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Théo Maledon dans le top 10 des internationaux français les plus précoces

Le meneur villeurbannais Théo Maledon doit honorer en fin d’après-midi face à la Finlande sa première sélection en équipe de France. Il n’a que 17 ans et s’inscrit dans le top 10 des plus jeunes internationaux français de tous les temps. Qui sont les autres phénomènes de précocité ?

Le meneur villeurbannais Théo Maledon doit honorer en fin d’après-midi face à la Finlande sa première sélection en équipe de France. Il n’a que 17 ans et s’inscrit dans le top 10 des plus jeunes internationaux français de tous les temps. Qui sont les autres phénomènes de précocité ?

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1 Hervé Dubuisson, le recordman toutes catégories

Dub a fait en France une razzia sur les records individuels. Sa première sélection face à la République Fédérale d’Allemagne date du 22 mai 1974. Il va en totaliser 259. C’est aussi un record. Et scorer 3 921 points. C’est une marque d’extra-terrestre sachant que le deuxième au classement, Jacques Cachemire, est loin derrière, 2 843. Il se souvient avoir débuté sa carrière à haut niveau avec Denain… en Coupe d’Europe contre le Steinsel du Luxembourg le 23 janvier 1973. Il avait alors 15 ans et 5 mois ! Il faut l’avoir vu en coupe de France cadets ou juniors pour comprendre combien il était dominateur sur les joueurs de sa génération. Le Nordiste était un esthète, doté d’une détente à un pied fantastique et d’une parfaite maîtrise de son corps dans l’air. Un as du dunk après arabesques. Un poignet fantastique qui lui permettait de marquer sans forcer des paniers du milieu du terrain… assis sur un chaise. 8 fois meilleur marqueur français de première division et recordman français sur un match en LNB avec 55 points. Recordman de points sur un match en équipe de France : 51, le 21 novembre 1985, face à la Grèce et avec le bénéfice de trois prolongations. Ce qui est épatant avec lui, c’est qu’il a aussi battu des records de longévité. Il fut le héros et le MVP du All-Star Game à Tours en 1994. Il était coach à Montpellier quand il eut l’autorisation de jouer le dernier match de la saison 1996-97 face à Besançon et de porter le numéro 25 pour symboliser son nombre de saisons en première division. Il scora ce soir-là 30 points avec un 4/9 à trois-points et un passage de la balle entre ses jambes en contre-attaque ! Mais Dub, pas encore rassasié, joua 14 matches supplémentaires deux ans plus tard à 5,1 points en moyenne. Il avait donc près de 42 ans. Sa faiblesse dans le palmarès ? Les titres collectifs. Rien avec les Bleus et juste deux trophées de champion avec Le Mans en 1978 et 79.

2 Jean-Pierre Galais, le mini meneur

Alors qu’il ne jouait pas en première division, le Normand fut un temps le plus jeune international français grâce à une sélection pour un match amical contre la Finlande… qui n’eut pas de suite.  Avec son 1,69m, il demeure le plus petit international par la taille -du moins après la deuxième guerre mondiale car c’est invérifiable au préalable- et ce record n’est pas prêt d’être battu. Sinon une saison en Nationale 2 à Dammarie-les-Lys, il fit toute sa carrière à l’AL Montivilliers, à une quinzaine de kilomètres du Havre, le club d’André Collet -70 ans de présence !- et de son fils Vincent. Il fut d’ailleurs surnommé le « Kopa de Montivilliers », en référence à l’étoile du football français des années 50-60, lui-même de petite taille. Selon la presse de l’époque, c’était un feu-follet, bon passeur et fort shooteur à mi-distance. Depuis dix ans, il est le président de son club de -presque- toujours.

