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Jean-Aimé Toupane, coach des Bleues : « On a cette ambition d’être sur un podium, dans un dernier carré »

Après les fenêtres internationales, la Coupe du Monde à Sydney (du 22 septembre au 1er octobre) est la première véritable compétition pour le coach Jean-Aimé Toupane avec les Bleues. Il a eu le temps cette fois de mettre en place ses principes avec toutefois un groupe amputé de plusieurs cadres. A J

Après les fenêtres internationales, la Coupe du Monde à Sydney (du 22 septembre au 1er octobre) est la première véritable compétition pour le coach Jean-Aimé Toupane avec les Bleues. Il a eu le temps cette fois de mettre en place ses principes avec toutefois un groupe amputé de plusieurs cadres. A J-3, il détaille la situation, en annonçant que malgré les éléments défavorables, les ambitions ne sont pas revues à la baisse.

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Comment sentez-vous votre groupe à trois jours du début de cette Coupe du Monde ?

Très bien. On travaille depuis un mois et demi. Il y a une volonté de réussir, les filles et le staff s’en donnent les moyens. Il y a une grosse énergie positive. On espère faire la meilleure coupe du monde possible ! Les équipes de France dans notre sport sont engagées à viser grand. On est une grande nation du basket mondial, et on a cette ambition d’être sur un podium, dans un dernier carré. En tous les cas, on joue pour viser le haut.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le scrimmage avec les Etats-Unis et faire une conclusion sur les matches de préparation ?

La conclusion, c’est de dire que les matches que l’on a fait jusqu’à maintenant ce sont joués à très peu de choses, à quelques détails près. On n’a pas été largué dans les deux premiers matches. Contre l’Australie, on avait intégré Gabby (Williams), elle n’a pas joué du match, il y a eu plein de paramètres qui ont fait que l’on n’a pas réussi à faire ce que l’on voulait. Le match de ce soir contre Team USA était correct. On savait que l’on avait besoin de ce match pour se remettre en question. On sait que la Coupe du Monde ne sera pas simple. Tout ça nous permet de comprendre que l’on va jouer six pays avec six types de basket différents. Ces matches amicaux doivent nous permettre de s’adapter suivant les difficultés.

La particularité de cette Coupe du Monde, c’est d’avoir des matches très rapprochés. Est-ce que ça change les choses en terme de coaching notamment pour la répartition des minutes, vis-à-vis des Jeux Olympiques où il y a des jours de repos entre chaque match ?

Non. On a décidé depuis le début de jouer les matches les uns après les autres, pour les gagner. Je réfléchirai à court terme. Chaque fois que l’on sera en capacité de gagner un match, on fera le maximum. Et le lendemain sera un autre jour. C’est un marathon. C’est pour cela que l’on a fait une préparation assez longue. Physiquement, en tous les cas, on espère qu’elles auront la fraîcheur nécessaire. Ça semble être le cas. Je pense que tous les matches vont être importants. Pour sortir de cette poule-là, il ne faut pas calculer. On jouera le premier match contre l’Australie que l’on vient de jouer en préparation, c’est une grande nation, mais on a des arguments à faire valoir.

Comment avez-vous articulé vos choix pour établir la liste des 12 joueuses ?

Depuis le début on savait que l’on aurait des problématiques sur trois joueuses qui étaient en WNBA. On ne savait pas du tout quand elles allaient revenir. On a eu la chance d’avoir Marine Johannès très tôt et Gabby (Williams) a suivi derrière. La problématique au poste intérieur était par rapport à Iliana (Rupert). On ne savait pas si elle allait revenir au dernier moment. Avec un match 5, on aurait été dans une situation où elle aurait loupé deux matches. On a préféré assurer sur nos postes intérieurs, c’est ce qui a fait que l’on est parti avec cinq intérieures. J’espère que la décision prise avec cette équipe-là me donnera raison à la fin.

Photo : Iliana Rupert (FIBA)

« Si on a besoin d’Iliana Rupert contre l’Australie, elle jouera, après validation du docteur, évidemment »

Iliana Rupert arrivera mercredi. Vous envisagez de la faire jouer dès le premier match de jeudi contre l’Australie ?

C’était calé. On avait dit que si elles arrivaient une semaine ou quinze jours avant, il y aurait des temps de repos, mais que si elles arrivaient au dernier moment, il faudra prendre le train en marche. J’ai été tout le temps en relation avec Iliana. Elle s’est tout le temps entraînée, même si c’était du travail à côté puisqu’elle ne jouait pas. En tous les cas, elle se sent prête. Je sais qu’elle manquera de rythme au départ, mais c’était un scénario qui était envisagé. Quand elle arrivera, elle aura moins de temps de répit que Marine ou que Gabby. Mais si on a besoin d’elle contre l’Australie, elle jouera, après validation du docteur, évidemment.

