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Le bilan des Bleues à la Coupe du monde : Dans la douleur, la naissance d’une équipe

Convaincante mais battue par la Chine (71-85) jeudi en quarts de finale, l’Equipe de France ne verra pas les demies de cette Coupe du monde australienne. Rendez-vous dans quelques semaines contre l’Ukraine pour un match crucial dans le cadre des qualifications à l’EuroBasket 2023. Avec, espérons-le,

Convaincante mais battue par la Chine (71-85) jeudi en quarts de finale, l’Equipe de France ne verra pas les demies de cette Coupe du monde australienne. Rendez-vous dans quelques semaines contre l’Ukraine pour un match crucial dans le cadre des qualifications à l’EuroBasket 2023. Avec, espérons-le, le retour de plusieurs cadres.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]Correspondance spéciale à Sydney, Australie

Elles se savaient jeunes, sans expérience, sans vécu collectif, avec beaucoup d’autres imperfections, mais les Bleues espéraient user de cette compétition pour répondre à leurs détracteurs. A leur neuvième position dans le Power Ranking de la FIBA mi-août, aussi. Chose faite en battant d’entrée le pays hôte, puis en sortant du groupe de la mort. Trois victoires en cinq matchs, quand certains les voyait trébucher et rentrer honteuses à la maison. « Pardonnez-moi l’expression, on a réussi à faire fermer quelques bouches, » lâchait hier soir Iliana Ruppert, après l’élimination.

Pourtant, sans occulter les jolies performances contre l’Australie et le Japon, le parcours français n’a pas été brillant. Loin de là. Deux aspects du jeu expliquent l’incapacité de cette équipe à enchaîner les bons résultats. D’abord, une adresse défaillante par intermittence. Et surtout, une transparence au rebond, à l’image du match contre la Serbie qui s’en est amusée : 16 offensifs, 28 défensifs ! « C’est un problème d’effort, de concentration, de combat, » expliquait mercredi Jean-Aimé Toupane, à la veille du quart. Sa capitaine, Sarah Michel, en avait rajouté une couche « contre la Chine, on n’existera pas sans (verrouiller) ».

Pas d’exploit contre la Chine

Photo : Iliana Rupert (FIBA)

La métamorphose devait donc être quasi-totale jeudi, contre la deuxième meilleure nation mondiale. Dans le cas contraire, les Bleues connaissaient déjà la sentence, sept mois après la claque infligée par les Asiatiques lors du tournoi de qualification : 103-70 au buzzer final. A Sydney, pas question d’en prendre une seconde. Les Bleues visent même bien plus haut. « L’an dernier (aux Jeux Olympiques), c’était un gros morceau, elles sont sorties en quarts. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas le faire cette année », jurait Sarah Michel en avant-match.

Dès le coup d’envoi, la Chine exploite à merveille les premières pertes de balle de Marine Fauthoux et ses coéquipières (24-15, 8e). Un trou finalement comblé d’un inespéré shoot à trois points signé Mignan Touré, sur le buzzer du premier quart temps (25-25). Mais les bonnes intentions françaises sont à nouveau mises à mal par l’adresse des adversaires, qui rentrent aux vestiaires avec un joli confort (50-39).

Les joueuses de Jean-Aimé Toupane reviennent alors déchaîner sur le parquet, et livrent un splendide début de troisième quart pour recoller au score (57-56, 24e). S’en suit alors une succession de loupés, d’un côté comme de l’autre, dont la France ne parvient pas à tirer profit. Sans doute le tournant du match, car derrière, la Chine réenclenche sa marche en avant (66-58).

Dans le dernier acte, la fatigue se fait sentir. Les Bleues balbutient leur adresse à l’image de Gabby Williams (17 points) qui ne marque pas un panier. Dans l’autre raquette, les largesses défensives se multiplient, bien que les Françaises soient toujours attentives au rebond. Un secteur en net progrès hier soir. Mais en face, la machine se montre d’une efficacité redoutable au tir. L’armada chinoise anéantie les espoirs tricolores (85-71).

Photo : Alexia Chartereau (FIBA)

Le regret serbe

Quelques minutes à peine après le buzzer final, les visages des filles sont marqués. « On les a touchées, on les a poussées, on les a bousculées, on les a mises sous pression, on leur a fait perdre des ballons… » analyse Sarah Michel. Pas suffisant. Toutes très déçues, la plupart aux bords des larmes, Marine Fauthoux espérait plus. « Avec les absences, les gens disaient “c’est la reconstruction“, mais entre nous on s’est dit “on veut gagner, aller le plus loin possible“. En demies surtout, parce que la France n’y a pas été depuis longtemps. ». Depuis 1953 pour une médaille de bronze.

Des regrets ? Non, pas ce match. « Cette équipe chinoise se connaît très bien, elles jouent ensemble depuis six ans. Nous, ça fait deux mois qu’on travaille ensemble », tempère Alexia Chartereau, auteure de 16 points. Cependant, la défaite contre la Serbie leur est restée en travers de la gorge, notamment celle de la capitaine. « C’était un match de poule, mais il fallait le prendre comme un huitième de finale. Le gagner nous aurait permis de s’assurer un chemin un peu plus simple ».

Plus simple, ou du moins, beaucoup plus favorable. En l’emportant mardi, la France aurait terminé à l’une des deux premières places du groupe B. Elle aurait ainsi évité les deux rouleaux compresseurs chinois et américains lors des quarts. « On y repensera forcément toujours, mais c’est comme ça, » regrette la meneuse de Basket Landes et des Bleues. Si ce match n’a pas tourné leur faveur, le tirage au sort qui a suivi aura au moins laissé un espoir, en évitant les Etats-Unis.