3 Philip Szanyiel et sa patte gauche

Un jeu atypique de gaucher, sous le cercle comme au post, pour ce descendant d’émigré hongrois qui doit son prénom raccourci à… une boulette de l’officier d’Etat Civil. L’entraîneur de Manosque expédia aux responsables fédéraux son CV à l’occasion d’une opération grands gabarits. La carrière de ce grand garçon (1,90m en minimes) pas complexé pour un sou était lancée. Il fut licencié à Antibes en cadet et prépara un CAP de menuisier afin de prendre un jour la succession de son père, ébéniste à La Bastide-des-Jourdans. C’est sous le maillot d’Avignon qu’il a fait connaissance avec le haut niveau. Intérieur instinctif porté sur l’attaque, en juniors deuxième année, il était déjà à 19,3 points de moyenne en première division. Il lui fallut tout de même attendre sa sixième sélection en bleu pour marquer son premier panier. Sza-Sza s’est bien rattrapé ensuite avec 2 359 points en carrière, le sixième score all-time. Sa dernière sélection fut face à la Dream Team américaine de Magic Johnson, Michael Jordan et Larry Bird, en 1992 à Monaco. Pas mal comme baisser de rideau. Entre-temps, il a gagné un titre de champion et disputé une finale de Coupe des Coupes (C2) avec l’ASVEL mais son talent aurait davantage rapporté s’il avait fait partie d’une génération plus performante.

4 Jean Pernicini, le Parisien

Ebéniste de son métier. On le décrivait comme un joueur solide sur ses jambes avec un buste puissant, vif, bon dribbleur, drivant à travers les défenses et doté d’un sourire… ironique. Impulsif, théâtral, il fut la tête de Turc du public parisien. Né à Bagnolet, il a joué à Charonne, l’Avia Club et le Racing, trois clubs de la capitale, mais aussi à l’AS Monaco, au Stade Malherbe de Caen et à Charleville-Mézières aux côtés des frères Beugnot, Jean-Paul et Robert. Ailier de 1,83m, il fut quatre fois champion de France, médaillé d’argent au championnat d’Europe de 1949 au Caire et de bronze en 1951 et 53. Il a participé également aux JO de 1952 à Helsinki et au championnat du monde de 1950 et 54. Un record de 24 points cette année-là contre la Suisse.

5 Jean-Claude Bonato et son bras roulé

Le père de Yann, l’ancien international et auteur d’un célèbre triplé avec Limoges en 2000. Jean-Claude est né à Hayange où son père était mineur et il hérita de la grande taille de son grand-père (2,05m). Il a joué à Nilvange et Nantes -pour se rapprocher de Paris où il effectuait son service militaire- et en fin de carrière à Nice, mais c’est à l’Olympique d’Antibes qu’il a effectué l’essentiel de sa carrière (1962-64 et 1965-79) en faisant la paire avec l’Antillais Jacques Cachemire. Surnommé Chouchou. Célèbre pour son bras roulé auquel il n’y avait pas d’antidote. Il a disputé son premier championnat d’Europe à Wroclaw en 1963 à 17 ans en profitant de nombreux forfaits. Deux fois meilleur marqueur du championnat de France en 1969 (26,8 points) et 1972 (27,4). Un record de 35 points avec les Bleus en 1971 contre la Finlande.

6 Alain Gilles, le numéro 1 du XXe siècle

Comme Hervé Dubuisson son nom est synonyme de talent et de précocité. Comme Hervé Dubuisson, il n’a pas pu exprimer totalement son potentiel car l’équipe de France était sur le déclin quand il y a mis ses baskets. C’est lors d’un match de coupe de France, Roanne-Villeurbanne -les deux seuls clubs de sa carrière- qu’il a fait ses débuts à haut niveau à 15 ans, 8 mois et 2 jours. Il boucla la boucle à 41 ans et 5 jours. Un jury d’experts le désigna comme le meilleur basketteur français du XXe siècle. Sur un terrain, Gillou était hyper actif, roi de la contre-attaque, passeur dans le timing et il donna un coup de fouet à sa légende avec des paniers du milieu du terrain. Il fut le premier basket de l’Hexagone à avoir bénéficié des retransmissions télévisées et c’est ainsi qu’il a marqué profondément toute une génération de téléspectateurs. Huit fois champion de France, huit fois élu meilleur joueur de première division, huit fois meilleur marqueur français, finaliste de la Coupe des Coupes (C2) comme meneur de jeu titulaire à 38 ans. 14,1 points en moyenne avec les Bleus. Il a avoué lui-même que son hygiène de vie n’était pas idéale. Il était toutefois capable de courir comme un lapin après une nuit blanche ou après avoir mangé un couscous. Il était très endurant contrairement à ce que pouvait faire croire son allure chétive. Décédé en 2014.