Cette Coupe du Monde se déroule aux Antipodes. Ça va être compliqué d’expliquer aux Français que vous allez disputer une compétition très importante, de les concerner alors qu’il y a beaucoup de concurrence sportive actuellement ?

Malheureusement, on est en décalé. Quand on est le soir, c’est le matin là-bas. On aura à cœur en tous les cas de faire des résultats, et si les résultats sont positifs forcément on en parlera. On n’a que ce moyen là pour avoir une exposition. On n’est pas maîtres par rapport à ce qui peut se passer pour cette exposition.

Avez-vous l’impression que vos joueuses se projettent derrière vers 2023 et 2024 ? Cette Coupe du Monde est-elle simplement un passage ?

Avant de se projeter, il faut déjà bien figurer sur cette compétition. Aujourd’hui, comme je l’ai dit, il y a des ambitions. On ne peut pas s’engager sur une compétition internationale de ce niveau et dire : « il faut préparer l’autre. » Les compétitions qui arrivent, on les prend les unes après les autres. Moi, en tous les cas, je suis sur l’instant présent, qui est de faire une bonne coupe du Monde, de donner quelques garanties pour bien asseoir cette équipe qui est en train de se construire, avec la volonté d’avoir le meilleur résultat possible.

Le nombre de forfaits accélère t-il le processus de reconstruction ?

Oui. On aurait souhaité avoir les joueuses qui ne sont pas là et qui ont de l’expérience, de très bonnes joueuses. Malheureusement, la vie fait qu’à un moment donné, il faut bien faire avec d’autres. La chance que l’on a en France est d’avoir une très bonne formation au niveau des clubs, du PPF (Projet de Performance Fédéral), et il y a des filles qui, malgré leur jeune âge, sont en capacité de faire. Si elles sont là aujourd’hui, c’est que c’est mérité. On oublie souvent que tous, on a été un jour jeune et qu’on a dû commencer quelque chose. Je m’inscris là-dedans et charge aux jeunes de montrer qu’elles sont en capacité de faire malgré les absences de nos joueuses cadre. Certaines jeunes joueuses sont déjà cadres dans leurs équipes respectives, qui fait que finalement, elles ont de l’expérience, et elles s’installent tout doucement en équipe nationale. C’est quelque chose de très positif.

Vos principes sont-ils mieux assimilés avec le temps ?

Forcément. Quand on est arrivé en novembre puis février avec des fenêtres de deux ou trois entraînements avant de jouer, à la suite d’une équipe qui a fonctionné pendant huit ans avec Valérie (Garnier), avec les résultats qu’ils ont fait… Il faut du temps. On a pris une autre direction. Elle vaut ce qu’elle vaut. On verra à la fin. Si c’est bien tant mieux, si ce n’est pas bien, je partirai et quelqu’un me remplacera. Mais pour autant, la volonté de construire demande du temps. C’est pour cela que l’on a souhaité pour cette Coupe du Monde avoir une préparation beaucoup plus longue pour mettre des choses en place, et aussi anticiper que l’on va avoir les fenêtres au mois de novembre et que la préparation du championnat d’Europe de l’année prochaine se fera sur une période très courte. On travaille certes sur l’instant présent mais aussi à long terme, en tous les cas dans la mise en place des repères que l’on a voulu mettre en place.

Photo : Marie-Eve Paget (FIBA)

« J’ai préféré prendre une autre direction en prenant des risques, pour montrer une rupture. Ça avance pour chacune d’entre elles trouve ça place, c’est le plus important »

Le fait d’avoir une équipe de chaque continent dans votre groupe décuple-t-il l’importance du scouting ?

Complètement. Je pense que Christophe Léonard, qui est chargé du scouting, ne dort pas ! Lorsque l’on était à Paris, il travaillait déjà sur les différentes nations, l’approche du basket qui est fait au Mali, au Japon, en Australie, qui sont complètement différents. Il faut montrer aux filles cette capacité à switcher d’un match à l’autre. Oui, le scouting est central pour anticiper certaines choses.

Avez-vous changé certaines choses chez vous suite au Tournoi de qualification à la Coupe du Monde où il y avait eu des défaites contre le Nigéria et une lourde face à la Chine ?

Forcément, on s’adapte. Ce que je constate, c’est quand on a le temps, on a la capacité de mettre les choses en place. Ce projet-là ira au bout. On essaie de mettre en place une relation de confiance entre les joueuses et le staff, une bienveillance partagée. Je suis ravi que de choses changent, mais c’est aussi lié au fait que l’on a eu le temps d’expliquer les choses, que les joueuses puissent les comprendre. C’était peut-être compliqué avec deux entraînements avant les fenêtres de faire des choses qu’elles n’avaient pas l’habitude de faire. Il y avait deux méthodes. Soit continuer en s’appuyant sur ce qui avait été fait, ou prendre une autre direction. J’ai préféré prendre une autre direction en prenant des risques, pour montrer une rupture. Ça avance pour chacune d’entre elles trouve ça place, c’est le plus important.

