Vices-champions du monde, les Serbes ont rappelé aux Français une évidence : la route pour obtenir une médaille aux JO sera remplie d'obstacles. A l'image de leur superstar Nikola Jokic, ils ne sont pourtant pas encore en forme olympique puisqu'il s'agissait de leur premier match de préparation officiel après des scrimmages à huis clos avec les Pays-Bas, mais leur dureté, leur classe, a causé bien des tracas aux Bleus.
Lesquels Bleus ont sombré dans le deuxième quart-temps en étant sans solution en attaque et aussi sans peps. Or, on sait que quand leur défense n'est pas à 100%, ils sont très friables car leur pouvoir offensif à l'extérieur est très limité. Evan Fournier n'est plus à son niveau de 2021 et on se demande quelle est l'utilité de Nando De Colo.
Victor Wembanyama (14 points et 10 rebonds) a été une fois encore le meilleur Français, mais c'est bien Nikola Jokic (20 points et 12 rebonds), lourd, puissant et technique, qui est le MVP du match, et surtout il a été magnifiquement accompagné par Bogdan Bogdanovic (15 points) et toute la bande.
Les Français n'ont plus que deux matches de préparation au calendrier, contre le Canada (19 juillet) et l'Australie (21) à Orléans.
Une très bonne pression défensive
Le décorum, les animations mis en place à la LDLC Arena était à la hauteur de ce match de prestige, que ce soit les jeux de lumière, la vidéo de présentation des Bleus, la haie d'honneur faite par les anciens olympiens, La Marseillaise chantée par les dix milliers de spectateurs, et la remise du maillot serbe avec le numéro 9 à Tony Parker par Nikola Jokic.
Matthew Strazel -il a eu du mal à entrer dans le match- était de nouveau convoqué par Vincent Collet pour être le meneur du starting five avec une fois encore Isaïa Cordinier, Bilal Coulibaly, Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Et c'est Wemby qui ouvrait le score. C'était tout de suite intense. Ognjen Dobric faisait mal mais globalement les défenses prenaient le pas sur les attaques, et celle des Français était alors de grande qualité. La deuxième vague bleu ne dépareillait pas vis à vis du cinq de base. Des paniers derrière l'arc de Evan Fournier et deux de Frank Ntilikina permettaient aux Bleus de mener 23-13. Un écart réduit à +7 (23-16) à la fin du quart-temps.
Une traversée du désert
Seulement, tout a changé par la suite... Filip Petrusev se sacrifiait sur Wembanyama alors que Nikola Jokic faisait valoir sa puissance et pas toujours dans les règles du jeu. Les Bleus n'arrivaient plus à marquer, Mathias Lessort ayant le mauvais goût de rater (encore) deux lancers-francs. A vrai dire, le passage était un peu laid et les Français ne parvenaient pas à sortir du tunnel. Conduit par quelques actions de classe de Nikola Jokic, les Serbes prenaient leurs distances (27-39).
La flamme bleue était éteinte. Il fallait un contre de Victor Wembanyama venu en aide sur Nikola Jokic pour la rallumer un instant. Et c'est ce même Wemby qui servait Mathias Lessort pour un alley-oop, à 17 secondes de la fin, qui était le premier panier dans le jeu des Français du quart-temps ! Mais une nouvelle étourderie leur coûtait au buzzer un trois-points de Vanja Marinkovic. 7-29 dans le quart-temps. L'horreur. Sur les 45 points (à 32) des Serbes, Nikola Jokic en avait amassé 17 (à 7/11) plus 9 rebonds dont 6 offensifs.
Le troisième quart-temps commençait aussi mal que le précédent. Les Bleus souffraient le martyr face à la défense serbe. 34-51. A ce moment-là, animés par un parfait Nicolas Batum, ils ont commencé à se révolter. Les attitudes étaient bien meilleures et chaque action des Serbes était contestée comme il se doit. Ca payait au score avec Guerschon Yabusele qui marquait des paniers importants et Matthew Strazel qui redonnait de l'ardeur à tous. 52-59.
Seulement, les Serbes prenaient les Français à leur propre jeu défensif. Cette équipe a vraiment beaucoup de ressources. Heureusement elle était plutôt maladroite ce soir aux lancers-francs. Pénalisé par ses quatre fautes, Rudy Gobert était sur le banc, mais sur un contre de Wemby suivi de l'autre côté du terrain d'un dunk rageur de Mathias Lessort, la France revenait à 63-69.
Nikola Jokic prenait sa cinquième faute en donnant un coup à Wembanyama et la France s'approchait à 65-69. Seulement Vasilije Micic, Bogdan Bogdanovic et Filip Petrusev plantaient les paniers longue distance décisifs et l'écart final est conforme à l'impression d'ensemble.
La boxscore est ICI.