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Inside – L’ASVEL se donne « deux à trois ans » pour voyager en vol charter en Euroleague

Avec 34 matches à domicile et autant à l’extérieur désormais chaque saison, l’ASVEL doit sans cesse composer entre Euroleague et Betclic Élite. Pour viser l’excellence à tous les niveaux, le club a mis en place une organisation remarquable au niveau des déplacements européens, avec une cellule logis

Avec 34 matches à domicile et autant à l’extérieur désormais chaque saison, l’ASVEL doit sans cesse composer entre Euroleague et Betclic Élite. Pour viser l’excellence à tous les niveaux, le club a mis en place une organisation remarquable au niveau des déplacements européens, avec une cellule logistique en interne. La prochaine étape ? Voyager régulièrement en vol privé d’ici « deux à trois ans ».

Cet épisode est le deuxième d’une série « Inside » de dossiers en immersion avec les clubs français. Pour profiter des prochains épisodes dans leur intégralité et bien d’autres contenus, abonnez-vous à Basket Europe.

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15,1 millions d’euros. C’est le budget total de l’ASVEL annoncé par la Ligue Nationale de Basket (LNB) pour l’exercice 2021-2022, en augmentation de 27 % par rapport à celui de la saison précédente. Tout simplement un record dans l’histoire du championnat de France. C’est le triple du budget avant que Tony Parker ne devienne actionnaire majoritaire du club en 2014. En sept ans, Lyon-Villeurbanne n’a cessé de se structurer, jusqu’à obtenir un statut de membre permanent de l’Euroleague. Le double champion de France en titre aspire naturellement à être « un grand d’Europe dès demain, et cela se prépare dès aujourd’hui », selon un dirigeant du club. Mais l’écart qui le sépare des mastodontes européens reste important. A titre de comparaison, les budgets du Real Madrid, du FC Barcelone, du CSKA Moscou ou de l’Olimpia Milan sont encore deux fois supérieurs, au-delà des 30 millions. Pour arriver au sommet de l’Europe, et y rester, l’ASVEL n’a d’autre choix que de viser l’excellence. Et tout est dans le détail.

La structure s’apprête à en ajuster un dans un futur proche : la logistique des déplacements en Euroleague. Aujourd’hui, la majorité des 18 équipes de la compétition se déplace en avion privé, autrement dit un vol d’affrètement ou vol charter. Ce qui n’est pas le cas de la formation de T.J. Parker qui voyage à 95 % du temps sur des vols réguliers ou commerciaux. Cela implique des escales et des correspondances et donc de l’énergie gaspillée. « On essaie d’en avoir quelques uns dans la saison mais ça reste compliqué, parce que le budget est fermé », dévoile le directeur sportif Michel Veyronnet. Mais il s’agit bien de l’ambition finale. « Voyager en vol privé, c’est plus qu’une envie, c’est une nécessité. On sait qu’on n’a pas encore le budget aujourd’hui mais qu’on doit le faire pour devenir un club référencé en Europe. Dans deux à trois ans, on y sera. Si ça ne se fait pas, c’est qu’on aura atteint le plafond de verre. »

Théo Gallois

L’ASVEL, qui travaille avec un prestataire, Resaneo, depuis quatre ans, est actuellement en train de budgétiser ces vols charters pour les saisons à venir. « C’est quelque chose qu’on tient vraiment à développer, signale Théo Gallois, intendant de l’ASVEL depuis 2019 et patron des déplacements du club. Cette année, on a vraiment step-up au niveau du budget et de la masse salariale. On peut enfin rentrer en concurrence avec les équipes de notre niveau, le milieu de tableau d’Euroleague. Donc on amènera les arguments pour justifier une rallonge du budget déplacements. On sait que les joueurs choisiront un club ou un autre en fonction de détails, et le vol privé en est un. » « C’est le petit plus sur lequel on est sensibles à faire évoluer la structure parce que notre staff est conséquent et reconnu, avec plusieurs représentants en équipe de France, enchérit le directeur sportif. Donc maintenant, continuer de progresser passe par des détails : les déplacements, l’accueil dans les appartements… Ces petites choses qui font que les joueurs se sentent à la fois très bien dans le club et ont envie de venir. »

« A Berlin, on est partis de l’hôtel le lendemain matin du match à 10h30. On est arrivés à Lyon, il était 21h… Le Real Madrid, qui jouait à la même heure que nous la veille à Athènes, ils étaient rentrés chez eux le soir-même par vol charter et le lendemain matin, ils étaient à l’entrainement. »

Pourquoi donc voyager en vol charter ? Les raisons sont multiples : récupération mentale et physique, bien-être des joueurs et du staff, mais aussi équité sportive. « Cette année, lors de notre premier déplacement à Berlin, on est partis de l’hôtel le lendemain du match à 10h30. On est arrivés à Lyon, il était 21h… Le Real Madrid, qui jouait à la même heure que nous la veille, à Athènes, ils étaient rentrés chez eux le soir-même par vol charter et le lendemain matin, ils étaient à l’entrainement. Les temps de récupération ne sont pas les mêmes », regrette Michel Veyronnet. « Quand on est plus de 100 jours à l’extérieur dans la saison, la partie psychologique est importante, très importante tant sur le plan mental que pour la récupération des joueurs », ajoute Théo Gallois, du fait des 34 matches à domicile, et autant à l’extérieur.