7 Théo Maledon, attendu en haut de la draft NBA

Contrairement à ses aînés, il a connu sa première sélection dans une compétition officielle en Finlande même s’il ne s’agit pas véritablement de l’équipe de France A… et en étant introduit dans le cinq de départ pour 15′ de jeu, 3 points et 3 rebonds. Comme Tony Parker, Thé Maledon est né en Normandie -à Rouen et il a porté le maillot du SPOR dans les catégories de jeune- et il est passé par l’INSEP- mais son CV est beaucoup plus épais que son président à l’ASVEL au même âge. Il est entré pour la première fois en Pro A/Jeep Elite à 16 ans, 3 mois et 18 jours. Champion d’Europe U16 en 2017, il a cumulé 20 points, 8 rebonds, 4 passes et 6 interceptions en finale face au Monténégro. L’été suivant, il est vice-champion du monde avec des moyennes de 11,1 points, 6,1 rebonds et 4,1 passes. Sa maturité, son QI basket, sa capacité à driver ou à shooter à distance et encore son excellence aux lancers-francs ont épaté durant la première moitié de la saison. 6,8 points, 2,5 rebonds et 1,9 passe en Eurocup dans une équipe, l’ASVEL, qui gagne. Il est annoncé tout en haut de la draft NBA en 2020 et pas impossible qu’il soit convoqué pour la « vraie » équipe de France pour la Coupe du Monde en Chine cet été.

8 Michel Le Ray, l’homme qui a vu Bob Cousy et les Celtics

Il fit équipe à Nantes avec son frère Marcel et c’est grâce à eux que l’ABC devint une place forte du basket français. Major de la promotion en 1959 des camps Gilette, alors qu’il était international junior, il fut invité à un voyage exceptionnel à l’époque : trois semaines aux Etats-Unis, au cœur des Boston Celtics, où il fut guidé par la superstar Bob Cousy, né de parents français. C’est André Buffière qui lui offrit sa première sélection en équipe de France. Michel choisit ensuite de rejoindre son copain Alain Gilles à Villeurbanne. De chaudronnier, il devint dessinateur industriel, commercial, puis chef d’entreprise. A cette époque, pas question de vivre du basket ! Après plusieurs titres nationaux avec l’ASVEL, un titre de meilleur joueur français en 1966 et deux trophées de meilleur marqueur, il suivit un autre pote, Alain Durand, chez les Lyonnais de la Croix Rousse. C’est ensuite, comme entraîneur, qu’il donna sa chance à un certain Richard Dacoury. Mais il revint à l’ASVEL dans les années quatre-vingt comme directeur sportif et vice-président avant de devenir le président de l’Amicale des Anciens du club.

9 Claude Peter, de Mulhouse au Mans

Frère de l’internationale Danielle Tognarini-Peter, vice-championne d’Europe en 1970, décédée prématurément. C’est à l’AS Mulhouse que cet ailier alsacien devenu arrière reconnaissable à sa chevelure blonde (en haut à droite sur la photo) connu sa première sélection et il participa notamment comme joueur du banc au championnat d’Europe de 1967. C’est au Mans qu’il fit l’essentiel de sa carrière. Il tourna à une douzaine de points de moyenne lors de ses premières années sous le maillot tango avec une pointe à 13,0 points en 1969-70 mais fut handicapé par des tendinites aux deux genoux. Champion de France au soir de sa carrière, en 1978 et 79, il fut aussi l’entraîneur éphémère du club de la Sarthe. Il avait par ailleurs pignon sur rue en ville en étant directeur d’une boîte de travail intérimaire.

