Dans un dossier intitulé « La justice enquête sur l’Insep, usine à champions du sport français », le pure player Mediapart révèle que le parquet de Paris enquête sur de possibles faits « d’abus de bien sociaux » à la tête de l’INSEP à l’époque où son directeur général était Jean-Pierre De Vincenzi, coach de l’équipe de France aux Jeux de Sydney en 2000, médaillée d’argent, et ancien DTN de la FFBB.
Cette enquête a été déclenchée à la suite d’un contrôle de la Cour des comptes sur les exercices allant de 2008 à 2017 et concerne notamment la revente de billets pour les JO de Rio en 2016.
« La Cour des comptes met en lumière les pratiques de l’ancien directeur général de l’Insep, Jean-Pierre de Vincenzi, en poste de 2013 à 2017, avant de rejoindre, malgré les critiques sur sa gestion de l’établissement, l’Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS) dans des conditions contestées, » écrit Mediapart. « En 2016, Jean-Pierre de Vincenzi a vendu, à des tarifs préférentiels, à huit de ses proches des « packages » comprenant billetterie, hébergement et voyage pour assister aux compétitions des JO de Rio, au Brésil. Comme l’avait révélé Le Canard enchaîné en octobre 2018, cinq « packages » ont été revendus à quatre de ses connaissances dans le monde du basket-ball. Les quatre autres « packages » ont profité à sa compagne et à ses deux filles ainsi qu’à la compagne de son chef de cabinet, explique la Cour. »
Sollicité par Mediapart, Jean-Pierre de Vincenzi nie toute irrégularité et déclare que l’INSEP a tenté en vain de transmettre auparavant ces packages au Comité National olympique et sportif français.
« L’Insep avait alors deux solutions, soit perdre l’ensemble des packages, soit les vendre en acceptant une décote liée à la mise très tardive sur le marché. »
Le rapport de la Cour des Comptes révèle d’autres faits de gestion douteuse.
« La gestion de l’établissement est marquée par de nombreuses incohérences, une absence de rigueur et de professionnalisme qui expliquent des pratiques contestables en opportunité, voire irrégulières dans leur exécution », fait-elle remarquer en estimant même que ce climat « [fait] douter de la capacité actuelle de l’établissement à relever le défi de l’autonomie ».
En octobre 2016, Jean-Pierre De Vincenzi s’était présenté à l’élection au Comité Directeur de la FFBB mais avait été relégué en 41e position. Une humiliation.