D’autant qu’organiser des vols réguliers avec un staff de 11 personnes (un responsable de délégation, le coaching staff, le staff médical et les deux intendants) et au moins autant de joueurs (jusqu’à 14 joueurs impliqués), soit 22 à 25 personnes selon la durée et l’importance de l’excursion, reste un casse-tête permanent. Début décembre, l’ASVEL fera notamment un road-trip de cinq matches en dix jours avec 25 personnes entre le championnat domestique et européen (Bayern Munich en Euroleague, puis Fos et Monaco en Betclic Elite, Baskonia en Euroleague et enfin Pau en Betclic Elite). Les modifications de dernières minutes ne sont jamais à exclure. « On n’est pas à Paris, ça réduit les manoeuvres qu’on peut contrôler parce que nous ne pouvons pas contrôler les escales. Et ça nous limite en termes de champ d’action », observe l’ancien intendant en équipe de France. Certains vols réguliers, comme celui d’Athènes par exemple, viennent notamment d’être supprimés depuis Lyon. A terme, l’ASVEL aimerait donc utiliser ces vols d’affrètement, et ce même dans le championnat de France, pour des déplacements lointains comme au Portel par exemple, où le voyage peut s’avérer plus long qu’un trajet direct à Istanbul.

Les déplacements, environ 10 % du budget du club

Au-delà des vols, le club est aux petits soins envers ses joueurs, avec par exemple avec une family room, un espace dédié dans les tribunes pour avoir les familles proche du banc… Encore une histoire de détails. « François Lamy (NDLR : ancien directeur sportif parti cet été) avait tendance à dire l’an dernier qu’on leur mettait une cuillère en or, même pas en argent, dans la bouche. Je pense ne pas me tromper en disant que ce qu’on offre comme prestation, c’est quasiment de la conciergerie. Nous avons des personnes dédiées à 100 % aux joueurs sur et en dehors du terrain. Je fais partie de l’équipe de France depuis 2013. Et je veux vous dire que structurellement, on est sur ce qui se fait de mieux en France, assure l’intendant-chef du club. Maintenant, on va faire venir des joueurs d’un standing Euroleague ou NBA. Ils sont passés par des clubs où ils avaient ces facilités-là, comme au niveau du transport. A nous de faire en sorte de s’en rapprocher même si on ne peut pas encore jouer dans la même cour aujourd’hui. »

La part du budget déplacements représente environ aujourd’hui environ 10 % du budget total du club, une part déjà importante. « Même si nous ne voyageons pas encore en vols privés, nous sommes tout de même dans de très bonnes conditions d’hébergement et de voyage. Il faut quand même faire attention à maîtriser le budget, on ne jette pas l’argent par les fenêtres », contrôle le directeur sportif. Pour bien tenir le budget et être au plus proche des demandes du coaching staff a été mise en place une cellule logistique composée de cinq personnes – l’intendant Théo Gallois, la responsable administrative Gwenola Magnaval, le directeur sportif Michel Veyronnet, le coach associé Fred Fauthoux et le préparateur physique Manuel Lacroix – qui se réunit régulièrement pour partager et connaître les desiderata côté terrains et côté bureaux. Notamment au niveau de l’intendance, quand il faut organiser à chaque voyage la prise en charge des 10 à 15 bagages supplémentaires pour la préparation physique et la récupération, entre autres.

« Quand on est dans un avion de ligne avec Youssoupha Fall (2,21 m), c’est délicat parce qu’il peut se gratter les oreilles avec les genoux »

Mais, heureusement pour la structure, l’ASVEL a intégré l’Euroleague depuis trois saisons et peut désormais compter sur un échange dit « d’hospitalité » avec les différents clubs au niveau notamment du logement. Un gain de temps et d’énergie. « En France, ce sont les clubs qui nous orientent vers leurs partenaires au niveau de l’hébergement. En Euroleague, c’est plutôt un échange d’hospitalité. On accueille l’équipe adverse et l’équipe adverse nous accueille », explique Théo Gallois. Ces derniers peuvent prendre en charge certaines prestations, comme le pressing par exemple, ou bien demander des places pour les matches, notamment pour la famille du Germano-américain Dylan Osetkowski à l’ALBA Berlin ou le Grec Kostas Antetokounmpo au Panathinaïkos à Athènes. Tout cela fait l’objet d’une négociation entre clubs anticipée en amont.