10 Jean Degros, un sacré caractère

Sa coupe en brosse était aussi célèbre sur les parquets français que le nez de Cléopâtre dans l’ancienne Egypte. Jean Degros a fait ses gammes dans la cour de l’Ecole Voltaire à Denain où son père était instituteur. C’est sa mère qui tintait en rouge dans une bassine les maillots de corps personnels des joueurs qui servaient le week-end pour les matches et les numéros étaient découpés dans du drap blanc. C’est avec des joueurs du même établissement scolaire ou du voisinage que le club accéda à la Nationale 1… La Jeep Elite de l’époque. Ses titres de gloire : la Coupe de France en 1960 et le titre de champion cinq ans plus tard. Denain fut le club de lancement de Jean-Pierre Staelens, Hervé Dubuisson et Valéry Demory. Jean Degros était un meneur de caractère, adulé chez lui, haï ailleurs. Le Nordiste a connu le meilleur avec les Bleus à ses débuts : une médaille de bronze à l’Euro en 59, une participation aux JO de 1960 et au championnat du monde en 1963 ; l’année où il fut élu Meilleur Basketteur de France. Il refusa une offre du Real Madrid pour raisons familiales.

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1 Hervé Dubuisson, le recordman toutes catégories

Dub a fait en France une razzia sur les records individuels. Sa première sélection face à la République Fédérale d’Allemagne date du 22 mai 1974. Il va en totaliser 259. C’est aussi un record. Et scorer 3 921 points. C’est toujours un record sachant que le deuxième au classement, Jacques Cachemire, est loin derrière, 2 843. Il se souvient avoir débuté sa carrière à haut niveau avec Denain… en Coupe d’Europe contre le Steinsel du Luxembourg le 23 janvier 1973. Il avait alors 15 ans et 5 mois ! Il faut l’avoir vu en coupe de France cadets ou juniors pour comprendre combien il était dominateur sur les joueurs de sa génération. Le Nordiste était un esthète, doté d’une détente à un pied fantastique et d’une parfaite maîtrise de son corps dans l’air. Un as du dunk après arabesques. Un poignet fantastique qui lui permettait de marquer sans forcer des paniers du milieu du terrain… assis sur un chaise. 8 fois meilleur marqueur français de première division et recordman français sur un match en LNB avec 55 points. Recordman de points sur un match en équipe de France : 51, le 21 novembre 1985, face à la Grèce et avec le bénéfice de trois prolongations. Ce qui est épatant avec lui, c’est qu’il a aussi battu des records de longévité. Il fut le héros et le MVP du All-Star Game à Tours en 1994. Il était coach à Montpellier quand il eut l’autorisation de jouer le dernier match de la saison 1996-97 face à Besançon et de porter le numéro 25 pour symboliser son nombre de saisons en première division. Il scora ce soir-là 30 points avec un 4/9 à trois-points et un passage de la balle entre ses jambes en contre-attaque ! Mais Dub, pas encore rassasié, joua encore 14 matches deux ans plus tard à 5,1 points en moyenne. Il avait donc près de 42 ans. Sa faiblesse dans le palmarès ? Les titres collectifs. Rien avec les Bleus et juste deux trophées de champion avec Le Mans en 1978 et 79.

2 Jean-Pierre Galais, le mini meneur

Alors qu’il ne jouait pas en première division, le Normand fut un temps le plus jeune international français grâce à une sélection pour un match amical contre la Finlande… qui n’eut pas de suite.  Avec son 1,69m, il demeure le plus petit international par la taille -du moins après la deuxième guerre mondiale car c’est invérifiable au préalable- et ce record n’est pas prêt d’être battu.

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Photo: Théo Madelon (FIBA), autres (DR).

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