Quel est votre parcours dans le basket ?
J'ai grandi dans le basket, formé dans le parcours fédéral : pôle espoirs, sélections régionales, centre de formation du Saint-Quentin Basket, université américaine. À treize ans, j'avais déjà quitté la maison pour poursuivre un rêve qui dépassait le simple jeu. Une blessure à la hanche a mis fin à ma jeune et courte carrière, mais elle a ouvert une autre voie : je suis devenu l'un des plus jeunes scouts NBA en Europe et j'ai eu la chance d'accompagner plus de 150 joueurs et joueuses vers la NCAA Division 1. J'ai même travaillé comme agent avec Craig Spitzer.
J'ai ensuite poursuivi ma route dans le développement économique, tout en gardant un pied dans le basket, notamment en créant Team Fikeo, première équipe AAU européenne. J'ai aussi accompagné mon père pendant presque 20 ans aux destinées du Mondial Juniors de Douai, ma ville natale, un tournoi qui a vu passer plus de 74 joueurs NBA, dont Kevin Durant, Carmelo Anthony, Tony Parker et bien d'autres. Aujourd'hui, avec ELBI, je poursuis cette mission : aider les sportifs et leurs familles à transformer leur rêve sportif en projet de vie solide et durable.
Quel est le thème du livre ?
"Ne volez pas leur rêve" est un guide pour les parents d'athlètes et accompagnants, nourri de 25 ans de terrain entre Europe et USA. J'y aborde trois axes :
– les illusions qui brisent les rêves ;
– le réacteur à rêve : autonomie, compétence, appartenance ;
– et la protection du rêve, avec outils et témoignages vécus.
C'est un appel à la lucidité : replacer l'humain au centre d'un monde devenu ultra-compétitif.
Quels changements notez-vous dans l'approche du haut niveau ?
L'écosystème du sport jeune a explosé. On voit aujourd'hui des comptes Instagram de joueurs de 10 ans, des coachs personnels pour des enfants, des agents qui "sécurisent" des talents avant même leur entrée dans le monde pro, et désormais le NIL (Name, Image & Likeness) qui bouleverse totalement les repères. Tout cela crée une pression inédite : les familles se sentent obligées de suivre le mouvement.
Mais la vérité, c'est que sans accompagnement structuré, beaucoup se brûlent. C'est pourquoi je développe aujourd'hui un écosystème inspiré de celui de Shai Gilgeous-Alexander a créé pour lui : mutualiser mentoring, services, compétences et outils IA pour créer un family office du sportif ambitieux en France et aux USA. Le basket change, mais l'humain reste le facteur X.
Vous accompagnez des jeunes vers les universités américaines. Quels conseils leur donnez-vous ?
Le rêve américain est une opportunité, pas une garantie. Trois règles essentielles pour moi :
- Être étudiant avant d'être athlète.
- Choisir la bonne école, pas la plus connue.
- S'entourer intelligemment.
Mon rôle est d'éviter que les familles se laissent éblouir : l'enjeu n'est pas de partir, mais de durer. Partir aux USA juste pour le NIL est de mon point de vue très risqué pour la suite...
En quoi consistera votre conférence "Ne volez pas leur rêve – L'Expérience" ?
Je ne veux pas tout révéler, mais ce sera une expérience inédite, entre conférence, mise en scène et immersion. Cette expérience s'adressera à tous ceux qui gravitent très largement autour du sport : parents, coachs, éducateurs mais aussi les fans.
Mon but : provoquer une prise de conscience. Parce qu'au fond, le sport n'est pas là pour briser les sportifs. Il est là pour les révéler.
Ne Volez Pas Leur Rêve par Jean-Pierre Ciesielski. ELBI Creative. 194 pages? 19,95 euros. Amazon, sur le site: nevolezpasleureve.com.