C'est au tour du meneur américain Shannon Bogues (1,90 m, 28 ans), auteur de 19 points, 3 passes et 22 d'évaluation -les meilleurs totaux de son équipe- que s'est construit le succès alsacien. Et aussi via une excellente défense extérieure qui a amené la JAV à un médiocre et fatal 6/32 à trois-points. L'ASA avait déjà 9 points d'avance à l'amorce du dernier quart-temps et a réussi à conserver jusqu'au bout son capital.
Cette victoire 2 manches à 1 va donner lieu à une finale inattendue et le paradoxe, c'est que Le Portel, jugé comme un petit Poucet dans l'élite va faire figure cette fois de favori et presque de mastodonte. Ainsi son budget en début de saison était annoncé à 4,305 millions d'euros, soit deux fois plus que celui de l'ASA qui est de 2,17M€, soit le 18e de Pro B, seuls Aix-Maurienne et Evreux étant moins bien lotis. L'équipe d'Eric Girard vient d'écarter en deux manches Orléans qui paraissait être a priori l'équipe de Pro B la mieux armée.
On mesure l'exploit de l'ASA, alias Gries-Souffel, conduit par le Monténégrin Nebojsa Bogavac, ancien joueur de Pro A, qui a fait ses armes de coach comme assistant de Vincent Collet à Strasbourg, et qui est arrivé dans l'autre club alsacien en décembre 2023. L'ASA a terminé 6e de la saison régulière (22 victoires pour 16 défaites) avant d'éliminer Pau en quart-de-finale.
Sa présence à ce stade pose cependant un problème de fond : l'Alliance Sport Alsace peut-elle raisonnablement jouer dans l'élite ? Il y a le budget rikiki et aussi les structures avec l'exiguïté de l'enceinte : l'Espace sport La Forêt possède une capacité officielle de 1 300 places, la plus faible de Pro B. Oui, Le Portel avec son Chaudron de 3 533 places est un Goliath en comparaison.