Comment le choix de Sarah Michel s’est-il fait pour être capitaine ? Quelle relation avez-vous avec elle ?

J’ai une très bonne relation avec elle comme avec toutes les joueuses. Sarah a toujours été une leader, elle a toujours fait partie des cadres. Quand il y a eu le forfait de Sandrine (Gruda), cela a été partagé entre Sandrine, Alexia Chartereau et l’équipe. Alexia ne se sentait pas encore tout à fait prête. Sandrine et Alexia ont choisi Sarah. C’est un travail d’équipe, elle est légitime par rapport au groupe. Ce n’est pas parce qu’elle n’avait pas le brassard qu’elle n’était pas capitaine, c’était en tous les cas une cadre reconnue par l’équipe.

Vous venez des garçons. Qu’elles sont les changements quand on coache des filles ?

La relation que l’on peut avoir avec une fille ou un garçon, c’est différent, mais il y a autant de filles compétitrices que de garçons compétiteurs. Je l’ai déjà sorti : les garçons jouent au basket pour être bien, alors que les filles ont besoin d’être bien pour jouer au basket… Même si c’est valable dans les deux sens. En tous les cas, il faut créer du sens pour que la fille puisse s’épanouir, alors que le garçon, tu as à peine expliqué, qu’il va dire « je vais faire ! » (rires). J’apprends aussi par rapport à ça, je découvre des choses.

Est-ce un problème pour la confiance de l’équipe qu’elle n’ait pas gagnée un match ?

Non. On a aussi gagné des matches en France dont ça s’équilibre un peu. Dans une préparation, il faut gagner des matches et il faut aussi en perdre. Souvent, on apprend plus dans les matches que l’on perd que dans les matches que l’on gagne. Si les matches que l’on a perdu peuvent nous permettre d’avoir des éléments de réponse par rapport à ce que l’on veut mettre en place, c’est tant mieux. On a choisi comme adversaires de grandes nations, Australie, Japon, Etats-Unis, on savait que ce serait difficile. Le point positif est de se dire que l’on était en capacité de gagner, notamment contre l’Australie et le Japon. Malheureusement, on ne l’a pas fait. On va les avoir dans la poule. J’espère que l’on aura trouvé ce détail pour inverser la tendance.

Au mois de novembre, il y aura un match très important contre l’Ukraine. A la fois parce que jouer l’Ukraine en France, en 2022, ce n’est pas anodin. Et deuxièmement parce que vous avez pris une raclée au match aller (90-71). Est-ce que ce match est déjà dans votre tête et dans le discours aux joueuses ?

En tous les cas, je ne l’ai pas oublié. Dès le premier match, on avait pris une raclée et je n’ai pas la mémoire courte. Je sais que c’est un match important pour la suite au-delà de l’aspect symbolique de ce qui se passe chez eux. On a à cœur d’inverser la tendance. Même si ça viendra très vite puisque l’on va rentrer début octobre, et que c’est en novembre, on doit d’abord bien faire ce que l’on a à faire ici… Mais, oui, ça sera un moment important pour la suite de notre saison internationale.

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Comment sentez-vous votre groupe à trois jours du début de cette Coupe du Monde ?

Très bien. On travaille depuis un mois et demi. Il y a une volonté de réussir, les filles et le staff s’en donnent les moyens. Il y a une grosse énergie positive. On espère faire la meilleure coupe du monde possible ! Les équipes de France dans notre sport sont engagées à viser grand. On est une grande nation du basket mondial, et on a cette ambition d’être sur un podium, dans un dernier carré. En tous les cas, on joue pour viser le haut.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le scrimmage avec les Etats-Unis et faire une conclusion sur les matches de préparation ?

La conclusion, c’est de dire que les matches que l’on a fait jusqu’à maintenant ce sont joués à très peu de choses, à quelques détails près. On n’a pas été largué dans les deux premiers matches. Contre l’Australie, on avait intégré Gabby (Williams), elle n’a pas joué du match, il y a eu plein de paramètres qui ont fait que l’on n’a pas réussi à faire ce que l’on voulait. Le match de ce soir contre Team USA était correct. On savait que l’on avait besoin de ce match pour se remettre en question. On sait que la Coupe du Monde ne sera pas simple. Tout ça nous permet de comprendre que l’on va jouer six pays avec six types de basket différents. Ces matches amicaux doivent nous permettre de s’adapter suivant les difficultés.

La particularité de cette Coupe du Monde, c’est d’avoir des matches très rapprochés. Est-ce que ça change les choses en terme de coaching notamment pour la répartition des minutes, vis-à-vis des

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Photo d’ouverture : Jean-Aimé Toupane (FIBA)

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