Photo : Sarah Michel (FIBA)

Un avenir prometteur

Plus que ça, il aura permis au groupe de se sublimer et de montrer son potentiel dans l’adversité, malgré l’élimination. « Le bilan est positif au-delà du résultat », observe le sélectionneur. « La manière a été au rendez-vous, les joueuses n’ont pas lâché, elles ont montré un état d’esprit remarquable. Elles ont montré les valeurs de notre sport, de notre pays ». Une expérience, certes douloureuse, qui servira à toute cette jeunesse, dont c’était la première compétition internationale.

Le coach tricolore se projette déjà sur la suite. « Elles vont repartir, on va les revoir dans deux mois. On va laisser redescendre les émotions, travailler, échanger, construire à partir de ça ». Il pourra également compter sur le retour de Sandrine Gruda, Valériane Ayayi-Vukosavljevic, Endy Miyem, Alix Duchet ou encore Marine Johannès. De quoi proposer un effectif mêlant jeunesse et expérience, fougue et sang-froid.

Si l’arrière de l’ASVEL est d’ores et déjà une pièce de ce groupe – elle est restée soutenir ses partenaires depuis les tribunes après sa blessure à la cuisse -, pour les autres, il faudra prendra le train en marche. Un groupe, une « âme », est né en Australie, selon le sélectionneur. « Il y a une équipe. On ne va pas dire aux joueuses qui ont fait le travail “partez“. C’est une équipe nationale, elle appartient à tout le monde. Quand on y est, qu’on montre des valeurs… surtout que ça a fonctionné, c’était le niveau mondial quand même ! En étant inexpérimenté, elles ont montré ».

Photo : Gabby Williams (FIBA)

Un nouveau leadership

En l’absence des cartes maîtresses des Bleues, la jeunesse et l’inexpérience ont été forcées de prendre le pouvoir. Gabby Williams, 26 ans, mais une seule année au compteur avec le Coq, a pris une autre dimension lors de ce tournoi. Un statut sur lequel elle s’était confiée mercredi. « Je ne m’attendais pas à devoir prendre autant de responsabilités, mais on a perdu Marine. J’ai donc changé d’état d’esprit avant le tournoi. Quand on a besoin d’un panier, ça doit être moi. C’est un peu fatigant mentalement et physiquement (…) mais je suis contente d’avoir ce rôle ».

De par son poste, Marine Fauthoux doit naturellement figurer sur cette liste. Mais la meneuse de 21 ans en a aussi le caractère. Questionnée sur son record contre la Chine (19 point inscrits), la Landaise a remballé aussitôt l’affaire par un « je m’en fous ». Et bien sûr, par son talent. Ses performances ont été remarqué par sa capitaine. « Marine est montée en puissance tout au long de la compétition, elle a pris des responsabilités, elle a vraiment été incroyable. Elle se bat tout le temps et puis elle joue, elle s’amuse et c’est ça aussi qui est beau à voir. C’est bien l’expérience qu’elle a emmagasinée parce que ça va être une très très bonne joueuse ». Marine Fauthoux semble cependant bien seule à la mène. Lisa Berkani (45 minutes) et Marie-Eve Paget (30 minutes) ont très peu joué. Le retour d’Olivia Epoupa et d’Alix Duchet est indispensable.

A 24 ans, c’est elle qui est venue en conférence de presse hier (jeudi) après l’élimination de l’Equipe de France. Alexia Chartereau a défendu fièrement le bilan français, elle qui semble avoir du poids dans l’équipe, autant qu’elle en au score. Une leadeuse qu’on avait moins vu venir. A l’inverse, Iliana Rupert n’a pas pesé autant qu’on pouvait espérer, du moins dans les résultats. L’ailière forte n’a proposé qu’une seule sortie convaincante, lundi contre le Japon. La nouvelle championne WNBA, avec Las Vegas, a sans doute payé l’enchaînement des compétitions tout au long de sa saison.

L’équipe de France a maintenant rendez-vous le dimanche 27 novembre à Roanne contre l’Ukraine. Il s’agira de se venger de l’affront du match aller (90-71) pour ne pas compromettre ses chances de disputer l’EuroBasket 2023, dernière échéance avant les Jeux Olympiques de Paris.

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Elles se savaient jeunes, sans expérience, sans vécu collectif, avec beaucoup d’autres imperfections, mais les Bleues espéraient user de cette compétition pour répondre à leurs détracteurs. A leur neuvième position dans le Power Ranking de la FIBA mi-août, aussi. Chose faite en battant d’entrée le pays hôte, puis en sortant du groupe de la mort. Trois victoires en cinq matchs, quand certains les voyait trébucher et rentrer honteuses à la maison. « Pardonnez-moi l’expression, on a réussi à faire fermer quelques bouches, » lâchait hier soir Iliana Ruppert, après l’élimination.

Pourtant, sans occulter les jolies performances contre l’Australie et le Japon, le parcours français n’a pas été brillant. Loin de là. Deux aspects du jeu expliquent l’incapacité de cette équipe à enchaîner les bons résultats. D’abord, une adresse défaillante par intermittence. Et surtout, une transparence au rebond, à l’image du match contre la Serbie qui s’en est amusée : 16 offensifs, 28 défensifs ! « C’est un problème d’effort, de concentration, de combat, » expliquait mercredi Jean-Aimé Toupane, à la veille du quart. Sa capitaine, Sarah Michel, en avait rajouté une couche « contre la Chine, on n’existera pas sans

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Photo d’ouverture : Marine Fauthoux (FFBB)

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