Un problème de taille malgré tout : quelles adaptations pour Youssoupha Fall et Victor Wembanyama, respectivement 2,21 m et 2,19 m ? Les deux intérieurs villeurbannais nécessitent une attention particulière lors des déplacements, du transport à l’hébergement. « C’est un problème au coeur de l’actualité puisque nous avons fait un dériefing avant que vous arriviez, plaisante Michel Veyronnet. Quand on est dans un avion de ligne avec Youssoupha Fall, c’est délicat parce qu’il peut se gratter les oreilles avec les genoux. Donc on va voir comment on peut améliorer les choses. Ça fait partie des éléments sur lesquels on réfléchit et qui agrémentent notre travail. Sinon on s’ennuierait. »

Le coin cuisine
Les tables
Le couloir
Le bus (c) Infinity Nine Media

Depuis deux ans, l’ASVEL a déjà tenté de réfléchir au problème grand format en adaptant et customisant notamment son bus avec un auto-cariste. Un outil sur mesure avec une distance importante entre chaque siège qui permet de pouvoir s’allonger et dormir, des cuisines avec réfrigérateur, micro-ondes, des tables pour travailler, des écrans pour le staff… Pour des raisons législatives, le bus ne peut être cloisonné mais il a tout de même été pensé afin de séparer le staff à l’avant et les joueurs à l’arrière. « On est dans une optimisation de l’espace. Ça permet de gagner du temps de récupération. Tous les clubs d’Euroleague veulent s’en inspirer, selon Théo Gallois, à la création de la structure avec François Lamy. En France, on a défini un périmètre autour de Lyon pour faire des déplacements aller-retours en bus. Quand on estime qu’il est plus judicieux aussi bien pour les joueurs que le coaching staff de rentrer tôt, il nous arrive de faire un aller en train et le retour en bus pour permettre aux joueurs de se retrouver le plus tôt possible en famille. » Ce fut le cas notamment lors du déplacement à Strasbourg le 17 octobre dernier, où les joueurs arrivent chez eux dans la nuit. « C’est vrai que la nuit est courte mais ils peuvent récupérer en famille puisque généralement, le lendemain est une journée off », ajoute l’intendant du club, également parrain du fils de Thomas Heurtel.

« L’année dernière, c’était un cauchemar, il y a énormément de vols qui s’annulaient au fur et à mesure qu’on réservait. Cette année, un peu moins »

Plus de 18 mois après le début de la pandémie mondiale, les restrictions sanitaires compliquent-elles toujours les déplacements ? « Honnêtement, on sort du tunnel. La vaccination a réglé 90% des problèmes », apprécie le directeur sportif arrivé à l’intersaison. A l’ASVEL, un seul joueur était dernièrement en phase finale de vaccination, ce qui réduit les ennuis par rapport à certains clubs d’Euroleague qui en ont encore plusieurs. Mais le club a connu, comme d’autres, quelques galères sanitaires. « Dans certains pays, on s’est retrouvés à faire ou refaire un test PCR en arrivant. A Tel Aviv, peu importe qui tu es, tu es testé systématiquement et tu fais la queue », se remémore Théo Gallois. « Avec le Covid, beaucoup de choses ont changé, certifie la responsable administrative Gwenola Magnaval. L’année dernière, c’était un cauchemar, il y a énormément de vols qui s’annulaient au fur et à mesure qu’on réservait. Cette année, un peu moins. Pour les pays hors UE (Turquie, Israël, Russie), il faut toujours passer par le ministère des sports qui nous attribue un laisser-passer mais c’est relativement simple. L’année d’année, c’était beaucoup plus compliqué. Il fallait un laisser-passer pour toutes les équipes, je passais ma vie à ça. »

En somme, l’organisation des déplacements en Euroleague demande une précision d’orfèvre, du départ de Villeurbanne jusqu’aux terrains, et des terrains jusqu’à Villeurbanne. « Tout cette organisation peut paraître lourde de temps en temps mais nous sommes déterminés », complète Gwenola Magnaval. « On a quand même une organisation efficiente. Entre nos prestataires, les clubs d’Euroleague avec lesquels on collabore pour avoir un échange d’hospitalité et la structure qu’on a mise en place en interne… On fonctionne bien », résume Michel Veyronnet. Une chose est certaine : tous les déplacements jusqu’à Noël sont déjà finalisés – ou presque -, et ceux de janvier et février sont en train d’être réfléchis. Une anticipation permanente, digne d’un club européen, presque une obsession pour Théo Gallois. « On s’est installés en tant que locomotive au niveau du championnat de France, sur les résultats sportifs mais aussi structurellement. Il faut dire que notre président Tony est toujours au courant de ce qui se fait de mieux et de ce qui est légitime pour les joueurs et pour le staff, que ce soit au niveau du transport ou de la philosophie. Quand vous voulez être dans l’excellence, au niveau Euroleague, c’est normal de sans cesse vouloir améliorer les choses. »

