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Pierre-Yves Guillard : « Je suis fier d’avoir tout vécu avec Poitiers »

Néo-retraité après 19 ans de bons et loyaux services, qui plus est au sein du même club de Poitiers, Pierre-Yves Guillard (2,01m, 35 ans) prépare désormais sa reconversion. Papa de trois enfants en bas âge, Guillard n’a pas le temps de s’ennuyer malgré le confinement. Ailier fort capable de s’écarte

Néo-retraité après 19 ans de bons et loyaux services, qui plus est au sein du même club de Poitiers, Pierre-Yves Guillard (2,01m, 35 ans) prépare désormais sa reconversion. Papa de trois enfants en bas âge, Guillard n’a pas le temps de s’ennuyer malgré le confinement.

Ailier fort capable de s’écarter et solide défenseur, Guillard est devenu le joueur symbole du Poitiers Basket (ancien CEP), un club qui a fait irruption dans l’Elite au terme d’une sacrée montée en puissance, de la Nationale 2 à la Pro A en six ans.

« En 2009, on avait une confiance en nous incroyable »

Pour Guillard, l’apothéose se situe justement lors du titre de Pro B acquis à Bercy face à Limoges. En 2009, Poitiers atteint enfin le plus haut niveau national dans un Bercy qui sonne résolument « pictave »…

« L’année d’avant, on perd à Bercy contre Besançon. On ne fait pas un bon match et j’avais été catastrophique », rappelle Guillard dans un très bel entretien avec la LNB. « En 2009, on a pris le match par le bon bout. On a été beaucoup plus agressif que l’année d’avant. Personnellement, je fais un super match ce jour-là (16 points et 10 rebonds, MVP de la finale). C’était une belle revanche. Cela concrétisait tout le travail commencé quelques années avant. C’était très beau et incroyable de monter avec Poitiers devant nos supporters qui avaient fait le déplacement. Toute la ville était derrière nous. »

Auteur de 8 points et 4 rebonds pour sa première saison dans l’Elite, Guillard surfe sur la belle dynamique poitevine. Et il se voit même récompensé d’une cape All Star. Un autre périple à Bercy donc.

« L’année de la montée en 2009, on se sentait fort. On avait une confiance en nous assez incroyable. Tout se passait bien pour moi. On monte et à la fin de l’année, je suis All Star. C’était dans la continuité. »

Fidèle à son club pendant quasiment deux décennies, Guillard est clairement l’exception, plutôt que la règle dans un championnat hexagonal qui perd souvent son identité à force de changements incessants dans ses effectifs (non seulement d’une saison sur l’autre, mais même parfois durant la même saison).

Cela dit, il a bien eu quelques envies d’ailleurs. Mais jamais, il n’aurait quitté Poitiers pour un club de niveau inférieur.

« Il y a eu deux grosses occasions. L’année où on monte, j’ai un accord avec Pau-Orthez qui était en Pro B à l’époque. L’accord ne tenait que si on ne montait pas avec Poitiers. Et après, il y a eu Paris-Levallois. Pour plusieurs raisons, cela ne s’est pas concrétisé. J’ai eu des relations avec Laurent Sciarra qui devait être manager du club, mais qui n’a jamais été nommé, puis avec Christophe Denis. Il n’y a pas de regret parce qu’à ce moment-là, on avait fait les Playoffs avec Poitiers en Pro A et Paris-Levallois n’était pas mieux classé que nous (saison 2009-10). Dans ma tête, je voulais partir pour un club qui était au-dessus de nous, qui jouait peut-être une coupe d’Europe. Donc je n’ai pas de regret, et je suis plutôt fier d’avoir tout vécu avec Poitiers. »

« De la vodka dans la bouteille de Kenny Younger »

Ayant connu la Nationale 2 et l’ivresse de la Pro A, Guillard a grandi en même temps que son club de toujours. Incontournable dans la capitale du Poitou, il y a également traversé tous les âges, faisant d’abord partie de ces « jeunes » un peu foufous, avant d’incarner la figure du sage dans le vestiaire.

« On avait l’habitude de faire une connerie pour l’anniversaire de chaque joueur, comme de scotcher et d’entourer sa voiture de PQ. Mais la meilleure, c’est quand j’ai mis de la vodka dans la bouteille d’entraînement de Kenny Younger. On savait qu’il buvait beaucoup d’eau. Il fallait voir sa tête à la fin de l’échauffement quand il a bu un grand coup. On n’en pouvait plus (rires). »

Club familial et formateur, notamment sous la houlette de Rudy Nelhomme qui amenait également son savoir-faire (et son carnet de contacts) avec le Cholet Basket, autre club formateur historique, le PB86 a accueilli de nombreuses pépites.

Ayant ainsi vu passer les Kevin Séraphin (2005-06), Moustapha Fall (2011-14) ou encore Youssoupha Fall (2016-17) et Sekou Doumbouya (2016-18), Guillard se souvient encore plus du talent d’un autre jeunot qui n’a pas froid aux yeux.

« Il était jeune mais il était déjà très fort. C’était Evan Fournier. Quand il est arrivé de Nanterre, il avait 18 ans. Il a fait deux ans avec nous (2010-2012). Pour son âge, il avait des qualités de finisseur incroyables. Et il avait tout l’entourage, une éthique de travail et une maturité rare pour son âge. Il savait comment s’entraîner, quoi faire et comment atteindre ses objectifs. Il avait tout bien programmé. C’était assez impressionnant de voir cela. Il a bien franchi les étapes avec nous. Au départ, il a appris, il a pris la température. Il s’est entraîné fort et puis quand Ruddy (Nelhomme) lui a fait plus confiance, il a été très performant. »

S’il aurait probablement aimé laisser son club de coeur dans une meilleure situation, Pierre-Yves Guillard peut tourner la page de sa carrière pro avec le sentiment du devoir accompli, ayant tout donné pendant presque vingt ans.

Juste récompense, son n°11 sera bientôt retiré par le Poitiers Basket dès que la balle orange pourra revenir dans notre quotidien…

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