfacé par Antoine Rigaudeau, l’enfant prodige, et il a été tiré à 500 exemplaires. Il est promis à un beau succès car il est fort bien documenté et il évoque toute l’histoire de ce club édifié dans ce qui est une terre très fertile pour le basket, les Mauges.

Que s’est-il passé ce jour de 1975 où Michel Léger a créé Cholet Basket ?

Le 18 juin 1975. L’Assemblée émet un vote, il est élu à 95% en tant que président. A l’époque, la Jeune France était un club omnisports et le basket était sous sa tutelle. Je ne sais plus pourquoi, le président de la Jeune France dit alors : « votre élection est invalide. » Stupéfaction dans la salle. Michel se lève et dit aux gens : « puisque je ne peux pas être président dans ce club, je m’en vais et je vais fonder un autre club. » C’était vraiment une impulsion, ce n’était pas prémédité, même s’il savait que la réunion allait mal se passer car les gens du basket avaient été en conflit avec l’omnisports toute la saison. J’étais là aussi, j’étais cadet deuxième année, espoir régional, et j’avais fait mon premier match en équipe première à La Moutète à Orthez. Je me souviens que les trois-quarts des gens de la salle se lèvent et partent dans un hôtel en face la gare. Tout le monde a mis une pièce dans une boîte pour se payer un coup. On fait quoi ? Un nouveau club ! Et c’est comme ça que c’est parti. Déjà à l’époque, Michel voulait faire un club professionnel. Il manquait peu de chose à la Jeune France pour monter en Nationale 1 (NDLR : la Betclic Elite de l’époque). Il se retrouvait à payer des Américains de sa poche et en récupérant l’argent de la recette du bar. C’était un micmac pas possible. Il explique dans le livre qu’il ne voulait plus ça, mais un club pro, payer les joueurs avec une fiche de paie. La Jeune France ne voulait pas le faire. Je pense que dans sa tête, d’un seul coup, ça a fait tilt, il a compris qu’il n’y arriverait jamais. Il lui fallait fonder un club pour arriver à ses fins.

Un personnage comme lui, qui a été président de l’Honneur Départementale à la Coupe d’Europe, c’est unique. Il se déplaçait avec l’équipe à chaque match ?

Il était omniprésent non seulement pour l’équipe première, mais pour chacune des équipes. Dans le livre, Jacques Catel, qui a été très longtemps le Directeur du Centre de Formation, explique qu’il avait été surpris de voir qu’à toutes les réunions du lundi soir, Michel interrogeait les dirigeants de chacune des équipes, de Poussin 4 à Sénior 1. Il avait un mot pour chacune d’elles. Il résolvait le problème de chaque équipe. Si bien que tout le monde adhérait, ça ne pouvait que bien marcher parce qu’il avait des solutions.

C’est Antoine Rigaudeau qui a écrit la préface de votre livre. C’est le symbole de la réussite de Cholet Basket et de Michel Léger ?

Il est né à 100 mètres du foyer du club, et en plus ce pauvre garçon était voué à faire du football (rires). Son frère Etienne, qui est un peu plus vieux, jouait déjà au club. L’année où Antoine a commencé le basket, le club était débordé par les inscriptions, et à un moment, Michel a dit : « on arrête ! » Le père de Rigaudeau est venu voir Michel qu’il connaissait bien, en lui disant : « mon petit veut jouer au basket, je vais être obligé de le mettre au foot, tu ne peux pas faire une exception ? » Michel Léger a dit oui. Et voilà. J’ai le souvenir très net de son premier entraînement avec l’équipe première. C’était Tom Becker qui était notre entraîneur. On n’était que neuf et Tom Becker nous dit : « je fais venir un petit jeune, il est minime, mais ne vous inquiétez pas, il est très bien. » Je le connaissais, je l’avais entraîné une année. On a travaillé le collectif et Becker a expliqué en 15-20 minutes toutes les combinaisons, et le gamin est entré sur le terrain, il les a tous jouées. Aucun problème. Il avait déjà le basket dans les mains.

L’autre personnage marquant de Cholet Basket, c’est l’actuel directeur général, Thierry Chevrier, que Michel Léger a découvert lors d’un match de cadet et qu’il a transféré à Cholet Basket. Il raconte dans votre livre que ce jour-là, il a plus ou moins arraché de sa bouche le sifflet de l’arbitre ?

C’est Jacques Catel qui avait arbitré ce match. Thierry est le joueur avec qui j’ai joué le plus longtemps. C’était un joueur extrêmement talentueux qui, s’il avait été pris dans un club de Nationale 1 au départ, aurait fait une carrière encore plus grande. Il arbitrait, il coachait, il jouait, il était très impulsif. Et, oui, ce jour-là, il arrache le sifflet de l’arbitre. Michel a fait un peu pression pour que l’arbitre qui était du club ne fasse pas de rapport. Ça s’est terminé comme ça. Au début, Thierry venait aux entraînements en mobylette alors qu’il habitait à 35-40 km de Cholet Basket. Il repartait dans la nuit. Aujourd’hui, ce n’est même pas pensable. Il n’était pas facile à gérer en tant que joueur, un peu caractériel sur le terrain -je peux en parler très librement, c’est un copain à moi-, mais quel talent ! Il avait l’intelligence sportive, les yeux derrière la tête, il était hyper adroit.

Vous pouvez obtenir l’ouvrage directement auprès de laurent.biteau@gmail.com au prix de 24 euros + 4,5 euros de frais d’envoi.

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