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15,1 millions d’euros. C’est le budget total de l’ASVEL annoncé par la Ligue Nationale de Basket (LNB) pour l’exercice 2021-2022, en augmentation de 27 % par rapport à celui de la saison précédente. Tout simplement un record dans l’histoire du championnat de France. C’est le triple du budget avant que Tony Parker ne devienne actionnaire majoritaire du club en 2014. En sept ans, Lyon-Villeurbanne n’a cessé de se structurer, jusqu’à obtenir un statut de membre permanent de l’Euroleague. Le double champion de France en titre aspire naturellement à être « un grand d’Europe dès demain, et cela se prépare dès aujourd’hui », selon un dirigeant du club. Mais l’écart qui le sépare des mastodontes européens reste important. A titre de comparaison, les budgets du Real Madrid, du FC Barcelone, du CSKA Moscou ou de l’Olimpia Milan sont encore deux fois supérieurs, au-delà des 30 millions. Pour arriver au sommet de l’Europe, et y rester, l’ASVEL n’a d’autre choix que de viser l’excellence. Et tout est dans le détail.

La structure s’apprête à en ajuster un dans un futur proche : la logistique des déplacements en Euroleague. Aujourd’hui, la majorité des 18 équipes de la compétition se déplace en avion privé, autrement dit un vol d’affrètement ou vol charter. Ce qui n’est pas le cas de la formation de T.J. Parker qui voyage à 95 % du temps sur des vols réguliers ou commerciaux. Cela implique des escales et des correspondances et donc de l’énergie gaspillée. « On essaie d’en avoir quelques uns dans la saison mais ça reste compliqué, parce que le budget est fermé », dévoile le directeur sportif Michel Veyronnet. Mais il s’agit bien de l’ambition finale. « Voyager en vol privé, c’est plus qu’une envie, c’est une nécessité. On sait qu’on n’a pas encore le budget aujourd’hui mais qu’on doit le faire pour devenir un club référencé en Europe. Dans deux à trois ans, on y sera. Si ça ne se fait pas, c’est qu’on aura atteint le plafond de verre. »

Théo Gallois

L’ASVEL, qui travaille avec un prestataire, Resaneo, depuis quatre ans, est actuellement en train de budgétiser ces vols charters pour les saisons à venir. « C’est quelque chose qu’on tient vraiment à développer, signale Théo Gallois, intendant de l’ASVEL depuis 2019 et patron des déplacements du club. Cette année, on a vraiment step-up au niveau du budget et de la masse salariale. On peut enfin rentrer en concurrence avec les équipes de notre niveau, le milieu de tableau d’Euroleague. Donc on amènera les arguments pour justifier une rallonge du budget déplacements. On sait que les joueurs choisiront un club ou un autre en fonction de détails, et le vol privé en est un. » « C’est le petit plus sur lequel on est sensibles à faire évoluer la structure parce que notre staff est conséquent et reconnu, avec plusieurs représentants en équipe de France, enchérit le directeur sportif. Donc maintenant, continuer de progresser passe par des détails : les déplacements, l’accueil dans les appartements… Ces petites choses qui font que les joueurs se sentent à la fois très bien dans le club et ont envie de venir. »

« A Berlin, on est partis de l’hôtel le lendemain matin du match à 10h30. On est arrivés à Lyon, il était 21h… Le Real Madrid, qui jouait à la même heure que nous la veille à Athènes, ils étaient rentrés chez eux le soir-même par vol charter et le lendemain matin, ils étaient à l’entrainement. »

Pourquoi donc voyager en vol charter ? Les raisons sont multiples : récupération mentale et physique, bien-être des joueurs et du staff, mais aussi équité sportive. « Cette année, lors de notre premier déplacement à Berlin, on est partis de l’hôtel le lendemain du match à 10h30. On est arrivés à Lyon, il était 21h… Le Real Madrid, qui jouait à la même heure que nous la veille à Athènes, ils étaient rentrés chez eux le soir-même par vol charter et le lendemain matin, ils étaient à l’entrainement. Les temps de récupération ne sont pas les mêmes », regrette Michel Veyronnet. « Quand on est plus de 100 jours à l’extérieur dans la saison, la partie psychologique est importante, très importante tant sur le plan mental que pour la récupération des joueurs

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À relire :
Inside – Épisode 1 : Infinity Nine Media, la boite de production de l’ASVEL, un modèle unique

Photo : Bus ASVEL (Infinity Nine Media)

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