D’elle demeure gravée dans la mémoire son allure féline, une panthère, le fait qu’elle remporta une médaille d’argent à l’Euro U18 en 1981, à une époque de grande disette nationale, et son séjour au Marist College, ce qui en fit la première Française à jouer en Division I NCAA. Elle fut par ailleurs la figure du Stade Français Paris et évolua dans six autres clubs de première division française. Sa carrière d’internationale fut si longue et dense (1980 et 93) qu’elle fut jusqu’en octobre 2017 la recordwoman de sélections en équipe de France (254), seulement ensuite devancée par Céline Dumerc. Elle fut de l’équipe nationale qui avec une médaille d’argent à l’Euro 1993 brisa une période de jeûne de 23 ans… Mais il y avait le revers de la médaille, si on ose cette formule.
« Au seuil de l'adolescence, je vois le père que j'adorais se transformer en violeur incestueux. À partir de mes 14 ans, je me raccroche au basket de haut niveau pour fuir un foyer violent et trouver une porte vers la résilience. Comment vit on de l'Intérieur un quotidien dont l'horreur est devenue insupportable ? Quels mécanismes met-on en place pour survivre ? Comment la sidération se mue elle en combativité ? »
Guidée par la journaliste Liliane Trévisan, passée par Maxi-Basket et L’Equipe, et aujourd’hui collaboratrice à Basket Europe, Paoline Ekambi, 61 ans, a eu la force d’écrire un livre intitulé « Ma promesse en héritage ». À travers cette biographie à la première personne, émaillée de témoignages, l’ancienne joueuse veut donner l'espoir aux victimes d'inceste, mais aussi offrir à la société civile les clés pour comprendre les victimes et combattre ce fléau.
Paoline Ekambi est actuellement présidente et cofondatrice de l'association Sportail Community, et aussi conférencière.
"Ma promesse en héritage" par Paoline Ekambi et Liliane Trévisan. Editions Amphora. 236 pages. 22 euros. Disponible à partir du 18 avril.