Le tournoi olympique de basket a été conçu à Athènes comme un véritable show, et il a permis aux Grecs de respirer le parfum d’une gloire passée.
Ceci est la 2e partie du 11e chapitre d’une rétrospective sur les évènements, équipes et joueurs qui ont marqué l’Histoire des JO. A lire aussi :
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Helsinki’52, Melbourne’56, Rome’60 : Interview Jean-Paul Beugnot.
Mexico’68 : Spencer Haywood, un prodige de 20 ans
Munich’72 : Trois secondes, une éternité
Los Angeles’84 : Bobby Knight, le Général
Barcelone’92 : Moments Magiques
Atlanta’96 : Les Américaines font un tabac
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Sydney’00 : Laurent Sciarra : « Le dunk de Carter, c’est l’image des Jeux »
Athènes’04 : Les Américains scalpés
Il faut quatre-vingt-dix minutes pour s’y rendre à partir de la place Omonia, le poumon encrassé de la capitale grecque. Par métro, tout d’abord. Direction Le Pirée. Les stations du centre-ville en marbre, enrichies de vestiges archéologiques, sans papier gras, aérées, témoignent des immenses efforts qu’Athènes a entrepris pour mériter les Jeux. Ces stations tranchent avec la saleté des trottoirs en surface d’où remontent souvent des odeurs d’urine, et les tristes immeubles construits, à l’identique, après la guerre. Descendre du métro à Faliro, prendre le tramway, tout neuf lui aussi, et doté de l’air conditionné. Il longe la côte et les plages souillées où se déversent les égouts de la ville, ce qui ne rebute pas les baigneurs.
Le gigantesque Helliniko Olympic Complex a été bâti sur l’ancien aéroport. Il abrite les compétitions de baseball, de softball, de hockey, de hand, de canoë/kayak, d’escrime et de basket, pour ce qui est de la première phase. Une fois descendu à la station 2nd Ag. Kosma, il faut emprunter une passerelle qui enjambe l’autoroute qui mène au Cap Sounio, et éviter l’insolation. Ne parlez pas ici de température à l’ombre, il n’y en a pas. Pas d’arbre, pas de verdure. La capitale grecque manque d’espaces verts, comme de parkings et de canalisations. Pour être prête pour le Jour J, Athènes s’est imposé les derniers mois les travaux d’Hercule. De là à soigner les détails…
Les deux lignes de métro, le tram, les bus modernes, le train de banlieue, et les voies rapides – du béton, toujours du béton, toujours pas de brindilles d’herbe – ont oxygéné la circulation dans la capitale. D’autant qu’en ce mois d’août, l’Athénien, comme le Parisien, a fui sa ville pour investir les plages et les îles. Les Jeux ont fertilisé le tourisme, mais les journaux informent que c’est au détriment des autres régions du pays, Corfu et Rhodes en tête. Beaucoup de Grecs se demandent s’ils n’auront pas la gueule de bois une fois le grand chapiteau olympique démonté.
Les Athéniens n’apprécient pas non plus, parait-il, le Zeppelin, équipé de caméras à haute résolution, qui survole en permanence la ville, et les 1 500 caméras fixes à l’affût des moindres mouvements suspects. C’est l’un des signes les plus spectaculaires des immenses moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des Jeux. Les autorités grecques ont mobilisé 70 000 hommes, obtenu le concours de l’OTAN, déployé des missiles Patriot, S-300 et Crotale, et dépensé 1,2 milliard d’euros… Les 531 sportifs américains envoyés à Athènes dont les douze basketteurs, logés sur le Queen Mary 2 qui mouille dans le port du Pirée, représentent une cible idéale pour des terroristes en mal de publicité mondiale. Ils sont accompagnés par 400 hommes des forces spéciales et de 150 agents américains qui
Photo d’ouverture: Argentine, championne olympique (FIBA)